Tropismes vous invite à rencontrer Mark Schaevers à l'occasion de la parution en français du livre Félix Nussbaum, une vie de peintre aux éditions Martin de Halleux.
Célébré très jeune à Berlin, Felix Nussbaum apprend l’arrivée de Hitler au pouvoir depuis Rome, où il est pensionnaire à l’Académie allemande. Felix et sa compagne, Felka Platek, sont dès lors condamnés à l’exil. Après l’Italie, la Suisse et la France, ils se réfugient en Belgique. De 1935 à 1944, ils vivront cachés dans leur appartement de Bruxelles où ils poursuivront sans relâche leur travail d’artistes.
Dénoncés juste avant la Libération, ils ne reviendront pas du train qui les a conduits à Auschwitz.
Les tableaux de Nussbaum sont alors dispersés et perdus, et son nom de peintre, oublié. Et pourtant, un demi-siècle plus tard, sa ville natale d’Osnabrück lui consacre un musée, et son œuvre redécouverte fait de lui l’un des peintres les plus importants de son époque.
Tropismes vous invite à rencontrer Pascale Toussaint autour de l'anthologie de littérature belge Rions, il pleut parue aux éditions Samsa.
En route pour l’arc-en-ciel
Qui luit au fond de la glaise.
Et Pascale Toussaint d’emboîter le pas à Norge pour, à son tour, remuer ciel et terre. Car l’arc-en-ciel du sourire c’est bien au fond de la glaise ou derrière un rideau de pluie qu’il nous faut aller le chercher.
En cinq parties, dont les titres allument autant de facettes de cet humour mi-figue mi-raisin qui est devenu une sorte de label, elle nous offre cinquante-deux pépites de notre littérature noir-jaune-rouge.
Rire ? Parfois.
Sourire ? Souvent.
Sentir, toujours, à la lecture de ces pages, même les plus ironiques, décalées, cruelles, la chaleur retrouvée d’un vêtement familier.
Une anthologie ? Plutôt un florilège. Mieux : un chemin, des sentiers de traverse, de travers, un peu biscornus, le long desquels l’auteure nous emmène en promenade pour nous rappeler l’extraordinaire talent de ses confrères. Car la romancière qu’elle est prend alors la place de la philologue pour nous faire (re)découvrir de l’intérieur ces textes inattendus, inouïs, inédits pour certains, et qu’on croit connaître déjà parce ce sont les nôtres. Parce qu’ils expriment, le temps d’un sourire, la grandeur de nos petitesses et nous rappellent avec Louis Scutenaire, qu’il faut regarder la vie en farce !
Le livre fermé, on n’a qu’une envie : lire les écrivains qui le composent.
Tropismes vous invite à une rencontre avec Luc Dellisse à l'occasion de la parution de Ce que je sais sur Linda aux éditions Lamiroy.
Deux personnes qui se rencontrent par hasard, qui se lient d’amitié, mais qui ne sont pas ce qu’elles prétendent. Elles masquent leur identité véritable. Elles ont chacune une vie publique, mais aussi une face cachée, volontairement cachée. Pourquoi ce double jeu ? Quel est ce secret qui résiste à toutes les révélations ? Le récit traverse un univers de mensonges, de dangers, d’accidents, de surveillance, de sentiments troubles, à la recherche d’une porte de secours. Au passage, les dessous de l’art virtuel, les faux semblants de l’Europe, les dérives de l’argent et du pouvoir, mais aussi, la douceur de la province, la cruelle beauté de Rome, le culte du bonheur surgissent sous des couleurs inattendues. Solitude et passion, ironie et mélancolie, intrigue complexe et simplicité des choses se combinent pour donner à ce roman son rythme particulier.
Chaque année, le Flirt Flamand part à la découverte de ce qui s’écrit (de mieux) au nord du pays. Cette année, Tropismes, comme d'autres librairies indépendantes participent à cette manifestation pour découvrir quelques-uns des meilleurs livres récemment traduits vers le français d’auteur·ices néerlandophones.
Côté flamand ?
