Chacun en connaît l'air ou la chanson : « L'Auvergnat », « Les copains d'abord », « Les sabots d'Hélène », « Les amoureux des bancs publics », « La mauvaise réputation », « Le Gorille ».., Autant de petits bijoux qui dessinent un portrait tout à la fois acerbe et tendre de nos contemporains. Sur des arrangements simples, Georges Brassens chante des textes poétiques. C'est là son style, unique. L'homme a vécu pour la littérature, lisant et relisant Villon, Victor Hugo, Apollinaire ou Paul Fort. Celui que l'on disait piètre musicien était pourtant admiré des plus grands jazzmen. Clémentine Deroudille raconte le modeste « faiseur de chansons », bientôt auteur-compositeur-interprète au succès exceptionnel, l'artiste libre et généreux, Georges Brassens.
Voici 5 interprétations inédites de Georges Brassens qui rendent cette archive sonore exceptionnelle : cinq chansons en direct et en public dans le Pop Club de José Artur sur France Inter en 1972 («Stances à un cambrioleur», «Fernande», «Les Passantes», «Le Blason», «Misogynie à part»).
Ces titres accompagnent un entretien singulier donné pour Radio Montpellier en 1980 au père Christian Doumairon dans lequel Georges Brassens évoque la famille, la religion, l'amitié, le progrès, la mort, avec gravité, esprit, humour, impertinence et... liberté.
Dans son commentaire, Bernard Lonjon replace les thèmes d'inspiration et de prédilection de l'artiste sétois dans le contexte de sa vie et de son oeuvre.
Trente ans après sa disparition, Brassens est toujours parmi nous. Artiste hors mode et transgénérationnel, il occupe une place unique dans notre patrimoine.
« Il ne faut pas rejeter une bonne parole parce qu'elle a été dite par un méchant. » Cette phrase d'un philosophe chinois reprise par George Brassens dans ce livre en dit beaucoup plus sur les ambitions de l'auteur-compositeur-interprète qu'un long discours. Les longs discours, l'auteur des « Copains d'abord » ne les aimait pas. Comme il n'aimait pas beaucoup les gendarmes et les curés. Au moment de célébrer un double anniversaire - Brassens est né le 22 octobre 1921, il y a 90 ans, et est mort le 29 octobre 1981, il y a 30 ans -, il est temps de s'interroger sur la mystérieuse attraction que cet homme, ses mots et sa guitare n'ont cessé de produire sur le public. « Je ne suis pas chanteur », répétait-il à chaque fois qu'il le pouvait. Poète ? Assurément. Nourri à la poésie latine d'Ovide, aux poètes du XVIIe siècle et à François Villon, George Brassens a sans nul doute écrit les plus beaux textes de la chanson dite française. Il ne faut pas non plus oublier le musicien. Imprégnée de jazz, sa musique, sous des accords apparemment simples, « collait » parfaitement à son propos, swinguant nonchalamment derrière ses paroles drôles ou brutales. Quant à l'anarchiste que l'on se plaît à reconnaître en lui, il est d'un genre particulier. Secret et plein d'humour, il cultive son propre jardin, loin des aventures collectives qu'il abhorrait. Ce livre tente humblement de rendre hommage à un art tout de modestie et de poésie.
¤ 100 photos rares et inédites
¤ Brassens et la littérature, par Michel Polac
¤ Brassens intime : une interview de 1961
¤ Brassens libertaire, par Marc Wilmet
¤ Brassens et les femmes
¤ Discographie
Pierre Cordier a 19 ans lorsqu'il rencontre Brassens qui en a 31. Georges l'introduit dans sa famille d'accueil : Jeanne et Marcel, Püppchen, Gibraltar, Pierre Nicolas, Agathe et René Fallet, Jean-Pierre Chabrol. À cette époque, Pierre Cordier a deux passions : il photographie et enregistre tout, y compris Brassens et sa bande.
Si certains de ses portraits sont devenus célèbres, nombre de ses photos sont restées inédites. Il nous permet de découvrir aujourd'hui un Georges Brassens sans fard, tendre et complice, loin de la lumière des projecteurs, en maillot de corps, faisant le pitre, se déguisant, taquinant enfants, chiens et chats. En écho à ses images, Pierre Cordier relate de courtes et savoureuses anecdotes faisant revivre un Brassens génial, drôle, grave aussi.
La peinture effarée n'est pas d'abord celle qui peint l'effarement, mais celle dont la touche atteste l'ébranlement révélateur, sachant qu'il tourne court pour poindre dans un autre coup de brosse. Elle rend ainsi coup pour coup. Elle touche autant qu'elle est touchée. Il est tentant de dramatiser et d'imaginer une sorte de contrepoint entre stigmates du sort et coups de brosse. C'est une facilité, qui emporte un peu de vérité, mais suscite un pathos malvenu. Car il ne s'agit pas de rétablir le sujet après l'avoir humilié. L'art de Rembrandt est scandé, ponctué par ses autoportraits. Ils portent à l'incandescence la brûlure du regard, à ce point de fusion où la réalité et l'image ne se distinguent plus, où personne ne sait qui regarde qui et quoi, car il ne reste plus, après décantation, qu'un regard définitivement domicilié et (ré)concilié en peinture.
