Fêtes sanglantes et mauvais goût
Ed. Tristram
Date de publication : 01/04/2005
Depuis la publication de Psychotic Reactions & autres carburateurs flingués, chez Tristram en 1996, chacun sait que Lester Bangs (1948-1982) est l'auteur le plus inspiré qu'on puisse lire sur le rock et la «contre-culture» en général, en même temps qu'un pur écrivain - de la classe de Burroughs, Kerouac ou Bukowski qu'il vénérait. «En ces années farouches, son écriture est à son zénith : summum de délire rebondissant du coq-à-l'âne, ponctuant brutalement des phrases interminables de grandes claques.» (Philippe Manoeuvre)
Longtemps attendu, Fêtes sanglantes & mauvais goût comble enfin les absences les plus criantes du premier livre - avec notamment les morceaux de bravoure, jusqu'alors inédits en volume, sur les Beatles, les Rolling Stones, Miles Davis, Jim Morrison ou Sid Vicious, dont Bangs offre une vision pour le moins subjective et décapante, ainsi que l'extraordinaire récit de son voyage à la Jamaïque et de sa rencontre avec Bob Marley. Mais le lecteur y trouvera aussi des textes sur des artistes moins consacrés, voire obscurs, que Bangs plaçait plus haut que tout, tels Captain Beefheart, Brian Eno, Patti Smith pour son album Horses, ou encore les Shaggs et les improbables Comedian Harmonists.
Surtout, il découvrira de nouvelles pépites autobiographiques et des chapitres où Lester Bangs réduit à leur plus simple expression les prétextes journalistiques de ses écrits, en se rapprochant de plus en plus de l'écriture de pure fiction, qui culmine ici avec l'extrait de son roman inachevé Tous mes amis sont des ermites.
On peut considérer qu'avec ce second volume l'essentiel de l'oeuvre de Lester Bangs est maintenant disponible en français. Ainsi pourra-t-on avoir une vue exacte du parcours littéraire et intellectuel d'un homme, qui, au-delà de ses intuitions visionnaires, à propos d'une culture qui était sur le point de devenir dominante, s'en fit aussi, dans certaines de ses meilleures pages, le moraliste.
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