1947 : la paix a un goût étrange. L'Angleterre est en ruine, la Chine attend la victoire de Mao, le Japon est hanté par ses crimes de guerre et par Hiroshima. Entre ces trois pays navigue Aldred Leith, sinologue, fils d'un romancier célèbre, héros blessé au combat. Comme tous ses contemporains, il oscille entre euphorie et désillusion, soif de vivre et peur du vide. Et il se pose une question lancinante : quel sens donner à cette existence qu'il a failli perdre ? Comment justifier d'avoir survécu ? Et puis, dans le monde d'ambitions et d'intrigues des troupes d'occupation, il croit retrouver une innocence perdue, incarnée par deux adolescents cultivés et fervents : un jeune homme voué à une mort prochaine et sa soeur, tout droit sortis d'un conte de fées. Cela peut-il suffire à reconstruire un monde ?
Jamais sans doute le climat de l'après-guerre n'a été évoqué avec une telle précision, une telle intensité charnelle. Mais Shirley Hazzard excelle tout autant à ciseler l'intime sur fond de tourmente collective, donnant à ces destins une portée intemporelle et universelle. Avec cette oeuvre inoubliable alliant richesse poétique et justesse de ton, subtile perfection classique et fulgurances de style, elle s'impose plus que jamais comme une romancière majeure de notre temps, qu'il est urgent de découvrir.
Présentation de l'éditeur
Traduit de l'américain par Jean-Luc Piningre
'Tout sonne juste dans ce roman. Un véritable bijou.' San Francisco Chronicle
'Russo se révèle un maître dans l'art d'évoquer les sentiments, l'atmosphère et les senteurs d'une ville. Quatre Saisons à Mokawk est un roman remarquablement original et malicieusement drôle.' New York Times Book Review
'Riche de merveilleux détails... Un roman ample, sur les leçons métaphoriques de l'adolescence : le billard et la frustration sexuelle, la pêche à la truite et la sérénité.' %%Boston Globe
Le narrateur, p'tit Sam, se souvient de ses années d'adolescence dans la ville imaginaire de Mohawk, aux Etats-Unis. Son père, à la dérive depuis son retour d'Europe où il a participé à la guerre, erre de bar en bar et joue aux courses. A ses côtés, P'tit Sam apprend à jouer, tricher et voler.
A un moment, je me suis aperçu qu'un certain Henry James me trottait dans la tête et j'ai eu envie d'ajouter un peu de fiction à la vie de ce grand homme. C.T.
En 1895, à Londres, Henry James présente sa pièce Guy Domville. C'est un échec retentissant. Hué par le public, blessé, il se réfugie en Irlande pour se consacrer au roman... L'histoire racontée ici commence le jour de ce fiasco et explore les cinq années qui ont suivi, cinq années vouées à l'art, durant lesquelles James a écrit ses derniers chefs-d'oeuvre. Mais à quel prix ?
Le procès d'Oscar Wilde, la mort de sa soeur et, surtout, le suicide de son amie, la romancière Constance Fenimore, lui rappellent avec cruauté l'aridité de sa vie privée et son incapacité à aimer, hormis ses personnages.
Pour devenir un tel génie, James devait-il refuser tout engagement amoureux et censurer ses sentiments ? Y a-t-il vraiment dans l'art, comme le pensait le romancier, quelque chose que jamais une émotion réelle ne saurait atteindre ? Biographie littéraire audacieuse, bouleversant hommage au grand écrivain, Le Maître est aussi un roman qui s'interroge sur les conflits entre création et vie quotidienne.
Présentation de l'éditeur
'Les mots qu'on murmure, et les autres, criés fort dans l'amour. Et leurs rires. Parce qu'ils étaient très jeunes, et ils ont bien dû rire aussi : peut-être comme ça, pour rien, juste pour le bonheur d'être ensemble.'
%%Présentation de l'éditeur
A Venise, en 1941, les membres d'une famille de la grande bourgeoisie romaine tissent des histoires amoureuses et vivent leurs derniers instants de répit alors qu'autour d'eux la guerre fait rage.
En août 1939, l'anthropologue nord-américain Buell Quain se suicide au cours d'un de ses séjours chez les Indiens Kraho, en Amazonie. Il avait 27 ans, venait de recevoir une lettre qu'il a brûlée et en a laissé quelques autres. Les circonstances exactes du suicide n'ont jamais été élucidées.
Obsédé par cette information, l'auteur commence une enquête. Un impressionnant réseau de coïncidences s'accumule autour de lui au fur et à mesure qu'il progresse, se mêlant au souvenir de son père qui commençait avec les Indiens de ces régions où il emmenait le petit garçon pendant les vacances scolaires.
En contrepoint, on peut lire les lettres d'un ami de Buell Quain, témoin de son désespoir. Il y révèle les contradictions et les désirs d'un homme seul sur un territoire étranger, confronté à ses propres limites ainsi qu'à une altérité absolue. Le lecteur ne peut éviter la référence au Conrad du Coeur des ténèbres.
Dans un style lumineux, ce roman exceptionnel est construit en une série de glissements constants entre fiction, invention, souvenirs et réalité. Ses personnages, prisonniers des circonstances, entretiennent des liens précaires et névrotiques avec une réalité imprévisible.
Ce roman a obtenu deux des prix les plus prestigieux du Brésil : le Prix Machado de Assis et le Prix Jabuti.
