L'ouvert. De l'homme et de l'animal

L'ouvert. De l'homme et de l'animal
Agamben Giorgio
Ed. Rivages poche

«Le conflit politique décisif, qui gouverne tout autre conflit, est, dans notre culture, le conflit entre l'animalité et l'humanité de l'homme»; c'est pourquoi «se demander en quelle manière - chez l'homme -l'homme a été séparé du non-homme et l'animal de l'humain est plus urgent que prendre position sur les grandes questions, sur les prétendus valeurs et droits humains». Une urgence qui est toujours apparue comme telle, du moins depuis que la métaphysique aristotélicienne a défini le principe du vivant, mais qui se manifeste aujourd'hui avec une nouvelle et pressante gravité, en un temps où il est nécessaire de mettre hors jeu la puissante «machine anthropologique» qui, dans la tradition occidentale, a articulé pendant des siècles le corps et l'âme, la vie animale et le logos, le naturel et le surnaturel, les ténèbres et la lumière. En partant d'une lecture de Heidegger et de Kojève, Giorgio Agamben poursuit la réflexion menée dans les livres précédents autour du concept de vie, et s'interroge sur le seuil critique qui produit l'humain, qui distingue et en même temps rapproche humanité et animalité de l'homme, qui décide «à chaque fois et en chaque individu de l'humain et de l'animal, de la nature et de l'histoire, de la vie et de la mort».
Présentation de l'éditeur

Guerres justes et injustes

Guerres justes et injustes
Walzer Michael
Ed. Folio essais/Gallimard

Dans l'enfer de la guerre, tout n'est pas égal. Blocus, bombardements de civils, représailles, dommages collatéraux traversent tous les conflits. Mais la guerre juste existe, qui peut à chaque instant basculer dans l'injustice. Déterminer l'inacceptable comme l'inévitable est un jugement auquel nul ne peut se dérober.

En quête du juste équilibre, Walzer n'ignore ni les droits de l'homme, ni la nécessité. Le philosophe qui milita contre la guerre au Vietnam montre qu'une guerre, quand même elle servirait les intérêts d'une grande puissance, peut être aussi une guerre juste. Il revendique un empirisme moral, et développe une argumentation à partir d'exemples historiques. Rien de moins abstrait que cette réflexion.

Notre monde n'a pas su écarter l'enfer de la guerre, mais il progresse chaque jour dans son exigence d'un droit international pour juger des guerres et des crimes qui y sont commis. Un «après-propos» inédit, rédigé à la lumière de la guerre d'Irak, ouvre la perspective d'un usage juste et préventif de la force qui écarterait les risques de guerres injustes.
Présentation de l'éditeur

Karl Popper. Un philosophe heureux

Karl Popper. Un philosophe heureux
Brudny Mich?le-Ir?ne
Ed. Biblio essais/Livre de poche

Né en 1902 à Vienne dans une famille bourgeoise de juifs convertis au protestantisme, Karl Popper a été le témoin de l'effondrement de l'Empire austro-hongrois à la fin du premier conflit mondial. Avec le cercle des lycéens socialistes, il participa à l'effervescence de la jeune République, puis à la réforme scolaire de Vienne la Rouge. Communiste pendant quelque temps, il poursuivra par la suite une réflexion sur le marxisme et sa prétention à connaître les lois de l'histoire. Lorsque Popper publia la Logique de la découverte scientifique, en 1934, Einstein salua cette parution, amorçant ainsi la longue complicité que le philosophe entretint, sa vie durant, avec des savants. Ses origines juives lui interdirent d'embrasser une carrière universitaire en Autriche, et il s'exila en Nouvelle-Zélande. L'Anschluss le persuada d'infléchir les enjeux de son oeuvre, qui aboutit à la publication de Misère de l'historicisme et de La Société ouverte et ses ennemis.

À la fin de la guerre, Popper fut nommé à la London School of Economics dont il devint l'une des grandes figures.

