« Ce recueil rassemble celles des ' nouvelles canadiennes ' que je préfère. Canadiennes, elles le sont seulement par la nationalité des personnages, sans égard pour le lieu où ils se trouvent dans l'histoire. Mavis Gallant fait revenir certains d'entre eux dans d'autres nouvelles pour les placer dans des circonstances différentes, les soumettre à un nouveau point de vue, produisant ainsi des séquences de trois ou quatre histoires sur la même personne et sur ses proches, ébauchant presque un roman sans trahir le genre qu'elle a choisi.
' Les nouvelles ne sont pas des chapitres de roman, dit-elle. On ne doit pas les lire l'une après l'autre comme si les histoires se suivaient. Lisez-en une. Fermez le livre. Lisez quelque chose d'autre et revenez plus tard. Les nouvelles peuvent attendre '. Peut-être, mais pas celles-ci, croyez-moi. »
Présentation de l'éditeur
William John Cavendish-Bentinck-Scott, cinquième duc de Portland, aristocrate anglais particulièrement excentrique dont la plus grande réussite fut de faire creuser, sous ses terres, un vaste réseau de tunnels, grâce auxquels il pourrait s'échapper clandestinement vers le monde extérieur. Le duc est hanté par un ténébreux secret de famille qui finit par le rendre paranoïaque. Il comprend peu à peu que les dangers auxquels il croit être confronté sont imaginaires. Le duc est un aristocrate qui prend conscience du fait qu'il ne sera pas capable d'arrêter la chute de sa classe. Mick Jackson nous entraîne dans les méandres de souterrains dans lesquels on reconnaît l'image d'une psyché tourmentée par un secret que le journal du duc permet d'exhumer. Il crée ainsi un personnage délicieux, irritant, mais terriblement humain dans la souffrance qui le hante.
Présentation de l'éditeur
En 1961, Paul Nizon est un jeune homme d'une trentaine d'années. Son premier livre, un recueil de nouvelles, fait sensation, et la critique prend la mesure de son talent. Il se met alors à écrire Canto, magnifique oeuvre inspirée par son séjour à Rome. Une grande maison d'édition se propose de le publier. L'auteur, qui laisse derrière lui son métier et sa famille pour se consacrer à l'écriture, croit réaliser son plus fol espoir. Or le livre, paru en 1963, rencontre une incompréhension totale. Canto, fulgurante prouesse littéraire, se voit rejeté par la critique, ce qui plonge Paul Nizon dans un état de crise. Dans Les Premières Editions des sentiments, il retrace la manière dont il parvient progressivement à prendre le dessus et à revenir à l'écriture.
La richesse des pensées, la précision et la passion avec lesquelles Nizon parle de la genèse d'oeuvres comme Immersion ou Dans la maison les histoires se défont, ses rencontres avec d'autres écrivains (Max Frisch, Friedrich Dürrenmatt), ses colères, ses brouilles et ses désespoirs, mais aussi sa fidélité à son art... tout ici participe d'une matière existentielle et artistique d'exception.
Présentation de l'éditeur
Stolp est un marginal, un sympathique bon à rien qui aime sa liberté avant tout.
Ayant hérité d'un minuscule appartement à Paris, il y pose ses bagages un peu malgré lui et, plutôt que de prendre possession des lieux, laisse Paris l'apprivoiser. A travers rues et cafés, il faut fuir l'atmosphère pesante de ce nouvel habitat, mais aussi les désespoirs latents d'un amour perdu. En chemin, il croise et recroise Carmen, esquisse avec elle les figures d'un duo éphémère.
Car Stolp descend d'une lignée d'acrobates audacieux. Il veut jeter du lest. Ses pensées se délient, se libèrent, bondissent.
Dans le nouveau roman de Paul Nizon, les intuitions les plus existentielles sont portées par une écriture aérienne : une voltige littéraire où l'humour entraîne le lecteur dans l'élan d'un récit qui mot à mot s'invente. Comme la vie.
