En 642, les troupes du général Amrou investissent Alexandrie. Elles doivent brûler le million de livres que recèle la célèbre Bibliothèque. Car, à Médine, le calife Omar leur a donné l'ordre d'éliminer tout ce qui va à l'encontre de l'Islam.
Un vieux philosophe chrétien, un médecin juif et surtout la belle et savante Hypatie, mathématicienne et musicienne, vont tenter de dissuader Amrou de détruire ce temple du savoir universel. Ils vont lui raconter la vie des savants, poètes et philosophes qui ont vécu et travaillé dans ces murs: Euclide, mais aussi Archimède, Aristarque de Samos qui découvrit que la Terre tournait autour du Soleil, Ptolémée et tant d'autres qui payèrent de leur vie leur combat pour la vérité.
Le général Amrou obéira-t-il à Omar? Les Arabes ont-ils vraiment brûlé la Bibliothèque? Ou bien n'a-t-elle été victime, au fil des siècles, que de la folie des hommes? En racontant le destin exceptionnel de ces grands esprits de l'Antiquité, Jean-Pierre Luminet alterne l'épopée, la nouvelle et le conte philosophique, dissimulant son érudition sous l'humour et la poésie.
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Pourquoi l'enfer des camps ? Pourquoi la destruction ? Pourquoi l'incapacité de l'homme à assimiler les leçons de l'Histoire ? En marge de ses récits sur Auschwitz, Primo Levi n'a cessé de s'interroger sur ce noyau incompréhensible de l'action humaine révélé par la Shoah, comme en témoigne ce recueil de textes rédigés entre 1955 et 1987. Avec l'obstination que, chimiste, il met à se mesurer à la matière pour en connaître la structure, Primo Levi écrivain montre dans une prose lumineuse que la racine du mal réside dans une asymétrie inséparable de la vie. Des textes d'une passionnante actualité à travers lesquels se dessine une autobiographie à la fois scientifique, littéraire, politique et morale.
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«Betty sursauta. Cette fois, elle était sûre d'avoir entendu crisser le gravier. Quelqu'un se déplaçait le long du mur de la villa, se rapprochait de sa chambre. Du salon, la radio toujours allumée diffusait les accords de harpe qui annonçaient le début de l'émission Le Masque et la Plume. Betty, alors, se leva et se dirigea vers la fenêtre avec le sentiment précis qu'une chose horrible l'y attendait. Elle ne se trompait pas. Posée sur le rebord, la tête décapitée d'un écureuil la regardait.»
La vie de Betty, douze ans, se transforme le jour où elle rencontre Yvon, un malade échappé de l'hôpital psychiatrique. Elle décide de le protéger et le cache dans sa cabane. Elle ose, mue par un appel mystérieux vers «une autre vie», défier l'autorité paternelle, braver la police et transgresser les règles.
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Quelle faute Fanny a-t-elle commise ? De quoi est-elle coupable pour être ainsi rejetée par les siens qui ne paraissent pas, eux, la considérer comme des leurs ? D'ailleurs, se nomme-t-elle bien Fanny ? Que reproche-t-on à ses vingt ans ? Des amourettes, des insolences ? D'avoir séduit son cousin Eugène ou d'avoir quitté Georges, son fiancé, «qui lui ressemblait» ? D'avoir traversé quelque crise d'originalité juvénile ; d'être le «mouton noir» qui dérange toute famille ; d'être adoptée, peut-être, ou une «pièce rapportée», comme on dit ? Aucune de ces hypothèses ne paraît se vérifier au fur et à mesure que se développe le récit. Fanny erre de maison en hôtel, du village à Paris, sa valise à la main, du foyer de son père à celui de sa mère, à la recherche de son identité plutôt qu'à celle de «tante Léda», personne ne voulant plus lui ouvrir une porte ni les bras.
En famille est la longue quête d'une explication jamais donnée, jamais esquissée, l'expression d'une révolte informulée et réduite à des étonnements, à des humiliations, à des colères baignées dans une étonnante résignation. Fanny traverse des aventures minuscules, sordides et inépuisables, parfois serveuse de hamburgers dans un fast-food, parfois violentée par un camionneur de rencontre ou bombardée à coups de prunes pourries, toujours traitée par sa «famille» avec un mystérieux et vigilant dédain.
Le grand intérêt de ce roman, outre la subtilité de sa narration et la qualité impressionnante de sa forme, c'est de traiter un problème actuel, urgent, grave, dont se détournent prudemment la plupart des écrivains, et de le traiter dans des décors de ce temps. Entreprise très littéraire, En famille est aussi un modèle de réalisme contemporain. François Nourissier de l'académie Goncourt
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A cinquante-neuf ans, Hannah Musgrave revient sur sa vie de jeune bourgeoise américaine contrainte par son engagement révolutionnaire à prendre la fuite vers l'Afrique au début des années 1970. Ayant tenté sa chance au Liberia, elle s'y est mariée à un bureaucrate local appartenant à une tribu puissante et promis à une brillante carrière politique. Quelques années plus tard, elle a, en catastrophe, repris le chemin de l'Amérique, laissant là leurs trois enfants, fuyant la guerre civile qui enflammait le pays.