Cet ouvrage est la première biographie de Karl Popper. Ce fait est d'autant plus significatif qu'en France les obstacles opposés par un certain philocommunisme - pour reprendre le terme de Raymond Aron - ont entraîné une «réception en lignes brisées» de Karl Popper. Mais les temps ont changé, et l'oeuvre de Popper est peut-être en train de retrouver le rang qui lui est dû.
Présentation de l'éditeur

La transformation de l'intimité

La transformation de l'intimité
Giddens Anthony
Ed. Pluriel/Hachette littératures

Anthony Giddens s'interroge ici sur la fantastique transformation qui a fait de la sexualité - domaine strictement privé et caché sur lequel s'exerçait le contrôle disciplinaire et répressif de la société - une affaire publique: le sexe s'expose, s'exhibe, et l'intimité a envahi le champ social. Par ailleurs, le choix du genre (femme, homme, homosexuel, queer) laisse chacun libre de se déterminer comme il l'entend. En fait, la relation amoureuse et sexuelle est, à son tour, devenue «démocratique». Chacun recherche dans la rencontre de l'autre la réalisation d'un projet de vie et d'une invention de soi. La sexualité devient affaire de poursuite de son identités dans la relation. Dans le même temps, nos identités sont devenues successives, plurielles et flexibles.
Présentation de l'éditeur

L'élite artiste. Excellence et singularité en régime démocratique

L'élite artiste. Excellence et singularité en régime démocratique
Heinich Nathalie
Ed. Gallimard/Bibliothèque des sciences humaines

Une génération après que la Révolution eut supprimé les privilèges aristocratiques, une nouvelle élite apparut dans la société française : les « artistes », dont le prestige était devenu tel qu'il leur permettait de s'égaler aux plus grands, malgré l'absence de naissance, de fortune, de pouvoir. En même temps s'imposait l'idée qu'ils formaient une seule catégorie mêlant, tous genres confondus, écrivains, peintres, sculpteurs, musiciens. Et l'identité collective de cette catégorie inédite se définissait, avec la « bohème », par l'excentricité du hors normes : une élite en marge, donc.

Cette situation paradoxale s'explique en partie par le statut institutionnel, économique, démographique, juridique, sémantique des activités artistiques, que reconstitue minutieusement Nathalie Heinich. Mais elle tient aussi à des facteurs de plus longue durée : les valeurs de sens commun, que révèle l'exploration des romans, des témoignages, des journaux, des correspondances. Car on ne comprendrait pas que cet étrange phénomène ait pu perdurer, s'imposant aujourd'hui plus que jamais, sans prendre en compte ces valeurs fondamentales que sont l'aspiration à l'égalité et la reconnaissance de l'excellence, la préséance du mérite et le droit au privilège.

La singularité artiste offrirait-elle à notre société contemporaine, écartelée entre aristocratisme, égalitarisme et méritocratie, une solution de compromis à un élitisme acceptable par la démocratie ?
Présentation de l'éditeur

Méthode et art de penser chez Spinoza

Méthode et art de penser chez Spinoza
Klajnman Adrien
Ed. Kimé

Négligé dans les études spinozistes, l'art est une partie du savoir programmé par le jeune Spinoza et révèle son statut. Avec Spinoza, la Méthode désigne l'art de former le vrai plus facilement et suivant un certain ordre, c'est-à-dire la philosophie à l'?uvre. Au départ, chacun dispose d'au moins une idée vraie donnée, puis est en mesure d'élaborer des ouvrages intellectuels raffinés. Associée à différents registres de l'art de produire des choses difficiles, l'expérience de la production matérielle contribue ainsi à expliquer comment l'entendement se donne ses idées. Dans cette perspective, il convient d'interroger certains enjeux essentiels du spinozisme: l'expérience du corps productif, l'art de concevoir et d'imaginer, l'art du récit, le herem, les Vies de Spinoza. Réarticulés, ces thèmes sont révélateurs du projet philosophique spinozien, inséparable de l'image du philosophe artisan et des questions éthiques et politiques du jeune Spinoza: peut-on se sauver tout seul par l'activité intellectuelle? Que devient le corps lorsque l'esprit forme le vrai? Cette lecture souligne des points d'entrée dans l'?uvre spinozienne et, plus largement, nourrit la réflexion sur le statut des premiers écrits philosophiques. Il paraît légitime de déterminer comment évoluent des questions dans les différents ouvrages d'un philosophe. Mais on peut suivre un parcours dans son ?uvre en tenant compte de potentialités de pensée esquissées dès l'origine: elles portent un éclairage singulier sur une philosophie en cours de formation et sur ses points d'ancrage dans des traditions.
Présentation de l'éditeur

Nietzsche musicien. La musique et son ombre

Nietzsche musicien. La musique et son ombre
Fabre Florence
Ed. Presses Universitaires de Rennes/Aesthetica