Présentation de l'éditeur
Veuve au matin d'une nuit de noces hallucinante, lorsque son époux, un jeune pasteur, se suicide en se jetant dans les Chutes du Niagara, Ariah Littrell se considère désormais comme vouée au malheur. Pourtant, au cours de sa semaine de veille au bord de l'abîme, en attendant qu'on retrouve le corps de son mari d'un jour, La Veuve blanche des Chutes (ainsi que la presse l'a surnommée avant d'en faire une légende) attire l'attention de Dirk Burnaby, un brillant avocat au coeur tendre, fasciné par cette jeune femme étrange.
Une passion improbable et néanmoins absolue lie très vite ce couple qui va connaître dix ans d'un bonheur total avant que la malédiction des Chutes s'abatte de nouveau sur la famille.
Désamour, trahison, meurtre ? C'est aux enfants Burnaby qu'il reviendra de découvrir les secrets de la tragédie qui a détruit la vie de leurs parents. Une quête qui les obligera a affronter non seulement leur histoire personnelle mais aussi un sombre épisode du passé de l'Amérique : les ravages infligés à toute une région par l'expansion industrielle gigantesque des années 50 et 60, expansion nourrie par la cupidité et la corruption des pouvoirs en place.
Un roman aussi beau et tumultueux que ces Chutes au charme maléfique.
Présentation de l'éditeur
Tout enfant, dès lors qu'il devient adulte, est-il condamné à se transformer en 'un homme sans tête', à l'instar des personnages qui peuplent ce recueil et habitent un monde où dire 'je', mener une modeste vie de sujet libre, est apparemment de plus en plus difficile, voire impossible ?
Jeunes hommes ou jeunes femmes, les uns comme les autres semblent ici saisis d'un étrange vertige quand ils se découvrent eux-mêmes voués à prendre leur place parmi les vivants, sur l'inconstante scène du monde.
Fidèle à son esthétique minimaliste et résolument contemporaine, Etgar Keret, au fil de ces nouvelles parfois très brèves mais d'autant plus percutantes, fait surgir les multiples visages que peut revêtir l'angoisse existentielle chez des individus en quête de leur langage, et de leur jugement, et ne découvrant, de l'autre côté du miroir, que la menace d'une absurdité aussi effrayante qu'essentielle.
Présentation de l'éditeur
'[...]Quand, pour me relier au monde de ce qu'on appelait la vie, il n'y avait que les lettres et les colis de ma mère. La rigueur de l'oeil du 55 se voilait de brume lorsque, contrôlant le paquet de vivres, il extrayait de biscuits militaires une branchette de genévrier des Carpates ou une plume de geai, des signes trop menus pour qu'il se ridiculise à les confisquer... Et moi, je retournais au bloc à rayures, dans le bruit de la résine, dans le cri des oiseaux libres, moi, enfant de choeur d'une liturgie célébrée là-bas, en Pologne, à mon intention, par ma mère en alliance avec le ciel et la terre.'
Les cinq traités qui composent ce recueil, dédiés à sa mère, Marian Pankowski les écrit comme un antidote à l'horreur des camps, pour apprendre 'l'oubli des fils barbelés', et comme pour se prouver, à travers les joies et les facéties de son enfance villageoise, que le bonheur reste possible.
Présentation de l'éditeur
J'ai découvert à seize ans dans les vers de Maïakovski un fait historique, une anecdote qui m'a marquée pour toujours. La société Van Houten, déjà réputée à l'époque pour l'excellence de son cacao (nous sommes en 1910), eut une idée macabre et géniale : acheter le dernier voeu d'un condamné à mort pour promouvoir sa sombre poudre.
En guise de dernière volonté, l'homme face à la foule devait crier le slogan 'Buvez du cacao Van Houten !'. Sa famille recevrait en contrepartie une coquette somme d'argent la mettant pour quelque temps à l'abri du besoin. L'homme cria. Mon âme d'adolescente aussi.
Bien des événements se sont produits depuis lors, mais la phrase 'Buvez du cacao Van Houten !' demeure en moi comme une pierre dans les fondations d'une maison.
Je ne pouvais donner un autre titre à ce livre dont les histoires ramènent toutes à cette boisson fascinante qu'est l'être humain, capable de se vendre jusqu'au dernier souffle. J'avais une promesse à tenir, gardée longtemps secrète : envers l'homme qui a crié, envers l'entreprise qui a acheté, envers l'humanité qui me peine. O.V.
Présentation de l'éditeur
Une aide-ménagère est embauchée chez un ancien mathématicien, un homme d'une soixantaine d'années dont la carrière a été brutalement interrompue par un accident de voiture, catastrophe qui a réduit l'autonomie de sa mémoire à quatre-vingts minutes.
Chaque matain en arrivant chez lui, la jeune femme doit de nouveau se présenter - le professeur oublie son existence d'un jour à l'autre - mais c'est avec beaucoup de patience, de gentillesse et d'attention qu'elle gagne sa confiance et, à sa demande, lui présente son fils âgé de dix ans. Commence alors entre eux une magnifique relation. Le petit garçon et sa mère vont non seulement partager avec le vieil amnésique sa passion pour le base-ball, mais aussi et surtout appréhender la magie des chiffres, comprendre le véritable enjeu des mathématiques et découvrir la formule préférée du professeur...
Un subtil roman sur l'héritage et la filiation, une histoire à travers laquelle trois générations se retrouvent sous le signe d'une mémoire égarée, fugitive, à jamais offerte...
Présentation de l'éditeur