Un texte intimiste qui rend hommage à Jacques Lacan. La narratrice évoque son admiration pour son rapport au monde, aux êtres, aux choses et à lui-même. Sa fascination pour la pensée du psychiatre la fait se sentir liée à lui. Prix André Gide 2016.
Relecture philosophique modernisée de l'allégorie platonicienne : l'auteur tient compte des conclusions des spécialistes de l'histoire de l'optique et de l'iconographie et esquisse un projet de phénoménologie de l'écriture.
Ce penseur du XVe siècle consacre ce traité à l'art et à Dieu, en examinant le rapport entre voir et être vu. Il analyse la mise en scène d'un regard qui voit tout à partir d'un autoportrait de Rogier van der Weyden.
Maître argument de tout discours publicitaire, l'intensité est le leitmotive de la vie contemporaine. Quand cette valeur est apparue et pourquoi ? Avec le chemin de fer, l'industrie, la médecine, le confort domestique, ce nouveau fluide parcourt le monde du vivant et les choses inanimées. L'intensité est devenue un concept savant de philosophie et un idéal ordinaire de l'homme.
Ce livre étudie, dans la théorie politique anglophone, ce que l'auteur appelle une conception néo-romaine de la liberté civile. Cette conception née au cours de la révolution anglaise du XVIIe siècle sera occultée par le triomphe du libéralisme. Pour contrer cette hégémonie libérale, l'auteur tente de réinstaller aujourd'hui cet univers intellectuel perdu.
L'auteur s'appuie en partie sur l'oeuvre de Frantz Fanon pour analyser la façon dont les conflits de la décolonisation au XXe siècle, les guerres de conquête et d'occupation, la terreur et la contre-insurrection sont devenus emblématiques de la société contemporaine. Il interroge les rapports entre la violence et la loi, la norme et l'exception, l'état de guerre, de sécurité et de liberté.
Récit d'une enquête de terrain de deux ans auprès de Gwich'in ou Kutchin, chasseurs-cueilleurs athapascans. Décrit leurs croyances, la place de l'animisme dans leur capacité d'adaptation à la dégradation de leurs conditions de vie et leurs relations avec les Occidentaux, leur perception du réchauffement climatique, etc.
La Souveraineté est l'un des livres les plus importants de Georges Bataille, en même temps que l'un des moins connus. Il devait tenir lieu de tome II de l'ensemble regroupé par lui sous le titre de La Part maudite (le troisième et dernier tome étant L'Érotisme). Abandonné, bien que presque achevé, il n'a jamais fait l'objet d'une publication séparée.
La Souveraineté est aussi l'un de ses projets les plus ambitieux, dans lequel il oppose sa conception de la souveraineté - soit «l'emploi des ressources à des fins improductives» - aux conceptions passées (religieuses) et récentes (le communisme) de la souveraineté.
«Bien entendu la souveraineté [...] ne peut être donnée pour le but de l'histoire. Je représente même le contraire : que si l'histoire a quelque but, la souveraineté ne peut pas l'être.»
«Le monde souverain a sans doute une odeur de mort, mais c'est pour l'homme subordonné ; pour l'homme souverain, c'est le mode de la pratique qui sent mauvais ; s'il ne sent pas la mort, il sent l'angoisse, la foule y sue d'angoisse devant des ombres, la mort y subsiste à l'état rentré, mais elle l'emplit.»
Penseur érudit et engagé, l'islamologue Mohammed Arkoun est connu pour ses remarquables travaux d'anthropologie de l'islam et ses combats contre toutes les formes d'intégrisme.
De ces entretiens, menés peu de temps avant sa mort avec Rachid Benzine et Jean-Louis Schlegel, se dégage un itinéraire humain et intellectuel d'exception, celui qui l'a conduit d'un petit village de Kabylie à la chaire d'« Histoire de la pensée islamique » à la Sorbonne, où il enseigna pendant plus de vingt ans. Ces échanges nous permettent de prendre la mesure de la lutte que ce grand savant a menée contre ce qu'il nommait « l'ignorance institutionnalisée », cause de l'antagonisme entre Islam et Occident.
L'originalité de son travail d'analyse du discours coranique et de sa lecture critique de la tradition montre que Mohammed Arkoun ne se contentait pas de l'histoire reçue des idées, comme l'illustre sa réflexion, tout à fait neuve, sur la célèbre sourate 9, qui pose la question de l'extension de l'alliance de Dieu avec les autres peuples et de l'énonciation d'une norme juridique.
Avec ses informations inédites et sa science alertement exposée, ce livre rend justice à Mohammed Arkoun, inlassable veilleur d'un islam humaniste.