Vassili Axionov, Iouri Bouïda, Mikhaïl Chichkine, Ludmila Oulitskaïa, Vladimir Makanine, etc...
' Dans ce livre résonnent les 'voix du ch?ur' de la
littérature russe à la lisière de deux siècles, période critique de la nouvelle histoire de la Russie. Divers écrivains s'y côtoient. Idoles des années soixante et soixante-dix ou révélés depuis, Vassili Axionov, Mark Kharitonov, Vladimir Makanine, Iouri Mamleïev, Evguéni Popov sont reconnus à notre époque comme des écrivains de grande classe. Le destin littéraire de Iouri Bouïda, Mikhaïl Chichkine, Andreï Dmitriev, Assar Eppel, Nikolaï Kononov, Ludmila Oulitskaïa, Oleg Pavlov, Irina Polianskaïa, Marina Vichnévetskaïa, s'est amorcé dans les années quatre-vingt-dix : on a pu dire d'eux qu'ils étaient la génération 'la plus chanceuse et la plus solitaire'. Chanceuse, car ils n'ont pas fait l'expérience de la censure ; solitaire, car ils ont débuté au moment où la vie en Russie a résolument pris sa revanche sur la littérature et où trouver son lecteur n'était pas chose simple. Enfin apparaissent également dans ce recueil des écrivains qui viennent d'entamer leur chemin dans la littérature et s'y sont manifestés brillamment - sans eux, un panorama de la prose russe ne serait pas complet : Éléna Dolgopiat, Andreï Guélassimov, Valéri Iskhakov, Alexandre Khourguine, Sergueï Nossov, Igor Sakhnovski, Daria Simonova. ' Ainsi ces nouvelles reflètent une époque tout en illustrant la diversité de la recherche esthétique en Russie c'est précisément le 'genre court', par la compacité du sujet, la dynamique du style, la capacité à saisir un détail et à le figer par un seul mot, qui peut être le plus à même d'en témoigner. Espérons que le lecteur français trouvera dans ces pages des noms qui lui sont connus et en découvrira d'autres. Tel est le but que nous nous sommes fixé. ' (Éléna Choubina)
Présentation de l'éditeur
Né en 1895, Sergueï Essénine est le dernier grand nom de l'Âge d'argent de la poésie russe. Poète paysan, mystico-révolutionnaire, houligan, imaginiste, filial et bisexuel, « rossignol obscène », patriote déchiré, suicidé ou assassiné à l'âge de trente ans : les poèmes scandent sa vie et parfois la précèdent, au point qu'il n'est pas toujours facile de séparer les mythes, la légende de la réalité.
Restent des poésies marquées par l'adéquation parfaite de l'image au sentiment, aux intonations venues des profondeurs de la terre russe. Reste le poète du XXe siècle le plus lu en Russie, ce qui est dû à son destin exceptionnel mais aussi à une forme élaborée qui, tout en demeurant proche de la langue populaire, aborde une thématique variée « en harmonie à la fois avec l'époque tourmentée de la révolution et avec l'éternité », comme l'écrivit le poéticien russe Boris Eichenbaum. C'est dans cette optique que le présent choix - le plus vaste à ce jour en français - a été établi, en même temps que le traducteur, fidèle au principe de l'« équivalence fonctionnelle », s'est efforcé de restituer au mieux la forme de l'original.
Présentation de l'éditeur
A travers le personnage d'Arséniev, Ivan Bounine décrit sa jeunesse russe passée à la campagne dans la région des steppes. Roman du destin, de l'émotion et de la quête du bonheur, La Vie d'Arséniev nous plonge d'emblée dans l'univers intime d'un enfant solitaire élevé dans une nature nue et sans bornes. L'immensité du domaine familial, la terre, les animaux, les premières expériences de la mort façonneront une intelligence intuitive, comme habitée par une prescience des êtres et du monde. Intense travail de mémoire, canevas précis d'une enfance passée au temps d'une extrême déchéance de la noblesse russe, un père oisif, une mère douce, deux frères, deux s?urs, les périples au c?ur d'une Russie poétique, chaude, interlope, la rencontre avec des figures insolites à jamais enfuies, la vie sentimentale violente d'un homme aussi despote que séduisant, forment la trame de ce magnifique et puissant exercice de réminiscence et d'écriture. Sur la toile de fond d'un monde destiné à disparaître, alternent le charme et la jouissance, puis dans l'abandon la solitude et le déclin.
Présentation de l'éditeur
'- Touche ton genou, qu'elle a dit alors. Je l'ai touché.
- Qu'est-ce que tu sens ?
- Mon genou.
- C'est un os que tu as là. A l'intérieur de toi, il y a un squelette. Un vrai squelette, tu comprends ? Comme dans vos films imbéciles. Comme dans les cimetières. C'est le tien. C'est ton squelette à toi. Un jour, il n'aura plus de chair autour. Personne ne peut rien y changer. Et pendant qu'il est à l'intérieur il faut avoir pitié les uns des autres. Est-ce que tu comprends ?
