Cahiers critiques de philosophie n° 2 - avril 2006. Multiplicités deleuziennes

Cahiers critiques de philosophie n° 2 - avril 2006. Multiplicités deleuziennes
Revue
Ed. Actes Sud

Méditations mythologiques est le prolongement et la condensation, le précipité épuré et apuré d'un livre-somme de Pinchard :

La Raison dédoublée. La fabbrica della mente (Aubier, 1992), où une critique mythologique de la raison, à travers le conflit entre la scolastique et l'humanisme italien, en s'appuyant sur l'?uvre de Giambattista Vico, était menée rigoureusement comme une enquête sur les pouvoirs géminatoires de l'esprit : le deux, la doublure, le ' aussi ', l'intervalle, l'analogie, la variation. Toute la Renaissance était traversée jusqu'à l'épistémologie de René Thom, qui signait une postface complice et aride au livre.
L'exercice de Méditations mythologiques, répondant aux méditations métaphysiques de Descartes, ausculté en profondeur par Pinchard, a pour fonction de ' saisir méthodiquement le sujet à son surgissement le plus libre et de lui montrer que, par un développement rigoureux de ses actes premiers, il engendre une mythologisation générale de l'existence ' (p.19). Il s'agit d'un acte à la fois de fondation et de transformation où la pensée se mesure à l'infini et non à sa finitude. Elle est capable, par une sorte d'autarcie éprouvée, s'étendant à tout ce qui est, s'aliénant pour y jouer la possibilité de l'esprit, de construire et de concevoir des ' objets-limites ', expressions, figurations, plans de conscience, légendes mythes matière subtile, espace qualifié qui devient, avec ses enroulements, ses vibrations, ses résistances, ' étendue mythologique ' dont la méditation prend ' en toute chose le parti de l'âme. Pour quelles fins ? Pour les fins d'une liberté dont il n'est ni idée ni exemple ' (p.95). Platon, Descartes, Malebranche, Leibniz, Dante, Rabelais et jusqu'à René Guénon et René Thom sont relus à la lumière vive d'une réflexion audacieuse, parfois exaltée, hardie dans sa formulation, qui ' des ruissellements (passe) au n?ud, des chemins au massif, et du plein à son conflit fondateur. ' (p.126). Plutôt qu'une pensée éthique, familière dans les parages actuels de la philosophie, nous allons, avec Pinchard, vers une pensée métamorphique, et nous entendons les inflexions d'un Orphée cosmographe. Suggérons les pages fulgurantes, au plus loin de toute lecture philosophante, de la première section :
' Solipsisme du Livre ' où Dante (à qui Pinchard a consacré un essai magistral Le Bûcher de Béatrice) est Le Livre, le nom et le don du Livre, par quoi chaque lecteur désigne et dissipe son origine.
Un livre qui se médite dans l'ordre même où il est écrit, pour reprendre Vico. Et c'est vertigineux.
(Sami El Hage)

Rue Descartes n°55. Philosophies entoilées

Rue Descartes n°55. Philosophies entoilées
Ed. PUF

Méditations mythologiques est le prolongement et la condensation, le précipité épuré et apuré d'un livre-somme de Pinchard :

La Raison dédoublée. La fabbrica della mente (Aubier, 1992), où une critique mythologique de la raison, à travers le conflit entre la scolastique et l'humanisme italien, en s'appuyant sur l'?uvre de Giambattista Vico, était menée rigoureusement comme une enquête sur les pouvoirs géminatoires de l'esprit : le deux, la doublure, le ' aussi ', l'intervalle, l'analogie, la variation. Toute la Renaissance était traversée jusqu'à l'épistémologie de René Thom, qui signait une postface complice et aride au livre.
L'exercice de Méditations mythologiques, répondant aux méditations métaphysiques de Descartes, ausculté en profondeur par Pinchard, a pour fonction de ' saisir méthodiquement le sujet à son surgissement le plus libre et de lui montrer que, par un développement rigoureux de ses actes premiers, il engendre une mythologisation générale de l'existence ' (p.19). Il s'agit d'un acte à la fois de fondation et de transformation où la pensée se mesure à l'infini et non à sa finitude. Elle est capable, par une sorte d'autarcie éprouvée, s'étendant à tout ce qui est, s'aliénant pour y jouer la possibilité de l'esprit, de construire et de concevoir des ' objets-limites ', expressions, figurations, plans de conscience, légendes mythes matière subtile, espace qualifié qui devient, avec ses enroulements, ses vibrations, ses résistances, ' étendue mythologique ' dont la méditation prend ' en toute chose le parti de l'âme. Pour quelles fins ? Pour les fins d'une liberté dont il n'est ni idée ni exemple ' (p.95). Platon, Descartes, Malebranche, Leibniz, Dante, Rabelais et jusqu'à René Guénon et René Thom sont relus à la lumière vive d'une réflexion audacieuse, parfois exaltée, hardie dans sa formulation, qui ' des ruissellements (passe) au n?ud, des chemins au massif, et du plein à son conflit fondateur. ' (p.126). Plutôt qu'une pensée éthique, familière dans les parages actuels de la philosophie, nous allons, avec Pinchard, vers une pensée métamorphique, et nous entendons les inflexions d'un Orphée cosmographe. Suggérons les pages fulgurantes, au plus loin de toute lecture philosophante, de la première section :
' Solipsisme du Livre ' où Dante (à qui Pinchard a consacré un essai magistral Le Bûcher de Béatrice) est Le Livre, le nom et le don du Livre, par quoi chaque lecteur désigne et dissipe son origine.
Un livre qui se médite dans l'ordre même où il est écrit, pour reprendre Vico. Et c'est vertigineux.
(Sami El Hage)

