Venu à Hambourg pour couvrir un ennuyeux congrès des bibliothécaires allemands, le narrateur, un journaliste de Munich, préfère aller flâner dans les faubourgs chics où s'alignent les villas cossues au fond de jardins clos.
Mais voici qu'un ballon échappé d'une maison atteint le promeneur en pleine poitrine et salit méchamment sa chemise. Arrivent l'un après l'autre le garçon maladroit et sa blonde mère, qui l'invite chez elle puis l'abandonne avec son rejeton taciturne. Peu à peu, la lumière se fait sur les zones d'ombre dans la vie de l'hôtesse. Le narrateur est bientôt pris dans le jeu de celui qui tire toutes les ficelles: le grand-père mafieux, ancien nazi, qui tente de le séduire par ses histoires de jésuites et d'Indiens guaranis.
L'ironie, la satire et l'autodérision rejoignent une mélancolie qui fait de La Maison fantôme une méditation à la fois comique et profonde.
Présentation de l'éditeur
Bienvenue à Three Chimneys, Virginie, dans le tourbillon médiatique qui accompagne la naissance des onze nouveau-nés de Manda Frank. Seulement, aussi vite qu'elle a connu la célébrité, Manda est délaissée par les journalistes. Le village n'a néanmoins pas fini de surprendre l'Amérique : Margaret Prickett, toute dévouée à sa ferme, confectionne un fromage «mammouth», réplique exacte d'une roue livrée en 1802 au président Jefferson. Il s'agit d'offrir le fromage au candidat à la présidence des États-Unis que Margaret soutient pour sa défense de l'agriculture traditionnelle. C'est compter sans Polly, la fille de Margaret, une adolescente qui n'a pas tout à fait la même vision des choses. Entre une mère qui traie son troupeau en le berçant sur des airs de Sinatra et un professeur d'histoire rebelle qui lui apprend à penser par elle-même, Polly se cherche dans cette Amérique en mal de repères.
Avec Cheese, Sheri Holman nous plonge au coeur de la vie de personnages banals et excentriques, prêts à tout pour défendre ce en quoi ils croient. Une pastorale sur fond de valeurs américaines qui oscille entre résignation et folie des grandeurs.
Présentation de l'éditeur
Ces Miracles en série ne sauraient être réduits à la seule forme de la nouvelle. Nous les découvrons au carrefour du conte, du récit et de l'anecdote, prêts à nous convaincre qu'un recueil de nouvelles est bien plus que la somme des textes qui le composent. Ils forment un véritable parcours d'initiation à la folie du quotidien, dans lequel les voyages ne sont que les révélateurs de notre besoin de banalité et où la banlieue prend des allures de terra incognita : les bungalows révèlent leurs chambres secrètes tandis que les vérandas et les cours arrières, dissimulées derriére les clôtures et les grillages, préservent jalousement leurs non-dits...
Présentation de l'éditeur
«Une voix irrévérencieuse, sardonique, mais sentimentale et rebelle (...) Imprévisible, inclassable, Sherman Alexie nous rappelle le jeune Philip Roth.» Joyce Carol Oates
«Quel genre d'Indien est capable de perdre la raison devant un livre de poèmes ? Eh bien, elle était ce genre d'Indien, exactement ce genre d'Indien, et le seul genre d'Indien qu'elle savait être» : la première nouvelle, dans laquelle une jeune femme part à la recherche d'un poète disparu, donne le ton de ce recueil audacieux. Dans une Amérique désormais fragilisée par la menace terroriste, tout peut être source de divisions : les sexes, les races ou les classes sociales.
À la fois drôle et grave, mais toujours radicale dans son exigence de justice et de liberté, la voix de Sherman Alexie, récemment récompensé avec Richard Ford par le Bernard Malamud Award for Excellence in Short Fiction, puise à la source même de l'expérience humaine.
C'est la voix d'un irréductible, d'un magicien de la langue qui nous offre, avec Dix petits Indiens, son livre le plus étonnant.
