Les Temps Modernes n°s 632-633-634 juillet-octobre 2005. Notre Sartre

Les Temps Modernes n°s 632-633-634 juillet-octobre 2005. Notre Sartre
Revue
Ed. Gallimard

Méditations mythologiques est le prolongement et la condensation, le précipité épuré et apuré d'un livre-somme de Pinchard :

La Raison dédoublée. La fabbrica della mente (Aubier, 1992), où une critique mythologique de la raison, à travers le conflit entre la scolastique et l'humanisme italien, en s'appuyant sur l'?uvre de Giambattista Vico, était menée rigoureusement comme une enquête sur les pouvoirs géminatoires de l'esprit : le deux, la doublure, le ' aussi ', l'intervalle, l'analogie, la variation. Toute la Renaissance était traversée jusqu'à l'épistémologie de René Thom, qui signait une postface complice et aride au livre.
L'exercice de Méditations mythologiques, répondant aux méditations métaphysiques de Descartes, ausculté en profondeur par Pinchard, a pour fonction de ' saisir méthodiquement le sujet à son surgissement le plus libre et de lui montrer que, par un développement rigoureux de ses actes premiers, il engendre une mythologisation générale de l'existence ' (p.19). Il s'agit d'un acte à la fois de fondation et de transformation où la pensée se mesure à l'infini et non à sa finitude. Elle est capable, par une sorte d'autarcie éprouvée, s'étendant à tout ce qui est, s'aliénant pour y jouer la possibilité de l'esprit, de construire et de concevoir des ' objets-limites ', expressions, figurations, plans de conscience, légendes mythes matière subtile, espace qualifié qui devient, avec ses enroulements, ses vibrations, ses résistances, ' étendue mythologique ' dont la méditation prend ' en toute chose le parti de l'âme. Pour quelles fins ? Pour les fins d'une liberté dont il n'est ni idée ni exemple ' (p.95). Platon, Descartes, Malebranche, Leibniz, Dante, Rabelais et jusqu'à René Guénon et René Thom sont relus à la lumière vive d'une réflexion audacieuse, parfois exaltée, hardie dans sa formulation, qui ' des ruissellements (passe) au n?ud, des chemins au massif, et du plein à son conflit fondateur. ' (p.126). Plutôt qu'une pensée éthique, familière dans les parages actuels de la philosophie, nous allons, avec Pinchard, vers une pensée métamorphique, et nous entendons les inflexions d'un Orphée cosmographe. Suggérons les pages fulgurantes, au plus loin de toute lecture philosophante, de la première section :
' Solipsisme du Livre ' où Dante (à qui Pinchard a consacré un essai magistral Le Bûcher de Béatrice) est Le Livre, le nom et le don du Livre, par quoi chaque lecteur désigne et dissipe son origine.
Un livre qui se médite dans l'ordre même où il est écrit, pour reprendre Vico. Et c'est vertigineux.
(Sami El Hage)

La pensée de midi n°16 - octobre 2005. Fin(s) de la politique culturelle ?

La pensée de midi n°16 - octobre 2005. Fin(s) de la politique culturelle ?
Collectif
Ed. Actes Sud

Méditations mythologiques est le prolongement et la condensation, le précipité épuré et apuré d'un livre-somme de Pinchard :