Miriam Van hee (Gand) est l’autrice d’une œuvre de poésie est traduite dans plusieurs langues. Après Le Lien entre les jours (2000) et La Cueillette des mûres (2006), toutes deux au Castor Astral, Miriam Van hee voit en 2023 une troisième anthologie paraître aux éditions Cheyne : Entre bord et quai (traduit par Philippe Noble). L’œuvre de Miriam Van hee a reçu de nombreux prix aux Pays-Bas et en Belgique, dont en 1999 le prix Triennal de Littérature de la Communauté flamande. Miriam Van hee est en outre traductrice de Mandelstam et d’Akhmatova, et enseigne la littérature russe.
Côté francophone ?
Philippe Noble a été enseignant à l’université de Paris IV-Sorbonne. Il est entré ensuite au service du Ministère des Affaires étrangères. Aujourd’hui retraité, il vit et travaille à Gand. Il a traduit à ce jour une soixantaine de titres du néerlandais en français, dont une large partie de l’œuvre de Cees Nooteboom. Il dirige la collection « Lettres néerlandaises » aux éditions Actes Sud. Il est membre étranger de l’Académie royale de langue et littérature néerlandaises de Belgique. Il est le traducteur de Miriam Van Hee.
Ici on a pas vu le temps passer... Pourtant voilà, une date est tombée et tout à coup nous est venue une furieuse envie de partager une soirée avec vous ..
Alors si le coeur vous en dit, on écoutera de la musique, on boira quelques verres, on dégustera quelques mets délicats, on flânera dans les rayons et si l'idée nous prend de garder un souvenir, on pourra même se faire tirer le portrait.
3 étoiles du soir veilleront avec nous :
À 20h concert acoustique du groupe bruxellois Gravas ( Aurélie Gravas, Françoise Vidick et Marc A. Huyghens). Portées par des arrangements minimalistes et des paroles hallucinogènes, les chansons de Gravas se disent en anglais ou en français. Le trio fondé en 2022 offre une musique personnelle et onirique qui résonnera parfaitement dans notre beau décor.
De ses origines italiennes, la bruxelloise Aline Gérard a cultivé le goût pour la cuisine généreuse et inventive. Elle vous accueillait à sa table d'hôte ; elle sera chez Tropismes pour vous faire découvrir ses dernières créations culinaires.
Notre nouveau voisin de la librairie Schwilden, spécialiste de l'affiche et de la photographie ancienne installera sa chambre technique dans nos rayons pour vous offrir des portraits instantanés de la soirée.
Tropismes vous invite à rencontrere Claire Alet à l'occasion de la parution de Matrice : aux origines de la domination masculine aux éditions du Seuil.
D’où vient la domination masculine et comment s’est-elle imposée dans les sociétés humaines ? Quelle est sa matrice, c’est-à-dire la structure qui la façonne ? Et pourquoi est-elle encore si prégnante de nos jours ?Partant de son expérience intime, la journaliste féministe Claire Alet mène l’enquête sur l’origine des violences de genre, des discriminations sexistes et des inégalités entre les femmes et les hommes. Elle revisite des interprétations de chercheurs, qui ont longtemps été exclusivement des hommes, en remontant jusqu’à la préhistoire et à la révolution néolithique. Conjuguant approches historique, anthropologique, sociologique et philosophique, elle déconstruit le mythe selon lequel la « domination masculine a toujours existé ».
Plus qu’un essai, ce récit tisse des liens entre nos connaissances scientifiques et nos existences personnelles et montre à quel point nos vies s’inscrivent dans une histoire systémique.
Dévoiler cette mécanique implacable, c’est déciller nos regards, c’est ouvrir à une conscience émancipatrice.
Tropismes vous invite à rencontrer Julia Deck à l'occasion de la parution d'Ann d'Angleterre aux éditions du Seuil.
En avril 2022, la mère de Julia Deck est victime d’un accident cérébral. Selon les médecins, ses chances de survie sont infimes. Mais la patiente déjoue les diagnostics. Commence alors un long cheminement, dans l’espoir d’une convalescence, à travers le dédale des établissements de soins. En parallèle, Julia Deck raconte, sur un rythme vif et non dénué d’humour british, la vie de cette femme issue d’une famille ouvrière anglaise, passionnée de littérature, qui s’est élevée socialement, est venue habiter en France, tout en continuant d’entretenir un rapport complexe avec sa famille d’Angleterre. Car au milieu de son histoire, Julia décèle une étrangeté, peut-être un secret – un point aveugle dans le récit de sa filiation. Mais à cette interrogation, seule sa mère, précisément, pourrait répondre. Ce texte splendide, qui questionne les liens entre l’écriture et la vie, est aussi un geste d’amour bouleversant d’une fille envers sa mère.
