Liberté dans la montagne

Liberté dans la montagne
Graciano Marc
Ed. José Corti

«Depuis bien des jours le vieux cheminait avec la petite le long de la rivière. Quelquefois le vieux tenait la main de la petite mais, le plus souvent, il la laissait voyager seule autour de lui» : telle est la première phrase de ce roman puissamment envoûtant tant par la tension dramatique constante que Marc Graciano parvient à conserver tout au long de ce voyage initiatique, semé d'embûches, dans un temps très ancien, que par son style unique, à base de litanies.

Dans leur périple vers l'amont de la rivière, le nord, le vieux et la petite traversent une nature à la fois splendide et sauvage, croisent des personnages inoubliables, comme le veneur.

Vers où les conduira leur destin ?

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Mourir est un art, comme tout le reste

Mourir est un art, comme tout le reste
Jeancourt Galignani Oriane
Ed. Albin Michel

Elle avait tout pour être heureuse. Jeune, ravissante, talentueuse. Une famille idéale, un mari beau et célèbre, Ted Hughes, deux enfants charmants, et un don d'écriture que la critique acclamait. Et pourtant, Sylvia Plath, le 11 février 1963, à l'âge de trente ans, a mis fin à ses jours. Et ni le roman autobiographique qu'elle avait publié, La Cloche de détresse, devenu un livre culte, ni ses poèmes douloureux et intimes, n'ont suffi à élucider l'énigme absolue qu'elle posait à ses contemporains et à ses propres yeux.

Dans ce premier roman inspiré, Oriane Jeancourt Galignani traque cet ultime secret grâce à une confession imaginaire de l'écrivain, émaillée de ses plus belles images. Bien au-delà de l'égérie emblématique créée par les féministes d'outre-Atlantique, l'auteur dessine une figure singulière, bouleversante d'humanité et de contradictions - le portrait tout en clair-obscur d'une femme inoubliable.

Arithmétique des dieux

Arithmétique des dieux
Kalda Katrina
Ed. Gallimard

Kadri Raud est une jeune Estonienne qui a émigré en France avec sa mère, à la fin des années quatre-vingt. La mort de sa grand-mère l'amène à s'interroger sur l'identité de son père, né au début de la Seconde Guerre mondiale, dans l'Estonie occupée par les Allemands. À l'histoire de sa famille font écho les lettres envoyées à la grand-mère par Liisi, une amie déportée en Sibérie par les Soviétiques, en 1941, au début d'une décennie de répression pendant laquelle l'Estonie perdit un quart de sa population. Des lettres qui jettent une autre lumière sur un mystère familial dont le tragique rejoint celui de l'Histoire.

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Ladivine

Ladivine
Ndiaye Marie
Ed. Gallimard

'Le chien tendit vers elle sa grosse tête au poil crasseux.
Elle retint sa main par crainte de la vermine.
Elle noya son regard dans le regard calmement éploré, calmement suppliant, et toute l'humanité et l'inconditionnelle bonté de l'animal docile lui remplirent les yeux de larmes, elle désira ardemment être lui et sut alors que le passage viendrait naturellement et à son heure.'

Ladivine nous entraîne dans le flux d'un récit ample et teinté de fantastique. Comme dans Trois femmes puissantes, Marie NDiaye déploie son écriture fluide et élégante, riche d'une infinité de ressources qui s'offrent au lecteur avec une fascinante simplicité.

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Elie et Phaéton. Journal 1970-1973

Elie et Phaéton. Journal 1970-1973
Matzneff Gabriel
Ed. Table ronde

«J'avais épousé la femme que j'aimais, je participais intensément à la vie de l'Église orthodoxe, j'étais le chroniqueur de Combat, je m'apprêtais à publier mon sixième livre, tout allait bien. Et soudain, la fracture, la chute. Je me prenais pour le prophète Élie montant au paradis, et je n'étais que le présomptueux Phaéton précipité dans l'abîme.
Ces années 1970, 1971, 1972, 1973, sont donc pour moi celles d'une foudroyante crise amoureuse et religieuse ;elles sont également celles où Hussein de Jordanie massacre les Palestiniens, où Youri Galanskov meurt au Goulag, où De Gaulle et Mauriac disparaissent, où Montherlant se suicide.
Élie et Phaéton est le journal intime d'un romancier ; c'est aussi le témoignage d'un homme engagé dans la vie de son Église, de son pays, de son temps.» Gabriel Matzneff.