La Raison dédoublée. La fabbrica della mente (Aubier, 1992), où une critique mythologique de la raison, à travers le conflit entre la scolastique et l'humanisme italien, en s'appuyant sur l'?uvre de Giambattista Vico, était menée rigoureusement comme une enquête sur les pouvoirs géminatoires de l'esprit : le deux, la doublure, le ' aussi ', l'intervalle, l'analogie, la variation. Toute la Renaissance était traversée jusqu'à l'épistémologie de René Thom, qui signait une postface complice et aride au livre.
L'exercice de Méditations mythologiques, répondant aux méditations métaphysiques de Descartes, ausculté en profondeur par Pinchard, a pour fonction de ' saisir méthodiquement le sujet à son surgissement le plus libre et de lui montrer que, par un développement rigoureux de ses actes premiers, il engendre une mythologisation générale de l'existence ' (p.19). Il s'agit d'un acte à la fois de fondation et de transformation où la pensée se mesure à l'infini et non à sa finitude. Elle est capable, par une sorte d'autarcie éprouvée, s'étendant à tout ce qui est, s'aliénant pour y jouer la possibilité de l'esprit, de construire et de concevoir des ' objets-limites ', expressions, figurations, plans de conscience, légendes mythes matière subtile, espace qualifié qui devient, avec ses enroulements, ses vibrations, ses résistances, ' étendue mythologique ' dont la méditation prend ' en toute chose le parti de l'âme. Pour quelles fins ? Pour les fins d'une liberté dont il n'est ni idée ni exemple ' (p.95). Platon, Descartes, Malebranche, Leibniz, Dante, Rabelais et jusqu'à René Guénon et René Thom sont relus à la lumière vive d'une réflexion audacieuse, parfois exaltée, hardie dans sa formulation, qui ' des ruissellements (passe) au n?ud, des chemins au massif, et du plein à son conflit fondateur. ' (p.126). Plutôt qu'une pensée éthique, familière dans les parages actuels de la philosophie, nous allons, avec Pinchard, vers une pensée métamorphique, et nous entendons les inflexions d'un Orphée cosmographe. Suggérons les pages fulgurantes, au plus loin de toute lecture philosophante, de la première section :
' Solipsisme du Livre ' où Dante (à qui Pinchard a consacré un essai magistral Le Bûcher de Béatrice) est Le Livre, le nom et le don du Livre, par quoi chaque lecteur désigne et dissipe son origine.
Un livre qui se médite dans l'ordre même où il est écrit, pour reprendre Vico. Et c'est vertigineux.
(Sami El Hage)

Philosophie n°87

Philosophie n°87
Revue
Ed. Minuit

Méditations mythologiques est le prolongement et la condensation, le précipité épuré et apuré d'un livre-somme de Pinchard :

La Raison dédoublée. La fabbrica della mente (Aubier, 1992), où une critique mythologique de la raison, à travers le conflit entre la scolastique et l'humanisme italien, en s'appuyant sur l'?uvre de Giambattista Vico, était menée rigoureusement comme une enquête sur les pouvoirs géminatoires de l'esprit : le deux, la doublure, le ' aussi ', l'intervalle, l'analogie, la variation. Toute la Renaissance était traversée jusqu'à l'épistémologie de René Thom, qui signait une postface complice et aride au livre.
L'exercice de Méditations mythologiques, répondant aux méditations métaphysiques de Descartes, ausculté en profondeur par Pinchard, a pour fonction de ' saisir méthodiquement le sujet à son surgissement le plus libre et de lui montrer que, par un développement rigoureux de ses actes premiers, il engendre une mythologisation générale de l'existence ' (p.19). Il s'agit d'un acte à la fois de fondation et de transformation où la pensée se mesure à l'infini et non à sa finitude. Elle est capable, par une sorte d'autarcie éprouvée, s'étendant à tout ce qui est, s'aliénant pour y jouer la possibilité de l'esprit, de construire et de concevoir des ' objets-limites ', expressions, figurations, plans de conscience, légendes mythes matière subtile, espace qualifié qui devient, avec ses enroulements, ses vibrations, ses résistances, ' étendue mythologique ' dont la méditation prend ' en toute chose le parti de l'âme. Pour quelles fins ? Pour les fins d'une liberté dont il n'est ni idée ni exemple ' (p.95). Platon, Descartes, Malebranche, Leibniz, Dante, Rabelais et jusqu'à René Guénon et René Thom sont relus à la lumière vive d'une réflexion audacieuse, parfois exaltée, hardie dans sa formulation, qui ' des ruissellements (passe) au n?ud, des chemins au massif, et du plein à son conflit fondateur. ' (p.126). Plutôt qu'une pensée éthique, familière dans les parages actuels de la philosophie, nous allons, avec Pinchard, vers une pensée métamorphique, et nous entendons les inflexions d'un Orphée cosmographe. Suggérons les pages fulgurantes, au plus loin de toute lecture philosophante, de la première section :
' Solipsisme du Livre ' où Dante (à qui Pinchard a consacré un essai magistral Le Bûcher de Béatrice) est Le Livre, le nom et le don du Livre, par quoi chaque lecteur désigne et dissipe son origine.
Un livre qui se médite dans l'ordre même où il est écrit, pour reprendre Vico. Et c'est vertigineux.
(Sami El Hage)