Tropismes vous invite à rencontrer Mathieu Larnaudie à l'occasion de la parution de Trash Vortex aux éditions Actes Sud.
Quelque chose est en train de craquer. Face à l’angoisse apocalyptique qui hante notre temps, les puissants de ce monde se préparent eux aussi à l’effondrement. Certains croient assurer leur survie en s’offrant de luxueux bunkers, d’autres capitalisent sur le désastre qu’ils ont contribué à provoquer.
Eugénie Valier, héritière déclinante d’un grand groupe industriel, se résigne quant à elle à une mort prochaine. Et puisque l’humanité court à sa perte, elle décide de démanteler l’empire érigé par son père au lieu de le léguer à son fils. L’intégralité de sa fortune ira à une fondation destinée à nettoyer les “trash vortex”, ces vastes tourbillons marins qui charrient tous les déchets dérivant à la surface des océans. Mais cette mission, a priori vertueuse, sert en fait un projet de liquidation générale, auquel se mêle un inavouable règlement de comptes familial.
Avec cette satire virtuose des élites économiques, politiques, et des multiples acteurs qui gravitent autour d’elles, Mathieu Larnaudie nous emporte dans une traversée vertigineuse de notre époque, et signe le grand roman d’une civilisation fascinée par sa propre fin. Que reste-t-il à transmettre lorsque demain est incertain ?
Tropismes vous invite à rencontrer Corine Pelluchon à l'occasion de la parution de L'être et la mer aux éditions PUF.
Tout en soulignant l’actualité de l’existentialisme, qui implique d’accepter la facticité de notre condition et éclaire le lien entre contingence et liberté, indétermination du sens et responsabilité, Corine Pelluchon montre que l’écologie exige de l’enrichir. Mais l’existentialisme écologique ne se réduit pas au coexistentialisme attestant notre appartenance à une communauté de vivants. Il suppose de prendre ses distances avec l’imaginaire terrestre et de penser l’humain en partant de la mer.
Reposant sur une ontologie liquide, cet existentialisme rompt avec l’obsession territoriale qui explique les contradictions du droit international de la mer, déchiré entre l’impératif de préservation d’un écosystème indispensable à notre survie et les rivalités économiques et militaires conduisant à sa surexploitation. Opposée à toute pensée de l’enracinement, cette phénoménologie de la vie marine met en évidence la fluidité du moi et conçoit notre immersion dans le monde commun, qui renvoie à la mémoire et à l’immémorial, à la mer-mère conçue dans sa préséance sur les terres.
Tropismes vous invite à rencontrer Stéphane Giutsi à l'occasion de la parution de son roman Le Juif rouge aux éditions Seghers.
Dans ce XXe siècle dévoré par l’antisémitisme, le Juif rouge sillonne la Mitteleuropa en quête de rencontres, de réponses, et dans l’espoir insensé d’enrayer la folie des hommes. De Bucarest à Odessa, de Vienne à Berlin, de Liepāja à Auschwitz et Treblinka, l’errance de Munteanu le conduira jusqu’en Terre promise. Mais existe-t-il pour lui, comme pour ceux qu’il voudrait sauver, un refuge à l’ombre de l’Histoire ?
Avec ce premier roman, Stéphane Giusti livre un texte épique, puissant, halluciné, poétique, au cœur de l'histoire des Juifs d'Europe.
Ce roman historique total invite à regarder crûment l’histoire des Juifs et de l’Europe au XXe siècle. C’est aussi un livre de paix, aux résonnances profondément actuelles, qui questionne avec une lucidité sans relâche le phénomène intemporel de l’antisémitisme et dénonce le cercle vicieux de la violence.
11, Galerie des Princes
Galerie Royale Saint-Hubert
B-1000 Bruxelles
T. +32 (0)2 512 88 52
Ouvert tous les jours
Lundi : 10.00 - 18.30
Mardi : 10.00 - 18.30
Mercredi : 10.00 - 18.30
Jeudi : 10.00 - 18.30
Vendredi : 10.00 - 18.30
Samedi 10.30 - 19.00
Dimanche : 13.30 - 18.30