Port-Royal

Port-Royal
Anthologie
Ed. Flammarion
Date de publication : 01/10/2012

Hiver 1711-1712. Le monastère de Port-Royal doit être rasé, détruit jusqu'aux fondations. Trois mille corps qui y étaient ensevelis sont exhumés, jetés pêle-mêle dans des chariots, conduits dans des fosses communes - leurs os sont abandonnés aux chiens. De l'abbaye qui avait irradié la vie spirituelle, intellectuelle et artistique du pays, le Roi-Soleil voulait qu'il ne demeurât rien.

C'est un siècle plus tôt que ce couvent sans éclat de la vallée de Chevreuse avait entrepris, sous la conduite de la mère Angélique Arnauld, de se réformer, devenant un flambeau de la France chrétienne. Marqué par l'influence de l'abbé de Saint-Cyran, pétri d'augustinisme, Port-Royal posa les droits inaliénables de la conscience face à toute autorité, au nom de la grandeur imprescriptible d'une créature déchue, mais conçue à l'image de Dieu. Il contrariait le règne de la vanité, le primat de la raison d'État et les fondements de l'absolutisme.

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