Quelle est la place de la littérature dans notre monde contemporain, où cet art vénérable, celui d'imaginer les autres, est volontiers remis en question ? Que perdrions-nous si elle disparaissait de nos vies ?
Dans les quatre essais rassemblés ici, issus de conférences données en octobre 2022 à l'Université d'Oxford, Juan Gabriel Vásquez explore les caractéristiques du roman et sa capacité unique à traduire la complexité de l'expérience humaine : le mystère de chaque vie, notre lien avec le passé, la relation ambiguë que nous entretenons avec la politique. Pour asseoir son propos, il convoque une pléiade d'écrivains - Cervantès, Conrad, Defoe, Kundera, García Márquez, Proust, Tolstoï, Tchékhov, Yourcenar et bien d'autres -, mais aussi sa propre expérience de romancier et de lecteur.
Fille d'un ingénieur canadien collaborant avec le commandant Cousteau, Evie a douze ans lorsqu'elle attrape le virus de la plongée et décide de consacrer sa vie à l'exploration des fonds marins.
Ina, une artiste polynésienne, compose des sculptures avec des déchets plastiques qu'elle glane sur les plages. Peu à peu, une étrange créature prend forme.
Une vie tranquille dans la banlieue de Melbourne, cela semble convenir à Athena et Dexter Fox. Ils sont heureux, s'occupent de leurs deux jeunes garçons, et de temps en temps, Athena joue du Bach sur le piano de la cuisine.
Mais un jour, Dexter croise Elizabeth, une vieille amie du temps de ses études, et l'invite à la maison. Avec elle, ce sont aussi sa soeur Vicki et son amant Philip qui entrent dans l'existence de la famille Fox, leur montrant l'exemple d'une vie plus libre, plus bohème. Et le monde en apparence si solide d'Athena et de Dexter commence alors à se fissurer...
Au tournant des saisons, dans une grande et sombre demeure au milieu de la forêt, une narratrice (peu fiable) nous raconte. Elle s'est installée ici, chez son frère récemment quitté par sa femme et ses enfants, afin de s'occuper de lui. Elle se consacre aux tâches ménagères, à la découpe du bois, lui lit le journal, le lave même, l'habille. Elle ne parle pas la langue de ce pays reculé du nord, où vivaient cependant leurs ancêtres persécutés. Peu à peu, d'étranges évènements se produisent autour d'elle : une hystérie bovine conduit à l'extermination du cheptel local, une brebis sur le point de mettre bas est prise dans une clôture, une chienne tombe mystérieusement enceinte, une épidémie de pomme de terre se propage... Les villageois paraissent accuser la narratrice, incapable de se défendre. Quand son frère revient de voyage, lui-même semble atteint par un mal étrange...
À travers un ensemble de perceptions tissant des liens entre les multiples strates d'une vie, Éléonore de Duve déploie le monde de Sophia : sa tragédie et, derrière celle-ci, à rebours, un amant, un fils, la prairie dessinée par les fleurs, des tendresses, une rivière, les gestes de l'enfance, un recommencement.
Au fil de ce récit, un visage de femme se dessine par tableaux, sur un mode aussi incandescent qu'incarné.
Dans un village abandonné de l'ouest de la Russie, au milieu d'une nature sauvage de plus en plus envahissante, Nadia et Lev se déchirent autour de leurs non-dits. C'est ici, parmi leurs animaux, que ce couple de biologistes dirigeait autrefois un laboratoire et un refuge pour oursons orphelins. Mais les bénévoles ne viennent plus.
Depuis un certain temps, des bruits étranges se font entendre dans le ciel et la forêt « comme si Dieu poussait des meubles ». Ces bruits n'augurent rien de bon, et déjà les souvenirs les plus sombres remontent à la surface. Que reste-t-il de la vie qu'ils voulaient se construire ? Sans fard, Nadia raconte son histoire. Mais peut-on lui faire confiance ? Et qui est Esther, cette femme venue de l'Ouest qu'elle aimerait tant oublier ?
Une jeune fille semble perdue au cœur de la forêt la plus obscure. Nous sommes au XVIIe siècle, dans un territoire qui deviendra les États-Unis. Elle vient de s’échapper, elle court loin de la servitude et des brimades. Maintenant, il faut survivre.
Dans ce conte sauvage, une fille sans avenir s’affirme en désobéissant, pour devenir au gré des épreuves une véritable héroïne. Les terres indomptées est un grand roman d’aventures, haletant, lyrique, porté par une écriture en état de grâce.
« Une maison peuplée d’ombres et de femmes, édifiée sur la vengeance et la poésie. Un roman tendu, bouleversant, traitant de spectres, de rapports de classe, de violence et de solitude avec naturel, comme si les sorcières avaient dicté à Layla Martínez ce cauchemar lucide et terrifiant. » Mariana Enriquez
À Dublin, un soir de pluie, deux hommes frappent à la porte d'Eilish Stack. Membres d'une toute nouvelle police secrète - le GNSB -, ils demandent à s'entretenir avec son mari, enseignant et syndicaliste, mais celui-ci est absent. Larry se rend au commissariat dès le lendemain, puis disparaît dans des circonstances troublantes.
Tandis que le malaise s'installe peu à peu, Eilish voit son quotidien et celui de ses quatre enfants amputés d'une liberté qu'elle tenait pour acquise. Bientôt l'état d'urgence est déclaré, les rumeurs parlent de camps d'internement...
Vies et morts de Sophie Blind est le roman d'une émancipation, le portrait drôle, sensuel et extravagant d'une femme indocile.
Née en Hongrie, exilée aux États-Unis à l'aube de la Seconde Guerre mondiale, piégée dans un mariage qui la réduit au silence, Sophie Blind veut s'échapper, fuir ce qui la détermine : les blessures de l'enfance, l'héritage familial, le fardeau du couple, tous les rôles que son histoire lui impose.
S'inspirant de sa propre expérience, une vie suspendue entre Budapest et New York, en passant par les chambres d'hôtel enfumées de Paris, Susan Taubes offre un roman débordant d'inventivité et d'intelligence, où se mêlent rêves et souvenirs, dans une quête effrénée de liberté.
Redécouvert en 2020 aux États-Unis, ce texte unique place Susan Taubes aux côtés des grandes voix féminines américaines telles que Sylvia Plath, Anne Sexton et Renata Adler. Et Sophie Blind, parmi les figures littéraires inoubliables. (présentation de l'éditeur)