Politiques de l'amitié

Couverture non disponible
Derrida Jacques
Ed. Galilée

'...le mot qu'Aristote avoit tres-familier : 'O mes amis, il n'y a nul amy'. (Montaigne, De l'amitié)
Dernier mot, dernière volonté, cette sentence testamentaire nous vient du fond des temps. Sourdement soupirée, transmise et traduite, transférée aussi en tant de langues. Mais l'apostrophe appelle peut-être une science nouvelle, comme si elle ne consentait à se laisser aimer, au prix d'une philologie singulière, que pour une philosophie encore à venir.
A méditer inlassablement l'aporie d'une telle adresse, on s'enfonce dans le labyrinthe de sa provenance mais aussi de son avenir.
Par provision, voici un fil d'Ariane, justement, un seul fil, tenu de main de femme, de fille, de soeur : où chemine la politique de ce 'mot' ? Ouvertement ou en secret, une architecture de la cité ou de l'Etat n'aurait-elle pas orienté cette provocation ? Une généalogie du politique ne s'est-elle pas liée, dans notre tradition, au couple ami/ennemi et, en lui, au concept canonique et dominant de l'amitié ?
L'analyse ici proposée serait aussi une contre-généalogie. Elle inquiète en effet le motif généalogique lui-même, un certain ordre de la filiation, à savoir le schème familial et phallocentrique de la fraternité, la figure du frère (plutôt que de la soeur), la virilité de la vertu dont l'autorité reste si souvent incontestée dans notre culture de l'amitié et dans les modèles accrédités de la démocratie.
A l'horizon de toutes ces questions, celle de la vertu, donc, dans une démocratie à venir. La vertu, est-ce une chose du passé ? Oui et non.
Le mot ainsi prêté à Aristote, qui ne l'a pas cité ? Une fois infléchi ou orchestré, jusque dans sa grammaire, par un concert d'interprètes somnanbules, vigilants et automatiques, voici qu'il traverse en rêvant, récitation psalmodiée d'une immense rumeur, le grand jour de notre mémoire : de Montaigne à Kant, par exemple, de Nietzsche à Blanchot, oui, Blanchot, l'ami de Bataille et des penseurs de ce temps, le penseur de l'Amitié ('... tandis que je me remémore la parole attribuée par Diogène Laërce à Aristote : 'O mes amis, il n'y a pas d'ami'', ce sont aussi les derniers mots d'un autre livre de Blanchot, Foucault tel que je l'imagine).
Mais l'avenir de 'ce mot qu'Aristote avoit tres-familier' vient encore sur nous. Déjà là, c'est comme s'il ne nous était pas encore arrivé, tenant en réserve, dans l'un de ses plis, une promesse de démocratie encore impensée, encore impossible, toujours à venir : la promesse même.
Présentation de l'éditeur

Philosophie n°90 - été 2006

Philosophie n°90 - été 2006
Revue
Ed. Minuit

Méditations mythologiques est le prolongement et la condensation, le précipité épuré et apuré d'un livre-somme de Pinchard :