Présentation de l'éditeur
Dans les années 1930 à Shanghai, les étrangers qui habitent la concession internationale mènent grand train. Mais pour Joseph Schoene, cela n'est qu'un à-côté: c'est la ville qu'il aime passionnément. Ses trottoirs grouillants, ses venelles odorantes, le Bund qui s'étire le long du fleuve boueux. Il aime Shanghai, envers et contre tout: les revers de fortune, l'invasion japonaise, les geôles communistes... Il l'aime tant qu'il laisse sa femme retourner seule aux États-Unis avec leur fille Anna. Pour celle-ci, la narratrice, Joseph restera à jamais «l'homme de Shanghai».
Présentation de l'éditeur
Nouvelle traduction, présentation, notes et notices de Sophie Benech
Qui était Isaac Babel, ce Juif d'Odessa considéré comme l'un des plus grands écrivains russes du XXe siècle, qui connut une gloire fulgurante au début des années 20 avant d'être réduit au silence et exécuté par la Tchéka à l'âge de 45 ans, en janvier 1940 ?
Cette édition propose pour la première fois l'ensemble de ses oeuvres sous un angle nouveau. Les cycles projetés par Babel ont été reconstitués : le cycle autobiographique (Histoire de mon pigeonnier et Journal pétersbourgeois) et tout ce qui se rapporte aux truculents récits du cycle d'Odessa ; celui de la guerre russo-polonaise avec Cavalerie rouge, le recueil qui le rendit célèbre, suivi du Journal de 1920 et des Plans et esquisses ; enfin les textes inclassables, dont de nombreux inédits et les fragments de son livre inachevé sur la collectivisation en Ukraine.
Le lecteur y trouvera donc tous ses textes en prose connus à ce jour, son théâtre, ses scénarios ainsi que ses reportages, articles, discours, entretiens, portraits, notes et projets.
«Je prends un petit rien, une anecdote, une histoire qui traîne sur la place du marché, et j'en fais une chose à laquelle moi-même, je n'arrive plus à m'arracher. Ça joue, c'est rond comme un galet. Ça tient par la cohésion de ses particules. Et la force de cette cohésion est telle que même la foudre ne saurait la briser.»
Isaac Babel en 1921, dans une conversation avec Constantin Paoustovski.
Un photographe installé à Cuba est convoqué pour servir d'interprète auprès d'une compatriote japonaise suspectée par les services de l'immigration. Cette femme, Reiko, extrêmement belle, jadis actrice à Paris, lui raconte son histoire, sa rencontre avec Keiko Kataoka et celui qu'elle appelle «le maître», et les relations intenses, fondées sur le plaisir et la soumission, qui se noueront entre eux.
Elle ne parlait pas particulièrement fort, mais ses paroles étaient parfaitement distinctes. Casse-toi vite d'ici et rentre chez toi, me disais-je, mais je ne pouvais pas m'éloigner. J'étais comme enchaîné. Quelque part mon corps désirait sa voix. C'était une sorte de sentiment masochiste, comme d'être violé mais de jouir quand même.
Réflexion sur l'identité, la sexualité, les métaphores du désir, de la jouissance et de la souffrance, Thanatos forme le dernier volet, après Ecstasy et Melancholia, de la trilogie regroupée par Murakami sous le titre de «Monologues sur le plaisir, la lassitude et la mort» - et en fournit en quelque sorte la clé. A l'opposé d'une lecture voyeuriste, les relations sadomasochistes y apparaissent comme le miroir grossissant de tensions sociales poussées à leur paroxysme.
Présentation de l'éditeur
Le 21 février 2005, Hunter S. Thompson se tirait une balle dans la tête. Une mort en accord avec la vie qu'il avait choisie-et un point final mis à l'oeuvre la plus délirante et la plus féroce de la littérature américaine.
