Mémoire et voix des morts dans le théâtre de Jon Fosse

Mémoire et voix des morts dans le théâtre de Jon Fosse
Rafis Vincent
Ed. Presses du réel
Date de publication : 01/09/2009

Jon Fosse parle très simplement. En vers libres. Généralement courts.

Il écrit des silences aussi. De longueurs différentes.

Le tout se présente comme un objet non identifié mais bon - en douceur ou violemment - à faire dérailler le théâtre.

Tout semble imperceptible. Mais subrepticement, loin de sa surface, tremble le sol.

Les limites perdent leur visibilité.

Accompagner Jon Fosse c'est dépasser le savoir vers un acquis supplémentaire.

Là commence une autre connaissance.

Pour Jon Fosse - c'est dit dans la pièce Le Nom - les hommes vivants n'existeraient qu'accompagnés de ceux qui sont morts et de ceux - bien plus nombreux encore - qui ne sont jamais nés.

Avec eux sont là les vivants qui rendent ce peuplement provisoire.

On est allégé mais alourdi aussi. S'est inventée une nouvelle substance à respirer.

Un temps désinvolte se crée à la mesure de cet univers frauduleux.

Ce qui est arrivé avant, arrive aussi après. Sans doute c'est en train maintenant d'arriver tout au long du voyage, si lentement que c'est invisible. C'est pourtant perceptible d'une perceptibilité qui n'a pas encore de nom.

Préface de Claude Régy

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