La Raison dédoublée. La fabbrica della mente (Aubier, 1992), où une critique mythologique de la raison, à travers le conflit entre la scolastique et l'humanisme italien, en s'appuyant sur l'?uvre de Giambattista Vico, était menée rigoureusement comme une enquête sur les pouvoirs géminatoires de l'esprit : le deux, la doublure, le ' aussi ', l'intervalle, l'analogie, la variation. Toute la Renaissance était traversée jusqu'à l'épistémologie de René Thom, qui signait une postface complice et aride au livre.
L'exercice de Méditations mythologiques, répondant aux méditations métaphysiques de Descartes, ausculté en profondeur par Pinchard, a pour fonction de ' saisir méthodiquement le sujet à son surgissement le plus libre et de lui montrer que, par un développement rigoureux de ses actes premiers, il engendre une mythologisation générale de l'existence ' (p.19). Il s'agit d'un acte à la fois de fondation et de transformation où la pensée se mesure à l'infini et non à sa finitude. Elle est capable, par une sorte d'autarcie éprouvée, s'étendant à tout ce qui est, s'aliénant pour y jouer la possibilité de l'esprit, de construire et de concevoir des ' objets-limites ', expressions, figurations, plans de conscience, légendes mythes matière subtile, espace qualifié qui devient, avec ses enroulements, ses vibrations, ses résistances, ' étendue mythologique ' dont la méditation prend ' en toute chose le parti de l'âme. Pour quelles fins ? Pour les fins d'une liberté dont il n'est ni idée ni exemple ' (p.95). Platon, Descartes, Malebranche, Leibniz, Dante, Rabelais et jusqu'à René Guénon et René Thom sont relus à la lumière vive d'une réflexion audacieuse, parfois exaltée, hardie dans sa formulation, qui ' des ruissellements (passe) au n?ud, des chemins au massif, et du plein à son conflit fondateur. ' (p.126). Plutôt qu'une pensée éthique, familière dans les parages actuels de la philosophie, nous allons, avec Pinchard, vers une pensée métamorphique, et nous entendons les inflexions d'un Orphée cosmographe. Suggérons les pages fulgurantes, au plus loin de toute lecture philosophante, de la première section :
' Solipsisme du Livre ' où Dante (à qui Pinchard a consacré un essai magistral Le Bûcher de Béatrice) est Le Livre, le nom et le don du Livre, par quoi chaque lecteur désigne et dissipe son origine.
Un livre qui se médite dans l'ordre même où il est écrit, pour reprendre Vico. Et c'est vertigineux.
(Sami El Hage)

Savoirs et clinique n°7 - octobre 2006. Art et psychanalyse

Savoirs et clinique n°7 - octobre 2006. Art et psychanalyse
Collectif
Ed. Erès

Méditations mythologiques est le prolongement et la condensation, le précipité épuré et apuré d'un livre-somme de Pinchard :

La Raison dédoublée. La fabbrica della mente (Aubier, 1992), où une critique mythologique de la raison, à travers le conflit entre la scolastique et l'humanisme italien, en s'appuyant sur l'?uvre de Giambattista Vico, était menée rigoureusement comme une enquête sur les pouvoirs géminatoires de l'esprit : le deux, la doublure, le ' aussi ', l'intervalle, l'analogie, la variation. Toute la Renaissance était traversée jusqu'à l'épistémologie de René Thom, qui signait une postface complice et aride au livre.
L'exercice de Méditations mythologiques, répondant aux méditations métaphysiques de Descartes, ausculté en profondeur par Pinchard, a pour fonction de ' saisir méthodiquement le sujet à son surgissement le plus libre et de lui montrer que, par un développement rigoureux de ses actes premiers, il engendre une mythologisation générale de l'existence ' (p.19). Il s'agit d'un acte à la fois de fondation et de transformation où la pensée se mesure à l'infini et non à sa finitude. Elle est capable, par une sorte d'autarcie éprouvée, s'étendant à tout ce qui est, s'aliénant pour y jouer la possibilité de l'esprit, de construire et de concevoir des ' objets-limites ', expressions, figurations, plans de conscience, légendes mythes matière subtile, espace qualifié qui devient, avec ses enroulements, ses vibrations, ses résistances, ' étendue mythologique ' dont la méditation prend ' en toute chose le parti de l'âme. Pour quelles fins ? Pour les fins d'une liberté dont il n'est ni idée ni exemple ' (p.95). Platon, Descartes, Malebranche, Leibniz, Dante, Rabelais et jusqu'à René Guénon et René Thom sont relus à la lumière vive d'une réflexion audacieuse, parfois exaltée, hardie dans sa formulation, qui ' des ruissellements (passe) au n?ud, des chemins au massif, et du plein à son conflit fondateur. ' (p.126). Plutôt qu'une pensée éthique, familière dans les parages actuels de la philosophie, nous allons, avec Pinchard, vers une pensée métamorphique, et nous entendons les inflexions d'un Orphée cosmographe. Suggérons les pages fulgurantes, au plus loin de toute lecture philosophante, de la première section :
' Solipsisme du Livre ' où Dante (à qui Pinchard a consacré un essai magistral Le Bûcher de Béatrice) est Le Livre, le nom et le don du Livre, par quoi chaque lecteur désigne et dissipe son origine.
Un livre qui se médite dans l'ordre même où il est écrit, pour reprendre Vico. Et c'est vertigineux.
(Sami El Hage)