Philosophie n°88 - Le témoignage. Perspectives analytiques, bibliques et ontologiques

Philosophie n°88 - Le témoignage. Perspectives analytiques, bibliques et ontologiques
Revue
Ed. Minuit

Méditations mythologiques est le prolongement et la condensation, le précipité épuré et apuré d'un livre-somme de Pinchard :

La Raison dédoublée. La fabbrica della mente (Aubier, 1992), où une critique mythologique de la raison, à travers le conflit entre la scolastique et l'humanisme italien, en s'appuyant sur l'?uvre de Giambattista Vico, était menée rigoureusement comme une enquête sur les pouvoirs géminatoires de l'esprit : le deux, la doublure, le ' aussi ', l'intervalle, l'analogie, la variation. Toute la Renaissance était traversée jusqu'à l'épistémologie de René Thom, qui signait une postface complice et aride au livre.
L'exercice de Méditations mythologiques, répondant aux méditations métaphysiques de Descartes, ausculté en profondeur par Pinchard, a pour fonction de ' saisir méthodiquement le sujet à son surgissement le plus libre et de lui montrer que, par un développement rigoureux de ses actes premiers, il engendre une mythologisation générale de l'existence ' (p.19). Il s'agit d'un acte à la fois de fondation et de transformation où la pensée se mesure à l'infini et non à sa finitude. Elle est capable, par une sorte d'autarcie éprouvée, s'étendant à tout ce qui est, s'aliénant pour y jouer la possibilité de l'esprit, de construire et de concevoir des ' objets-limites ', expressions, figurations, plans de conscience, légendes mythes matière subtile, espace qualifié qui devient, avec ses enroulements, ses vibrations, ses résistances, ' étendue mythologique ' dont la méditation prend ' en toute chose le parti de l'âme. Pour quelles fins ? Pour les fins d'une liberté dont il n'est ni idée ni exemple ' (p.95). Platon, Descartes, Malebranche, Leibniz, Dante, Rabelais et jusqu'à René Guénon et René Thom sont relus à la lumière vive d'une réflexion audacieuse, parfois exaltée, hardie dans sa formulation, qui ' des ruissellements (passe) au n?ud, des chemins au massif, et du plein à son conflit fondateur. ' (p.126). Plutôt qu'une pensée éthique, familière dans les parages actuels de la philosophie, nous allons, avec Pinchard, vers une pensée métamorphique, et nous entendons les inflexions d'un Orphée cosmographe. Suggérons les pages fulgurantes, au plus loin de toute lecture philosophante, de la première section :
' Solipsisme du Livre ' où Dante (à qui Pinchard a consacré un essai magistral Le Bûcher de Béatrice) est Le Livre, le nom et le don du Livre, par quoi chaque lecteur désigne et dissipe son origine.
Un livre qui se médite dans l'ordre même où il est écrit, pour reprendre Vico. Et c'est vertigineux.
(Sami El Hage)

Communications n°77. Faire sien. Emprunter, s'approprier, détourner

Communications n°77. Faire sien. Emprunter, s'approprier, détourner
Revue
Ed. Seuil

Méditations mythologiques est le prolongement et la condensation, le précipité épuré et apuré d'un livre-somme de Pinchard :

