Le jour où ils étaient descendus du train à Paris, une dizaine d'années plus tôt, ils étaient convaincus d'être arrivés à bon port et ils s'étaient mis à chercher les Chantiers de l'Atlantique dans la capitale française. Ils mirent du temps à comprendre que, là où ils étaient arrivés, à la gare Saint-Lazare, il n'y avait pas la mer. Pour la trouver, il fallait pousser jusqu'à Saint-Nazaire. Ne connaissant pas la langue, ils avaient mal compris la destination. Au début de l'été 1936, Giovanni Rossetti venait de terminer son travail sur une merveille de l'époque : le tout nouveau transatlantique Normandie, fleuron des Chantiers de l'Atlantique.
Fanny a 17 ans quand ses parents meurent dans un accident de voiture. Elle décide de rester dans la maison familiale, à la campagne, isolée de tous, sans voisins, sans famille, sans amis proches. Fanny a les élans et la fougue de la jeunesse, mais cette ébullition est sous un couvercle de chagrin. En lutte entre deux forces contradictoires, la rage de vivre et le deuil, avec une imagination d'une richesse inouïe, Fanny reprend vie en nourrissant son esprit de lectures, son coeur d'amour, son corps de plaisirs charnels.
Pour la première fois traduit en français, Rune Christiansen a la poésie et le sens de l'observation des grands sensibles. Fanny et le mystère de la forêt en deuil est un conte nordique résolument moderne qui joue avec la fable et le mystérieux.
Après une catastrophe non déterminée, des milliers de personnes ont été contraintes d'abandonner leur maison et de se mettre en route pour une destination plus paisible. Un jeune homme de dix-sept ans est parvenu à s'extirper du flot des déplacés. Il marche désormais seul, en quête du Nord, cette région familière où il espère retrouver quelques âmes connues et un semblant d'hospitalité. En chemin, il rencontre un garçon plus jeune qui va l'accompagner dans son périple. Entre ces enfants tous deux porteurs d'un secret va s'établir une forme de compréhension, de complicité particulièrement précieuse en ces temps hostiles.
Le Journal d'un homme sans importance, paru en feuilleton dans la revue satirique Punch entre 1888 et 1889, est une chronique de la vie de banlieue anglaise à la fin de l'ère victorienne. Le personnage principal, Mr Charles Pooter, est un employé modèle d'une firme de la City avec ses gaucheries, ses admirations naïves, ses scrupules, son respect des hiérarchies et son sens de la dignité. Sa vie, avec sa chère épouse Carrie, son inénarrable fils Lupin, sa bonne Sarah et ses deux amis Gowing et Cummings, est aussi peu pittoresque qu'elle est hilarante, retracée scrupuleusement, et naïvement, dans son journal.
Mikhaïl Chichkine, qui s'était donné pour mission d'adapter le modernisme « à la Joyce » aux lettres russes, se révèle ici au lecteur dans une simplicité et une intimité nouvelles. Qu'il évoque les relations entre la Suisse et la Russie, l'importance du mot ou le destin de l'écrivain, ses textes sont émaillés de détails biographiques qui leur confèrent la saveur toute personnelle du souvenir. Le texte sur Robert Walser, auquel il voue une grande admiration, est un chef-d'oeuvre : c'est, selon Paul Nizon, l'hommage éblouissant d'un écrivain à un autre écrivain.
Sorcière pour les uns, sainte pour les autres, elle seule sait encore lire, écrire, fabriquer de l'encre et du papier, et on vient de loin pour obtenir d'elle une lettre. Dans une Amérique balayée par d'étranges fièvres, des hordes de mercenaires et les Indésirables, elle a su garder sa ferme, fidèle à la mémoire de sa soeur. Mais l'arrivée de Mr Hendricks met fin à ce fragile équilibre. Son étrange magnétisme libère en elle tous les fantômes, l'entraînant dans un voyage bien au-delà de la rivière de Blackwater, sur les terres du tout-puissant Billy Kingery...
Chinonso, un éleveur de volailles du Nigeria, croise une jeune femme sur le point de se précipiter du haut d'un pont. Terrifié, il tente d'empêcher le drame et sauve la malheureuse Ndali. Cet épisode va les lier indéfectiblement. Mais leur union est impossible : Ndali vient d'une riche famille et fréquente l'université, alors que Chinonso n'est qu'un modeste fermier...
Leila, une jeune prostituée, est assassinée dans une rue d'Istanbul et son corps jeté dans une poubelle. Durant 10 minutes et 38 secondes exactement, son esprit continue de fonctionner. Elle se remémore alors comment, issue d'une bonne famille, elle a quitté l'Anatolie pour se retrouver dans les quartiers les plus mal famés de la ville.
Adelaida Falcón vient d'enterrer sa mère lorsque de violentes manifestations éclatent à Caracas. L'immeuble où elle habite se retrouve au coeur des combats entre jeunes opposants et forces du gouvernement. Expulsée de son logement puis dépouillée de ses affaires au nom de la Révolution, Adelaida parvient à se réfugier chez une voisine, une jeune femme de son âge surnommée « la fille de l'Espagnole ». Depuis cette cachette, elle va devoir apprendre à devenir (une) autre et à se battre, pour survivre dans une ville en ruine qui sombre dans la guerre civile.
À travers ces entretiens approfondis qui abordent l'oeuvre de Paul Auster sous un angle thématique, le lecteur revisitera l'univers de ses récits autobiographiques comme de ses romans, dont il découvrira des aspects ignorés ou encore insuffisamment mis en lumière, notamment les obsessions qui traversent l'oeuvre et l'homme.
L'universitaire danoise Inge Birgitte Siegumfeldt et Paul Auster ont choisi le mode de la conversation pour mieux rester fidèles à l'ADN si spécifique de romans dont chacun constitue un voyage en terres inconnues - pour l'auteur comme pour le lecteur.