Dans cet essai brillant et concis, le philosophe et critique d'art Arthur Danto expose les mille et une métamorphoses d'Andy Warhol (1928-1987), personnelles, artistiques et philosophiques. Danto retrace l'évolution de l'icône pop art depuis ses premières créations, ses relations avec d’autres artistes, comme Jasper Johns ou Robert Rauschenberg ainsi que le « phénomène Factory ». Il propose une lecture approfondie des œuvres de Warhol, analysant leur contexte socio-historique, leur dimension philosophique, la différence essentielle que Warhol entretient avec ses prédécesseurs, Marcel Duchamp notamment ainsi que les parallèles qui peuvent être tracés avec un successeur comme Jeff Koons.
Tout en faisant revivre l’époque de Warhol, Danto dresse le portrait d’un artiste en perpétuelle transformation, dont les multiples visages – activiste politique, réalisateur, écrivain voire philosophe – ont contribué à faire de lui une figure fondatrice de la culture américaine et plus largement occidentale. Le secret du triomphe de Warhol ? Avoir su « sublimer les goûts et les valeurs de l’Américain moyen », « faire des objets les plus quotidiens une œuvre d’art avant-gardiste ».
Quand on considère le jazz comme un seul être musical à travers les diverses phases de son existence, il est tentant de le laisser s'exprimer et de recueillir les propos qu'il aurait pu tenir lui-même. Les trente premières pages de cette « autobiographie » en livrent le principal...
Mais un parti plus objectif a prévalu dans les trois cents suivantes. Des origines à certains de ses aspects les plus récents, on y trouvera un tableau de cette vie exceptionnellement animée dans les portraits de ses plus grands ou de ses plus secrets acteurs.
Présentés dans l'ordre chronologique, ils sont accompagnés d'éléments discographiques essentiels, et constituent un vademecum appréciable pour le néophyte et l'amateur chevronné qui ne détestent pas non plus la lecture...
Une anthologie comme celle-ci, c'est un peu comme une cour de récréation. On n'est pas non plus là pour faire ami-ami avec tout le monde. C'est le moment de vérité, en tête-à-tête avec l'autre. Au pire, on pourra toujours se faire son album perso des douloureuses, des impossibles, des horreurs et des mochetés. Au mieux, on se sera fait des petites listes et des notes de disques à trouver, des que personne n'a chez soi. C'est fou ce que ça permet de renouer comme liens qu'on ignorait totalement - c'est ça qu'est drôle. De découvrir que ce petit bruit suspect qui avait attiré notre attention, au plus jeune âge, dans un disque de pop anglaise, d'autres en font une oeuvre entière. Ça ne venait donc pas de nulle part, ni par hasard. Peut-être même que c'était déjà une référence, un clin d'oeil, et l'on n'en savait rien. Ne nous décourageons pas. Il y a des tas de choses fantastiques, lumineuses, extraordinaires, inouïes, merveilleuses, ici, dans les pages à suivre. Noël Akchoté
Odilon Redon (1840-1916), formé dans une grande mesure par la littérature, les poèmes de Baudelaire, les nouvelles d'Edgar Poe, les textes de Flaubert, exercera, par son oeuvre peinte et gravée, une influence tout aussi grande sur des écrivains comme J-K Huysmans et S Mallarmé. Tel est le propos de l'introduction de cet ouvrage suivie d'un subtil face à face de planches d'albums et de poèmes choisis des Fleurs du mal de Baudelaire, des extraits de Flaubert (Tentation de Saint Antoine), des poèmes de Poe, du fameux Coup de dé de Mallarmé.
«Qu'y a-t-il de plus intéressant au monde que la nature humaine ? La faiblesse et la force, la bêtise et l'intelligence, l'animalité et la douceur ? Tout ce qui est contenu en même temps dans chacun de nous. Mon but étant de bien comprendre ce qu'est l'être humain, comment il vit, quels sont ses rêves et ses limites, il a bien fallu que je me bâtisse un mode de vie stable et équilibré. Pas question de me retrouver dans des situations abracadabrantes comme certains de mes confrères ou amis, victimes des femmes, de la drogue ou des impôts. Pas question de souffrir non plus, dans la mesure du possible. Je n'ai pas le tempérament de Balzac pour affronter les drames qui ont été les siens : la quête d'argent, les tourmentes de la passion... Est-ce une folie de vouloir être balzacien sans être constitué comme lui ? Ou est-ce une sagesse extraordinaire ? Je ne sais pas. Ce que je sais, c'est que j'ai eu assez tôt, et l'ambition d'avoir une vie agréable, et la prétention imbécile mais tenace de 'faire une oeuvre'.»
En septembre 2010, la voix de Claude Chabrol s'est tue. La parole des siens est venue compléter ce portrait intime et feutré tracé par le journaliste Michel Pascal. Chacun le dévoile à sa manière, tel qu'il l'a connu et aimé.