L'?uvre de Gilbert Garcin est une comédie aux cents actes divers, comme disait La Fontaine de ses fables, mais sans un accompagnement de morale. Les images dans lesquelles il se met en scène ne sont ni des autoportraits, ni les chapitres d'une biographie imaginaire gratifiante. Bien au contraire, chaque photographie est autonome, figure une action parfaitement claire dans son déroulement et son but, et fait sourire des mésaventures de son protagoniste. C'est dire que toutes ces images sont marquées d'humour. Celui-ci est d'autant plus efficace que le climat de ces images se situe toujours dans un entre-deux, entre drôlerie et pathétique, entre amusement et angoisse, entre étrange et absurde. Cette ambivalence multiple fait que les photographies de Gilbert Garcin touchent toujours intimement leurs spectateurs car ils y trouvent toujours de quelque façon un écho à leur préoccupations...
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Les textes de Roger Caillois sur l'art, réunis ici, permettent de suivre l'évolution de son goût et de sa pensée, depuis ses premières études, proches du surréalisme, jusqu'à sa controverse avec André Malraux sur le Musée imaginaire. De L'Escamoteur de Jérôme Bosch, aux oeuvres fantastiques de Dalí, de la confrontation de Dürer et d'une agate, du rapport entre Hélion et les «vanités», de «l'orgueil cosmique» de Picasso, en passant par des études sur Carzou, Fenosa, Milshtein, Alechinsky, Ubac, Zao Wou-ki, Roger Caillois nous montre comment la signification et la fonction de l'art ont changé. C'est toujours la pensée, le jeu de l'esprit que Caillois cherche à pénétrer.
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Eretica appréhende des sujets comme l'opposition entre le bien et le mal, la sainteté, le rapport entre l'érotisme, le sexe et la mort dans l'art contemporain. Le thème du corps et du rapport avec le transcendant n'est pas nouveau dans l'art du siècle dernier et il a même pris une importance particulière à partir des années soixante-dix. Comme le montre cet ouvrage, par rapport aux thématiques du corps bionique (tendance qui s'est affirmée dans les années quatre-vingt-dix, sous le nom de post human), les recherches les plus récentes indiquent que le besoin de transcendance est de plus en plus pressant et qu'il pousse à mettre au premier plan des sujets telles l'interaction religieuse, la rébellion contre les dogmes, la piété et la sainteté.

Eretica comprend une anthologie de textes de Georges Bataille. Jean Baudrillard. Arthur C. Danto, Roger Caillois, Michel Mafffesoli, Vito Man-cuso, Gianni Mercurio. Pierre Riches, Julien Ries, Arturo Schwarz et Gore Vidal.

L'ouvrage se complète d'un vaste ensemble d'images de Marina Abramovic, Nobuyoshi Araki, Vanessa Beecroft, John Bock, Maurizio Cattelan, Jake and Dinos Chapman, Chuck Close, Tracy Emin, Gérard Garouste, David Godbold, Timothy Greenfield-Sanders, Andréas Gursky, Mona Hatoum, Thomas Hirschhorn, Damien Hirst, James Hopkins, Mike Kelley, Michael Loo, Regina José Galindo, Robert Mapplethorpe, Paul McCarthy, Jonathan Meese, Ottonella Mocellin et Nicola Pellegrini, Ron Mueck, Vik Muniz, Tim Noble & Sue Webster, Luigi Ontani, Tony Oursler, Richard Phillips, Marc Quinn, Antonio Riello, Bernardi Roig, Thomas Ruff, Tom Sachs, David Salle, Jenny Saville, Andrés Serrano, Cindy Sherman, Thomas Struth, Hiroshi Sugimoto, Sam Taylor-Wood, Starn Twins, Atelier Van Lieshout, Mark Wallinger, Joel-Peter Witkin.
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Le Fleuve est le personnage principal de cette histoire. Il se promène sur un territoire. Andrea Keen, la photographe le suit. Au rythme des saisons, le décor apparaît, semble prendre corps avec le personnage : la vallée de la Seine, entière, est dévoilée, dans ses interstices et ses panoramas, depuis Conflans-Sainte-Honorine jusqu'au Havre. Du confluent avec l'Oise jusqu'à l'estuaire, le fleuve court et nous embarque dans ses rencontres avec la nature, l'architecture, les routes et les ouvrages d'art.