Multitudes n°27 - hiver 2007. Revenu garanti : questions ouvertes

Multitudes n°27 - hiver 2007. Revenu garanti : questions ouvertes
Ed. Amsterdam

Méditations mythologiques est le prolongement et la condensation, le précipité épuré et apuré d'un livre-somme de Pinchard :

La Raison dédoublée. La fabbrica della mente (Aubier, 1992), où une critique mythologique de la raison, à travers le conflit entre la scolastique et l'humanisme italien, en s'appuyant sur l'?uvre de Giambattista Vico, était menée rigoureusement comme une enquête sur les pouvoirs géminatoires de l'esprit : le deux, la doublure, le ' aussi ', l'intervalle, l'analogie, la variation. Toute la Renaissance était traversée jusqu'à l'épistémologie de René Thom, qui signait une postface complice et aride au livre.
L'exercice de Méditations mythologiques, répondant aux méditations métaphysiques de Descartes, ausculté en profondeur par Pinchard, a pour fonction de ' saisir méthodiquement le sujet à son surgissement le plus libre et de lui montrer que, par un développement rigoureux de ses actes premiers, il engendre une mythologisation générale de l'existence ' (p.19). Il s'agit d'un acte à la fois de fondation et de transformation où la pensée se mesure à l'infini et non à sa finitude. Elle est capable, par une sorte d'autarcie éprouvée, s'étendant à tout ce qui est, s'aliénant pour y jouer la possibilité de l'esprit, de construire et de concevoir des ' objets-limites ', expressions, figurations, plans de conscience, légendes mythes matière subtile, espace qualifié qui devient, avec ses enroulements, ses vibrations, ses résistances, ' étendue mythologique ' dont la méditation prend ' en toute chose le parti de l'âme. Pour quelles fins ? Pour les fins d'une liberté dont il n'est ni idée ni exemple ' (p.95). Platon, Descartes, Malebranche, Leibniz, Dante, Rabelais et jusqu'à René Guénon et René Thom sont relus à la lumière vive d'une réflexion audacieuse, parfois exaltée, hardie dans sa formulation, qui ' des ruissellements (passe) au n?ud, des chemins au massif, et du plein à son conflit fondateur. ' (p.126). Plutôt qu'une pensée éthique, familière dans les parages actuels de la philosophie, nous allons, avec Pinchard, vers une pensée métamorphique, et nous entendons les inflexions d'un Orphée cosmographe. Suggérons les pages fulgurantes, au plus loin de toute lecture philosophante, de la première section :
' Solipsisme du Livre ' où Dante (à qui Pinchard a consacré un essai magistral Le Bûcher de Béatrice) est Le Livre, le nom et le don du Livre, par quoi chaque lecteur désigne et dissipe son origine.
Un livre qui se médite dans l'ordre même où il est écrit, pour reprendre Vico. Et c'est vertigineux.
(Sami El Hage)

Un coup de Bible dans la philosophie

Couverture non disponible
Meschonnic Henri
Ed. Bayard

Dans son dernier ouvrage, Un coup de Bible dans la philosophie, le poète, traducteur et essayiste Henri Meschonnic propose une relecture du texte biblique hébreu à partir de la notion de rythme, scansion qui introduit une nouvelle conception du langage, dépassant l'opposition signifiant/signifié. Le texte biblique, genre littéraire inclassable, devient du même coup irréductible à toute captation de son sens par le discours théologico-politique.

Dessine-moi un virus. Conversations avec Janine Lambotte

Couverture non disponible
Thiry Lise
Ed. Racine/Paroles de femmes

Cet entretien mené par la journaliste belge Janine Lambiotte nous fait découvrir Lise Thiry, scientifique de renom et femme de combats. Née en 1921, la microbiologiste et virologue Lise Thiry, auteur d'un système de dépistage du sida, est aussi une militante engagée depuis son combat pour la dépénalisation de l'avortement. En 1985, elle est élue au Sénat et reçoit le titre de femme de l'année. Plus récemment, elle s'est engagée auprès des sans-papiers - elle était marraine de Semira Adamu - oeuvrant pour leur régularisation. Une femme d'envergure, tant du point de vue de l'esprit que du coeur.

