Le Front populaire

Le Front populaire
Rioux Jean-Pierre
Ed. Tallandier/L'Histoire
Date de publication : 01/05/2006

Ne pas oublier le rôle immense que le côté kermesse aura joué dans la grève. [...] La joie d'être autonome, d'être libre et, par le fait de n'avoir pas, aujourd'hui, à obéir, de se sentir soudain un autre. » C'est André Malraux qui a noté dans un Carnet inédit, après Simone Weil et tant d'autres qui ont senti eux aussi la « joie » profonde de « 36 » dans « le silence des machines », cette vérité première, primitive ou primaire, peu importe, mais si pleinement vécue par nombre de salariés qui ont occupé leur lieu de travail : le « Front popu » fut une bouffée d'air printanier prise « sur le tas », un de ces moments où l'on reprend souffle, yeux écarquillés et coeur battant la chamade ; où l'on se persuade de ne plus avoir à subir ; où l'on se prend à rêver d'écrire l'Histoire comme ça, de chic, avec de beaux pleins et de beaux déliés, comme à l'école primaire de la lutte pour la justice. Où l'on profite d'un temps perdu, d'un temps volé, d'un peu de temps enfin, pour s'occuper de soi en posant le fardeau, puisque ces jours-là, ce fut un peu « je est un autre », allégé, émancipé. Bref, ce fut du temps libéré, presque libertaire : du temps libre. Jean-Pierre Rioux

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