Histoire du corps, Vol. 2. De la Révolution à la Grande Guerre

Histoire du corps, Vol. 2. De la Révolution à la Grande Guerre
Collectif
Ed. Seuil

LE CORPS OCCUPE UN LIEU DANS L'ESPACE. IL EST LUI-MÊME UN TERRITOIRE QUI POSSÈDE SES ENVELOPPES : LA PEAU, LE HALO SONORE DE SA VOIX, L'AURA DE SA RESPIRATION.

Ce corps physique, matériel, peut être touché senti, contemplé. Les savants le manipulent et le dissÈquent. Ils mesurent sa masse, sa densité, son volume, sa température. Ils analysent son mouvement. Ils le travaillent. Mais ce corps des anatomistes, des physiologistes et des gymnastes diffère radicalement du corps qui souffre et qui jouit.
Or, le plus souvent, les historiens se sont montrés oublieux de la tension instaurée entre l'objet de science, de travail, le corps productif, expérimental, le corps inclus dans l'univers technico-scientifique contemporain et la corps qui éprouve le plaisir ou la douleur. C'est le rétablissement d'un équilibre entre ces deux perspectives qui est tenté dans ce livre.
Le long XIXe siècle dont il est ici question était en outre suffisamment riche de novations pour justifier que l'accent fût mis sur des processus aussi actifs que l'emprise de la médecine anatomo-clinique et de la phrénologie, l'avènement de l'anesthésie, l'élaboration d'un imaginaire de la relation charnelle, l'émergence de la sexologie, l'essor de la gymnastique et du sport, l'apparition de nouvelles machines impossée par la révolution industrielle, ou le dessin de nouvelles représentations sociales du corps.
Présentation de l'éditeur

Mesurer le monde

Mesurer le monde
Adler Ken
Ed. Flammarion

Lieues, toises, aunes, pouces et pieds : autant de mesures avec lesquelles jonglent quotidiennement les Français sous l'Ancien Régime. Poids et mesures font en effet l'objet de quelque huit cents appellations et varient en fonction des usages locaux : à Saint-Denis, une pinte de bière est un tiers moins remplie qu'à Paris ; de même, la livre des boulangers est généralement plus légère que celle des quincaillers. Or, en 1792, sous la pression du peuple français, deux astronomes mandatés par l'Académie des sciences entament une quête extraordinaire : définir le mètre d'après les dimensions de la Terre, ou du moins de cette partie de l'arc du méridien qui va de Dunkerque à Barcelone en passant par Paris. Delambre se voit confier le trajet de Dunkerque à Rodez, Méchain celui de Rodez à Barcelone.

Commence alors un périple de sept années, menacé par les soubresauts de la Révolution. Le rêve utopique d'une unité de mesure «pour tous les hommes, pour tous les temps», selon le mot de Condorcet, sera réalisé. Grâce à la détermination et à l'habileté des deux savants, les Lumières de la science viendront à bout de cette tour de Babel des poids et des mesures. Mais cela ne se fera pas sans mal : Méchain commet une erreur - «son» mètre est trop court d'environ 0,2 millimètres - qui manquera de lui faire perdre la raison et se répercutera sur toutes les définitions ultérieures du mètre.

Aventure humaine, fresque historique, ce livre nourri de documents d'époque (la correspondance de Delambre et Méchain, leurs carnets et registres), pour certains inédits, est aussi une passionnante analyse du statut de la science et de l'erreur.
Présentation de l'éditeur

Loués soient nos téléviseurs

Loués soient nos téléviseurs
Dal Gilles
Ed. Buchet Chastel

La religion bat de l'aile, la politique s'essouffle et ses ténors s'épuisent à chercher les faveurs de l'opinion. La télévision, elle, triomphe. Non seulement elle délasse et fait rêver, mais elle nous montre, jure-t-elle, ' la réalité vraie ' ! Voilà assurément de quoi séduire les foules. Pour un peu, elle réglerait tous les problèmes et sauverait les politiciens du marasme ! Alors, faiseuse de miracles ou nouvel opium du peuple ? Avec verve et humour, Gilles Dal démonte le mythe télévisuel et les contradictions de la société médiatique. Sans être sûr qu'il soit si facile de s'en débarrasser.
Présentation de l'éditeur

Gilles Dal est docteur en histoire, chroniqueur dans différents médias belges et auteur de plusieurs ouvrages en histoire sociale contemporaine.

