Comment vit-on avec les livres ? La réalité du commerce avec les livres est avant tout prosaïque : les mains dans l'encre et le papier, les bras surchargés de piles à déplacer, les valises lourdes d'ouvrages dont on ne saurait se séparer...
Fervente amoureuse de la littérature, Anne Fadiman nous confie toutes les petites histoires savoureuses de son existence : comment son mariage fut mis en péril lorsqu'elle décida enfin avec son mari de rassembler leurs deux bibliothèques ; comment, jeune fille, elle choisit ses petits amis en fonction d'une typologie toute littéraire ; comment son mari la comble, à chaque anniversaire, en lui offrant des livres d'occasion plutôt que du caviar... Elle se remémore les joies des lectures enfantines et des jeux de mots auxquels on s'adonnait en famille ; elle raconte la stupéfaction de son frère, quand, enfant, il lut le mot laissé par une femme de chambre, offusquée par un livre resté ouvert sur la table de chevet : « On ne fait jamais ça à un livre »...
Lectrice « ordinaire » et passionnée, Anne Fadiman nous donne un livre léger, vivant et plein d'humour.
Présentation de l'éditeur
Anne Fadiman est écrivain et critique littéraire. Elle collabore à divers journaux américains. Ex-libris est son premier livre traduit en français.
Cyril Parks, quatorze ans, habite Morecambe, petite ville balnéaire du nord de l'Angleterre plongée au c?ur de la Première guerre mondiale.
Il partage son temps entre ses amis, toujours prêts à faire les quatre cents coups sur la plage, et son travail : il aide sa mère, propriétaire de l'Hôtel de la Baie ? et faiseuse d'anges à ses heures - à accueillir clients et vacanciers, tous ouvriers ou mineurs phtisiques. Son don pour le dessin lui ouvre les portes de l'atelier d'un étrange tatoueur, ivrogne, bagarreur, violent.
Cyril tente alors, comme des milliers d'émigrés, sa chance en Amérique. Devenu tatoueur à Coney Island, dans cette fête foraine permanente peuplée de phénomènes de foire et de fous, il tombe amoureux de Grace ? une jeune artiste de cirque qui lui demande d'encrer sur son corps un seul et même motif : un ?il?
Entre excès et désespoir, grâce et désarroi, Le Michel-Ange Electrique est un roman baroque à l'écriture flamboyante et débridée, aux personnages hors du commun.
Présentation de l'éditeur
Le paradoxe de Francesco est composé de récits, d'essais et de poèmes. Stefan Hertmans dévoile ici son côté le plus intime en le projetant sur d'autres figures de l'histoire de l'art. Sensuel, affectueux et caustique, il fait de Pétrarque son contemporain et se glisse dans la vision de Cézanne, la folie de Nijinski, les méditations d'un promeneur solitaire dans le Vaucluse. Néanmoins, sa démarche n'est jamais encyclopédique, mais radicalement existentielle ; pour l'écrivain, l'art est un mode de vie, pas une théorie. Stefan Hertmans nous ouvre l'atelier de l'artiste : grâce à des récits, des notes et des réflexions proposées en regard des poèmes, il nous guide dans la beauté labyrinthique et obstinée de son univers.
Présentation de l'éditeur
Melville moussaillon
Puisant dans son expérience de marin, Herman Melville se lance très tôt dans le récit d'aventures. A partir de 1839, il s'engage comme mousse dans la marine marchande. Son expérience à bord du 'St. Lawrence', les conditions de vie en mer - avec leur cortège de cruautés et de vices - et sur terre - celles, infernales, de la ville industrielle, marqueront profondément Redburn. Quant à Vareuse-blanche, récit de la vie à bord d'un navire de guerre et véritable plaidoyer contre la flagellation, il paraît en 1950. Mélangeant à ces sujets graves une bonne dose d'humour, les récits du futur auteur de Moby Dick décrivent les mondes que sont ses navires : une description de la société américaine au milieu du XIXème siècle, avec ses aspirations à la démocratie et à l'esprit de camaraderie, s'opposant à la rigidité et à la tyrannie de la hiérarchie militaire.
D'après l'éditeur
Avec Epitre de la Queue, on aborde une face cachée de la littérature persane du XIXe siècle, issue de la tradition du hazi, celle de l'obscénité divertissante. Jusqu'à ce jour, les prudes philologues occidentaux avaient passé sous silence ce genre poétique jugé dégradant. En sortant de l'ombre un morceau de choix de cette pornographie satirique, on pourra vérifier que ladite 'culture musulmane' n'est ni aussi uniforme, ni aussi islamiste que certains voudraient nous le laisser croire.
Présentation de l'éditeur
Mirza Habib Esfahani (1865-1987), natif d'Ispahan, s'exila à Istanbul en 1866 où il enseigna l'arabe et le persan jusqu'à sa mort. Grand lettré, il est célébre pour ses traités de grammaire, ses traductions et une oeuvre poétique dont l'Epitre de la Queue constitue une pièce maîtresse.
Dans l'Angleterre victorienne, la jeune Mary Kingsley a un destin tout tracé : mariée ou vieille fille, elle mènera une existence confinée. Pourtant, elle va s'affranchir de cette malédiction pour devenir, comme son père, une intrépide exploratrice, s'aventurant au c?ur des ténèbres africaines, chez les mangeurs d'hommes.
Un siècle plus tard, Lily Austin, fille d'acteurs et dramaturge en herbe, est une adolescente américaine à qui l'avenir sourit. Jusqu'au jour où son enfance lui est arrachée. Dès lors, elle se retrouve ballottée par les événements, au point de se croire parfois l'héroïne d'un mauvais feuilleton.