- Qu'est-ce qu'il y a de difficile à comprendre ? Le squelette est à l'intérieur, donc tout va bien.
Elle a souri et a dit :
- Bravo ! D'ailleurs, ce n'est pas si terrible que ça de mourir...'
C'est ainsi, dans la nouvelle intitulée 'L'Age tendre', que la vieille Octobrine Mikhaïlovna, qui vit recluse dans son appartement, tente d'apprivoiser un jeune adolescent révolté et malheureux.
On ne trouvera pas chez Andreï Guelassimov de ces grandes et généreuses phrases russes qui expliquent à l'envi ce que vous devez comprendre. Bien au contraire, il reste concis, allusif. Ce qui n'empêche pas le lecteur d'être plongé dans une histoire, une vraie. Dans la Russie soviétique et la Russie d'aujourd'hui. Où la vie est dure et âpre. Avec de belles âmes et de beaux salauds, sans qu'on sache toujours s'y retrouver.
On ne s'étonnera pas que ce recueil de cinq nouvelles ('Fox Mulder a une tête de cochon', 'Accomplis ce miracle, Seigneur', 'Jeanne', 'Grand-mère par adoption', 'L'Age tendre') ait été salué à sa parution comme un événement.
Présentation de l'éditeur
Dans la quiétude de la cale d'un bateau, un certain Charles Darwin s'interroge sur les raisons de la survie des espèces et s'emploie à en percer les mystérieuses lois - en compagnie d'un orang-outan, puis d'un gorille.
Un banquier au passé trouble confie la conception artistique de sa cérémonie de mariage à un linguiste féru de bandes dessinées - lequel ferait n'importe quoi pour faire financer ses travaux.
Un tatar fortuné mais dément part en croisade pour sauver l'Europe de la décadence - due, selon lui, à la domination de maîtres penseurs français de l'après-guerre.
Farce parodique des grands mythes de la civilisation occidentale, satire impitoyable des idéologies totalitaires, critique acerbe de la nouvelle élite moscovite, les douze nouvelles inédites qui composent Critique macédonienne de la pensée française constituent un échantillon représentatif de l'oeuvre de Viktor Pelevine et des interrogations profondes qui parcourent son oeuvre : un condensé de littérature décomplexée, une condamnation férocement drôle d'un monde en déclin.
Présentation de l'éditeur
Un écrivain atteint de troubles de la mémoire est recueilli dans une clinique pour gâteux qui se trouve avoir été, dans les glorieuses années 20, un centre d'études créé par le pouvoir soviétique afin de « développer le génie humain ». L'un des pensionnaires de l'endroit, rescapé de cette haute époque, lui explique que la célèbre révolution d'Octobre, loin d'être l'oeuvre de. trublions barbichus ou moustachus d'obédience marxiste, serait le fruit des amours d'une dame d'antan : rien de moins que Germaine de Staël, artificiellement maintenue en vie jusqu'à nos jours, engrossée sur le tard par un prince géorgien, et mère illégitime d'un gamin promis au plus bel avenir - Joseph, fils de Staël, autrement dit Joseph Staline... Bref, on est en Russie, où tout se passe soit Avant soit Pendant - entendez avant et pendant l'indispensable cure révolutionnaire...
Historien de formation en délicatesse avec feu Leonid, fils légitime de Joseph, Vladimir Charov (né à Moscou en 1952) a attendu les années 90 pour publier les quelques romans qu'il avait composés dans la clandestinité. Considéré aujourd'hui comme l'un des maîtres du nouveau roman russe (Les Répétitions, Actes Sud, 1998), comparé par la critique au génial André Biély (l'auteur de Pétersbourg), il s'est vu aussi reprocher par certains ses excès d'impertinence - mais l'impertinence peut-elle jamais être excessive ?
Que l'histoire des hommes soit une histoire de fous, nous le pressentions déjà. Que le drôle de roman intitulé Avant et Pendant (1995), malgré son étourdissante érudition, soit une oeuvre de haute fantaisie... soit. Méfions-nous pourtant de cette fantaisie-là : il lui arrive d'aller plus près du vrai qu'elle n'en a l'air.
Présentation de l'éditeur
« Daniil Harms (1905-1942) appartient à l'ultime génération des grands modernes russes du premier tiers du vingtième siècle.