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Révoltés de voir le somptueux désert de l'Ouest défiguré par les grandes firmes industrielles, quatre insoumis décident d'entrer en lutte contre la ?Machine?. Un vétéran du Viêtnam accroc à la bière et aux armes à feu, un médecin incendiaire entre deux âges, sa superbe maîtresse et un mormon nostalgique et polygame commencent à détruire ponts, routes et voies ferrées qui balafrent le désert. Armés de simples clefs à molette ? et de dynamite ? nos héros écologistes vont devoir affronter les représentants de l'ordre et de la morale lancés à leur poursuite. Commence alors une longue traque dans le désert.
Dénonciation cinglante du monde industriel moderne, hommage appuyé à la nature sauvage et hymne à la désobéissance civile, ce livre subversif d'une verve tragi-comique sans égale est le grand roman épique de l'Ouest Américain.
Ce classique de la contre-culture américaine s'est vendu à plus d'un demi-million d'exemplaires depuis sa parution. Roman policier drôle et extravagant, Le Gang de la Clef à Molette, est devenu la bible d'une écologie militante et toujours pacifique... ou presque.
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En partance pour le Burkina Faso où son amie travaille dans une ONG, Andy, jeune Norvégien aux longues boucles blondes, descend du train à Madrid. Il s'imagine, passé Gibraltar, pouvoir traverser le Sahara, rejoindre Tombouctou et de là Ouagadougou.
Sur le quai, il se fait aborder par Valderon, qui a repéré d'emblée le jeune naïf... Bientôt coincé dans la toile qu'autour de lui tisse le vieux beau en chasse, Andy va se retrouver bloqué à Tanger, incapable de refuser les soirées auxquelles il est convié. Si la rencontre espérée avec Paul Bowles a bien lieu, elle est vite bousculée par les nuits folles de la ville exotique.
Dans un sursaut d'amour pour celle qui l'attend, Andy prend le train pour Marrakech, échappe aux mains masculines, s'enfuit dans la médina avant d'être récupéré par un groupe de touristes dont la guide aimerait bien connaître ce jeune homme tombé du ciel... Le Sahara pourtant se rapproche, avec ses premières dunes, les oueds et les Touaregs pour cartes postales prêts à faire une virée à dos de chameau, mais certainement pas à rejoindre Tombouctou en quarante jours...
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?Amor omnia vincit? ? l'amour triomphe de tout ?, c'est ce qu'elle avait écrit sur la couverture de la chemise marron qui contient les trois carnets ; au-dessus, en capitales plus vigoureuses, figure le titre, LIVRE DES QUESTIONS. Comme s'il s'agissait de tester deux attitudes : celle en haut de page, énergique, optimiste et absolument neutre, et celle en dessous, frêle, prudente et presque suppliante. Comme si elle avait voulu dire : voici le point de départ, je voudrais tant que ce soit ça, oh, si seulement ça pouvait être vrai.
L'amour triomphe de tout. Tout en sachant que c'est faux, mais quand même, on a un petit pincement au c?ur en lisant cela, oh, si ça pouvait être vrai, si seulement ça pouvait être vrai. Le ton très artificiel d'objectivité et de bienséance ne tient cependant pas jusqu'au bout. Un carnet jaune, un noir ? incomplet ou censuré ? et un rouge. A eux trois, un Livre des questions, qui parle de Blanche et Marie. Rien de plus.
A nous de nous en contenter.
L'amour triomphe de tout, hypothèse de travail ou douleur profondément enfouie.
Deux ans après que Marie Sklodowska Curie avait reçu son deuxième prix Nobel, celui de chimie, en 1911 ? alors que son amant, Paul Langevin, était en train de se réconcilier avec sa femme Jeanne, et d'instaurer, avec son accord, une relation sexuelle plus ou moins permanente avec sa secrétaire ?, elle subit une perte, attendue certes, mais néanmoins très éprouvante, quand un matin, dans son propre appartement, à Paris, on retrouva son amie Blanche Wittman morte.
Elle avait essayé de descendre du lit, pour rejoindre la caisse en bois montée sur roulettes. Elle n'avait pas réussi. Et elle était morte.
La cause du décès ne fut jamais établie, mais ceux qui vinrent chercher le corps remarquèrent sa taille dérisoire, et aussi que Marie Sklodowska Curie avait insisté pour coucher elle-même cette femme-tronc amputée dans son cercueil. Ensuite, en guise d'adieu, elle était restée assise sur une chaise à côté de la morte, une main posée sur le couvercle du cercueil, obligeant les porteurs à attendre une heure entière dans la pièce attenante. Elle n'avait pas cherché à expliquer son geste, elle n'avait fait que murmurer je resterai toujours à tes côtés.
