Quelle dose de mondialisation l'homme peut-il supporter ?

Quelle dose de mondialisation l'homme peut-il supporter ?
Safranski R?diger
Ed. Actes Sud

L'homme, dont l'action était à l'origine limitée à la portée de ses sens, a été progressivement contraint d'agir dans un rayon de plus en plus important. Aujourd'hui, grâce aux images et aux moyens de communication, le monde s'approche virtuellement de nous, devient 'à portée de main', sans que nous puissions pour autant avoir une réelle prise sur lui.
Rüdiger Safranski invoque penseurs et écrivains (Kant, Rousseau, Nietzsche, Descartes, Robespierre, Dostoïevski, Benjamin, Dante, Goethe, Schiller, Heidegger...) pour comprendre et dépasser cette contradiction fondamentale.
Comment ne pas être tétanisé devant la multiplication des informations et des domaines d'action qu'offre la mondialisation ? Le secret serait peut-être de 'transformer le monde en l'humanité qu'on est soi-même'.
'Penser globalement, agir localement', cette devise alter-mondialiste se trouve ici élargie par une pensée philosophique soucieuse de ne jamais perdre de vue l'essence de l'activité humaine : l'accomplissement et la liberté de l'individu.
Présentation de l'éditeur
L'être 'déraciné' et sans formation 'humaniste' sera toujours à la merci de l'économie mondiale et de la masse d'informations et d'excitations qui déferle quotidiennement sur nous.

Le moteur humain. L'énergie, la fatigue et les origines de la modernité

Le moteur humain. L'énergie, la fatigue et les origines de la modernité
Rabinbach Anson
Ed. La fabrique

Partant de la métaphore du moteur humain et de la loi de la conservation de l'énergie découverte au XIXe siècle, ce livre explore les retombées de cette notion dans la vie sociale et intellectuelle européenne : du productivisme du Capital à Charcot, Freud ou Max Weber en passant par les photographies d'Etienne-Jules Marey. Mais, de même que l'entropie aboutit au déclin irréversible de l'énergie, le moteur humain est freiné par la fatigue, la neurasthénie, l'épuisement physique et nerveux. C'est la fameuse 'psychasthénie' fin de siècle, dont Marcel Proust est comme le paradigme.
De la science du travail à la poésie, de la physique au fordisme, de la médecine à la politique, Anson Rabinbach nous livre le foisonnant panorama d'une époque.

Ecriture sainte et philosophie critique

Ecriture sainte et philosophie critique
Simon Josef
Ed. Bayard

Traduite en grec, La Bible a nécessairement dû intégrer la réflexion philosophique sédimentée dans les termes aussi décisifs que celui de 'Verbe' ; le prologue de l'Evangile de Jean parle ainsi de l''incarnation' dans des termes qui ne peuvent en rien se référer au logos aristotélicien. Et pourtant, même lorsqu'elle quitte son statut de 'servante' de la théologie, la philosophie moderne importe cette tradition chrétienne et la discute, voire cherche à s'en émanciper. Mais il y a plus surprenant, et c'est l'essentiel de la démonstration du livre : le plus grand représentant de la philosophie des Lumières, Kant, tout en affirmant la nécessité de 'penser par soi-même' en s'affranchissant de toute tutelle des autorités religieuses, n'a de cesse de montrer qu'il est indispensable d''avoir une religion' en raison même des limites de notre propre raison. L'Ecriture reprend donc une importance décisive dans le cadre de la 'raison pratique' où l'autonomie morale doit cependant admettre la tutelle scripturaire dans le but de faire place à une 'raison étrangère'.

Le siècle

Le siècle
Badiou Alain
Ed. Seuil/L'Ordre philosophique

Le XXe siècle a été jugé et condamné : siècle de la terreur totalitaire, des idéologies utopiques et criminelles, des illusions vides, des génocides, des fausses avant-gardes, de l'abstraction partout substituée au réalisme démocratique. Je ne souhaite pas plaider pour un accusé qui sait se défendre seul. Je ne veux pas non plus, comme Frantz, le héros de la pièce de Sartre Les Séquestrés d'Altona, proclamer : ' J'ai pris le siècle sur mes épaules, et j'ai dit : J'en répondrai ! ' Je veux seulement examiner ce que ce siècle maudit, de l'intérieur de son propre devenir, a dit qu'il était. Je veux ouvrir le dossier du siècle, tel qu'il se constitue dans le siècle, et non pas du côté des sages juges repus que nous prétendons être. Pour ce faire, j'utilise des poèmes, des fragments philosophiques, des pensées politiques, des pièces de théâtre... Tout un matériel, que d'aucuns prétendent désuet, où le siècle déclare en pensée sa vie, son drame, ses créations, sa passion. Et je vois alors qu'au rebours de tout le jugement prononcé, cette passion, la passion du XXe siècle, n'a nullement été celle de l'imaginaire ou des idéologies. Encore moins une passion messianique. La terrible passion du XXe siècle a été, contre le prophétisme du XIXe, la passion du réel. Il s'agissait d'activer le Vrai, ici et maintenant.
Présentation de l'éditeur