La musique, chez Nietzsche, est-elle rivale de la philosophie ? Ou bien, plutôt, d'une certaine philosophie ? Mais quelle musique au juste ? Et pourquoi ? Nietzsche pose sans cesse à ses lecteurs l'énigme d'une pensée «enfantée par la musique» - d'un cercle indissociable où musique, parole et pensée renvoient sans cesse les unes aux autres, défiant le musicien autant que le philosophe. Quelle place accorder aux compositions de Nietzsche, dont les maladresses techniques rendent parfois si tentante l'envie de s'en détourner ? Comment les mettre en relation avec les traits incisifs de cet «écouteur» averti ? Quel crédit accorder en fin de compte à cette ultime déclaration de Nietzsche, dans Le cas Wagner : «A-t-on remarqué à quel point la musique rend l'esprit libre ? Donne des ailes aux pensées ? Que, plus on devient musicien, plus on devient philosophe ?»
Présentation de l'éditeur

La démocratie. Histoire d'une idéologie

La démocratie. Histoire d'une idéologie
Canfora Luciano
Ed. Seuil/Faire l'Europe

Voici un livre qui ne manquera pas de soulever des controverses. La Grèce, dit-on, a inventé la démocratie. Lieu commun, répond Luciano Canfora, et qui ignore totalement le fait qu'aucun auteur athénien ne célèbre la démocratie... Dès lors, le lecteur est guidé dans un parcours de l'histoire européenne qui, de l'Antiquité à l'ère des révolutions, de la Troisième République à la révolution russe, de l'ère du fascisme à la chute du mur de Berlin, ne cesse d'interroger la démocratie, ses masques et ses dérives: le suffrage universel est-il aussi démocratique qu'on le croit? Qui détient vraiment le pouvoir dans les démocraties? Enfin, à l'ère des médias, n'est-il pas temps d'inventer une nouvelle forme de démocratie?
Présentation de l'éditeur

Chaos et éternité. Mythologie et philosophie grecques de l'origine

Chaos et éternité. Mythologie et philosophie grecques de l'origine
Sorel Reynal
Ed. Belles lettres/Vérité des mythes

L'idée d'une création ex nihilo, envisagée à titre de supposition par la pensée grecque, a été aussitôt rejetée comme pure absurdité. Cette condamnation, explicitement soutenue dès Parménide, vise-t-elle le grand mythe cosmogonique de référence qui, chez Hésiode, fait 'naître' en premier Chaos ? Brise-t-elle une réception du monde entre un muthos et un logos ?
Cet essai veut démontrer qu'il n'en est rien, à condition de bien entendre le mythe qui n'enregistre pas une naissance ponctuelle à partir du néant, mais décrit un processus toujours reproduit : le retrait incessant de l'infigurable (seule définition possible de Chaos) pour laisser advenir ce qui n'est pas lui, à savoir un monde en train de se configurer... sans cesse. Alors que le muthos traque 'ce sans quoi' les choses peuvent apparaître, le logos définit 'ce d'où' elles adviennent et retournent.
Les Anciens ont tracé deux itinéraires : celui qui débouche sur l'inhérence de 'ce d'où' les choses proviennent et celui qui mène au dévoilement de 'ce sans quoi' elles poussent. Le fameux antagonisme muthos-logos est à reconsidérer... à l'aune de l'éternité et de son étonnante condition originelle : l'infigurable Chaos dont l'incessant retrait offre au monde la condition de son discernement.
L'ouvrage invite à suivre ces cheminements parallèles d'une pensée qui se réfléchit dans son refus du néant.
Présentation de l'éditeur

Apprentissage, diversité culturelle et didactique. Français langue maternelle, langue seconde ou étrangère

Apprentissage, diversité culturelle et didactique. Français langue maternelle, langue seconde ou étrangère
Tarin Ren
Ed. Labor

Parce qu'enseigner le français à des élèves d'origine étrangère n'est pas qu'une affaire de grammaire et d'orthographe, les différents acteurs du monde de l'éducation concernés sont confrontés à une problématique spécifique, celle de la gestion de l'hétérogénéité du public et de la diversité culturelle. Enseignants des classes d'accueil pour élèves étrangers, formateurs pour migrants, professeurs de français langue étrangère, tous à un moment ou à un autre de l'apprentissage, et à des degrés divers, sont confrontés à ces spécificités de leur pratique.

Cet ouvrage présente un certain nombre de recherches susceptibles d'aider à pallier les difficultés du terrain. Destiné aussi bien à la formation des enseignants qu'à des applications pédagogiques dans la classe, ce livre permettra aux étudiants qui se destinent à l'enseignement ou aux praticiens de l'Éducation de trouver des éléments de réflexion, des outils théoriques et des propositions méthodologiques pour l'action.
Présentation de l'éditeur

Newsletter