Guerre et paix dans la France du Grand Siècle

Guerre et paix dans la France du Grand Siècle
Duccini Hélène
Ed. Champ Vallon
Date de publication : 01/06/2012

Né au temps des guerres de Religion, mort à la veille de «la prise du pouvoir» par Louis XIV, Abel Servien (1593-1659) n'est guère présent dans la galerie des serviteurs de l'État royal, face à Richelieu et à Mazarin.

Mais c'est précisément parce qu'il est un homme de second rang qu'il nous offre un observatoire privilégié pour étudier et comprendre la monarchie d'Ancien Régime. Tout au long de sa carrière politique, ce magistrat dévoué à la cause royale a en effet exercé les plus hautes responsabilités : représentant la France au Congrès de Westphalie destiné à mettre fin à la guerre de Trente Ans, c'est lui qui négocie sous la conduite de Mazarin et appose sa signature au bas des traités en 1648. Pendant la Fronde (1648-1653), il est l'un des trois ministres qui gouvernent avec la régente Anne d'Autriche en l'absence du cardinal. Enfin, en récompense d'une fidélité à toute épreuve, il termine sa carrière au poste stratégique de surintendant des finances, aux côtés de Nicolas Fouquet. Remarquable parcours pour un provincial issu d'un lignage d'officiers dauphinois !

Est-ce parce qu'il est mort trop tôt pour avoir été l'objet des poursuites menées par Colbert contre Fouquet qu'il est aujourd'hui tombé dans l'oubli ? Seules les immenses terrasse et orangerie de son château de Meudon, racheté aux Guise et transformé, rappellent le faste des fêtes données par le surintendant et témoignent encore d'une magnificence disparue.

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