Dommages collatéraux. L'héritage de John Fante

Ed. 13e note
Date de publication : 01/04/2012
Après des années d’alcoolisme et autres déboires, Dan Fante (de son vrai nom Daniel Smart Fante) est devenu écrivain comme son père, le grand John Fante. Longtemps, Dan s’est demandé si dans ses veines coulerait le talent de conteur de Pietro, le grand-père ayant fui la misère des Abruzzes pour débarquer à Ellis Island (NY), où il dut sortir les poings contre des fonctionnaires irlandais déterminés à le rebaptiser « Foy ». La réponse est OUI. Avec la même rage, la même ardeur. Alors, parce qu’il sait ce qu’il doit à ses racines, Dan, le survivant-écrivain, a décidé de regarder son passé. Et que nous montre-t-il ? Les ancêtres, murs porteurs d’une lignée en devenir, son père John omniprésent, mauvais garçon, bagarreur, joueur, buveur, infidèle, séducteur et auteur du superbe Demande à la poussière que les éditions Stackpole & Sons publièrent en 1939 au même moment que Mein Kampf – sans autorisation du Führer ! S’ensuivront quarante années d’oubli. On apprend aussi que John vendit son âme à Hollywood, que Faulkner ivre mort avait bien du mal à pondre des scenarii, que Saroyan était un ami, que Rocco était un chien fidèle avant d’être stupide, que Bukowski était un parrain bienveillant, que chez les Fante les hommes sont machos et colériques, ou encore que Nick, le frère aîné, suicidé par l’alcool, était un génie. On apprend des tas d’autres choses. Et quand on lit ces Dommages on pense à F. S. Fitzgerald et à cette phrase de Gatsby : « C’est ainsi que nous avançons, barques luttant contre un courant qui constamment nous ramène vers le passé. »