Le corps d'une jeune fille abandonné dans la neige, l'épave d'un avion échoué au fond des eaux, un homme en fuite. Autant d'images qui illuminent le nouveau roman de Cormac McCarthy. Des rues de La Nouvelle-Orléans aux plages d'Ibiza, son héros, Bobby Western, conjugue sa mélancolie à tous les temps. Cet homme d'action est aussi un mathématicien et un physicien, deux disciplines qu'il a abandonnées après la mort de sa soeur Alicia, disparue mystérieusement dix ans plus tôt. Hanté par la culpabilité, Western trouvera-t-il enfin le repos ?
Un recueil de dix nouvelles sur les thèmes de la malédiction et de la vengeance, évoquant notamment les horreurs et les cruautés du patriarcat et du capitalisme dans la société moderne.
Ce roman dresse le portrait intimiste d'une famille ordinaire à travers les souvenirs d'enfance et d'adolescence de deux soeurs. Par la description analytique de ce corps domestique - un père, une mère et deux filles - est mis à jour le jeu des forces, des tensions et des résistances qui les agrègent, dans le quotidien partagé au fil du passage des années, de l'enfance à l'âge adulte.
Alice Ceresa scrute les mécanismes de cette famille patriarcale et l'aliénation qui découle inexorablement de l'assignation des rôles. Ce regard désenchanté sur la famille nourrit un récit d'une précision chirurgicale et d'une ironie savamment dissimulée.
Féministe engagée, fondatrice de la revue littéraire la plus importante d'Amérique latine, traductrice de Virginia Woolf, amie de Jorge Luis Borges, Albert Camus et Rabindranath Tagore, qu'elle publia au sein de sa maison d'édition, Victoria Ocampo est une figure incontournable de la vie intellectuelle argentine du XXe siècle.
Née dans une famille aristocratique, cette femme vivant pour et par les livres n'a cessé de se raconter à travers la littérature. Admiratrice de Proust, elle témoigne avec une rare finesse dans Le Vert Paradis de la façon dont les lectures de son enfance - Emily Brontë, Dickens, Verne, Racine, la comtesse de Ségur, Poe... - ont marqué sa sensibilité. Dans 338171 T.E. (Lawrence d'Arabie), elle partage sa lecture enflammée de T.E. Lawrence, auteur atypique éperdu d'absolu qui, comme elle, ne put jamais se résoudre à distinguer l'écriture de l'action.
Cristina Campo, qui a peu écrit, déclarait qu'elle aurait voulu écrire encore moins. Livre admirable et d'une rare incandescence, Les impardonnables réunit une part essentielle de son oeuvre. Qu'elle explore les contes de fées, les Mille et Une Nuits, le chant grégorien, l'art du tapis ou qu'elle consacre sa méditation à Chopin, Tchekhov, Proust ou Borges, c'est toujours la même saisissante luminosité qui émane de sa prose. Pour Cristina Campo, la splendeur du style n'était pas un luxe mais une nécessité. Cette « trappiste de la perfection » aspirait à une parole nourricière dont chaque mot aurait été soupesé avec délicatesse. Considérant que notre profondeur d'attention est à la fois « le noyau de toute poésie » et « le seul chemin vers l'inexprimable, la seule voie vers le mystère », elle a su porter son regard plus loin que les décrets du visible.
À la mort de son épouse Birgit, Kaspar découvre un pan de sa vie qu'il avait toujours ignoré : avant de quitter la RDA pour passer à l'Ouest en 1965, Birgit avait abandonné un bébé à la naissance.
Intrigué, Kaspar ferme sa librairie à Berlin et part à la recherche de cette belle-fille inconnue. Son enquête le conduit jusqu'à Svenja, qui mène une tout autre vie que lui : restée en Allemagne de l'Est, elle a épousé un néo-nazi et élevé dans cette doctrine une fille nommée Sigrun.
« Il y a dans cette collection une page qui n'est pas blanche - du moins pas entièrement. Elle porte une phrase ; c'est tout, une seule - une seule phrase. Et cette unique phrase contient tout. Tout. »
Petite, elle surprend les conversations énigmatiques de sa grand-mère excentrique. Adolescente, elle a le béguin pour l'un de ses professeurs, elle écrit des nouvelles au dos de ses cahiers d'école. Étudiante précaire, elle travaille à la caisse n°19 d'un supermarché et reçoit de la part d'un client un livre qui va changer le cours de son existence. Adulte, elle tente d'alimenter au mieux son goût de la liberté.
« Même dans les pires calamités, je continue d'entrevoir la possibilité d'un paradis en enfer, de croire en notre capacité à réagir avec créativité et compassion quand la détresse frappe aveuglément. »
En ces temps incertains, l'espoir est une denrée rare. Comment traverser les épreuves collectives que nous vivons ? Un paradis en enfer propose une réponse lucide et optimiste. Remontant le fil de notre histoire, Rebecca Solnit pose un regard inédit sur des événements majeurs (11 septembre 2001, ouragan Katrina, etc.) et met en valeur la solidarité, la fraternité, les actes politiques et individuels qui ont permis à notre civilisation de se relever.
À la mort de son père, la narratrice, une New-Yorkaise sans histoire, s'installe à La Haye pour travailler à la Cour internationale. Elle est à la recherche d'un chez-soi, d'une stabilité, qu'elle trouve notamment dans son métier d'interprète qui exige rigueur et neutralité. Mais de légers soubresauts viennent perturber cette routine : Adriaan, son amant néerlandais, ne peut se résoudre à divorcer, son amie Jana est témoin d'une étrange agression qui l'obsède, et la narratrice se retrouve au beau milieu d'une crise politique alors qu'elle doit interpréter pour un ancien président accusé de crimes de guerre.
Intimités est un roman brillant, tout en nuances, sur le pouvoir des mots et le sentiment d'appartenance.
À Stockton, Californie, les temples bouddhistes et les épiceries cambodgiennes ont fleuri depuis l'arrivée massive de familles ayant fui leur pays et le régime génocidaire des Khmers rouges. Dans cette ville entre Asie et Amérique, on croise ainsi des bonzes, de vieilles tantes intrusives et des adolescents mortifiés par l'ennui, tout un monde d'histoires passées sous silence, de désirs naissants, de tiraillements identitaires et sexuels, où l'avenir tente de se construire sur les fondations d'un traumatisme profond et en dépit du poids des traditions.