Albert de Belgique. Périples économiques 1960-1993

Albert de Belgique. Périples économiques 1960-1993
Emmanuel Schelfhout Charles
Ed. La Dyle

L'ouvrage présente l'engagement exceptionnel de S.A.R. le Prince Albert de Belgique pour la promotion des relations économiques entre la Belgique et les pays étrangers, de 1960 à 1993.
Partageant l'idée que l'essor d'un pays dépend en grande partie de sa présence sur les marchés extérieurs, le Prince Albert choisit d'apporter son soutien à l'effort de nos entrepreneurs, accepta la présidence d'honneur de l'Office Belge du Commerce Extérieur, et entama un fascinant périple de prospection à travers le monde.
Passant sans transition des réceptions protocolaires aux concertations techniques, tel un capitaine avisé, le Prince Albert sut toujours stimuler le dialogue grâce à un sens inné de la relation publique et, surtout, à sa parfaite connaissance des dossiers.
Si l'économie belge a pu facilement accompagner, et souvent devancer, le rythme de la croissance européenne durant les dernières décennies, c'est grâce, notamment, à l'effort quotidien de ces entrepreneurs - grands industriels ou simples artisans - qui ont pu former une équipe dynamique dans le sillage d'un Ambassadeur hors pair en la personne du Prince Albert de Belgique.
Tour à tour livre d'histoire et biographie illustrée, cet ouvrage présente une passionnante aventure humaine.
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Vie précaire. Les pouvoirs du deuil et de la violence après le 11 septembre 2001

Vie précaire. Les pouvoirs du deuil et de la violence après le 11 septembre 2001
Butler Judith
Ed. Amsterdam

Dans le monde de l'après-11 septembre et de la «guerre contre le terrorisme», qui bénéficie du statut d'être humain ? Quelles vies sont jugées dignes d'être vécues, quelles morts d'être pleurées ? Comment éviter que le deuil et la douleur n'aboutissent à l'intensification du cycle de la violence et de la contre-violence ? Comment préserver une sphère publique où le déploiement de la pensée critique reste possible ? Ce sont ces questions qu'explore ce livre au travers de l'analyse de la censure et de l'anti-intellectualisme aux États-Unis, de la condition des prisonniers de Guantanamo et de l'accusation d'antisémitisme récurrente dans les débats sur le conflit israélo-palestinien. Selon Judith Butler, la réaffirmation violente de la souveraineté impériale des États-Unis repose sur la dénégation des limites de cette souveraineté et constitue une forme de compensation désastreuse à la vulnérabilité et à l'interdépendance qui caractérisent fondamentalement le monde actuel. Pour mettre un terme à cette logique destructrice, il est nécessaire de prendre acte de celles-ci, mais aussi de faire en sorte que le travail de deuil dans lequel la société américaine est engagée inclue certains morts dans l'espace public - ceux précisément qui aujourd'hui ne comptent pas.
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La persécution des Juifs en Belgique (1940-1944)

La persécution des Juifs en Belgique (1940-1944)
Steinberg Maxime
Ed. Complexe

Totalement occupée dès mai 1940, la Belgique est administrée par les autorités militaires allemandes, qui sont chargées d'appliquer la politique antisémite décidée à Berlin. D'abord exclus du droit commun et victimes de spoliations, les juifs de Belgique sont déportés en masse à partir de l'été 1942. Pendant une centaine de jours, les rafles sont particulièrement nombreuses, surtout à Anvers, où les policiers belges sont les auxiliaires zélés des forces d'occupation. Dès l'automne, les déportations diminuent, quand les rescapés basculent en majorité dans la clandestinité. La 'traque' lancée alors par les autorités allemandes est un semi-échec puisque seul un tiers des 25 000 juifs de Belgique déportés sous l'Occupation (sur une population totale de 56 000) le sont après l'automne 1942. Thomas Wieder, Le Monde, 21 janvier 2005

Le Mal-Etre arabe. Enfants de la colonisation

Le Mal-Etre arabe. Enfants de la colonisation
Dominique Vidal & Karim Bourtel
Ed. Agone/Contre-feux

Le mal-être de centaines de milliers d'immigrés et de fil(le)s d'immigrés nord-africains a d'évidence des causes anciennes et profondes, qui minent le «modèle républicain». Souffrent-ils, comme disent certains, d'une schizophrénie identitaire ou plutôt des discriminations dont ils sont victimes dans tous les domaines - logement, éducation, emploi, santé, culture? Le sort que cette société leur réserve a-t-il un lien, et lequel, avec la longue histoire coloniale de la France? Les enfants de l'immigration subissent-il le carcan de l'islam, jugé irréformable et accusé de servir de terreau à toutes les violences - délinquance, actes antisémites ou machistes, voire terrorisme? À moins qu'une certaine islamophobie ne s'ajoute au vieux racisme anti-arabe, alimentée par la «guerre anti-terroriste» - et ses relais médiatiques - menée par les États-Unis depuis le 11 septembre 2001?

Deux décennies après la «marche des Beurs», où en est le mouvement des jeunes issus de l'immigration? L'action commune entre musulmans et non-musulmans contre l'exclusion augure-t-elle d'un renouveau de leur action et de leur alliance avec les forces altermondialistes? Mais pour quel objectif? Afin que les enfants de l'immigration s'«intègrent» à la société française - mais à la seule manière d'une reddition sans condition? Ou pour que celle-ci leur garantisse enfin l'égalité des droits et des chances sans laquelle il n'y a pas de possibilité de vivre ensemble, dans le respect des différences?