Le souci des autres. Ethique et politique du 'care'

Le souci des autres. Ethique et politique du 'care'
Patricia Paperman & Sandra Laugier (dir.)
Ed. EHESS/Raisons pratiques

Méditations mythologiques est le prolongement et la condensation, le précipité épuré et apuré d'un livre-somme de Pinchard :

La Raison dédoublée. La fabbrica della mente (Aubier, 1992), où une critique mythologique de la raison, à travers le conflit entre la scolastique et l'humanisme italien, en s'appuyant sur l'?uvre de Giambattista Vico, était menée rigoureusement comme une enquête sur les pouvoirs géminatoires de l'esprit : le deux, la doublure, le ' aussi ', l'intervalle, l'analogie, la variation. Toute la Renaissance était traversée jusqu'à l'épistémologie de René Thom, qui signait une postface complice et aride au livre.
L'exercice de Méditations mythologiques, répondant aux méditations métaphysiques de Descartes, ausculté en profondeur par Pinchard, a pour fonction de ' saisir méthodiquement le sujet à son surgissement le plus libre et de lui montrer que, par un développement rigoureux de ses actes premiers, il engendre une mythologisation générale de l'existence ' (p.19). Il s'agit d'un acte à la fois de fondation et de transformation où la pensée se mesure à l'infini et non à sa finitude. Elle est capable, par une sorte d'autarcie éprouvée, s'étendant à tout ce qui est, s'aliénant pour y jouer la possibilité de l'esprit, de construire et de concevoir des ' objets-limites ', expressions, figurations, plans de conscience, légendes mythes matière subtile, espace qualifié qui devient, avec ses enroulements, ses vibrations, ses résistances, ' étendue mythologique ' dont la méditation prend ' en toute chose le parti de l'âme. Pour quelles fins ? Pour les fins d'une liberté dont il n'est ni idée ni exemple ' (p.95). Platon, Descartes, Malebranche, Leibniz, Dante, Rabelais et jusqu'à René Guénon et René Thom sont relus à la lumière vive d'une réflexion audacieuse, parfois exaltée, hardie dans sa formulation, qui ' des ruissellements (passe) au n?ud, des chemins au massif, et du plein à son conflit fondateur. ' (p.126). Plutôt qu'une pensée éthique, familière dans les parages actuels de la philosophie, nous allons, avec Pinchard, vers une pensée métamorphique, et nous entendons les inflexions d'un Orphée cosmographe. Suggérons les pages fulgurantes, au plus loin de toute lecture philosophante, de la première section :
' Solipsisme du Livre ' où Dante (à qui Pinchard a consacré un essai magistral Le Bûcher de Béatrice) est Le Livre, le nom et le don du Livre, par quoi chaque lecteur désigne et dissipe son origine.
Un livre qui se médite dans l'ordre même où il est écrit, pour reprendre Vico. Et c'est vertigineux.
(Sami El Hage)

Controverses n°3/L'identité nationale face au postmodernisme

Controverses n°3/L'identité nationale face au postmodernisme
Ed. Eclat

Méditations mythologiques est le prolongement et la condensation, le précipité épuré et apuré d'un livre-somme de Pinchard :

