Patrice Chéreau. Transversales. Théâtre, cinéma, opéra

Patrice Chéreau. Transversales. Théâtre, cinéma, opéra
Chéreau Patrice
Ed. Bord de l'eau
Date de publication : 01/10/2010

Patrice Chéreau est aujourd'hui une figure majeure de la culture européenne, et c'est aussi une figure complexe. S'il prend, très jeune, la direction du Théâtre de Sartrouville dans une perspective très engagée politiquement (1966-1969), puis celle du T.N.P. à Lyon-Villeurbane (avec R. Planchon et R. Gilbert), il s'impose sur la scène internationale en 1976 par la mise en scène de la Tétralogie de R. Wagner pour le centenaire du Festival de Bayreuth.

En France, sa direction du Théâtre des Amandiers à Nanterre (de 1982 à 1990) est suivie avec attention par les spécialistes comme par le grand public, parce qu'il s'intéresse aussi bien aux auteurs contemporains (B.-M. Koltès, H. Müller), qu'aux grands classiques (Shakespeare, Marivaux, etc.). Parallèlement, Patrice Chéreau s'est lancé dans le cinéma : récompensé à Cannes en 1983 pour L'Homme blessé, il continue d'imposer une marque très personnelle à des films qui savent aussi rencontrer le grand public (La Reine Margot, 1994 ; Ceux qui m'aiment prendront le train, 1998).

Une des spécificités de Patrice Chéreau réside dans sa capacité à effectuer des transversales : à passer avec évidence et fluidité d'une pratique artistique à une autre, à réinvestir ici ce qu'il a pu expérimenter là, dans un processus de décentrement et d'enrichissement constants. C'est ainsi qu'il conçoit les diverses facettes d'un même métier : s'il a révolutionné la direction d'acteur à l'opéra, ses mises en scène des textes classiques et contemporains ont donné, sur le théâtre, une intensité étrange et nouvelle à la représentation des conflits entre les êtres, tandis que ses expériences cinématographiques apportent à la peinture des sentiments (et des relations d'une façon plus générale) une texture à la fois plus subtile et plus dense.

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