Inventeur du journalisme « gonzo », un style de reportage unique dont le reporter est à la fois auteur et héros, Thompson était reconnu depuis peu comme un écrivain de grande classe. Gonzo Highway, recueil de lettres et de papiers divers, livre la quintessence de son univers : explosif et comique, sur fond d'autodérision et de saine colère. « J'ai l'impression que les gens préfèrent mes lettres à mes articles », écrivait Thompson. Une chose est sûre : il s'y montre à son meilleur, cancre surdoué et hyperactif, trublion politique et voyageur lucide, portant haut sa haine et sa fascination du rêve américain - qu'il prolonge en s'acharnant à le détruire.
« Thompson le forcené distingué est aujourd'hui, in fine, respecté pour ce qu'il a toujours été : un romancier, dernier héritier bâtard d'une écriture mise en scène de soi hallucinée, telle que l'avaient augurée les nomades de la beat generation.» Philippe Azoury et Alexis Bernier, Libération
« Découvrir la littérature sauvage [de Hunter S. Thompson] [...], c'était comme se faire gifler d'un coup par les Stones ou les Clash après des années d'écoute de Georges Brassens : une sensation physique, électrique, sexuelle, le sentiment de coller de plus près à l'urgence du monde et du moment. » Serge Kaganski, Les Inrockuptibles
« La correspondance de Thompson [...] montre qu'au-delà de l'irrévérence absolue, cet ancêtre du 'nouveau journalisme' sut dresser un tableau lucide d'une Amérique qu'il jugeait de plus en plus hypocrite et prude. » Émilie Grangeray et Patrick Kéchichian, Le Monde
L'action se déroule dans un collège très chic, en Suisse, près de Lausanne. Nés de parents fortunés, les élèves passent agréablement le temps en apprenant les arts de la mondanité et de l'écriture. Parmi eux, Chris, un rouquin de dix-sept ans, écrit un roman à l'inspiration libre sur le trio constitué par Marie, reine d'Écosse, Darnley, son mari assassiné, et son secrétaire David Rizzio qui reçut cinquante - six coups de poignards. Son assurance et son brio rendent fou de jalousie Rowland Mahler, directeur de l'école, lui-même romancier en herbe. Ce dernier pâlit, ne mange plus, sombre dans l'obsession et médite un meurtre : l'histoire passée de haine et de rivalité va - t - elle se répéter ? Et Chris va - t -il lui aussi finir trucidé ?
Muriel spark enchaîne les morceaux de bravoure, manie la satire sans s'appesantir, touche aux sentiments les plus bas sans trop insister, bref s'amuse franchement des écrivains et de leur calvaire. Sous la surface brillante des choses (comme dans Les belles années de mademoiselle Brodie auquel ce roman fait penser), on devine des profondeurs plus sombres que le loch Ness.
Finesse, humour, compassion : Muriel Spark est ici à son meilleur.
Présentation de l'éditeur
«Quand le vol pour Tokyo est finalement annulé et que treize passagers se retrouvent bloqués dans l'aéroport, ils décident de passer la nuit à raconter des histoires. Des visions et des voix, merveilles de la fabulation, prodigues en intuitions saisissantes. Rana Dasgupta est à l'aise entre plusieurs cultures [...]. Ses histoires ont l'originalité immaculée des contes de fées. [...]» Times Literary Supplement
«Des Contes de Cantorbéry de Chaucer au Décaméron de Boccace et au Tokyo : vol annulé de Dasgupta, ainsi vont les contes et légendes. Histoires de pèlerins en voyage, histoires pour passer le temps [...].
Profitez de ce que vous en avez encore le loisir pour vous installer aussi confortablement que possible, car Tokyo : vol annulé compte parmi les débuts littéraires les plus dérangeants, les plus troublants et les plus admirables qu'il vous sera donné de découvrir en 2005. Dasgupta s'est vu comparé à Borges et à Calvino [...]. À le lire, on se dit qu'il est par l'imagination l'héritier de Cortazar et a reçu la bénédiction des dieux du cyberpunk. [...]» Hindustan Times
«Des Contes de Cantorbéry pour l'ère sédentaire de l'information mondialisée. L'idée, simple, est exécutée avec beaucoup d'élégance et de charme.» Observer
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