Comment les neurosciences démontrent la psychanalyse

Couverture non disponible
Pommier Gérard
Ed. Flammarion

Comment expliquer l'amour, le désir, la poésie ou encore les rêves et l'inconscient ? Neurosciences et psychanalyse se disputent une approche de l'homme qui remet sur le tapis l'éternel débat du corps et de l'esprit. Si la psychanalyse reconnaît l'importance des processus organiques et dialectise l'opposition entre le mental et le cérébral par la pulsion, la neurophysiologie apporte de l'eau au moulin de Freud en démontrant la prégnance du langage sur le corps. Ce double apport permet de préciser l'idée de ce qu'est un 'sujet' mais aussi de ce corps dont nous sommes les locataires.

La Traversée des frontières

Couverture non disponible
Vernant Jean-Pierre
Ed. Seuil

Jean-Pierre Vernant, spécialiste de la Grèce antique et combattant de la Résistance, s'interroge dans cet ouvrage sur l'invisible réseau de correspondances tissées entre sa vie intellectuelle et son expérience de vie. Les frontières s'abolissent dans un rapport au passé qui est interrogé au travers de la mémoire. L'auteur met en lumière différentes acceptions - mémoire individuelle, mémoire collective et mémoire des historiens - qui ont en commun d'être des reconstructions plus ou moins laborieuses du passé. Homme d'entre-deux, entre passé et présent, mythe et raison, soi-même et l'autre, Jean-Pierre Vernant tente de franchir les frontières pour en dégager plus clairement les traits caractéristiques de cela même qu'elles séparent.

Corps et affects

Couverture non disponible
Françoise Héritier & Margarita Xanthakou (dir.)
Ed. Odile Jacob

Vingt-deux anthropologues confrontent dans cet ouvrage leurs hypothèses et les résultats de leurs travaux sur la question du corps, ses affects, émotions et perceptions, compris comme invariant biologique d'une multitude de cultures. Car à quoi se réfère ce sentiment d'étrange familiarité que nous éprouvons en face d'une société 'autre', si ce n'est peut-être à une logique de l'ordonnancement du réel jouant avec des formes universellement comprises ?
Ce champ de recherche, longtemps négligé par l'anthropologie sociale, est investi aujourd'hui par les neurosciences et plusieurs formes de psychologie qui en montrent l'importance décisive pour la compréhension de l'être humain.

Heidegger et l'exacerbation du Centre. Aux fondements de l'authenticité nazie ?

Heidegger et l'exacerbation du Centre. Aux fondements de l'authenticité nazie ?
Denuit Renaud
Ed. L'Harmattan

Parmi les nombreux livres consacrés à Heidegger, celui-ci est sans doute l'un des plus complets. Il contient une lecture interne de l'oeuvre, progressant par ses chemins propres, tout en la situant dans son environnement historique et biographique. Il tient compte de la littérature de commentaires. Depuis les débuts de la philosophie occidentale, il y a du Centre à l'oeuvre, ramenant le divers à l'Un, l'excentrique à la norme récapitulatrice. La Métaphysique célèbre une convergence impérialiste que transposeront dans l'ordre de la cité, la théorie et l'action politiques qui s'en inspirent. L'apogée du processus est atteint dans le texte et le contexte heideggeriens.
L'exacerbation du Centre contraignant va de pair avec un certain retour à la 'pensée grecque' la plus originaire. L'idéal citoyen se mue en injonction extrême, par-delà la tradition et hors de toute éthique, celles-ci étant complices de 'l'oubli de l'Etre'.
Après L'aube de l'Un, Le Cercle accompli, La cité harmonieuse selon Marx, ouvrages remarqués, l'auteur poursuit sa relecture de l'histoire philosophique européenne, à partir de la grille conceptuelle de la réciprocité ontologie-centralisme. Celle-ci fournit la clé de l'activisme politique, puis des formes de désengagement de Heidegger, mais aussi des modifications de sa compréhension de l'Etre de l'étant... et de l'Allemagne.
Le présent travail visite cette 'génétique totalitaire', contre laquelle l'intellectualisme et les expressions de la pensée la plus profonde n'immunisent pas nécessairement notre imaginaire. Il entraîne le lecteur dans le basculement de 25 siècles d'un horizon de sens, désormais incertain. Mais en faisant basculer à son tour le corpus heideggerien, il transmet le goût d'une libération inédite.
Présentation de l'éditeur

Renaud Denuit, docteur en philosophie et journaliste politique, est l'auteur de recueils de poésie, d'essais et d'ouvrages de philosophie.

Walter Benjamin. Le désir d'authenticité et la Bildung allemande

Walter Benjamin. Le désir d'authenticité et la Bildung allemande
Pulliero Marino
Ed. Bayard

Le livre de l'historien et philosophe Marino Pulliero retrace la vie du philosophe Walter Benjamin (1892-1940) et l'histoire intellectuelle et culturelle de l'Allemagne wilhelminienne (1870-1918) autour de grandes thématiques : la critique de la culture, la transformation de la vie et de la sensibilité au sein des grandes métropoles modernes, les différentes faces de la refonte de l'identitié juive, les mouvements de jeunesse et leurs idéologies du retour à la nature et au corps, les conflits religieux autour de la problématique de la sécularisation et du désenchantement, etc.
La figure de Walter Benjamin, qui apparaît ici comme exemplaire, a exercé son influence bien au-delà de la Grande Guerre et jusque dans la réception contemporaine, notamment en France.

Newsletter