Quels points communs peuvent avoir ces deux femmes ? Comment à un siècle de distance ont-elles l'une et l'autre façonné leur vie ? Peu à peu leurs deux trajectoires finissent par s'entremêler et se faire écho. Et la plus libre n'est pas celle que l'on croit.
Dans ce roman ambitieux, Richard Bausch passe de la fresque historique à l'intime des vies, un double point de vue qui donne à ce livre son ampleur. Avec une grande sensibilité, il nous offre en même temps deux portraits de femmes inoubliables.
Présentation de l'éditeur
L'écriture n'est peut-être qu'une illusion. Mais c'est aussi une manière de sauter dans le vide, de défier la mort, surtout si les mots sont devenus une partie intégrante de votre être, une substance indispensable à votre vie, votre univers inéluctable en fait. Néanmoins, on ne peut vaincre la mort ni en donnant la vie à un enfant ni en traçant des mots sur la page blanche. Tout au plus, on peut soit procréer - en ce qui me concerne, j'ai une petite fille de neuf ans qui s'appelle Leyla comme ma mère - soit créer un monde imaginaire. Les enfants, au fil des ans, deviennent grands et, nul doute, beaux. Il en sera de même pour ma fille. Les mots, eux, un beau jour, s'éparpillent au gré des pages qui se dispersent au vent. N.G.
Présentation de l'éditeur
'Ayant eu, au dernier moment, des difficultés avec mon billet, je n'arrivai à Barcelone qu'à minuit par un autre train que celui que je devais prendre. Personne ne m'attendait.
C'était la première fois que je voyageais seule, mais je n'en étais pas impressionnée, au contraire. Cette profonde liberté dans la nuit avait un goût piquant d'aventure. Après le voyage long et fatigant, mon sang recommençait à circuler dans mes jambes engourdies ; je regardais avec un sourire étonné la vaste gare de France, les gens venus attendre l'express et nous, qui arrivions avec trois heures de retard. ' Andréa débarque à Barcelone pour suivre des études de lettres à l'Université. Elle loge dans sa famille rue Aribau et se heurte à une réalité aussi décadente que conventionnelle. Nada met en scène l'étouffante mesquinerie qui affecte la condition féminine dans l'Espagne de l'après-guerre.
Présentation de l'éditeur
Carmen Laforet (1921-2004) a remporté avec Nada le prix Nadal en 1944. Ce roman fut salué à l'époque comme le symbole de la renaissance romanesque espagnole.
Le lieutenant Verdier, en poste à La Nouvelle-Lyon, en Nouvelle-Zélande, colonie française dans les années 1930, est chargé de convoyer sur les pistes de la Terre du Long Nuage l'étincelant dernier modèle Citroën. Une nuit, la voiture est volée, et Verdier, réfractaire dans l'âme, désabusé de tempérament, s'enfonce dans les forêts du Parc national que les colons ont laissé aux indigènes. Il y rencontrera Marama, institutrice maorie révoltée, le père Claude, missionnaire tolérant le paganisme latent et, surtout, Titoko, mouton noir d'une communauté qu'il voudrait mener à l'indépendance. Lentement, sans illusions, Verdier va retourner à l'état sauvage et constater qu'il n'existe pas d'espoir d'union possible entre colonisateurs et colonisés. Au gré d'une fantaisie sur fond des années 1930 - cigarettes au cannabis et absinthe pour tous les protagonistes de ce récit aidant - Geoff Cush mène avec humour une réflexion sur la colonisation, sur la volonté de supériorité des Pakéhas et la fierté belliqueuse des Maoris. Un livre cruel, d'un cynisme bien dissimulé sous les exotiques paysages luxuriants.
Présentation de l'éditeur
Geoff Cush est un écrivain d'origine néo-zélandaise. Il est l'auteur de plusieurs romans et pièces de théâtre. Un film s'inspirant de Graine de France est en cours de tournage.
Karel Schoeman (né en 1939), Sud-Africain fidèle au vieux parler de source batave qu'est l'Afrikaans - et que parlent encore aujourd'hui plusieurs millions de personnes, dont une bonne part de Noirs -, est mal connu de chez nous, où n'a été traduit de lui qu'un seul parmi la quinzaine de romans qu'ils a publiés : En étrange pays (Laffont, 1991 ; Rivages/Poche, 1198). Et ce lors même qu'il est considéré de par le monde comme l'un des plus grands écrivains du continent africain.
Adriaan, un poète en langue afrikaans qui vit au Cap, se sent à un tournant de sa vie. Nous sommes dans l'Afrique du Sud des années 70, à demi ruinée par l'intolérance et par la répression, et la plupart des amis d'Adriaan ne songent plus qu'à quitter le pays. Quant à lui... son ami de c?ur est parti s'installer aux États-Unis, et le musée qui l'emploie doit fermer ses portes par mesure de sécurité - mais surtout parce que plus personne ne songe à visiter un tel lieu... Proche de la dérive, incertain de lui-même et de tout, Adriaan se dit pourtant qu'il n'est pas l'heure de déserter. Il sait que la difficulté d'être loge partout, que la vie en société n'est qu'un masque destiné à camoufler la solitude de chacun. Lui-même n'a jamais voulu composer avec cette solitude : il a même choisi de l'épouser, de la boire à lentes goulées pour en apprivoiser l'amertume. Attitude de sagesse ? Peut-être, mais à condition de se persuader que la sagesse n'est jamais que l'envers d'une souffrance. Enfin la beauté de cette terre est là, malgré les pluies de la mauvaise saison. Et peut-on désespérer tout à fait de ce qui est beau ?
Présentation de l'éditeur