Ahmed le Subtil
Ahmed philosophe
Ahmed se fâche
Les citrouilles
Ahmed, honnête citoyen de Sarges-les-Corneilles, n'a ni les yeux ni la langue dans sa poche. Digne héritier de Scapin, il incarne avec verve la vitalité, la volonté et l'intelligence des gens « d'en bas » prenant leur revanche sur les préjugés et les hypocrisies ordinaires. Qu'il aide de jeunes tourtereaux à braver les interdits parentaux, qu'il donne des cours de philosophie aux enfants, qu'il réinvente le théâtre ou qu'il descende aux Enfers rencontrer d'illustres défunts, il démontre brillamment que maîtriser le langage, donc la pensée, c'est maîtriser le réel.
Ce cycle de farces philosophiques, qui doit autant à Molière et Aristophane qu'à Platon ou Rousseau, parle ainsi, mine de rien, du hasard et de l'infini, de la morale et de l'événement, de la cause et de l'effet, de la poésie, du théâtre, du multiple et du sujet, de Dieu, de la nation, du pouvoir... entre deux éclats de rire.
Jon Fosse parle très simplement. En vers libres. Généralement courts.
Il écrit des silences aussi. De longueurs différentes.
Le tout se présente comme un objet non identifié mais bon - en douceur ou violemment - à faire dérailler le théâtre.
Tout semble imperceptible. Mais subrepticement, loin de sa surface, tremble le sol.
Les limites perdent leur visibilité.
Accompagner Jon Fosse c'est dépasser le savoir vers un acquis supplémentaire.
Là commence une autre connaissance.
Pour Jon Fosse - c'est dit dans la pièce Le Nom - les hommes vivants n'existeraient qu'accompagnés de ceux qui sont morts et de ceux - bien plus nombreux encore - qui ne sont jamais nés.
Avec eux sont là les vivants qui rendent ce peuplement provisoire.
On est allégé mais alourdi aussi. S'est inventée une nouvelle substance à respirer.
Un temps désinvolte se crée à la mesure de cet univers frauduleux.
Ce qui est arrivé avant, arrive aussi après. Sans doute c'est en train maintenant d'arriver tout au long du voyage, si lentement que c'est invisible. C'est pourtant perceptible d'une perceptibilité qui n'a pas encore de nom.
Préface de Claude Régy
Mesdames mesdemoiselles messieurs chers amis vous travaillez dans une entreprise qui a l'avenir devant elle nos produits sont promis à la plus grande croissance et notamment celui qui représente quatre-vingt-cinq pour cent de notre chiffre d'affaires le papier hygiénique où la France a un retard considérable à rattraper sur le reste des pays à niveau élevé de développement nous vivons dans un monde en profonde transformation et pour survivre et pour vaincre il faut que nous-mêmes nous nous transformions aujourd'hui il faut être dans le vent eh bien nous le serons et chaque fois que le vent changera s'il le faut nous changerons.
Deux histoires parallèles qui se répondent : l'une sur les violences faites aux femmes et l'autre sur la violence exercée par les femmes.
L'auteur revisite la tragédie grecque antique en proposant une version moderne de l'oeuvre d'Euripide Les Phéniciennes, transposant la Grèce antique dans le monde actuel.
Une vieille femme raconte à sa petite-fille ses souvenirs d'enfance, au sein d'une famille qu'elle a décidé de quitter pour trouver un autre foyer, idéal. Elle relate les nombreuses péripéties qu'une telle recherche lui aura fait vivre.
Comment l'esprit s'exprime-t-il à travers le corps en mouvement ?
Creuser cette question a été l'oeuvre de la vie de Bonnie Bainbridge Cohen, pédagogue du mouvement. Son approche novatrice de l'analyse du mouvement et de la rééducation, le Body-Mind Centering, est le sujet de ce recueil d'essais, d'entretiens et d'exercices rédigés pour Contact Quarterly dance journal entre 1980 et 1992.
S'inspirant à la fois des connaissances scientifiques occidentales et orientales, le Body-Mind Centering est une étude par l'expérience des principaux systèmes du corps - squelettique, musculaire, liquide, organique, neuroendocrinien - et des schèmes de développement liés à l'évolution qui sous-tendent tous les mouvements humains.
Au cours des vingt dernières années, le Body-Mind Centering a suscité l'intérêt d'une grande variété de personnes impliquées dans la danse, les arts de la scène, l'athlétisme, la thérapie, la santé, le développement de l'enfant, la méditation et d'autres disciplines concernant le corps associé à l'esprit. Les idées fulgurantes qui jalonnent Sentir, ressentir et agir s'adressent à tous ceux qui s'intéressent au mouvement et à l'expérience du corps-esprit.
En vingt ans, le chorégraphe belge Thierry Smits a affirmé une démarche artistique à bien des titres hors normes, au caractère fréquemment polémique, souvent à contre-courant des tendances. Le présent texte vise à comprendre comment cette oeuvre s'est construite dans le temps, quelles thématiques, formes et stratégies peuvent y être observées, et comment en résulte finalement un 'champ de tensions' toujours vivant qui, peut-être, en constitue l'intérêt majeur. Sexe et mort, rébellion et insouciance, forme impure et composition, graphisme et corporalité, artifice et culture pop, sens et ineffable, c'est en effet dans ses oppositions, ses ruptures et ses contradictions que doit se saisir cette oeuvre foisonnante. Ce parcours temporel, stylistique et théorique est écrit avec empathie et distance par un des compagnons de route du chorégraphe, le dramaturge, critique et écrivain Antoine Pickels, et a pour contrepoint un riche parcours visuel, dans un travail du corps et de la scène éminemment photogénique.
Que sait-on en France de l'histoire de la danse en Asie et de ses évolutions ?
En Occident circule souvent l'idée préconçue que les cultures asiatiques sont ancrées dans le passé et réfractaires au changement. Pourtant, des danses de temple au butô, de la danse de cour à la danse contemporaine, des ballets de propagande communiste aux performances postmodernes, les danses n'ont cessé de se renouveler en Asie, au fil de l'histoire et des mutations sociopolitiques.
Comment danseurs et chorégraphes ont-ils contribué à (re)construire leur identité nationale ? Comment cherchent-ils à faire entendre, à travers le corps, d'autres «discours», à la fois esthétiques et politiques ? Comment leurs créations sont-elles perçues ?
À travers différentes approches - témoignages sensibles et textes théoriques -, ce recueil d'essais permet de saisir les multiples réalités de la danse sur le continent asiatique. Il vient combler un manque dans le paysage éditorial français, où les publications sur la danse en Asie sont rares.
Quarante spectacles pour quarante ans ! Une publication réunit quarante spectacles marquants créés en Wallonie et à Bruxelles ces quarante dernières années, à la fois révélateurs de leurs auteurs, de l’époque qui les a vus naître, de l’évolution de la scène. L’accent y est mis sur les formes les plus innovatrices, qui, en défrichant de nouveaux territoires, ont peu à peu forgé la singularité des scènes belges francophones. La question de la trace laissée par ces formes éphémères, et celle de la mémoire des spectateurs, sont centrales dans ce projet qui veut éviter l’écueil de la poussière pour envisager le passé en ce qu’il nourrit notre présent.