Bonnard

Bonnard
Clair Jean
Ed. Hazan
Date de publication : 01/01/2006

Né en 1867, disparu en 1947, Bonnard avait à peine trois ans de moins que Toulouse-Lautrec et deux ans de plus que Henri Matisse. Contemporain de l'impressionnisme, mais aussi du fauvisme et du cubisme, il parait, aujourd'hui encore, difficile à situer dans la brève histoire de la modernité en art : demeura-t-il attaché au XIXe siècle ou bien fut-il l'un des acteurs du renouvellement esthétique du XXe siècle ? Fut-il proche de Monet et de Renoir, ou le fut-il au contraire de Munch, ou de Giacometti ? C'est cette seconde lignée, paradoxale, que défend l'essai. Déjà, en 1984,
l'exposition du Centre Pompidou, Bonnard, les dernières années, organisée par Jean Clair, révélait au public que, dans les années trente, Bonnard avait atteint un sommet de son art qui, loin des images convenues de peinture du bonheur intimiste, de la vie bourgeoise et des menus plaisirs du jour, était une peinture
mêlant l'angoisse de certains autoportraits à la sensualité sans égale ailleurs des nus, et à un sentiment tragique de la vie qui éclatait dans une maîtrise chromatique stupéfiante. Une peinture savante et déchirée, somptueuse et
panique à la fois, classait son auteur parmi les plus grands peintres de la première moitié du XXe siècle. En 1932, il parlait de la peinture comme d'une passion périmée, peu de temps avant que Giacometti, qui l'admirait, ne vint à dire : ' La peinture, la peinture, c'est fini '. En une époque où la peinture semble avoir disparu en effet, il importe de revenir sur la leçon éblouissante de ce grand génie solitaire. J. C.

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