Dans ce livre, Vandana Shiva met en lumière les liens qui existent entre le colonialisme, la domination de la nature et l'oppression des femmes dans la société contemporaine. Elle pose les bases d'un manifeste écoféministe, en proposant une critique radicale du modèle occidental d'essor technologique et économique. Car le « développement », présenté comme un futur souhaitable pour le monde entier, est en réalité un « mal-développement », fondé sur l'exploitation des femmes et de la nature. Face à un tel projet patriarcal et néocolonial, ce sont à l'évidence les luttes et le rôle unique des femmes pour créer des alternatives écologiques au modèle dominant qui permettront de sauvegarder les ressources vitales de la planète.
La fascination pour les progrès fulgurants de l'intelligence artificielle ne nous fait-elle pas passer à côté des autres intelligences avec lesquelles, nous cohabitons ? Les animaux, les plantes et les systèmes techniques révèlent en effet petit à petit leur complexité et leur étendue.
C'est la question que se posaient chaque année Mathieu Simonet et son amoureux Benoît, organisateur d'un festival de musique en plein air. La veille de l'ouverture, ils scrutaient la météo dans l'espoir d'y voir annoncé un ciel sans nuages.
C'est aussi la question sur laquelle travaillent des scientifiques depuis des décennies. De nombreux pays tentent aujourd'hui d'ensemencer les nuages pour les maîtriser, faire tomber la pluie ou éviter la grêle, créer une arme de guerre ou obtenir un ciel bleu.
Ces recherches ont des conséquences géopolitiques, sanitaires et environnementales. Et suscitent une interrogation fondamentale : à qui appartiennent les nuages ?
Mathieu Simonet s'est passionné pour ce sujet qui s'est télescopé avec sa grande histoire d'amour, interrompue à la mort de son compagnon. Cette enquête intime sur la manipulation des nuages éclaire un phénomène à la portée poétique autant que politique. (présentation de l'éditeur)
Affirmant que l'agriculture est une force destructrice qui conduit au sacrifice de la nature, l'auteur démontre l'existence de moyens pour produire plus de nourriture avec moins d'agriculture. Il a rencontré des promoteurs qui expérimentent cette transition agro-alimentaire dans leur façon d'élever et de cultiver, en s'appuyant sur des techniques anciennes ou sur les progrès de la science.
Quel est l'avenir de la protection de la nature dans l'Anthropocène ? Le vivant et la révolution présente sous un jour neuf l'actuel débat mondial sur la conservation. Bram Büscher et Robert Fletcher offrent une cartographie des principales positions en présence. Ils montrent comment le capitalisme et la conservation partagent une histoire commune, que certains aimeraient prolonger, mais qui doit, selon eux, être dépassée si nous voulons continuer à vivre dignement avec les autres vivants sur une planète habitable.
e livre n'est pas un livre, c'est une carte. Et ce n'est pas une carte, c'est un atelier de cartographe, dans lequel, sous vos yeux, sont dessinées des ébauches de cartes. Et ce n'est pas un atelier, puisque nous sommes chaque fois sur le chemin : c'est le récit fait en direct des parcours d'exploration trébuchants d'un nouveau continent inexploré - qui n'est autre que la Terre vivante, mais qui a brusquement changé de nature sous nos pieds. »
Pour la première fois depuis l'avènement de la modernité, la nature des êtres non humains nous échappe. À notre époque d'extinction et de crise climatique, nos relations aux êtres vivants sont déstabilisées.
Nous sommes sortis de l'illusion moderne selon laquelle « la science » aurait stabilisé nos relations au monde. Nous ne savons plus ce que veut dire « nature » et ce que veut dire « politique ». Nous sommes entrés dans le temps de la métamorphose, dans le temps mythique : ce temps, en-deçà du temps, dans lequel se renégocient nos relations au monde.
Poursuivant son enquête commencée dans Le procès de la liberté, l'auteure analyse les dispositifs empêchant les individus d'exercer leur pouvoir d'agir tout au long du XXe siècle. Elle montre la manière dont le sujet est effacé par des visions totalisantes.
Pouvons-nous réellement (ré)habiter notre condition terrestre sans faire face à ce qui se joue au plus profond de nous-mêmes ? Si le capitalisme continue obstinément d'orchestrer une croissance économique mortifère et insoutenable, c'est qu'il se sert adroitement de nos fragilités existentielles. L'économie est en effet traversée d'enjeux tenaces et profondément enfouis, le plus souvent invisibles, comme le déni de la mortalité, la peur de la fragilité et de la souffrance, et l'angoisse du manque et de l'annihilation, qui peuvent court-circuiter notre capacité d'empathie et notre conscience environnementale pour faire de nous des êtres peu clairvoyants, impulsifs et parfois destructeurs.
La résistance bactérienne aux antibiotiques constitue l'un des défis majeurs de la santé publique au XXIe siècle. Mais comment la combattre ? La thérapie phagique apparaît comme une réponse possible, Cette pratique méconnue, pourtant centenaire, consiste à utiliser certaines propriétés des virus bactériophages, « mangeurs de bactéries », pour traiter les infections bactériennes. Charlotte Brives en expose brillamment l'histoire, les difficultés et les potentialités : des malades cherchant à soigner des infections chroniques aux collectifs tentant d'établir de nouveaux cadres réglementaires, des recherches en laboratoire à la constitution d'essais cliniques, c'est toute la complexité et la variété des relations entre humains, phages et bactéries qu'elle met au jour.
Une envie de transmettre, d'expliquer. De s'expliquer aussi. Sur la cohérence d'une pensée que l'apparente dispersion et variété des sujets qu'il a abordés avait, en partie, masquée. Bruno Latour s'est livré à cette série d'entretiens avec une simplicité, une jubilation et une puissance qui n'adviennent que dans les moments où l'on sait que la vie, et notamment celle de l'esprit, se condense. Un apaisement lié au sentiment d'urgence, une immanence indissociable de l'imminence et de la nécessité à tout concentrer, résumer, déployer. Un souci de clarté, un plaisir de la conversation, un art de la performance.
Comme si tout s'éclaircissait alors que la fin approchait. (présentation de l'éditeur)