Pour finir, on emporta le cercueil.
Dans l'unique nécrologie qui fut rédigée, la morte est qualifiée de ?phénomène légendaire, et l'on souligne son rôle de médium du professeur J. M. Charcot. Elle laissait trois carnets, dont on apprit l'existence vers la fin des années 1930 seulement, et qui ne furent jamais rendus publics dans leur entièreté.
Marie Curie omet de mentionner l'existence de Blanche dans ses mémoires, comme énormément d'autres choses.
Je ne l'en blâme pas.
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A Lisbonne, au détour d'une rue, John Berger rencontre sa mère, pourtant morte depuis quinze ans. Elle l'accompagne le temps d'une balade parmi les azulejos colorés et lui raconte son premier amour. A Cracovie, dans le dédale d'un marché, il aperçoit Ken, son 'passeur', l'homme de trente ans son aîné qui lui a tout appris - à peindre, à tricher aux cartes, à boire - lorsqu'il était adolescent. A Madrid, c'est son vieux professeur d'école qui réapparaît.
D'ici là se fonde sur le pouvoir de l'imagination littéraire et le don d'ubiquité de l'écrivain : être à la fois ici et là-bas, parmi les vivants et les morts, dans le présent et dans le passé. En convoquant celles et ceux qui ont fait de lui l'homme et l'artiste engagé qu'il est, ce roman dessine en creux le portrait de son auteur.
'J'admire John Berger et j'aime ses livres. Il y parle de ce qui est intéressant. Dans le monde des lettres britannique, il est sans égal ; jamais, depuis Lawrence, un écrivain n'a su allier une telle attention au monde sensuel et une telle écoute des impératifs de la conscience. Moins poète que Lawrence, John Berger est plus intelligent, d'une intelligence citoyenne et noble. C'est un artiste est un penseur extraordinaire.' Susan Sontag
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Lorsque le très jeune Carlitos Alegre décide d'assister à la fête que donne son aristocratique famille dans les magnifiques jardins de leur demeure liménienne, il ne se doute pas de ce qui l'attend. En invitant à danser la belle trentenaire, Natalia de Larrea, divorcée, fortunée et objet de la convoitise de tous les mâles présents, il déclenche une agitation que la façon de danser du couple va porter à l'incandescence. Une bagarre homérique va les obliger à s'enfuir. Réfugiés chez Natalia, ils vont vivre une passion socialement scandaleuse et que personne le leur pardonne. Le père de Carlitos attaque Natalia pour détournement de mineur, ce qui les oblige à mettre au point de nouvelles stratégies pour vivre leur amour au milieu d'ennemis ou de comparses extraordinaires de bonté, de bêtise ou de méchanceté. Les obstacles transforment la vie de Carlitos tout comme celle de la mondaine Natalia.
Avec ce récit d'abord hilarant puis plein de tendresse, Alfredo Bryce-Echenique nous éblouit par sa virtuosité littéraire et nous émeut par sa capacité à décrire les sentiments de son héros passant de l'enfance à l'âge adulte dans un groupe social et une époque aujourd'hui disparus.
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Dans une ville anonyme du nord de l'Angleterre, Chanda et son amant, l'entomologiste Jugnu, ont disparu. De méchantes rumeurs agitent la communauté pakistanaise en butte à un enseignement de l'islam perverti, un code de l'honneur qui peut mener au meurtre, un racisme blanc qui n'a rien à envier à la cruauté et à l'intolérance de ses victimes.
Ce formidable récit d'une résonance singulièrement actuelle explore les tourments d'une famille emblématique durant l'année qui suit le drame. Il évoque aussi la nostalgie du pays perdu et des racines oubliées. Mêlant avec un égal bonheur analogie et métaphore, sa prose poétique lui confère un ton élégiaque et une grande unité esthétique, soutenue par le lent mouvement des saisons, qui viennent contrebalancer la violence des conflits humains et souligner la beauté autant que la brutalité de ce monde.
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