Nourrir sa vie à l'écart du bonheur

Nourrir sa vie à l'écart du bonheur
Jullien François
Ed. Seuil

Pour la pensée européenne, le bonheur est l'aspiration ultime de l'homme. Pour les penseurs chinois, une voie autre s'affranchit des clivages entre le corps et l'esprit, le matériel et le spirituel : la lecture de Zhuangzi, grand penseur de l'Antiquité chinoise, conduit à creuser l'écart avec l'idéal grec de la connaissance ainsi qu'avec l'idée de bonheur, conçu comme une finalité. Le Sage est sans destination et sans aspiration ; il se déprend alors des encombrements de la vie.
Certains de nos partis pris les plus massifs en sont ébranlés, et tout d'abord, ceux de l''âme' et du 'corps'.
Une autre intelligibilité se dégage, loin de ce que les marchands du 'développement personnel' ont voulu faire du 'zen'...

Le concept d'idéologie

Le concept d'idéologie
Capdevila Nestor
Ed. Puf/Pratiques théoriques

Depuis son invention par Destutt de Tracy et sa réinvention par Marx et Engels, le concept d'idéologie n'a cessé de faire problème. Passé dans le langage courant, largement utilisé par les sciences humaines, bien qu'en des significations souvent exclusives les unes des autres, il hante la philosophie comme une sorte de mauvais génie perturbateur qui lui rappellerait l'impureté de ses origines et de ses usages, et qu'il lui faudrait toujours s'employer à réduire ou à sublimer.
Encore faudrait-il en produire une définition cohérente. Mais comment y parvenir sans une enquête systématique, à la fois analytique et épistémologique, qui tienne compte de la multiplicité des usages et dégage une problématique générale, sans éluder pour autant la question du caractère polémique du concept? C'est ce qu'a entrepris Nestor Capdevila en déterminant le jeu de significations pertinentes, bien que potentiellement contradictoires, qui sont à l'oeuvre dans les analyses historiques, anthropologiques ou théologiques contemporaines où l'on peut étudier son fonctionnement.
Cette approche nouvelle conteste la thèse accréditée par la tradition sociologique d'une modernité de l'idéologie, totalitaire ou non. Elle montre la valeur d'un modèle religieux fondé sur le concept d'hérésie qui, tout en reconnaissant l'exemplarité idéologique de la religion, ne réduit pas l'idéologie à la religion. Elle critique également les définitions de l'idéologie qui par souci d'objectivité prétendent purifier le concept de son aspect intrinsèquement polémique.
Celui-ci fait du concept d'idéologie une illustration exemplaire de la dimension politique des concepts de la politique.
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Vers des civilisations mondialisées ? : de l'éthologie à la prospective

Vers des civilisations mondialisées ? : de l'éthologie à la prospective
Collectif
Ed. Aube/Essai

Colloque de Cerisy-la-Salle. Coordonné par Jean-Eric Aubert et Josée Landrieu

Comment évoluent les civilisations ? La mondialisation les uniformise-t-elle ? Une communauté mondiale est-elle en train de s'établir ? Telles sont certaines des questions qui ont réuni éthologues, anthropologues, sociologues, économistes, philosophes, prospectivistes à Cerisy en 2003. Leurs travaux ont porté sur les hypothèses suivantes : premièrement, les civilisations s'enracinent dans des données anthropologiques et historiques singulières qui déterminent les comportements individuels et collectifs ainsi que les trajectoires des sociétés ; deuxièmement, leur développement repose sur la révélation de leurs potentialités; troisièmement, il n'y a pas une mondialisation mais des mondialisations vécues par les différentes civilisations selon leurs spécificités; quatrièmement, il y a peut-être une « mondialité » en émergence autour de valeurs communes.
Pour étayer ces réflexions, le colloque s'est interrogé sur l'utilité de développer une éthologie des sociétés humaines, élargissant la discipline communément centrée sur les sociétés animales. Des « analyses éthologiques» ont été fournies pour expliquer les systèmes économiques, les religions, les modes de vie, les dispositifs de gouvernance et pour spéculer sur leur devenir. Les pistes méthodologiques ainsi ouvertes renouvellent l'approche des sociétés comme la prospective elle-même.
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Décapitations. Du culte des crânes au cinéma gore

