« Je vois grandir l'ombre du jour maudit où tu comprendras que je skie très moyennement, que je suis un piètre nageur, un obscur footballeur du dimanche et, pire que tout, un père ordinaire. Ton père, ce héros déchu. Qu'il va te falloir aimer quand même. S'il te plaît. »
Avec un sens aigu du détail juste et de l'autodérision, Didier Tronchet nous fait vivre ces moments savoureux, drôles et touchants qui font de la relation père-fils une aventure émotionnelle unique.
Car en observant l'enfant, c'est finalement le père qui se découvre...
Présentation de l'éditeur
Grand lecteur de Montaigne et des poètes chinois classiques, Lambert Schlechter n'est pas homme à se laisser enfermer dans un genre ou une doctrine. Il s'agit pour lui d'apprivoiser la vie, et donc de s'en approcher à pas lents, à mots comptés, sur le mode d'un vagabondage érotique et littéraire où se mêlent la naïveté de l'enfant et l'érudition du sage, la ferveur de l'amoureux et la patience du lettré. Les grandes interrogations se résolvent non pas en pirouettes ou en déclarations, mais en fragments, en formules dont la justesse enchante l'oreille et touche le coeur.
Présentation de l'éditeur
Avec le temps et les couches de papier qui s'accumulent, la salle à manger est un peu capitonnée par une sorte de carton épais qui sonne creux. Tout le monde est gai quand on change le papier peint mais ça serre aussi le coeur. Je sens qu'à chaque couche rajoutée, il nous reste un peu moins d'espace pour vivre. Je me mets à rêver au jour où on enlevera ce molleton et je me demande ce qu'on pourra bien faire de toute la place qu'on aura en plus. Line Amselem
Présentation de l'éditeur
Rachel a neuf ans, une institutrice humiliante, des parents vaches et une copine garce. À neuf ans, on est puni quand on donne son avis. On peste quand les parents gloussent. On glousse quand les parents pestent. On découvre aussi de nouvelles sensations bizarres...
Cette grande petite fille dissèque son monde avec un regard drôle et acerbe dont la maturité étonne, amuse et choque. De fous rires en conflits, elle explore l'impitoyable monde de l'enfance, celui des irrépressibles balbutiements sexuels, des mesquineries blessantes et des premiers clivages politiques. Un monde qui mène, parfois trop vite, vers celui des adultes....
Présentation de l'éditeur
«Bishop n'avait jamais été aussi triste de sa vie. Il avait comme tout le monde vécu des moments difficiles. Il avait ces dix dernières années expérimenté toutes les phases de l'isolement : l'exaltation, le découragement, et cette curieuse attente. Mais ce qu'il ressentait depuis quelques jours ne ressemblait à rien. C'était comme si le village s'était lassé de lui.
Voilà exactement le genre d'idées qu'il ne faut pas avoir lorsqu'on vit dans la solitude. C'était la porte ouverte aux démons. Mais que faire...»
Un village, Winderton, dominé par la nuit, le froid, le silence au fin fond de l'Angleterre. Mary vient à Winderton pour tenter d'y résoudre une énigme. Qui est le véritable auteur de quinze romans policiers écrits sous trois pseudonymes différents, pourtant semblables entre eux ? Une femme, seule certitude, qui vivrait retirée dans ce village.
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« 1958. À la bouche de la station de métro 'Rue de la Pompe' se réunissent, deux fois par jour, les Espagnoles qui font la loi dans le quartier. Aux heures les plus chaudes, elles sont une centaine sur le trottoir. Et moi, je suis là, au milieu de ces cercles, de ces infinis conciliabules, de ces calculs invraisemblables et de quelques confidences pas piquées des hannetons. Je me saoule à Bilbao, à Salamanque, à Madrid. Comme je ne peux tout traduire en même temps, chef d'orchestre au milieu de la mêlée, souvent, je bats la mesure. Je jongle avec les plus beaux soleils d'Espagne. »
Le jeune Sacha, fils et petit-fils d'agent de change à Paris, est devenu le confident d'une tribu de bonnes espagnoles qu'il place chez les uns et les autres. Parmi elles, la mystérieuse et très belle Pepita hante son coeur et son esprit. Il parcourt avec elle la ville, l'emmène pour la séduire chez la grande comédienne Bella d'Artois, il va en secret chercher des recettes de bonheur chez un diplomate japonais et se sert de toutes les clefs que lui offrent les femmes du métro Pompe pour parvenir à ses fins : l'amour éternel.