La Raison dédoublée. La fabbrica della mente (Aubier, 1992), où une critique mythologique de la raison, à travers le conflit entre la scolastique et l'humanisme italien, en s'appuyant sur l'?uvre de Giambattista Vico, était menée rigoureusement comme une enquête sur les pouvoirs géminatoires de l'esprit : le deux, la doublure, le ' aussi ', l'intervalle, l'analogie, la variation. Toute la Renaissance était traversée jusqu'à l'épistémologie de René Thom, qui signait une postface complice et aride au livre.
L'exercice de Méditations mythologiques, répondant aux méditations métaphysiques de Descartes, ausculté en profondeur par Pinchard, a pour fonction de ' saisir méthodiquement le sujet à son surgissement le plus libre et de lui montrer que, par un développement rigoureux de ses actes premiers, il engendre une mythologisation générale de l'existence ' (p.19). Il s'agit d'un acte à la fois de fondation et de transformation où la pensée se mesure à l'infini et non à sa finitude. Elle est capable, par une sorte d'autarcie éprouvée, s'étendant à tout ce qui est, s'aliénant pour y jouer la possibilité de l'esprit, de construire et de concevoir des ' objets-limites ', expressions, figurations, plans de conscience, légendes mythes matière subtile, espace qualifié qui devient, avec ses enroulements, ses vibrations, ses résistances, ' étendue mythologique ' dont la méditation prend ' en toute chose le parti de l'âme. Pour quelles fins ? Pour les fins d'une liberté dont il n'est ni idée ni exemple ' (p.95). Platon, Descartes, Malebranche, Leibniz, Dante, Rabelais et jusqu'à René Guénon et René Thom sont relus à la lumière vive d'une réflexion audacieuse, parfois exaltée, hardie dans sa formulation, qui ' des ruissellements (passe) au n?ud, des chemins au massif, et du plein à son conflit fondateur. ' (p.126). Plutôt qu'une pensée éthique, familière dans les parages actuels de la philosophie, nous allons, avec Pinchard, vers une pensée métamorphique, et nous entendons les inflexions d'un Orphée cosmographe. Suggérons les pages fulgurantes, au plus loin de toute lecture philosophante, de la première section :
' Solipsisme du Livre ' où Dante (à qui Pinchard a consacré un essai magistral Le Bûcher de Béatrice) est Le Livre, le nom et le don du Livre, par quoi chaque lecteur désigne et dissipe son origine.
Un livre qui se médite dans l'ordre même où il est écrit, pour reprendre Vico. Et c'est vertigineux.
(Sami El Hage)

Revue de métaphysique et de morale n°4 - La question de l'être, aujourd'hui

Revue de métaphysique et de morale n°4 - La question de l'être, aujourd'hui
Ed. PUF

Méditations mythologiques est le prolongement et la condensation, le précipité épuré et apuré d'un livre-somme de Pinchard :

La Raison dédoublée. La fabbrica della mente (Aubier, 1992), où une critique mythologique de la raison, à travers le conflit entre la scolastique et l'humanisme italien, en s'appuyant sur l'?uvre de Giambattista Vico, était menée rigoureusement comme une enquête sur les pouvoirs géminatoires de l'esprit : le deux, la doublure, le ' aussi ', l'intervalle, l'analogie, la variation. Toute la Renaissance était traversée jusqu'à l'épistémologie de René Thom, qui signait une postface complice et aride au livre.
L'exercice de Méditations mythologiques, répondant aux méditations métaphysiques de Descartes, ausculté en profondeur par Pinchard, a pour fonction de ' saisir méthodiquement le sujet à son surgissement le plus libre et de lui montrer que, par un développement rigoureux de ses actes premiers, il engendre une mythologisation générale de l'existence ' (p.19). Il s'agit d'un acte à la fois de fondation et de transformation où la pensée se mesure à l'infini et non à sa finitude. Elle est capable, par une sorte d'autarcie éprouvée, s'étendant à tout ce qui est, s'aliénant pour y jouer la possibilité de l'esprit, de construire et de concevoir des ' objets-limites ', expressions, figurations, plans de conscience, légendes mythes matière subtile, espace qualifié qui devient, avec ses enroulements, ses vibrations, ses résistances, ' étendue mythologique ' dont la méditation prend ' en toute chose le parti de l'âme. Pour quelles fins ? Pour les fins d'une liberté dont il n'est ni idée ni exemple ' (p.95). Platon, Descartes, Malebranche, Leibniz, Dante, Rabelais et jusqu'à René Guénon et René Thom sont relus à la lumière vive d'une réflexion audacieuse, parfois exaltée, hardie dans sa formulation, qui ' des ruissellements (passe) au n?ud, des chemins au massif, et du plein à son conflit fondateur. ' (p.126). Plutôt qu'une pensée éthique, familière dans les parages actuels de la philosophie, nous allons, avec Pinchard, vers une pensée métamorphique, et nous entendons les inflexions d'un Orphée cosmographe. Suggérons les pages fulgurantes, au plus loin de toute lecture philosophante, de la première section :
' Solipsisme du Livre ' où Dante (à qui Pinchard a consacré un essai magistral Le Bûcher de Béatrice) est Le Livre, le nom et le don du Livre, par quoi chaque lecteur désigne et dissipe son origine.
Un livre qui se médite dans l'ordre même où il est écrit, pour reprendre Vico. Et c'est vertigineux.
(Sami El Hage)

