Le 18 août 2021, j'ai passé la nuit au Musée Anne Frank, dans l'Annexe. Anne Frank, que tout le monde connaît tellement qu'il n'en sait pas grand-chose. Comment l'appeler, son célèbre journal, que tous les écoliers ont lu et dont aucun adulte ne se souvient vraiment. Est-ce un témoignage, un testament, une oeuvre ?
Un essai à travers lequel l'auteure dévoile la lectrice et l'écrivaine qu'elle est.
Le corps, noir comme la pluie et l'éclair, refuse de grandir.
Armée de l'art de la dissociation, d'une liasse de billets volée et d'un Manuel mouillé, une naine prend la fuite à la pointe du jour.
Des corons du Nord aux tours HLM de la banlieue parisienne, d'un squat d'artistes à un cagibi de chambre d'hôtel, d'un foyer de la Poste du XVIe arrondissement à une utopie anarchiste née du béton d'Ivry, de la débine à la débrouille, de la lutte à la révolution, c'est l'histoire d'une folle traversée au pied du monde, auprès des spectres, dans les trous de la mémoire.
Liwa Ekimakingaï a passé son enfance et continue d'habiter chez sa grand-mère, Mâ Lembé, car sa mère, Albertine, est morte en lui donnant la vie. Il est employé comme cuisinier à l'hôtel Victory Palace de Pointe-Noire. Et il attend de rencontrer l'amour. Un soir de 15 août où l'on fête l'indépendance du pays, il réunit ses plus beaux atours à peine achetés l'après-midi, et assez extravagants, pour aller en boîte. Au bord de la piste de danse, la belle Adeline semble inatteignable. Pourtant, elle accepte ses avances, sans toutefois se compromettre. Elle signera sa fin...
« Toute cette époque, c'étaient des jours comme aujourd'hui. Des jours du ventre mou de l'été. Où le ciel s'affaisse. En se couvrant de longues traînées mauve et noir. De grandes fleurs tristes. »
Dans une ville où règnent la langueur et l'ennui, où des immeubles sombres barrent l'horizon, un jeune homme, Dylan, disparaît dans des circonstances propres à susciter toutes les interrogations. S'agit-il d'une fuite, d'une fugue, d'un meurtre ? Pour combler cette absence, le narrateur retrace ce qu'il sait de Dylan, approfondit son mystère, raconte les heures qu'ils ont passées tous les deux à errer au coeur de la nuit et qui ont peu à peu scellé leur amitié. Ces nuits à né rien se dire, à observer. Jusqu'au jour où les deux jeunes hommes se surprennent à faire un détour dans leur itinéraire...
Danaé Berrubé-Portanguen dite Poussin possède le rare don de savoir nager. Orpheline, tour à tour sauveuse et naufrageuse, elle vit au milieu de l’Atlantique, sur l'île d'Ys, berceau d’un peuple obsédé par l’honneur et le courage. Une île où même les terriens se vantent d'être marins, où seuls les plus braves ont le privilège de vivre dans la cité fortifiée à l'abri des grandes marées d'équinoxe. Suivant le destin des riverains qui doivent se partager plages et marges, Danaé Poussin se soumettra aux cycles qui animent les mouvements de la mer comme à ceux qui régissent le cœur des hommes.
Une mauvaise herbe entre deux plaques de bitume. Le soleil printanier chauffant les pommettes. Une voiture brûlée dans un décor intact. Une maison en cours de réfection. Le lit d'une rivière redessinant ses contours. Viser une cible en plein centre. Viser une cible à côté. Marcher dans l'eau. S'entendre raconter une vie qui n'est pas la sienne. Être tenté de l'essayer pour voir ce qu'elle a de si désirable. Prendre une photo qui ne parlera qu'à soi. Attendre. Déblayer un chemin. Trouver une clairière. S'asseoir. Choisir sa route. La tension dans les muscles. Faire la course. Distinguer les couleurs. Trouver une personne belle. Le lui dire. S'installer près de l'eau. Écouter les histoires. Prendre le visage des autres. Se glisser dans leur peau. Vivance.
A Beyrouth, trois épisodes de la vie de Youssef Honi et de sa famille, des Juifs libanais, concordent avec trois moments de l'histoire du Liban depuis les années 1950. A 13 ans, Youssef fait son éducation sentimentale, puis il devient un des leaders de la contestation étudiante en 1968 et enfin, en 1986, il est reporter de guerre pour un journal français et couvre le siège de la ville par Tsahal.
Lorsqu'elle reconnaît, sur l'écran de son téléphone, le visage de l'homme avec qui elle a eu une liaison, Lena Moss panique. Celui qui l'a presque étranglée vingt ans plus tôt est recherché par Interpol pour exactions commises sur les femmes.
Que doit-elle faire ? Se rendre au commissariat pour témoigner contre lui ou se soumettre à la peur et se taire ?
V13 : c'est le nom de code du procès des attentats terroristes qui, le vendredi 13 novembre 2015, ont causé 130 morts au Stade de France, sur des terrasses de l'est parisien, dans la salle de concert du Bataclan.
14 accusés, 1800 parties civiles, 350 avocats, un dossier haut de 53 mètres : ce procès hors norme a duré neuf mois, de septembre 2021 à juin 2022. Je l'ai suivi, du premier au dernier jour, pour l'hebdomadaire L'Obs.
Expérience éprouvante, souvent bouleversante, fascinante même quand elle était ennuyeuse.
Une traversée.