A sa naissance, au sein d'une riche famille de Thèbes, le petit Priape est affublé d'un sexe énorme et gonflé, causant de ce fait horreur et désespoir parmi les siens. De honte, ses parents l'abandonnent au sommet d'une colline. Cependant et contre toute attente, Priape ne tarde pas à se faire recueillir par une famille de bergers, où il est tendrement nourri et choyé par la mère de la maison. Sa petite enfance est idyllique, et très vite le bambin recouvre une apparence décente.
Mais en grandissant, la tension monte entre Priape et son demi-frère, fils légitime des bergers. Tant et si bien qu'un jour, à la suite d'une algarade où le sang à coulé, voilà l'enfant trouvé relégué aux plus basses taches, honni par sa famille d'adoption.
Traumatisé par l'écoeurante cruauté des « siens », Priape s'enfuit, et trouve refuge dans la grande cité toute proche, hébergé par un jeune et beau patricien. Mais les préférences du fuyard semblent aller aux hommes mûrs?

Etonnante relecture du mythe d'oedipe et de la tragédie grecque en général que nous donne là Nicolas Presl, à travers ce très étrange roman/ BD/ Graphique de 250 pages. On y trouve tous les ingrédients propres à la Tragédie : infanticide, fratricide, parricide et inceste, mais aussi toutes ses interprétations possibles : politique, psychanalytique, familiale, relation au divin?poétique, aussi.
Aucun texte, tout se lit à la manière d'une frise ou d'un bas relief.
Le tout accompagné d'un graphisme surprenant et baroque : mélange de Picasso et de ce maniérisme géométrique si cher à l'antiquité, on navigue entre Guernica et le Satiricon de Pétrone. Une nouvelle manière de ressentir et de percevoir la BD : voilà l'exploit de Nicolas Presl, ancien tailleurs de pierre, via ce tout premier album détonnant et à nul autre pareil !
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