La Raison dédoublée. La fabbrica della mente (Aubier, 1992), où une critique mythologique de la raison, à travers le conflit entre la scolastique et l'humanisme italien, en s'appuyant sur l'?uvre de Giambattista Vico, était menée rigoureusement comme une enquête sur les pouvoirs géminatoires de l'esprit : le deux, la doublure, le ' aussi ', l'intervalle, l'analogie, la variation. Toute la Renaissance était traversée jusqu'à l'épistémologie de René Thom, qui signait une postface complice et aride au livre.
L'exercice de Méditations mythologiques, répondant aux méditations métaphysiques de Descartes, ausculté en profondeur par Pinchard, a pour fonction de ' saisir méthodiquement le sujet à son surgissement le plus libre et de lui montrer que, par un développement rigoureux de ses actes premiers, il engendre une mythologisation générale de l'existence ' (p.19). Il s'agit d'un acte à la fois de fondation et de transformation où la pensée se mesure à l'infini et non à sa finitude. Elle est capable, par une sorte d'autarcie éprouvée, s'étendant à tout ce qui est, s'aliénant pour y jouer la possibilité de l'esprit, de construire et de concevoir des ' objets-limites ', expressions, figurations, plans de conscience, légendes mythes matière subtile, espace qualifié qui devient, avec ses enroulements, ses vibrations, ses résistances, ' étendue mythologique ' dont la méditation prend ' en toute chose le parti de l'âme. Pour quelles fins ? Pour les fins d'une liberté dont il n'est ni idée ni exemple ' (p.95). Platon, Descartes, Malebranche, Leibniz, Dante, Rabelais et jusqu'à René Guénon et René Thom sont relus à la lumière vive d'une réflexion audacieuse, parfois exaltée, hardie dans sa formulation, qui ' des ruissellements (passe) au n?ud, des chemins au massif, et du plein à son conflit fondateur. ' (p.126). Plutôt qu'une pensée éthique, familière dans les parages actuels de la philosophie, nous allons, avec Pinchard, vers une pensée métamorphique, et nous entendons les inflexions d'un Orphée cosmographe. Suggérons les pages fulgurantes, au plus loin de toute lecture philosophante, de la première section :
' Solipsisme du Livre ' où Dante (à qui Pinchard a consacré un essai magistral Le Bûcher de Béatrice) est Le Livre, le nom et le don du Livre, par quoi chaque lecteur désigne et dissipe son origine.
Un livre qui se médite dans l'ordre même où il est écrit, pour reprendre Vico. Et c'est vertigineux.
(Sami El Hage)

Ce que Lacan disait des femmes. Etude de psychanalyse

Couverture non disponible
Soler Colette
Ed. Editions du Champ lacanien

On sait que la psychanalyse fait parler l'inconscient. Qu'il dise le sens sexuel n'émeut plus personne, passé le siècle. Mais ce qu'il dit des hommes et des femmes reste comme une épine dans la doctrine. Une pierre de scandale même, quand les préjugés s'en mêlent.
Pas besoin d'être féministe pour percevoir ceux de Freud, ils sont trop datés fin XIXe siècle. Les débats post-freudiens de la première moitié du XXe siècle, inspirés par un souci d'équité tout opposé, n'ont guère fait avancer la question. Bonne intention n'est pas doctrine.
Il fallut la seconde moitié du siècle et Jacques Lacan pour que du neuf s'y fasse entendre. Il était temps, car on sent bien qu'une subversion sexuelle était déjà en cours dans la civilisation, impossible à méconnaître en ce début de XXIe siècle, et que pour un peu la psychanalyse ratait.
C.S.


Présentation de l'éditeur

Heidegger. L'énigme de l'être

Couverture non disponible
Collectif
Ed. Puf/Débats philosophiques

L'être, 'objet' premier et dernier de la pensée philosophique selon Heidegger, apparaît comme une énigme. C'est cette énigme de l'être que plusieurs philosophes français tentent de circonscrire ici à travers leurs approches multiples. Car quel que soit l'angle sous lequel on l'aborde,

cette énigme de l'être (...) conduit toujours le philosophe à s'émerveiller de cet avènement primordial : que l'être, dont nous discernons les nervures à l'occasion de chaque événement, soit. Platon avait nommé un tel ébranlement, qui naît de l'éblouissement multiple de l'être, un thaumazein, un 'étonnement'. Il n'avait sans doute pas tort de confier un tel coup de tonnerre dont est issue Iris, celle qui relie ciel et terre, mortels et divins, à un dieu. J.-F. M.