Ses premiers essais littéraires datent du milieu des années vingt. La quinzaine d'années de sa courte trajectoire s'inscrit pour l'essentiel dans les jours noirs de la terreur stalinienne. Son nom est longtemps resté inconnu du public. S'il sort peu à peu de l'ombre oublieuse pour apparaître comme l'un des écrivains russes les plus importants et les plus influents du vingtième siècle, l'oeuvre de cet écrivain étrange n'en demeure pas moins mystérieuse. »
La vocation de cette édition - adoptant un indispensable ordre chronologique décloisonnant les genres -, est de donner à entendre, à travers la liberté et l'ironie qui sont la marque de ces, textes, toute l'ampleur et la profondeur d'une aventure littéraire utopique qui, au même titre que celle de Malévitch en peinture, ouvre pour la littérature de nouvelles perspectives.
Présentation de l'éditeur
Par la diversité de ses courants, de ses écoles, la poésie russe contemporaine est aussi foisonnante que celle du début du siècle dernier, explique Konstantin Kedrov dans la préface à cette anthologie.
Après la chute de la dictature soviétique en 1991, on s'est aperçu que les courants interdits dans les années trente étaient toujours bien vivants. Le symbolisme mystique reprenait de la vigueur avec Akhmadoulina, Koublanovski, Sedakova, Kekova, une nouvelle forme issue du futurisme voyait le jour avec Sosnora, Katsuba et Schwartz, le classicisme traditionnel perdurait sur des thèmes nouveaux avec Kouznetsova, Pavlova, Ermakova, Ameline et la poésie lyrique se renouvelait en devenant moins chaste, plus érotique, parfois même franchement hardie.
Cette anthologie - qui paraît à la suite du recueil Dépôt (2001) publié par La Différence en collaboration avec l'université Natalia Nesterova de Moscou - se propose de faire découvrir des poètes très différents sans privilégier ni écarter des tendances opposées. Comme l'écrit Boris Lejeune : «La voix de chacun des vingt-cinq poètes forme un choeur polyphonique qui chante la mélodie de la vie, constante dans son infini renouvellement.»
Présentation de l'éditeur
Jeune réalisateur, Jake Hersh a quitté le quartier juif de Saint-Urbain dans un Montréal jugé étriqué, pour le bouillonnement culturel du « Swinging London » des Sixties. À trente-sept ans, marié et père de trois enfants et jouissant d'une petite notoriété, il mène une vie agréable... jusqu'au jour où il est accusé d'agression sexuelle par une jeune Allemande.
S'il est innocent de ce crime en particulier, Jake n'en traîne pas moins un puissant sentiment de culpabilité : où sont les chefs-d'oeuvre qu'il rêvait de créer ? Où sont passés ses idéaux d'antan ? Et tous ces combats qu'il devait livrer ? Pour supporter ses échecs, il invoque son cousin Joey, autre-fois petit caïd du quartier, qu'il imagine en Cavalier de Saint-Urbain, redresseur de torts et chasseur d'anciens nazis, traquant le Dr Mengele jusque dans la jungle d'Amérique du Sud. Mais qui est le vrai Joey Hersh ? Et quel est son rôle dans le guêpier qui menace Jake aujourd'hui ?
Présentation de l'éditeur
Des trois textes de Boris Pasternak réunis ici, seuls les deux premiers - Sauf-Conduit, Hommes et positions - sont ouvertement autobiographiques. Écrits en 1930 et 1956, ils racontent les naissances et les renaissances de l'élan poétique, et suggèrent déjà les violences d'une histoire dévoyée. Mais le troisième, le grand roman, Le Docteur Jivago, dit ouvertement ce qu'ils ne disent pas jusqu'au bout : le rapport profond d'une conscience libre à une époque qui asservit. C'est, en arrière-fond de ces trois livres, la Russie soviétique qui se profile et se dresse avec la grandeur terrifiante de ses débuts et la violence médiocre et glacée des années qui suivent, celles d'un régime stalinien dont on a peur de parler : époque de purges, d'exécutions sommaires, temps du mensonge institutionnalisé. Ce qu'on ne peut décrire sans que «le coeur se serre et les cheveux se dressent sur la tête».
L'art, s'il s'allie à la mémoire et à la pensée, a-t-il le pouvoir de restaurer ce qui a été abîmé et perdu ? Pasternak l'a espéré et mis en acte, au risque de sa propre vie : «De l'immense majorité d'entre nous, on exige une duplicité constante, érigée en système. On ne peut pas, sans nuire à sa santé, manifester jour après jour le contraire de ce qu'on ressent réellement, se faire crucifier pour ce qu'on n'aime pas, se réjouir de ce qui vous apporte le malheur» (Le Docteur Jivago, XV, 7).
C'est de cet espoir de rachat que parle ce livre, où l'on trouvera, comme un contrepoint brutal à la splendeur de l'écriture et à la sincérité du propos, Le Dossier de l'affaire Pasternak et, sous forme de «Vie et oeuvre», une chronique de la vie de Pasternak indissociable de l'histoire de l'Union soviétique, jusqu'à la mort de l'écrivain en 1960.
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