Chaque fois unique, la fin du monde

Couverture non disponible
Derrida Jacques
Ed. Galilée

Cet ouvrage parut d'abord en anglais, aux Etats-Unis (The University of Chicago Press, 2001), sous le titre The Work of Mourning ('Le travail du deuil'). Pascale-Anne Brault et Michael Naas, Professeurs à l'université DePaul, à Chicago, en eurent l'initiative. Ils ont ainsi présenté et traduit tous les textes que Jacques Derrida aura publiés, au cours des vingt dernières années, en Europe ou aux Etats-Unis, à la mort de certains de ses amis qui furent aussi, dans l'espace public, des écrivains, des philosophes, des professeurs : Roland Barthes, Paul de Man, Michel Foucault, Max Loreau, Jean-Marie Benoist, Louis Althusser, Edmond Jabès, Joseph N. Riddel, Michel Servière, Louis Marin, Sarah Kofman, Gilles Deleuze, Emmanuel Lévinas, Jean-François Lyotard, Gérard Granel, Maurice Blanchot.
La tristesse de ces réflexions est chaque fois vouée et dévouée à la mort de l'irremplaçable. Mais bien que de tells 'adresses' soient ainsi tourmentées, dans leur destination même, par cette pensée de la fidélité à l'unique ou du deuil impossible, elles restent comme 'enchaînées'. Enchaînées entre elles, tenues à leur signature commune, inévitablement. Une analogie sans répétition s'y fait donc insistante. Excédant chaque fois tout 'travail de deuil', elle contresigne l'engagement sans fin auprès de l'ami mort.
C'est cette étrange 'logique', ce sont ces apories que Pascale-Anne Brault et Michael Nass analysent dans une longue et admirable introduction. Celle-ci ne reconstitue pas seulement, pour l'éclairer de façon inédite, tout un réseau de textes consacrés par Derrida à la mort et au deuil (Glas, Fors, Mémoires - pour Paul de Man, Spectres de Marx, Donner la mort, Adieu à Emmanuel Lévinas, Politiques de l'amitié, etc.). Brault et Naas élaborent à leur compte, de façon fort originale, la question d'une 'politique du deuil'.
De précieuses biographies et bibliographies ont été mises au point par Kas Saghafi. L'ouvrage comporte enfin, dans cette édition française, un avant-propos de Jacques Derrida.
Présentation de l'éditeur

Trotsky et la psychanalyse

Couverture non disponible
Chemouni Jacquy
Ed. In Press

Suivi de la son attitude à l'égard des troubles mentaux et de la psychanalyse de sa fille Zina

Marxisme et psychanalyse sont vite apparus incompatibles aux yeux de nombreux théoriciens marxistes. Contrairement à Lénine qui la condamne sans appel, Trotsky exprime ouvertement son intérêt pour la psychanalyse. Il n'aura de cesse de se référer à Freud, espérant que la psychanalyse rejoigne le matérialisme dialectique grâce aux théories des réflexes conditionnés de Pavlov. C'est cette facette méconnue de Trotsky que Jacquy Chemouni se propose de mettre en évidence.
Dans la seconde partie de l'ouvrage, les rapports de Trotsky à la psychanalyse sont éclairés au travers d'une correspondance inédite, se rapportant à la thérapie analytique de sa fille Zina atteinte de graves troubles mentaux.
Une enquête passionnante et une approche inédite de la personnalité de Trotsky qui met en perspective vie personnelle et engagement politique, histoire et psychanalyse.
D'après l'éditeur

Utopie et philosophie. Un autre monde possible ?

