C'est un peu le Madame Bovary de Rosamond Lehmann ; mais à l'anglaise évidemment, et à la façon très spéciale de la romancière experte en vies brisées. Moins de sarcasme que de compassion, de rage que d'amertume désillusionnée. Dans le droit fil de Poussière (rééd. Phébus, 2003), un autre grand Lehmann - qui malgré le temps (1930) semble lui aussi n'avoir pas d'âge.
Présentation de l'éditeur
Collins aura mis plus de vingt ans avant de se décider à publier pour la librairie ce court roman où il avait logé la quintessence de son méchant esprit et de sa mauvaise éducation. Rien de moins que l'histoire d'un escroc - du genre sympathique - racontée par lui-même. Un peu son Barry Lyndon, si l'on veut... mais en beaucoup plus immoral. Dans sa préface à l'édition de 1879 qu'il avait refusé d'expurger, il annonçait sans illusion : ' Il se peut que les pisse-vinaigre relèvent dans certains passages de ces confessions imaginaires un ton de gaieté presque tapageuse... '. La volée de bois vert par laquelle la critique bien-pensante de l'époque accueillit son livre dut le réjouir plus que le surprendre. L'essentiel pour lui - et pour nous qui le lisons aujourd'hui, le c?ur transporté d'aise à chaque nouvelle vachardise que distille le texte -, l'essentiel n'était-il pas que certaines choses fussent dites, écrites, et que la bonne société victorienne en prît un bon coup pour son grade ? Mission accomplie, et haut la main. Dans un registre certes différent de celui qu'exploite d'habitude le romancier - on tremble, sans doute, mais on rit plus encore. Et si crime il y a bien (Collins, comme Hitchcock, ne serait plus lui-même si ses personnages n'enfreignaient pas la loi à un moment ou à un autre), c'est du côté du criminel que nous sommes forcés cette fois de nous ranger. Ce qui, l'on s'en doute, n'est pas pour nuire à notre plaisir.
Les Boutiques de cannelle ; Le Sanatorium au croque-mort ; Essais ; Correspondance
Bruno Schultz est né Drohobycz en 1892, en Galicie orientale. Cette ville de province 'étrange, perdue, essayant d'être à elle seule un monde', écartelée entre Empire austro-hongrois, Pologne, Allemagne et Russie, est au coeur de son univers singulier. Modeste professeur de dessin, menant une vie retirée, il obtient de son vivant un succès d'estime et l'amitié de quelques écrivains dont Witold Gombrowicz, et connaît une fin tragique : dans sa ville occupée par les Allemands, il fut tué en 1942 par un officier nazi.
Proche par l'inspiration de celle de Kafka, son oeuvre littéraire a été traduite en France dans les années 1960. Les pièces maîtresses en sont deux recueils de nouvelles, Les Boutiques de cannelle et Le Sanatorium au croque-mort. Publiés à trois ans d'intervalle, ces textes convoquent dans une atmosphère de rêve éveillé la figure emblématique du père, le thème obsessionnel des mannequins et le contraste, si spécifique à Schulz, entre beauté et pacotille. Les deux recueils sont ici réunis pour la première fois en un seul volume, avec la correspondance de Bruno Schulz et ses essais critiques.
Présentation de l'éditeur
'Je comprends tout à fait que le sexe a de nombreux usages. Encore que, personnellement, je reconnaisse avec tristesse qu'il ne m'est toujours apparu que d'une seule utilité : quand je fais l'amour, je ne suis pas censée parler.' Jennifer Wilson est une jeune femme antisociale, par nature et par choix. Enfermée jour et nuit dans des pièces insonorisées, elle prête sa voix à une station de radio écossaise, égrenant, les nouvelles d'un monde de plus en plus chaotique, donnant la réplique dans des films de séries Z ou vantant les mérites de produits quelconques. Elle se dit incapable d'émotions. Ses pratiques sado-masochistes semblent lui donner raison. Le doute s'insinue lorsqu'un amnésique fait irruption dans sa vie. Il prétend être né à Paris en 1619. Grand écrivain incompris, cet homme s'appelle Savinien de Cyrano de Bergerac.
Le Contentement de Jennifer Wilson raconte leur idylle, entre conte de fée et réalité sordide : un livre drôle et étrange, écrit avec une assurance remarquable. Comme Jeanette Winterson et Angela Carter, A. L. Kennedy sait pertinemment que l'on peut tout faire dans le cadre d'une fiction. De sa plume satirique, elle dissèque avec éloquence les désillusions de toute une génération.
Présentation de l'éditeur
Un jour d'hiver, un jeune couple perd son enfant, une petite fille de quelques semaines. Le père, Frans Thomése, accomplit son ' travail de deuil ' en usant du meilleur moyen qu'il connaisse : l'écriture. Mais l'écriture ne répond pas aux questions, elle les pose. Comment dire la perte, comment évoquer l'absence ? Qu'est-ce que cette absence, et qu'était cette vie qui n'a pas eu le temps d'être vécue ? Qui souffre en moi ? Ainsi naît, autour d'un thème tragiquement universel, la suite de textes courts - ni récits, ni essais, ni poèmes en prose, mais à égale distance de ces trois genres - composant ce livre exceptionnel, quête obstinée d'un chant, d'une mélodie pure, d'une 'troisième voix' qui fasse surgir l'indicible.