Andrea Keen, artiste, enseignante à l'École nationale supérieure d'Art de Nancy, photographie les paysages, les villes et les territoires depuis le début des années 1990. Elle a suivi et interrogé plusieurs agglomérations à travers des séries de photographies (Stuttgart, Gènes, Saint-Étienne), et exposé le caractère de différents territoires : La Côte d'Azur en 1995, Le Périphérique et La Vallée de l'Ondaine en 1996 et Le Trièves en 1998.
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Aventure unique : une traversée de l'Asie par voie terrestre et maritime. De l'imprévu, des rencontres, des trains fantaisistes, des jeteurs de sorts... et de l'érudition, mais avec cette éjouissance chère à Montaigne, un des compagnons du voyageur qui pratique la philosophie par la marche et l'ironie d'un regard perçant.

Voici l'Inde avec cette union si troublante de l'éros et du divin. La Thaïlande et une femme prête à sauter d'une falaise au-dessus du Mékong. Le Tonkin avec un combattant de Diên Biên Phu qui aimait la France. Le dévoilement d'une Chine méconnue, le Tao et le Bouddha, une audience pleine d'humour avec l'empereur. Le Japon, une marche rituelle dans les montagnes habitées par les Esprits, les miroirs secrets dans les sanctuaires...

On en ressort avec l'intelligence nourrie par d'autres manières de concevoir la vie.
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Nicolas Bouvier (1929-1998) : écrivain-voyageur ? Sans doute, mais d'abord écrivain tout court, et puis aussi Genevois, poète, photographe... À seize ans, celui qui s'emploiera à «raconter le voyage pour apprendre à écrire» sait qu'il veut sillonner le monde et inventer un art de la vie. Il part sur la route de l'Orient, d'abord en auto avec un ami jusqu'à Ceylan, puis seul jusqu'au Japon. Quand il rentre à Genève pour se marier et fonder une famille, il a quasiment dans sa besace la matière des trois livres qui font sa réputation aujourd'hui : L'Usage du monde, Chronique japonaise, Le Poisson-Scorpion. Il lui faudra du temps pour les écrire, il lui faudra voyager encore à travers le monde, et aussi voyager dans sa mémoire.

Ce portrait se fonde sur des documents inédits : la correspondance de l'écrivain (notamment avec le peintre Thierry Vernet, son meilleur ami), ses feuilles de route et ses carnets. François Laut, qui l'a connu, a également interrogé ses proches. C'est donc un Nicolas Bouvier intime qu'il nous raconte, introspectif, souvent déprimé, toujours ironique, pleinement artiste. On suit le Genevois dans les voyages qu'il n'a pas racontés et dans ce qu'il a tu ou écarté des voyages qu'il a racontés. On le voit batailler en poète avec l'écriture et ses démons intimes ; on le voit vivre, aimer, souffrir en consumant son existence.
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Le grand pingouin ne passait pas inaperçu : grand (70 à 75 cm), massif (5 à 7 kg), excellent plongeur (jusqu'à 200 m de profondeur), d'une longévité exceptionnelle (30 ans peut-être), il arborait en avant de l'oeil, de part et d'autre d'un grand bec en lame de couteau, une tache de plumes d'un blanc éclatant. Fidèle à son conjoint et à son lieu de naissance, parent attentif, voyageur infatigable, il passait son existence en mer, ne revenant à son rocher natal que pour pondre et élever son jeune.

