Petit-fils de paysans d'une haute vallée de Suisse alémanique, Karl, né au début du siècle, se prend de passion pour la langue et la littérature françaises. Dans l'effervescence intellectuelle et politique de l'entre-deux-guerres, il goûte à la vie de bohème, mais surtout il entame, sans forfanterie ni mondanité aucune, une vie de véritable homme de lettres. Travailleur forcené, il traduira en allemand plus d'une centaine d'ouvrages français, depuis les classiques jusqu'aux contemporains. Jusqu'à sa mort, il organise lectures et conférences, collabore à des revues, se charge d'éditions, côtoie les auteurs qui seront bientôt célèbres. Mais, pour autant, ce passionné n'oublie pas de vivre, avec la même générosité sans calcul. L'homme de lettres est aussi homme et citoyen, de sorte que ce portrait, à la fois drôle et émouvant, est aussi le miroir d'une époque.
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«Je n'ai pas d'enfants, pas de hobbies, pas le plus petit projet, je ne suis même plus capable de chanter, mais je peux toujours faire confiance à mon âme, le grand livre de mes péchés. C'est le travail d'une vie entière. Je mens, je blasphème et convoite, je me dispute avec Dieu et recours parfois à la violence ainsi qu'aux petits larcins, je consterne mes parents et d'autres personnes que je connais moins bien, j'ai jusqu'ici évité le meurtre - non que l'envie m'en ait manqué - et je ne peux pas commettre d'adultère, n'ayant épousé personne, toutefois je peux y contribuer.»
Hannah Luckcraft est certes pécheresse, mais avant tout, elle boit. À trente-six ans, elle n'a plus rien à perdre, cela fait longtemps qu'elle est passée du côté des freaks et des désaxés. Lorsqu'elle rencontre Robert Gardener - dentiste le jour, buveur la nuit -, ils tombent violemment amoureux. Entre débauche et passion, où trouver la rédemption ?
Paradis raconte la recherche désespérée d'un éden. Visions extatiques ou cauchemardesques, souvenirs du bonheur perdu et fragments d'une passion amoureuse : on retrouve la maîtrise d'A. L. Kennedy, son écriture au scalpel, sa quête d'absolu.
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«Ring, dans mes bras! J'ai commencé à lire et passé les heures suivantes à rire et à glousser. Et c'est rare de faire du bruit quand on lit. On sourit, certes, mais rire comme ça, à réveiller son clebs, voilà bien longtemps que cela ne m'était pas arrivé...
Et j'ai cherché à comprendre comment il s'y prenait pour écrire si bien. J'étais comme une petite couturière qui défait une robe pour comprendre le patron. Bluffée, émue, intimidée, ravie.
Comme il va vite, comme il pose une situation en trois coups de cuillère à pot, comme il tient ses dialogues, comme le sang coule entre ses mots, comme ses personnages sont vivants. Vivants. En vie. Comme c'est moderne, incisif, juste. Comme c'est intelligent.
Rênes courtes et perspectives infinies, tout ce que j'aime...» Anna Gavalda (Extrait de la préface)
C'est en 1935, après avoir sillonné l'Europe et la Palestine, que Vladimir Jabotinsky entreprend un voyage imaginaire dans la ville d'Odessa qui l'avait vu naître quelque cinquante-cinq ans plus tôt. Il est alors l'un des leaders de l'Organisation sioniste mondiale, mais aussi l'auteur de feuilletons littéraires qui passionnent les lecteurs des Nouvelles d'Odessa. Publié à Paris dans la revue de l'émigration Rassviet, en 1936, mais jamais traduit en français, Les Cinq est un hymne élégiaque à l'Odessa de sa jeunesse, qu'il ne reverra jamais. Il dépeint le monde perdu des Juifs dans toute sa couleur et sa vitalité, sa vulnérabilité historique et son éternel optimisme. L'histoire de la famille Milgrom au tournant du siècle se confond avec le destin de sa ville. Les cinq frères et s?urs, pris dans la tourmente, vivront, chacun à sa manière, la confusion et la décadence de ce monde qui disparaîtra bientôt dans les secousses de l'Histoire. Rarement l'amour d'une ville et le présage de sa fin se sont mariés de manière aussi poignante que dans ce merveilleux roman, dont certaines pages comptent parmi les plus belles de la littérature russe.
La langue savoureuse et subtile, aux tournures baroques et aux emprunts du yiddish, du polonais ou de l'ukrainien, rattache Jabotinsky aux grands écrivains odessites, tels Isaac Babel ou Valentin Kataïev; et Les Cinq nous apparaît ici comme un chef d'?uvre de la littérature européenne.
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Après L'Etoffe des héros, Le Bûcher des vanités, Un homme, un vrai, Tom Wolfe, maître du roman social, poursuit sa radioscopie au scalpel de l'Amérique contemporaine.
Lorsque Charlotte, sage et prude jeune fille d'origine modeste, débarque de sa Caroline du Nord à Dupont University, l'Olympe de la connaissance, qui abrite la crème de la jeunesse américaine, elle est certes brillante et déjà très jolie mais aussi... un peu gourde. Confrontée aux moeurs étranges de cette élite, elle découvre avec désarroi que ce temple du savoir semble surtout celui du sexe, de la débauche, de l'alcool et des ambitions mesquines. Candide et pleine d'illusions, la petite provinciale n'en maîtrise guère les règles. Le tourbillon de sa première année va se charger de la déniaiser. Charlotte Simmons apprend vite : elle n'est pas tout à fait la blanche colombe qu'elle croyait être...