Textes de Pierre Aubenque, Jean-François Courtine, Didier Franck, Jean Grondin et Jean-François Mattéi.

Passions sans nom

Couverture non disponible
Landowski Eric
Ed. Puf/Formes sémiotiques

L'image de la sémiotique française s'est figée, à partir des années 1960, comme celle d'une discipline formelle travaillant par principe sur des artefacts séparés de la vie. Pourtant, cinquante ans ont passé et la discipline offre aujourd'hui un autre visage. Loin de pratiquer l'exclusion par principe, il s'agit désormais de retrouver les dimensions perdues du sens, celles qui dépendent de la présence même - immédiate, éprouvée - de l'autre, des textes, des oeuvres, de la matière sensible. Et par là, de tirer de l'ineffable mille petites 'passions' vécues dans l'instant, au contact des choses, mais souvent si ténues que la langue les a laissées sans nom. Est-il donc possible de rendre compte de l'expérience, comprise comme moment de l'émergence du sens, tout en restant dans le cadre d'une quête d'intelligibilité raisonnée et communicable ? Répondre oui à cette question, c'est revenir aux origines de la phénoménologiques de la sémiotique. Le concept d'esthésie développé par A.J. Greimas dans son dernier livre De l'Imperfection permettra ici d'étayer une socio-sémiotique du sensible, qui appelle une conceptualisation de type interactif. D'où un ensemble de propositions théoriques nouvelles complétant l'appareil conceptuel déjà en place et une série d'analyses concrètes montrant - par exemple sur la scène politique ou dans la publicité - comment le sens éprouvé naît d'ajustements réciproques et dynamiques, par 'contagion' entre partenaires engagés dans l'expérience vécue.
D'après l'éditeur

Le présent volume apporte de nouveaux développements aux précédents essais de socio-sémiotique publiés par Eric Landowski : La Société réfléchie (Seuil) et Présences de l'autre(PUF).

L'inactuel n°13. Moments excitants à penser

L'inactuel n°13. Moments excitants à penser
Revue
Ed. Circé

Méditations mythologiques est le prolongement et la condensation, le précipité épuré et apuré d'un livre-somme de Pinchard :

La Raison dédoublée. La fabbrica della mente (Aubier, 1992), où une critique mythologique de la raison, à travers le conflit entre la scolastique et l'humanisme italien, en s'appuyant sur l'?uvre de Giambattista Vico, était menée rigoureusement comme une enquête sur les pouvoirs géminatoires de l'esprit : le deux, la doublure, le ' aussi ', l'intervalle, l'analogie, la variation. Toute la Renaissance était traversée jusqu'à l'épistémologie de René Thom, qui signait une postface complice et aride au livre.
L'exercice de Méditations mythologiques, répondant aux méditations métaphysiques de Descartes, ausculté en profondeur par Pinchard, a pour fonction de ' saisir méthodiquement le sujet à son surgissement le plus libre et de lui montrer que, par un développement rigoureux de ses actes premiers, il engendre une mythologisation générale de l'existence ' (p.19). Il s'agit d'un acte à la fois de fondation et de transformation où la pensée se mesure à l'infini et non à sa finitude. Elle est capable, par une sorte d'autarcie éprouvée, s'étendant à tout ce qui est, s'aliénant pour y jouer la possibilité de l'esprit, de construire et de concevoir des ' objets-limites ', expressions, figurations, plans de conscience, légendes mythes matière subtile, espace qualifié qui devient, avec ses enroulements, ses vibrations, ses résistances, ' étendue mythologique ' dont la méditation prend ' en toute chose le parti de l'âme. Pour quelles fins ? Pour les fins d'une liberté dont il n'est ni idée ni exemple ' (p.95). Platon, Descartes, Malebranche, Leibniz, Dante, Rabelais et jusqu'à René Guénon et René Thom sont relus à la lumière vive d'une réflexion audacieuse, parfois exaltée, hardie dans sa formulation, qui ' des ruissellements (passe) au n?ud, des chemins au massif, et du plein à son conflit fondateur. ' (p.126). Plutôt qu'une pensée éthique, familière dans les parages actuels de la philosophie, nous allons, avec Pinchard, vers une pensée métamorphique, et nous entendons les inflexions d'un Orphée cosmographe. Suggérons les pages fulgurantes, au plus loin de toute lecture philosophante, de la première section :
' Solipsisme du Livre ' où Dante (à qui Pinchard a consacré un essai magistral Le Bûcher de Béatrice) est Le Livre, le nom et le don du Livre, par quoi chaque lecteur désigne et dissipe son origine.
Un livre qui se médite dans l'ordre même où il est écrit, pour reprendre Vico. Et c'est vertigineux.
(Sami El Hage)