Attesté sur les côtes européennes de - 500 000 à 1844 et en France de - 16 500 aux années 1800, il fut exterminé par les pêcheurs et les collectionneurs en moins de deux siècles. Après des centaines de milliers et probablement des millions d'années d'une existence paisible.
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À l'heure du quarantième anniversaire de Mai 68, il est temps de rendre justice à un autre séisme, dont l'ampleur demeure insoupçonnée.

De 1975 à 1981, le punk et la new wave réactualisent l'expérience des limites dans une authentique révolution culturelle. Voici une génération de musiciens (Ian Curtis, Johnny Rotten, Robert Smith, Joe Strummer, Johnny Thunders), de cinéastes (David Lynch, Christopher Petit, Amos Poe, Julian Temple, Derek Jarman), d'écrivains (Alain Pacadis, Yves Adrien, Lester Bangs), de couturiers (Vivienne Westwood, Jean-Charles de Castelbajac, Thierry Mugler), de plasticiens (Raymond Pettibon, Kiki Picasso) qui tous partagent la même vision : exit le Grand Soir, adieu les bons sentiments, les nobles causes et le rêve communiste. Place à la noirceur du pessimisme combatif et du nihilisme froid.

Nul n'avait encore raconté l'histoire globale, bruyante et fascinante, de cette révolution inconnue.

Génération chaos est le roman noir d'une génération que la new wave a mise K.-O.
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Harald Szeemann (1933-2005) est sans conteste l'une des figures tutélaires des pratiques curatoriales contemporaines. Il a joué un rôle considérable dans le développement du commissariat d'expositions depuis les années 1960 et il n'est guère d'ouvrage historique qui fasse l'impasse sur un projet tel que Quand les attitudes deviennent forme (1969). Ni biographie ni compilation des réalisations de Szeemann, le présent ouvrage, grâce à un accès privilégié aux archives de la Fabbrica rosa, souhaite apporter un éclairage sur sa méthodologie curatoriale.

Présentant de nombreux documents inédits ainsi que des entretiens avec les plus proches collaborateurs de celui qui se définissait souvent comme un « faiseur d'expositions », les auteurs interrogent les structures et les outils de travail (ses archives et son Agence, notamment) qui ont permis à sa pratique de s'élaborer, et s'arrêtent sur deux manifestations, réalisées à 25 ans de distance, documenta 5 (1972) et L'Autre (1997). Afin de circonscrire le contexte historique, deux essais d'historiens. Haï Poster et Jean-Marc Poinsot, reviennent sur les principaux débats historiques de la période considérée.

Harald Szeemann : Méthodologie individuelle est issu d'un projet de recherche développé par ; la I6ème Session de la formation curatoriale du Magasin - François Aubart, Julija Cistiakova, Haeju Kim, Lucia Pesapane, Fabien Pinaroli, Karla G. Roatandini-Beyer, Yuka Tokuyama et Sadie Woods - sous la direction éditoriale de Florence Derieux.

Le Magasin - Centre National d'Art Contemporain de Grenoble, en collaboration avec le Department of Curating Contemporary Art, Royal Collège of Art, London
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Carl de Keyzer (Magnum Photos) s'attaque à la représentation du pouvoir dans le monde contemporain. Le titre qu'il a choisi pour ce travail relève d'une symbolique historique sans ambiguité : Trinity est l'un des noms de code donnés au projet de mise au point de la première bombe atomique. C'est en trois séries de tableaux que Carl de Keyzer a composé cette fresque, s'inspirant des codes de la peinture classique : l'histoire, la guerre, la politique.
Les Tableaux d'histoire soulignent la mise en scène théâtrale qui caractérise l'exercice du pouvoir. Les Tableaux de guerre figurent la violence dans une esthétique du sublime dénuée d'héroïsme et d'apologie. Enfin, les Tableaux politiques révèlent les coulisses d'un jeu de trompe-l'oeil où règnent lobbying, connivences et marchandages... Fruit d'un travail titanesque sur de longues années, Trinity dénonce l'absurdité de la guerre et ses ravages aux quatre coins du globe.
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