Au moment où commence ce livre, Hannah quitte sa ferme « écologique » des Adirondacks, car ce passé sans épilogue la pousse à retourner en Afrique...
Evocation passionnante d'une turbulente période de l'histoire des Etats-Unis comme du destin d'un pays méconnu, le Liberia, le roman de Russell Banks tire sa force exceptionnelle de la complexité de son héroïne, et d'un bouleversant affrontement entre histoire et fiction.
Dans une île de la côte atlantique, des garçons, âgés de sept à quatorze ans, vivent clandestinement une existence autonome. Issus de familles que tout oppose, du fils de maraîcher au fils de notable, leur bande se livre à des chapardages, puis à des cambriolages en règle, avec toutes les conséquences qui s'ensuivent.
C'est énorme, irrespirable et d'un réalisme à faire peur. Caricature ? Oui, bien sûr, mais outre que la caricature est légitime, sommes-nous bien certains que la réalité ne vaille pas la fiction ?
Car Tony Duvert est un étonnant écrivain ! Sur un fond de langue classique et très «tenue», il brode toutes les arabesques de l'invention délirante, de l'argot, du jeu de mots juvénile, de la vulgarité la plus pâteuse. C'est de la grande virtuosité. Pour l'amateur de prouesses littéraires, un régal.
De l'écriture à l'état pur, du langage brûlant comme une lave, une intuition cocasse du «discours» populaire et petit-bourgeois. Quand on tombe là-dessus, sur l'invention verbale, le plaisir aigu de raconter et de donner voix à des personnages, sur une langue, nul doute : on se trouve devant un écrivain.
François Nourissier, de l'Académie Goncourt, Le Figaro Magazine, 17 mars 1979
Bienvenue au studio Charles-Trenet ! Chaque dimanche, des dizaines de milliers de Français, de 17 à 77 ans, attendent la phrase d'accueil de Jérôme Garcin. Aujourd'hui, à l'occasion de son cinquantième anniversaire, ce livre retrace l'histoire d'un des programmes les plus célèbres de la radio. Sous le patronage de ses producteurs emblématiques, François-Régis Bastide, Michel Polac, Pierre Bouteiller et aujourd'hui Jérôme Garcin, l'émission a su démocratiser la culture en faisant de l'art un débat permanent. Mais ce phénomène tient aussi des critiques qui, au gré de leurs coups de sang et de leurs coups de coeur, la transformèrent en une pièce radiophonique avec ses rituels et son public. Cette école du goût revit au fil des pages de ce recueil orchestré par Jérôme Garcin, qui nous restitue la fraîcheur et la passion de notre histoire culturelle.
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«Je ne sais pas très bien comment m'y prendre, mais j'ai terriblement envie de vivre différemment.» Voici en substance le constat auquel se livrent les personnages qui habitent ce recueil de nouvelles. Un comédien lève le rideau sur ses années perdues ; deux amis sillonnent désespérément l'Italie ; trois misfits fuient leurs vies sous le soleil brûlant du désert californien... Tous attendent dans la peur des regrets une délivrance qui ne viendra pas. Dramaturge, romancier et scénariste pour Hollywood, Arthur Miller exerce ici son talent dans l'art silencieux de la nouvelle.
«Il existe un ton de voix de la nouvelle qui, au milieu des sonneries de trompette sans modestie de l'époque, est encore une invite à qui souhaite exprimer plus ou moins adroitement sa vérité d'un seul souffle.»
Arthur Miller
Pendant plus de quatre ans, de l'Albanie à la Slovaquie en passant par la Roumanie et la Hongrie, Isabel Fonseca a plongé au coeur de la culture tzigane et a appris à connaître sa langue et ses traditions. Elle dresse ici le portrait d'une culture fascinante et encore énigmatique, aux origines controversées, mais qui semble, elle, sûre de son identité : en romani, Manush et Rom ne signifient-ils pas « homme » ?
« Superbe, unique, vivant et documenté, passionné et maîtrisé, ce livre est la chronique d'un peuple qui m'est proche. Les Tziganes et moi l'avons longtemps attendu. »
Yehudi Menuhin
« Entre récit de voyage et document ethnologique, le propos est érudit et passionné. Même si, de son propre aveu, Isabel Fonseca n'a pu percer à jour tous les mystères des Tziganes, sa plongée au coeur de cet univers secret et complexe n'en demeure pas moins inédite et saisissante. »
Clémence Boulouque, Madame Figaro
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Des êtres réunis par le hasard du voyage, des destinées qui se nouent, des solitudes qui se cherchent, la richesse et la pauvreté, le conformisme et la révolte... Dans ce huis clos en mouvement qui réunit, le temps d'un bref voyage, des vies que tout sépare, Graham Greene fait se croiser, s'aimer, se trahir ou s'affronter des hommes et des femmes ancrés dans leur temps comme sur des rails. Celui qui a traversé le XXe siècle, dont il fut l'un des peintres les plus talentueux, n'avait pas trente ans lorsqu'il écrivit ce qui fut son premier succès.
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