Contre son coeur

Contre son coeur
Kureishi Hanif
Ed. Belfond

A l'origine de ces mémoires : la découverte par Hanif Kureishi d'un manuscrit abandonné qui raconte l'enfance de son père à Bombay alors que le monde s'effondre et que l'Inde se sépare en deux selon des lignes religieuses - une famille qui avait vécu en Inde depuis des générations devait désormais accepter une identité pakistanaise. Commence alors un voyage qui amène Kureishi de l'enfance privilégiée de son père près de la mer à Bombay à sa vie d'adulte dissimulé dans les banlieues de Bromley - de jour, fonctionnaire de l'ambassade du Pakistan à Londres ; de nuit, écrivain, espérant obtenir un jour une reconnaissance littéraire. Hanif Kureishi nous offre un remarquable point de vue sur la naissance d'un écrivain - lui-même - à travers ces mémoires qui, tout en décrivant l'histoire de sa famille, expliquent comment sa propre destinée littéraire s'est accomplie en partant des vaines tentatives d'écriture de son père.
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Traduction française de My ear at his hart

La Blessure

La Blessure
Enquist Anna
Ed. Actes Sud

Le 13 janvier de l'an 1849, Jacob part avec son père et son frère pêcher le flétan à la cognée sur la mer gelée. Jacob a seize ans. Ce jour-là, la pêche est bonne, et malgré l'avancée du jour le père ne peut s'empêcher de poursuivre sa quête. Sept cents poissons, c'est bien lourd sur la glace. Quand les trois pêcheurs tentent de regagner la terre ferme, l'étendue blanche se brise sous leurs yeux. Comme sur un radeau perdu, ils dérivent...

Dans les années soixante, Hanna a quatorze ans, elle est amoureuse d'un inconnu. Le jeune homme joue au foot le dimanche, et ce jour-là l'adolescente ment à ses parents pour aller le voir jouer, l'approcher et lui plaire. Après le match, Hanna, confiante, suit son idole dans les vestiaires.

Administrateur d'une clinique psychiatrique, Fred est hanté par ses responsabilités. Il ne voit pas que son fils est devenu un homme, n'accepte pas l'idée qu'il fasse un stage dans 'sa' clinique. Il ne réalise pas qu'il tue sa fille en rêve, ni que sa femme est en profonde dépression. Fred ne voit rien. Dans les cuisines de la clinique, tout en discutant, Fred pose sa main sur la plaque incandescente du fourneau et ne sent rien...


Ecrites dans les années quatre-vingt-dix et réunies en un volume en 1999, ces dix nouvelles ont pour point commun l'ambiguïté des relations familiales et la fragilité de l'état mental de tout être humain. Equilibre instable, insidieux déraillements, la folie menace ou s'installe, le dérèglement rôde et s'infiltre dans nos sociétés d'hier et d'aujourd'hui...
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Lisère du paradis

Lisère du paradis
Gunesekara Romesh
Ed. Gallimard

Marc quitte sa banlieue londonienne pour partir sur les traces de son père, un ancien pilote de chasse dont l'avion se serait écrasé sur une petite île de l'océan Indien. Commence alors pour lui un voyage initiatique dans un paradis émeraude, soumis par des factions militaires à un régime de terreur. Il y rencontre la ténébreuse Uva, une rebelle aux allures de Circé, apôtre d'une culture ancestrale et rompue à l'art du combat. Fleur du mal ou oiseau de paradis ? Marc vit avec elle une passion fulgurante, jusqu'au jour où elle disparaît mystérieusement. Pour la retrouver, il s'aventure dans le dédale d'une jungle impénétrable, et découvre qu'au coeur de cette île flamboyante se cachent aussi l'horreur et la barbarie.

Ce roman dans lequel l'histoire et le mythe, le réel et l'imaginaire se mêlent et parfois s'affrontent est aussi une méditation sur le deuil, l'exil et l'innocence perdue. Jusqu'à quel point faut-il accepter de tout perdre, de se perdre, pour mieux se retrouver ? La poursuite de l'idéal ne serait-elle qu'une chimère ? À travers l'évocation d'une terre promise, dévastée par la guerre et la corruption, l'auteur nous livre un récit vibrant, onirique, une parabole sur la condition humaine. Dans une prose poétique envoûtante.
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Les derniers jours de l'humanité

Les derniers jours de l'humanité
Kraus Karl
Ed. Agone/Marginales

Les faits mis en scène ici par Karl Kraus se sont réellement produits ; les conversations les plus invraisemblables ont été tenues mot pour mot ; les inventions les plus criardes sont des citations ; les récits prennent vie sous forme de personnages, les personnages dépérissent sous forme d'éditorial ; la chronique a reçu une bouche qui la profère en monologues, de grandes phrases sont plantées sur deux jambes ? bien des hommes n'en ont plus qu'une. Quiconque a les nerfs fragiles, bien qu'assez solides pour endurer cette époque, qu'il se retire du spectacle.
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La vie de l'écrivain et journaliste viennois Karl Kraus (1874-1936) se confond avec l'infatigable bataille qu'il mena dans sa revue Die Fackel (Le Flambeau) contre la corruption de la langue et donc de la morale.