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« Je brûle mes ailes. Un agriculteur enflamme son champ de blé. La colline, réputée pour ses vieux ceps, s'embrasse des deux côtés de la route. Dans le feu roulant, je carbure avec la rapidité d'un tigre entre des cerceaux d'acrobate. Pas question de me lignifier ! Dans la tranchée, mes roues font un bruit de succion sur le goudron qui fond. Je suis une étincelle, mes muscles et ma poitrine dans l'état inflammatoire, mais tant que mon coeur battra, je vivra.
Les coureurs ne perdent pas de temps à dire correctement infarctus, ils prononcent infractus. Comme eux, je pense avec mes jambes. »
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Ayant tué à coup de boule de bowling un touriste russe, le narrateur décide de fuir à vélo les bords pollués du lac Salton...
De la Californie du Sud à la Lost Coast, via... la forêt de Compiègne, il rencontre une série de personnages loghorréiques et plus ou moins affamés - le contre-rhétoriqueur paranoïaque, la jardinière égarée, le collectionneur de petits cyclistes, un pêcheur (curieusement silencieux), un dominicain vulgaire, un Canadien sympathique... et même Jeanne Hachette. En faisant irruption, ils viennent sans cesse trouer la cavale du héros - et la cavale du roman vers sa fin.
Roman excentré, qui propose d'emblée au lecteur 21 manières de se commencer - 21 débuts qui seront la réserve théorique et pratique du livre -, Cavale est le devisement d'un monde flottant, fait à une époque « assez désagréable », par un narrateur douteux.
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Je sais aussi, j'en fais l'expérience dès que j'aligne trois mots, que le plus vrai dans ce que j'écris c'est en fait ce mensonge qui se montre non seulement dans les maniements formels de la langue, mais dans toute la matière de celle-ci, dès que j'entends l'écrire, c'est à dire la versifier ou la proser. Cette fausseté (et laisse-t-elle vraiment paraître au moins cela, qu'elle est fausse ?) n'est-ce pas elle qui constitue la trame de ce que serait mon style ? Le style comme ce qu'il y a de plus faux dans une écriture ? Et de plus vrai, dans la mesure où c'est pas possible d'écrire autrement qu'empêtré dans le mensonge.
Mon style : ça devient peu à peu ma vraie façon de mentir, mais encore faudrait-il pouvoir lui garder une fraîcheur de mensonge ou que reste agréablement dosées, ou proposées de façon surprenante, sa part de mensonge rusé et celle de mensonge naïf. Le mieux étant peut-être de n'y pas penser (en tout cas pas trop) quand justement on se mêle d'écrire. J. S.
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À tout instant et en tous lieux, les plus aimables farces peuvent tourner à la tragédie. Un petit nuage au loin, trois gouttes attendues, et puis d'un coup le ciel se couvre et c'est l'inondation meurtrière. Il suffit de quelques secondes pour passer du rire aux pleurs et encore moins pour se faire vitrifier. À peine avez-vous pris le temps de naître que vous êtes en joue, dos au mur, sinon mort déjà. Aussi, dites à vos fils de se hâter avant que le temps ne se gâte, avant que leurs meilleurs amis, enfants de choeur, louveteaux, boy-scouts, ne leur plantent leurs couteaux suisses dans le dos. Et vous, nourrissons, marmots, agneaux, poussins, têtards, avant de vous faire manger, filez par les hublots, par les toits, par les escaliers et les souterrains, fuyez vos couveuses, vos chambres d'enfants, vos parents, vos écoles et, sans vous retourner jamais, courez droit devant vous le plus longtemps que vous pourrez. Ne pensez qu'à sauver votre peau.
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