'Pour peu que l'on subisse assez de pertes, le passé devient à la longue ce qu'était d'abord l'avenir : un lointain où laisser vagabonder la rêverie, un horizon derrière lequel une seconde chance reste toujours possible et où, en dépit du caractère irrémédiablement révolu de toutes choses, l'énigmatique espoir continue d'exister.'
Présentation de l'éditeur
Pieter Frans Thomése, écrivain néerlandais né en 1958, débute sa carrière dans le journalisme pour se consacrer ensuite à l'écriture de romans et d'essais qui en font rapidement une des figures littéraires les plus remarquées aux Pays-Bas.
Ci-gisait Julia Callebaut, quarante-huit ans, mère de deux enfants adultes, domiciliée officiellement à Vollezele, Belgique, condamnée au désir sur la plage de Barbie beach, à Ipanema, Brésil. O. V. D. B.
Peut-on réaliser ses fantasmes d'une vie libre, sauvage et débridée quand on est une mère de famille belge tout à fait ordinaire ? Julia étouffe dans son joli pavillon campagnard : sa fille est trop sage, son fils trop distant, son mari trop gentil. Son travail administratif à Bruxelles ne trompe pas son ennui... Comme une adolescente prolongée, elle rêve d'expériences extatiques et d'une vie sexuelle débridée. Quelques tentatives transgressives - une liaison avec son vieux voisin, l'achat, pour une somme folle, d'un pot de pollen, ?uvre de l'artiste contemporain Wolfgang Laib... - assouvissent un temps ses désirs. Jusqu'à ce qu'elle se retrouve au c?ur de Rio de Janeiro, sensuelle et mystique. Oscar van den Boogaard, entre ironie et compassion, fait tout ce qu'il peut pour tirer de sa fatalité son personnage : en vain, puisque Julia rentrera chez elle. Pollen n'en est pas moins un hymne à l'extase, ou à sa quête : en passant dans son roman par toutes sortes de formes narratives, récits ou poèmes, l'auteur nous dit que la liberté est possible. L'important est de tenter de la conquérir.
Présentation de l'éditeur
Oscar van den Boogaard est né aux Pays-Bas en 1964. Considéré comme un des chefs de file de la jeune génération des écrivains néerlandais, il est l'auteur d'une dizaine de romans et de pièces de théâtre. Publiée en Allemagne, aux Etats-Unis et en Espagne, son oeuvre commence à être accessible en français : Pollen est, après Mort de l'amour (Sabine Wespieser éditeur, 2003), son deuxième roman à être traduit notre langue.
El ano de mis noventa anos quise regalarme una noche de amor loco con una adolescente virgen. Me acorde de Rosa Cabarcas, la duena de una casa clandestina que solia avisar a sus buenos clientes cuando tenia una novedad disponible. Nunca sucumbi a esa ni a ninguna de sus muchas tentaciones obscenas, pero ella no creia en la pureza de mis principios. Tambien la moral es un asunto de tiempo, decia, con una sonrisa maligna, ya lo veras. G.G.M.
A reluctant voyager crossing the Pacific in 1850; a disinherited composer blagging a precarious livelihood in between-the-wars Belgium; a high-minded journalist in Governor Reagan's California; a vanity publisher fleeing his gangland creditors; a genetically modified ?dinery server' on death-row; and Zachry, a young Pacific Islander witnessing the nightfall of science and civilisation ? the narrators of Cloud Atlas hear each other's echoes down the corridor of history, and their destinies are changed in ways great and small. In his captivating third novel, David Mitchell erases the boundaries of language, genre and time to offer a meditation on humanity's dangerous will to power, and where it may lead us. www.madaboutbooks.com
A remarkable insight into the birth of a writer, and the moving discovery of family secrets.
When Hanif Kureishi discovers an abandoned manuscript of his father's his understanding of the family history is transformed. So begins a journey which takes Kureishi through his father's privileged childhood by the sea in Bombay, to the trauma of partition and to his adult life hidden away in the suburbs of Bromley - his days spent as a minor functionary in the Pakistan embassy in London, his nights writing prose, hopeful of one day receiving literary recognition. This is a book about his father's failed career as a writer and the beginnings of Kureishi's successful career as one - as his father looks on with pride and perhaps envy. www.faber.co.uk
When the renowned aviation hero and rabid isolationist Charles A. Lindbergh defeated Franklin Roosevelt by a landslide in the 1940 presidential election, fear invaded every Jewish household in America. Not only had Lindbergh, in a nationwide radio address, publicly blamed the Jews for selfishly pushing America towards a pointless war with Nazi Germany, but, upon taking office as the thirthy-third president of the United States, he negotiated a cordial 'understanding' with Adolf Hitler, whose conquest of Europe and whose virulent anti-Semitic policies he appeared to accept without difficulty.
What then followed in America is the historical setting for this startling new book by Pulitzer Prize winner Philip Roth, who recounts what it was like for his Newark family - and for a million such families all over the country - during the menacing years of the Lindbergh presidency, when American citizens who happened to be Jews had every reason to expect the worst.
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