Saturday

Saturday
McEwan Ian
Ed. Jonathan Cape

Saturday, February 15, 2003. Henry Perowne is a contented man - a successful neurosurgeon, the devoted husband of Rosalind, a newspaper lawyer, and proud father of two grown-up children, one a promising poet, the other a talented blues musician. Unusually, he wakes before dawn, drawn to the window of his bedroom and filled with a growing unease. What troubles him as he looks out at the night sky is the state of the world - the impending war against Iraq, a gathering pessimism since 9/11, and a fear that his city, its openness and diversity, and his happy family life are under threat. Later, Perowne makes his way to his weekly squash game through London streets filled with hundreds of thousands of anti-war protestors. A minor car accident brings him into a confrontation with Baxter, a fidgety, aggressive, young man, on the edge of violence. To Perowne's professional eye, there appears to be something profoundly wrong with him.
Towards the end of a day rich in incident and filled with Perowne's celebrations of life's pleasures - music, food, love, the exhilarations of sport and the satisfactions of exacting work - his family gathers for a reunion. But with the sudden appearance of Baxter, Perowne's earlier fears seem about to be realised.

Ian McEwan's last novel, Atonement, was hailed as a masterpiece all over the world. Saturday shares its confident, graceful prose and its remarkable perceptiveness, but is perhaps even more dramatically compelling, showing how life can change in an instant, for better or for worse. It is the work of a writer at the very height of his powers.
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Les mages

Les mages
Al-Koni Ibrahim
Ed. Phébus

Une caravane de marchands demande asile pour quelques jours à une tribu d'un puits. On leur accorde l'hospitalité, ainsi que le commande la loi du désert. La même loi stipule que demeurer plus de quarante jours à la même place, c'est tomber en esclavage. Or les nouveaux venus n'ont rien de plus pressé, sitôt installés et trouvant le site à leur goût, que de construire sous le nez de leurs hôtes une cité en dur où ils se livrent bientôt à mille trafics, offrant aux pauvres nomades médusés tout un luxe de produits brillants et inutiles. Oublieux de l'antique enseignement des ' mages ', les esprits faibles se laissent séduire et finissent par enfreindre la promesse qu'ils avaient faite aux esprits du désert : celle de renoncer à la possession de l'or, valeur perverse réservée à ' Ceux de l'Autre Monde '. La vengeance des esprits sera terrible. Le vent de sable va souffler pendant une année entière, rappelant aux apprentis-sorciers et à leurs dupes que l'homme, lors même qu'il croit avoir les moyens d'asservir la nature, n'est jamais le maître du jeu...

Ibrahim Al-Koni (né en 1948) est en train d'imposer l'une des rares ?uvres de langue arabe offrant une lecture du monde qui ne se réduise pas à celle de l'islam. Ce Libyen de culture touarègue, dont presque tous les livres ont pour cadre le désert, propose aux lecteurs du monde entier une littérature intemporelle de dimension universelle, fondée toute sur une inquiétude foncièrement moderne : notre désir inavoué de détruire le monde. A l'opposé des fondamentalistes musulmans, il est l'un des rares romanciers en sa langue qui cherche à inventer une autre littérature arabe. Les Mages, qui ont connu un grand succès en Allemagne (où le livre a été couronné par un grand prix de littérature), sont considérés comme son chef-d'?uvre.
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Le livre des illuminations

Le livre des illuminations
Ghitany Gamal
Ed. Seuil

De retour d'un voyage hors d'Égypte, le narrateur
apprend que son père est décédé durant son absence ; c'est l'occasion pour lui, après une période de tourments, de se pencher sur ce que fut la vie de cet homme modeste et digne, à l'occasion d'un long
périple intérieur. Déféré devant le Divan, instance mystique qui régit les destinées du monde, il reçoit l'autorisation de voyager en illumination, c'est-à-dire de balayer les lieux et les époques en assistant à diverses manifestations surnaturelles. Il a ainsi
l'occasion d'incarner des personnalités relevant
d'autres temps, de visionner des événements qu'il
n'a pu vivre dans son existence terrestre, ou encore
de dialoguer avec des êtres animés ou inanimés. Écrit dans une langue à la fois simple et somptueuse, Le Livre des illuminations est un chef-d'?uvre par son invention d'une forme romanesque spécifiquement arabe, à la fois autobiographie poignante et conte polyphonique explorant les méandres de l'âme égyptienne.
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Le langage de la passion. Chroniques de la fin du siècle

