Octobre 1940. Caserné dans la région de Cologne où il s’ennuie ferme, Martin s’efforce d’obtenir sa mutation à Paris, espérant secrètement pouvoir y retrouver Katarina, son ancienne voisine d’autrefois, juive allemande réfugiée dans la capitale française.
Pendant ce temps, à Paris justement, Katarina est devenue Catherine. Très discrète sur la question de ses origines, la jeune femme y est témoin du durcissement accéléré des dispositions antijuives orchestrées par le régime de Vichy. En ligne de mire, parmi tant d’autres, son oncle Pierre, petit industriel patriote et ancien combattant de 14-18, qui va se voir brusquement dépossédé de l’entreprise qu’il dirige au seul motif qu’il est israélite…
Quatrième volet, très attendu, de la série Amours fragiles. Beuriot et Richelle y perpétuent avec brio le registre réaliste où ils excellent. Elégance et finesse, avec un très grand sens de la véracité historique, du jeu subtil des relations humaines et du détail qui sonne juste.
Une étonnante histoire, palpitante, sur une jeune japonaise pauvre qui doit rembourser les dettes de son frère, affronter les yakuzas, les jalousies, l'adversité, nourrir sa famille... Urasawa n'a pas son pareil pour nous faire vivre cette tendre série, avec humour, brio et suspens. Vivement la suite!
(Christophe du rayon BD)
Patrick possède une boutique de farces et attrapes en province, « Le petit rien tout neuf avec un ventre jaune ». Ici tout est rigolade, poilade, farce… Mieux vaut faire abstraction du bon goût, les étrons en plastiques côtoient les tabliers de cuisines assortis de faux seins, sous le regard jubilatoire des masques de Johnny ou Sarkozy. La boutique est tenue par Patrick, clown devenu triste sire depuis le départ de son épouse (« Ma femme m’a quitté parce que je suis une vraie merde qui vend des fausses en merdes en plastique »).
La vie de Patrick va basculer au cours d’une soirée entre amis. Notre petit commerçant va faire connaissance d’une artiste, une acrobate travaillant pour le cirque Nuage, de passage en ville… Une étoile brillante dans la nuit sombre qui va de nouveau éclairer le chemin de sa vie.
1900, entre le cap Horn et l'Antarctique, sur la route qu'empruntent les baleines pour aller d'un océan à l'autre. Il y fait si froid que les bateaux croisent les icebergs et essuient les tempêtes les plus violentes au monde. Esteban, un jeune indien orphelin de douze ans s'apprête à vivre une grande aventure. En réalisant son rêve : embarquer à bord d'un baleinier, se lancer à l'assaut des flots, et devenir harponneur. Impressionné par sa ténacité et son courage, le commandant du Léviathan l'engage comme mousse et le voilà parti vers le cap Horn. Il va découvrir la vie à bord du baleinier, la rudesse des marins, malgré tout solidaires, et l'austérité de cet univers.
Une histoire réaliste, un récit initiatique sans être moralisateur, une trame narrative parfaite, des décors maritimes somptueusement mis en couleurs.
C'est le troisième tome d'Esteban, les deux premiers sont parus chez Milan.
Fin des années 30, en Grèce. La dictature militaire s’installe et les libertés fondent comme neige au soleil. L’esprit frondeur de Stavros, amateur de jolies filles, de hachisch, (et vendeur occasionnel) a du mal à se plier aux lois en vigueur. Il retrouve son ami Markos à sa sortie de prison. Ensemble, autour d’un narguilé, ils refont le monde, avant d’aller jouer et danser le rebetiko toute la nuit au son du bouzouki.
Il fallait l’invention et l’élégance naturelle de David Prudhomme pour réussir à restituer l’ambiance des bouges d’Athènes dans les années trente, et l'atmosphère électrique qui y régnait. Pour ce récit, David Prudhomme puise son graphisme noir et charbonneux aux sources du cinéma néo-réaliste italien.
Quant à cette musique populaire grecque d’avant-guerre, elle est dans Rebetiko ce que Casque D’Or a été aux guinguettes du bord de la Marne : omniprésente et le moteur essentiel du récit.
Journal autobiographique entièrement muet, noir et métaphorique. L représente le chiffre 50, qui correspond à l'âge de l'auteur au moment où il raconte son histoire, et c'est aussi l'angle droit que sa vie a emprunté
L'asile d'Arkham est un récit d'horreur psychologique mettant en scènr Batman et quasiment tous les malades mentaux criminels de l'asile de Gotham. Emmenés par le Joker, les pensionnaires d'Arkham prennent le contrôle de l'établissment. Ils ne libéreront leurs otages que si l'on accède à leur ultime requête : que Batman leur soit livré et qu'il devienne l'un des leurs.
Lecture recommandée de cette magnifique évocation de la vie d'Hokusai, un des plus grannds dessinateurs japonais. A la fois inspiré, humain et drôle, pathétique, ce manga nous fait admirablement comprendre la passion de peindre de cet artiste magistral.
(Christophe du rayon BD)