« Ils s'étaient presque attendus à découvrir la maison abandonnée tous volets ouverts, lumières aux fenêtres, éclairant la nuit comme une attraction foraine démoniaque, prête à les happer. Mais ils la trouvèrent fidèle à elle-même, embusquée tout au fond de l'impasse, dissimulée par les ronces, semblable à ces araignées noires qui se nichent dans les crevasses des murs où elles patientent à l'affût d'une proie. »
« Je m'appelle Rosie Lane, je suis forte et je vais me tirer d'ici. »
Ici, c'est-à-dire ce village du nord de l'Angleterre où réside la Gracieuse Congrégation des Pauvres Pécheurs dont fait partie Rosie Lane depuis sa naissance.
Rosie n'a qu'une idée en tête : fuir l'emprise de cette communauté religieuse et de ses adeptes fanatiques pour vivre sa vie.
Dans une maison de retraite, Marie apprend de sa mère à la mémoire défaillante, qu'un homme nommé Denis aurait pris soin d'elle après le départ de son père. Elle cherche alors à comprendre l'histoire de ses parents. Autoportrait romanesque centré autour du départ brutal du père sénégalais de l'autrice après sa naissance en France.
À travers un ensemble de perceptions tissant des liens entre les multiples strates d'une vie, Éléonore de Duve déploie le monde de Sophia : sa tragédie et, derrière celle-ci, à rebours, un amant, un fils, la prairie dessinée par les fleurs, des tendresses, une rivière, les gestes de l'enfance, un recommencement.
Au fil de ce récit, un visage de femme se dessine par tableaux, sur un mode aussi incandescent qu'incarné.
Ce volume réunit Le Dernier Printemps de Rosa Luxemburg, Mon coeur dévoré et Les Preneurs d'astres, trois poèmes dramatiques qui naviguent entre le théâtre, la poésie et l'essai. Éloges de l'amour, voyages par la sensation et le rêve à travers les siècles, réflexions sur notre faculté d'orientation dans le chaos du monde, ils opposent à la résignation et au désespoir le pouvoir de l'imagination.
En arrivant à New York pour effectuer un stage dans une institution culturelle française, Alice s'attendait à vivre un quotidien exaltant. C'était avant la déception et le retour à la réalité : son job l'ennuie à mourir, et être une jeune Française aux États-Unis est moins facile qu'elle ne l'imaginait. Ainsi, le jour où elle rencontre Léonore - l'héritière d'une famille riche - et ses deux admirateurs dévoués. Ben et Nathan, Alice est fascinée.
Quelque part sur une île qui n’en est pas une, une femme possède tous les dons sans le savoir, car personne ne le lui a dit : le silence, la souplesse, les souvenirs, et surtout, l’amour. Un jour naît la fille qu’elle attendait depuis longtemps. L’enfant apprend à lire le monde et à déjouer le sort sur cette terre impossible, où elle se voit confier par sa mère les clés d’une langue indisciplinée. Devenue grande, ayant pris le large vers la ville où elle vit pour deux, la fille donne à son tour naissance à sa mère en racontant leur histoire.
En 1986, une famille chilienne fuit la dictature de Pinochet pour tenter de se reconstruire au Canada. C'est Noël, Caroline a sept ans et craint que le père Noël ne les trouve pas dans l'avion. Arrivée à Montréal, entre froid et langue inconnue, la petite apprend vite que pour être « l'immigrante modèle », elle devra « éteindre la petite Latina » en elle et se conformer à une société qui semble exiger son effacement. Tandis qu'elle rêve d'intégration, ses parents se retrouvent à nettoyer des banques la nuit, déclassés, invisibles. Caroline grandit, tiraillée entre deux mondes, dans cette réalité faite de discriminations silencieuses et de préjugés.
Au Mexique, Netcha et son amie espagnole Maga tentent de rejoindre La Realidad, un village du Chiapas où se trouverait Sub, alias le sous-commandant Marcos, un mystérieux leader zapatiste. Netcha souhaiterait faire connaissance avec des Indiens, mais en tant que représentante du peuple des colonisateurs dont elle est issue, elle est effrayée par cette rencontre. Un récit autobiographique.
Ce récit est souvent érotique. Quand il résiste à l'appel du désir, il écoute les voix des bêtes, des arbres, des pierres, de ceux qu'on a appelés les dieux - les voix de la guerre, aussi. L'amour et la guerre sont père et mère de tout récit, depuis le premier, qui est le Chant d'Homère.
J'ai essayé d'entrevoir Homère dans ses antiques temps et lieux, mais aussi ici et maintenant. Le Chanteur inlassable hésite entre son époque et la nôtre, sans regret ni nostalgie, ni illusions. Avec étonnement peut-être. Il est aveugle, n'est-ce pas. Nous voit-il ?
Homère est le héros de ce livre. (Pierre Michon)