Comme une épine dans l'oeil. La plainte de l'impératrice de Pina Bausch
Ed. Arche
Date de publication : 01/04/2012
En novembre 1987, quand débute le tournage de La Plainte de l'impératrice, Pina Bausch est à l'apogée de sa gloire. Elle a porté la révolution dans le spectacle vivant, cassant tous les codes, inventant au fur et à mesure, pièce après pièce. Filmer, c'est pouvoir sortir de scène, du théâtre, c'est avoir accès à l'espace extérieur, à la nature. Il y a là le désir d'un appel d'air. Comment la chorégraphe et sa troupe de Wuppertal ont-ils trouvé le chemin qui conduit de la scène à la caméra ? Pourquoi ce film sera-t-il la seule réalisation cinématographique de Pina Bausch ? C'est ce que raconte cet ouvrage.
Avec des témoignages. Parmi eux, ceux de grands artistes qui furent ses contemporains. Des témoignages qui continuent encore aujourd'hui. Ils sont rassemblés, ici, pour la première fois. Federico Fellini, Pedro Almodóvar, bien sûr, mais aussi Bob Wilson, Heiner Müller, Pippo Delbono, et encore Wim Wenders, Susan Sontag, Hervé Guibert, Yannick Haenel, François Weyergans, Peter Esterhazy... Tous ont ressenti le désir compulsif d'écrire sur Pina Bausch, comme pour s'approprier son pouvoir et sa force.
Il y a, dans l'oeuvre de Pina Bausch, un avant et un après de La Plainte de l'impératrice. Le film reste une énigme et fixe un point de rupture dans l'oeuvre théâtrale, qui se transforme. Aujourd'hui Pina Bausch a disparu. La Plainte de l'impératrice, oeuvre maudite et culte, au titre prémonitoire, ne se rend toujours pas. Comme un phare solitaire.