Avec cette satire cinglante qui est aussi un magnifique roman d'apprentissage, Tom Wolfe nous offre ses Illusions perdues et le grand roman de la vie étudiante made in America.
'Foisonnant, intelligent, passionnant et jubilatoire.' Time
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'Palimpseste. Parchemin manuscrit dont on a effacé la première écriture pour pouvoir écrire un nouveau texte.'
Délaissant volontairement la forme autobiographique classique, Gore Vidal choisit ici de raconter les vingt-neuf premières années de sa vie en convoquant ses souvenirs et les figures de sa jeunesse, sans souci de la chronologie.
Palimpseste n'est pas seulement l'autoportrait d'un écrivain à succès ayant grandi dans les jupons de la politique américaine, petit-fils de sénateur, ami des Kennedy, d'Anaïs Nin et de Tennessee Williams. C'est aussi une réflexion profonde, émouvante, parfois acerbe, sur l'Amérique, sur ses moeurs, sur l'homosexualité, dont Vidal fut très tôt l'une des grandes figures outre-Atlantique. Son ironie souvent cruelle, son refus de la complaisance, son style admirable de finesse et de précision, font de ce Palimpseste une superbe galerie de portraits, un textes majeur dans l'oeuvre littéraire de Vidal.
'Une lecture captivante et délicieuse. Admirablement sincère, joliment indiscret, intelligent et plein d'esprit, ce livre est aussi très original dans sa forme et dans sa structure. Une réussite incontestable.' William Boyd
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'Julia Glass est une alchimiste des mots. Jamais, peut-être, depuis E.M. Foster, personne ne nous a conduits tout au long des générations avec autant d'ampleur et de gravité... un plaisir rare !' Le jury du National Book Award
Jours de juin est construit sous la forme d'un triptyque où se succèdent trois étés dans la vie des McLeod. A la mort de sa femme, Paul entreprend un voyage en Grèce. Là-bas, il s'éprend d'une jeune artiste peintre. Son fils aîné, Fenno, a fui l'Ecosse pour New York où il tient une librairie. Fenno noue une amitié particulière avec son voisin, Mal, critique musical, flamboyant gay atteint du sida. La perte douloureuse qui s'ensuivra transformera sa vie. Jours de juin tisse sa trame entre le passé et le présent, soulignant la fragilité des personnages, leurs moments de grâce et leur quête d'un pays où ils espèrent échapper aux pièges de l'existence et à la solitude.
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«J'ai travaillé auprès des sans-abri de 1984 à 1990. En 1987, mon père s'est trouvé à la rue, est resté sans-abri près de cinq ans.»
Nick Flynn n'avait pas connu son père. Ce dernier, écrivain sans oeuvre un brin mythomane, menait une vie de bohème et de petits trafics, tandis que son fils, lui-même apprenti poète, traversait une jeunesse instable et ponctuée de drames. Jusqu'à leur rencontre dans un asile pour SDF de Boston. Les souvenirs affluent alors, en désordre, à l'image d'un roman familial chaotique.
Pour autant, ce livre ne se réduit ni à un document social sur la misère urbaine, ni à un simple récit autobiographique. S'il rend dignité et parole à toute une humanité souffrante, il s'agit avant tout d'une méditation de poète sur la filiation, hantée par le spectre du roi Lear et les échos de Beckett. Sans apitoiement, dans une langue fulgurante, Nick Flynn use tour à tour de toutes les formes littéraires pour cerner enfin la mythique figure paternelle, dans l'espoir de donner ordre et sens à sa propre vie. Cette entreprise héroïque, à la portée universelle, devient ainsi un acte de foi dans la grandeur de la littérature.
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Dans un village reculé de l'Arcadie, un ermite connu sous le nom de saint loannis l'Orphelin est à l'agonie. Battu à mort par les villageois qui l'ont vénéré comme un saint pendant des années, il se vide lentement de son sang, seul et abandonné de tous. Bien malgré lui, un jeune garçon dépêché à son secours devient alors le dépositaire de son ultime témoignage, en écoutant le long récit que Yannis tient à lui faire de sa vie, dans cette grange que les habitants de la région considèrent comme maudite. Pendant cette difficile confession qu'il comprend à moitié, le jeune garçon ne se doute pas encore qu'il sera bientôt désigné par les vrais coupables comme le meurtrier de l'ermite et qu'il sera obligé de fuir et de changer d'identité pour échapper à la justice.
Plus de soixante ans après, il est question de béatifier loannis l'Orphelin, dont la légende est restée vivante. Le jeune homme de jadis décide alors de briser le silence et de révéler l'histoire d'un saint fabriqué de toutes pièces.
Saint homme pose la question très universelle de la manière dont cohabitent dans toutes les sociétés le mensonge, la roublardise, l'âpreté au gain, avec les croyances ou le besoin de croire du plus grand nombre. Mais Saint homme est aussi un livre hautement romanesque, fourmillant de personnages fascinants et de rebondissements dramatiques.
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