La Cause freudienne n°62. Savoir y faire avec son symptôme

La Cause freudienne n°62. Savoir y faire avec son symptôme
Revue
Ed. Navarin

Méditations mythologiques est le prolongement et la condensation, le précipité épuré et apuré d'un livre-somme de Pinchard :

La Raison dédoublée. La fabbrica della mente (Aubier, 1992), où une critique mythologique de la raison, à travers le conflit entre la scolastique et l'humanisme italien, en s'appuyant sur l'?uvre de Giambattista Vico, était menée rigoureusement comme une enquête sur les pouvoirs géminatoires de l'esprit : le deux, la doublure, le ' aussi ', l'intervalle, l'analogie, la variation. Toute la Renaissance était traversée jusqu'à l'épistémologie de René Thom, qui signait une postface complice et aride au livre.
L'exercice de Méditations mythologiques, répondant aux méditations métaphysiques de Descartes, ausculté en profondeur par Pinchard, a pour fonction de ' saisir méthodiquement le sujet à son surgissement le plus libre et de lui montrer que, par un développement rigoureux de ses actes premiers, il engendre une mythologisation générale de l'existence ' (p.19). Il s'agit d'un acte à la fois de fondation et de transformation où la pensée se mesure à l'infini et non à sa finitude. Elle est capable, par une sorte d'autarcie éprouvée, s'étendant à tout ce qui est, s'aliénant pour y jouer la possibilité de l'esprit, de construire et de concevoir des ' objets-limites ', expressions, figurations, plans de conscience, légendes mythes matière subtile, espace qualifié qui devient, avec ses enroulements, ses vibrations, ses résistances, ' étendue mythologique ' dont la méditation prend ' en toute chose le parti de l'âme. Pour quelles fins ? Pour les fins d'une liberté dont il n'est ni idée ni exemple ' (p.95). Platon, Descartes, Malebranche, Leibniz, Dante, Rabelais et jusqu'à René Guénon et René Thom sont relus à la lumière vive d'une réflexion audacieuse, parfois exaltée, hardie dans sa formulation, qui ' des ruissellements (passe) au n?ud, des chemins au massif, et du plein à son conflit fondateur. ' (p.126). Plutôt qu'une pensée éthique, familière dans les parages actuels de la philosophie, nous allons, avec Pinchard, vers une pensée métamorphique, et nous entendons les inflexions d'un Orphée cosmographe. Suggérons les pages fulgurantes, au plus loin de toute lecture philosophante, de la première section :
' Solipsisme du Livre ' où Dante (à qui Pinchard a consacré un essai magistral Le Bûcher de Béatrice) est Le Livre, le nom et le don du Livre, par quoi chaque lecteur désigne et dissipe son origine.
Un livre qui se médite dans l'ordre même où il est écrit, pour reprendre Vico. Et c'est vertigineux.
(Sami El Hage)

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