Avec cette enquête, les auteurs ont voulu écouter et restituer au plus près la parole des «Arabes de France» pour savoir comment les acteurs (jeunes et anciens, hommes et femmes) perçoivent mais aussi comment les spécialistes (historiens, philosophes, sociologues, politologues) analysent le mal-être de centaines de milliers d'hommes et de femmes unis par une expérience commune de l'altérité.
Présentation de l'éditeur

Dominique Vidal est rédacteur en chef adjoint au Monde diplomatique, auquel collabore Karim Bourtel, qui travaille également pour Politis, Témoignage chrétien et divers médias audiovisuels.

Tchétchénie, le déshonneur russe

Tchétchénie, le déshonneur russe
Politkovska Anna
Ed. Folio Documents/Gallimard

Depuis août 1999, Anna Politkovskaïa s'est rendue plus d'une quarantaine de fois en Tchétchénie pour couvrir la guerre, la seconde qui frappe cette petite République. Pour elle, c'est l'avenir même de la Russie et ses chances d'accéder à une véritable démocratie qui sont en jeu.

Décrivant le calvaire de la population tchétchène, Anna Politkovskaïa montre que la poursuite du conflit le rend de plus en plus incontrôlable. La violence absolue favorise la minorité tchétchène la plus extrême, au détriment de la majorité acquise aux idées occidentales, et déshumanise les combattants des deux camps. Les militaires russes pillent, violent et tuent en toute impunité, les combattants tchétchènes sombrent dans la délation et les règlements de comptes, dévorés par le désir de vengeance d'un côté, et les exigences cyniques de la survie de l'autre, basculant parfois dans la criminalité pure et simple. Pour elle, cette spirale infernale trouve son origine dans la tradition d'un pouvoir qui a besoin d'un ennemi - bouc émissaire - pour lui faire porter le poids des malheurs - réels - des Russes dans la difficile période du postcommunisme.
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L'Individu au Moyen Age

L'Individu au Moyen Age
Brigitte Miriam Bedos-Rezak & Dominique Iogna-Prat (dir.)
Ed. Aubier

Peut-on parler d'individu au Moyen Âge quand les mots pour le dire n'existaient pas ? Par son titre L'Individu au Moyen Âge lance le défi de l'anachronisme pour susciter une réflexion large sur les fondements historiques de la notion d'individu qui, avec celle de sujet autonome, est censée marquer l'entrée dans la modernité. Cet ouvrage collectif - qui réunit une équipe internationale de médiévistes venus de l'histoire, de l'historique de l'art, de la philosophie, de la littérature et de la psychanalyse - montre la part qui revient au Moyen Âge dans l'élaboration des signes de l'identité personnelle (spécialement le nom, la signature et le portrait). Mais s'ils admettent le principe d'une longue genèse de l'individu moderne, les auteuts soutiennent que celle-ci est constituée d'ubn ensemble d'étapes dont la période médiévale incarne un moment bien particulier : l'individu sous ses différentes facettes (l'acteur social ; l'être moral, indépendant, autonome ; le « je » des poètes soucieux d'introspection) s'exprime à la première personne sans pour autant se singulariser ni se démarquer du groupe qui le définit (famille, lignage, paroisse, seigneurie).
Présentation de l'éditeur

Avec les contributions de Étienne Anheim, Charles Baladier, Nico den Bok, Alain Bourequ, Dominique Demartini, Benoît Grévin, Claude Jeay, Didier Lechat, Peter von Moos, Joseph Morsel, Daniel Russo.

Le rêve européen

Le rêve européen
Rifkin Jeremy
Ed. Fayard

Ou comment l'Europe se substitue peu à peu à l'Amérique dans notre imaginaire

Et si l'Europe n'était pas seulement notre chance mais celle du monde entier ?
Il fut un temps, pas si lointain, où le rêve américain justifiait toutes les révoltes contre l'état des choses. Mais aujourd'hui, il semble bien que le rêve européen soit en passe de se substituer à lui dans les esprits et dans les coeurs.
D'un côté, la tradition américaine, fondée sur le patriotisme, attachée à la réussite individuelle, à la croissance quel qu'en soit le prix, aux valeurs réputées suprêmes du travail et de la religion. De l'autre, une formation culturelle qui nous a appris à faire toute sa place à la collectivité, à la responsabilité de l'Etat à l'égard des plus vulnérables, à la qualité de la vie, au développement durable.
Faut-il dès lors s'étonner qu'à l'ère des connexions globales et de la mise en réseau de la planète, alors que l'environnement et la sécurité collective nous préoccupent plus que jamais, le monde entier regarde vers l'Europe, ce lieu d'une expérience inédite et qui porte tant de promesses ?
Présentation de l'éditeur

Professeur à la Wharton School, école de commerce rattachée à l'université de Pennsylvanie, Jeremy Rifkin est aussi l'auteur de plusieurs ouvrages traduits en français, dont La fin du travail (La Découverte, 1997).

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