Décapitations. Du culte des crânes au cinéma gore
Dominguez Leiva Antonio
Ed. Puf/Littératures européennes

À travers l'image gore de la décapitation, s'esquisse une généalogie du supplice et du macabre qui ouvre sur une histoire des rapports entre violence et représentation en Occident.
Trois grands moments historiques se dégagent, inaugurés par l'éclat des supplices comme économie de pouvoir - paradigme qui va du sacrifice antique jusqu'au théâtre de la cruauté à l'âge baroque. C'est alors que s'instaure une érotisation progressive des décollations qui hantera toute la sexualité occidentale. L'explosion baroque des têtes coupées est suivie par le contrôle des corps et de leurs représentations qui culmine dans le rêve des sociétés carcérales, transformant la logique du supplice jusqu'à aboutir à la figure paradoxale de la guillotine. Enfin l'économie symbolique de la société disciplinaire entre en crise au sein de la postmodernité: la décapitation est alors hantée à la fois par l'inflation de la violence spectaculaire et par l'érection de la mort en tabou.
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Recherches philosophiques

Recherches philosophiques
Wittgenstein Ludwig
Ed. Gallimard/Bibliothèque de philosophie

?uvre maîtresse de la seconde manière wittgensteinienne, les Recherches philosophiques ont été à maintes reprises remises sur le métier par leur auteur. Elles ne constituent pas un texte achevé, mais un work in progress : la version imprimée de la première partie est en fait une troisième version de l'ouvrage (elle fut rédigée pendant l'année universitaire 1945-1946 et il semble bien que Wittgenstein la retravaillait encore à la veille de sa mort), et la seconde partie provient d'un manuscrit issu de la réélaboration et de la réorganisation de matériaux contenus dans différents textes écrits entre 1945 et 1949. Publiées en 1953 après la mort de Wittgenstein par deux de ses exécuteurs littéraires (G. E. M. Anscombe et R. Rhées) et saluées dès leur parution par des comptes rendus substantiels et élogieux, signés de noms célèbres (N. Malcolm, P. F. Strawson, J. N. Findlay et P. K. Feyerabend), dont l'un présente Wittgenstein comme ' le premier philosophe de l'époque ', les Recherches se sont très vite imposées non seulement comme un texte de référence en philosophie du langage, mais aussi comme un classique de la philosophie contemporaine. Elles ont eu une influence considérable sur divers courants dominants de la philosophie de la fin du XXe siècle (principalement outre-Manche et outre-Atlantique, mais aussi en Allemagne à travers K. O. Apel), et elles sont à la source de bien des débats actuels qui débordent très largement le cadre de la philosophie académique. A vrai dire, elles occupent une position singulière dans le champ contemporain qui tient notamment à leur remise en question des sublimités métaphysiques et des réductionnismes en tout genre et à leur refus catégorique de toute théorie de la signification et de toute quête d'une terre ferme de l'origine - refus qui les tient à l'écart, d'une part des ambitions de la tradition analytique, et d'autre part des présupposés de la tradition continentale, et qui les conduit sur la voie d'une analytique de la quotidienneté dont on n'a certainement pas fini de mesurer la fécondité.
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Savoir, apprendre, transmettre

Savoir, apprendre, transmettre
Hatchuel Françoise
Ed. La Découverte

Que représente le savoir pour chacun et chacune d'entre nous ? Que pensons-nous, ressentons-nous, vivons-nous lorsque nous savons, croyons savoir ou ne pas savoir, apprenons, essayons ou refusons d'apprendre, enseignons, produisons un savoir ? À quoi nous renvoie notre apprentissage ou notre non-apprentissage, que cherchons-nous à travers le savoir, quels compromis tissons-nous avec lui ? Désirs, blocages, résistances, avidité, sentiment d'étrangeté ?

Depuis quinze ans, le collectif «Savoirs et rapport au savoir» de l'université Paris-X-Nanterre s'interroge à partir de ces questions dans une perspective à la fois scientifique et militante : mieux comprendre le psychisme humain, c'est aussi contribuer à libérer l'individu des dominations internes et externes dans lesquelles il se laisse enfermer. À cet égard, la notion de rapport au savoir, en nous aidant à mieux comprendre notre rapport aux autres via la médiation du savoir, se révèle particulièrement pertinente. À l'heure où l'on tend de plus en plus à confondre savoir et information, il n'est pas inutile de s'interroger sur les transformations de soi auxquelles doit faire face le sujet qui apprend et de rappeler la force de la pensée face à l'immédiateté de l'image.

Cet ouvrage se veut également un hommage au savoir produit collectivement par une équipe qui en sait le prix, dans le souci de mettre certains de ses résultats à la portée du plus grand nombre.
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