Couverture non disponible
Lacroix Jean-Yves
Ed. Bordas

De Platon à Thomas More ou à Fourier, de la Cité du soleil de Campanella à la Nouvelle Atlantide de Francis Bacon, les hommes ont toujours voulu imaginer de nouveaux mondes, bâtir en esprit des cités idéales desquelles les nôtres devraient se rapprocher, ou anticiper un scénario épouvantable du futur qu'elles auraient tout intérêt à ne pas réaliser. Le thème de l'utopie a scandé l'histoire de la philosophie, comme s'il fallait que la raison regarde au loin pour mieux penser ce qu'elle a sous les yeux.
Mais l'utopie est-elle une force plus puissante que toute science et que toute philosophie de l'histoire, capable d'aimanter la volonté des hommes et de contester l'ordre existant au nom d'une 'cité future' où le bonheur de tous serait réalisé, ou bien un 'miroir aux alouettes', un 'divertissement', une puissance de fourvoiement ?
A reparcourir l'histoire de la pensée utopique, une seule question, essentielle, se dégage pourtant : que peuvent les hommes sur terre ?
Présentation de l'éditeur

Vacarme n°38 Hiver 07 - Les lois de l'hospitalité

Vacarme n°38 Hiver 07 - Les lois de l'hospitalité
Ed. Vacarme

Méditations mythologiques est le prolongement et la condensation, le précipité épuré et apuré d'un livre-somme de Pinchard :

La Raison dédoublée. La fabbrica della mente (Aubier, 1992), où une critique mythologique de la raison, à travers le conflit entre la scolastique et l'humanisme italien, en s'appuyant sur l'?uvre de Giambattista Vico, était menée rigoureusement comme une enquête sur les pouvoirs géminatoires de l'esprit : le deux, la doublure, le ' aussi ', l'intervalle, l'analogie, la variation. Toute la Renaissance était traversée jusqu'à l'épistémologie de René Thom, qui signait une postface complice et aride au livre.
L'exercice de Méditations mythologiques, répondant aux méditations métaphysiques de Descartes, ausculté en profondeur par Pinchard, a pour fonction de ' saisir méthodiquement le sujet à son surgissement le plus libre et de lui montrer que, par un développement rigoureux de ses actes premiers, il engendre une mythologisation générale de l'existence ' (p.19). Il s'agit d'un acte à la fois de fondation et de transformation où la pensée se mesure à l'infini et non à sa finitude. Elle est capable, par une sorte d'autarcie éprouvée, s'étendant à tout ce qui est, s'aliénant pour y jouer la possibilité de l'esprit, de construire et de concevoir des ' objets-limites ', expressions, figurations, plans de conscience, légendes mythes matière subtile, espace qualifié qui devient, avec ses enroulements, ses vibrations, ses résistances, ' étendue mythologique ' dont la méditation prend ' en toute chose le parti de l'âme. Pour quelles fins ? Pour les fins d'une liberté dont il n'est ni idée ni exemple ' (p.95). Platon, Descartes, Malebranche, Leibniz, Dante, Rabelais et jusqu'à René Guénon et René Thom sont relus à la lumière vive d'une réflexion audacieuse, parfois exaltée, hardie dans sa formulation, qui ' des ruissellements (passe) au n?ud, des chemins au massif, et du plein à son conflit fondateur. ' (p.126). Plutôt qu'une pensée éthique, familière dans les parages actuels de la philosophie, nous allons, avec Pinchard, vers une pensée métamorphique, et nous entendons les inflexions d'un Orphée cosmographe. Suggérons les pages fulgurantes, au plus loin de toute lecture philosophante, de la première section :
' Solipsisme du Livre ' où Dante (à qui Pinchard a consacré un essai magistral Le Bûcher de Béatrice) est Le Livre, le nom et le don du Livre, par quoi chaque lecteur désigne et dissipe son origine.
Un livre qui se médite dans l'ordre même où il est écrit, pour reprendre Vico. Et c'est vertigineux.
(Sami El Hage)

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