Bix : Bix Beiderbecke, une biographie
Ed. Outre MesureContrepoints
Date de publication : 01/05/2004
«Un gars qui avait de l'atmosphère dans les doigts»
Leon «Bix» Beiderbecke traîne un parfum de légende: la courte vie du cornettiste blanc de Davenport (1903-1931) a fait naître le mythe d'un artiste maudit, auréolé de la nostalgie d'une époque (la Prohibition) et enraciné dans le roman noir du jazz. L'existence de ce jeune homme éternel, timide et solitaire, qui ne vivait que de musique et que l'alcool réduisit au silence, est celle d'un des premiers musiciens «modernes» de l'histoire du jazz. Pourtant, «la vie aura conduit Bix plus qu'il ne l'aura menée», et la force lui manquera toujours pour conjurer ses doutes et conserver l'équilibre au fil d'un parcours fulgurant et mouvementé.
De la formation des Wolverines à son engagement dans l'orchestre de Paul Whiteman, l'ouvrage suit pas à pas le cheminement de cet artiste d'exception, contemporain et ami de Louis Armstrong, devenu l'un des premiers solistes blancs à affirmer un style personnel. Cette sensibilité unique, toute de tendresse et de délicatesse, lui avait attiré l'admiration et l'amitié d'un groupe de musiciens talentueux: le saxophoniste Frank Trumbauer, Bing Crosby, Benny Goodman, les frères Dorsey... L'influence de son esthétique s'exercera sur plusieurs générations, de Lester Young à Boris Vian, pour qui Bix restera «un gars qui avait de l'atmosphère dans les doigts»(Jazz Hot).
Découpée à la façon d'un journal de bord, épousant ainsi parfaitement la densité et la brièveté de cette trajectoire, l'histoire de Bix Beiderbecke se confond avec celle du jazz et du spectacle musical de son temps. L'agitation frénétique des night-clubs de Chicago et l'activité intense des music-halls de Broadway sont inséparables des évolutions technologiques, commerciales, sociologiques et politiques des années 1920. L'ensemble des archives disponibles s'est ouvert au biographe, qui restitue le fruit de ses recherches avec passion et rigueur. L'imposante documentation exploitée offre une large place à l'iconographie, composée d'images d'archives inédites et de nombreux clichés de l'auteur. La sûreté du trait et la justesse critique s'ajoutent à ces qualités pour faire du «Bix» de Jean Pierre Lion une référence incontournable de l'historiographie du jazz.
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