Le langage de la passion. Chroniques de la fin du siècle
Vargas Llosa Mario
Ed. Gallimard

Qu'il brosse le portrait de Nelson Mandela, qu'il évoque la figure de Bob Marley ou qu'il restitue en eau-forte le calvaire d'une Frida Kahlo puisant dans ses plaies la force de créer, Mario Vargas Llosa nous parle ici de ses passions et de ce vice impuni qui l'a toujours possédé : une inlassable curiosité pour le monde dans lequel nous vivons. Il ne faut donc pas s'étonner qu'il soit devenu, au fil des ans, l'un des chroniqueurs les plus présents et les plus lucides de notre temps. Mais Le langage de la passion n'est pas seulement une vaste fresque où l'on retrouve les événements, les personnages et les débats qui ont marqué la fin d'un siècle et le début d'un nouveau millénaire. En filigrane, Mario Vargas Llosa dessine également l'autoportrait d'un homme en mouvement qui regarde son époque avec fascination et avec méfiance, toujours ouvert et concerné, toujours critique et vigilant.
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Une femme étrange

Couverture non disponible
Ames Williams Ben
Ed. Phébus

François Truffaut professait la plus vive admiration pour ce roman publié en 1940, l'un des plus violemment ' incorrects ' de la littérature américaine, aux côtés de la Lolita de Nabokov et du Destin de Mr Crump de Lewisohn... Nous est contée l'irrésistible ascension d'une femme née parmi les pauvres et qui décide de conduire sa vie selon les seules injonctions de son désir, à travers une société corsetée d'hypocrisie (celle de l'Amérique à la veille de la guerre de Sécession). La garce commence tôt : à quatre ans, la petite Jenny déploie déjà tout son talent pour séduire l'amant de sa mère, le beau lieutenant Carruthers, puis son propre père qui ne voit à la fin d'autre issue que de la battre comme
plâtre (elle y prend goût) pour ne point passer à des actes plus décisifs... Ils ne seront que les premiers d'une longue série de braves types - enfin, plus ou moins braves - qui passeront l'un après l'autre sous la coupe de l'intraitable créature, laquelle a, comme on dit alors, le diable au corps... et n'hésite pas à les pousser au crime, à la folie - en tout cas au pire. On en sort assez secoué, mais troublé plus encore, car le coup de génie de Williams est de nous conduire malgré tout à envisager l'existence du point de vue de son héroïne, sorte de Heathcliff au féminin (l'ombre des Hauts de Hurlevent plane sur le livre) : comme si son propos était de nous faire vivre, délivrés des chaînes menteuses de la ' moralité ' (mais non de celles de la morale, car Jenny souffre et ne cesse de passer outre à d'authentiques remords), une vie toute livrée à l'appel d'un désir d'autant plus impérieux qu'il est décliné au féminin - c'est-à-dire brimé (et poussé à bout) par le consensus des âmes ' vertueuses '. Ces dernières peuvent s'abstenir d'ouvrir ce livre ; quant aux autres...
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Budapest

Budapest
Buarque Chico
Ed. Gallimard

« Je me suis retrouvé à Budapest à cause d'une escale imprévue, alors que je volais d'Istanbul à Francfort, où j'avais une correspondance pour Rio. La compagnie a offert aux passagers une nuitée dans un hôtel de l'aéroport et ne nous informerait que le lendemain matin que le problème technique qui avait provoqué cette escale en fait avait été une alerte anonyme à la bombe. Cependant, regardant distraitement à la télé le journal de minuit, j'avais déjà été intrigué en reconnaissant l'avion de la compagnie allemande garé sur une piste de l'aéroport. J'avais augmenté le son, mais le reportage bien sûr était en hongrois, la seule langue du monde, disent les mauvaises langues, que le diable respecte. J'ai éteint la télé, à Rio il était sept heures du soir, une bonne heure pour téléphoner chez moi : je suis tombé sur le répondeur, je n'ai pas laissé de message, à quoi bon dire : allô, ma chérie, c'est moi, je suis à Budapest, il y a eu un pépin avec l'avion, je t'embrasse. »
Tout en étant le héros et le narrateur de sa propre vie, José Costa - a priori condamné par sa profession de « nègre » à rester dans l'ombre - en est aussi le spectateur impuissant. À partir d'un arrêt forcé dans la capitale hongroise, les événements semblent lui échapper, et son existence ressemble de plus en plus à un jeu de pistes linguistique et sentimental entre deux villes, deux langues, mais aussi entre deux femmes, loin de la vie tranquille et sans éclat qu'il menait auparavant.
Ce troisième roman de Chico Buarque, hilarant tour de force littéraire qui nous mène des plages d'Ipanema aux bords du Danube, recèle une réflexion très originale sur les questions d'identité et de langue.
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