La mémoire du coeur. Chroniques littéraires 1987-2012

La mémoire du coeur. Chroniques littéraires 1987-2012
Goffette Guy
Ed. Gallimard

Au départ, il y a ces bonheurs de lecture qu'on ne peut garder pour soi seul. Un enthousiasme si grand qu'il passe tout de suite dans le stylo et enflamme les notes, articles, chroniques, préfaces qu'on écrit sur des livres, des auteurs connus ou non qui vous ont fait respirer autrement.

Confiés au fil des jours à des revues plus ou moins spécialisées, des journaux, des livres ou faisant cavalier seul, ces textes disparaissent à l'arrivée au fond d'une bibliothèque, d'un débarras, d'une cave. Empoussiérés, perdus et c'est misère.

Jusqu'au jour où le coeur, qui n'a pas perdu de son allant, se souvient et décide de réunir les meilleurs à la bonne franquette, c'est-à-dire, au mépris de toute hiérarchie, dans une petite voiture - ce volume - pour une promenade au grand air. Avec l'espoir de redonner à chacun ses couleurs, sa vitalité et, si possible, quelques lecteurs de plus.

Ecoute la pluie

Ecoute la pluie
Lesbre Michèle
Ed. Sabine Wespieser

« Puis le ronflement sourd de la rame qui s’approchait à grande vitesse a provoqué un frémissement parmi les rares voyageurs. Le vieil homme s’est tourné vers moi avec toujours ce sourire limpide, j’ai cru qu’il allait me demander quelque chose, mais il a sauté sur les rails comme un enfant qui enjambe un buisson, avec la même légèreté. »
Avant que le vieil homme ne se jette sur la voie en lui adressant son dernier sourire, la narratrice partait rejoindre l’homme qu’elle aime à l’hôtel des Embruns. Le choc a fait tout basculer. Plutôt que d’aller à la gare, elle s’enfonce dans les rues de Paris pour une longue errance nocturne sous l’orage. Revenue chez elle au petit matin, toujours incapable d’expliquer à son amant pourquoi elle n’était pas au rendez-vous, elle murmure à son intention le récit de sa nuit blanche. Lui, le photographe pour qui les mots ne sont jamais à la hauteur, sera-t-il capable de comprendre l’énigmatique message qu’elle finit par lui laisser : « Écoute la pluie » ?
Avec ce roman dense et bouleversant, Michèle Lesbre poursuit une œuvre lumineuse qu’éclaire le sentiment du désir et de l’urgence de vivre.

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Ces choses-là

Ces choses-là
Alphant Marianne
Ed. POL

Des bribes d'images, une culture, une emprise dix-huitième : libertinage, Encyclopédie, rococo, Terreur, il suffit de peu pour entrer dans ce champ magnétique - rossignols et guillotine, soupirs, ariettes, accents.

Vous me revenez par crises, madame l'Histoire. Rubans, moutons, musette et roseaux. La veste rayée de Robespierre.

Le gobelet peint, le cruchon, l'oeillet, le petit oiseau mort sur le dos, pattes raidies, minuscule, ébouriffé.

Un excitant. Un petit transport. Je n'ai pas votre ambition, madame l'Histoire, j'ai le détail.

Allez : de l'air, des riens.

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Séraphin, c'est la fin !

Séraphin, c'est la fin !
Matzneff Gabriel
Ed. Table ronde

« La liberté n'est jamais acquise, elle est une perpétuelle reconquête. Quand je vois l'imbécile « nouvel ordre mondial » prôné par les pharisiens glabres d'outre-Atlantique et les excités barbus d'Arabie (qui, les uns et les autres, prétendent régenter nos moeurs, nous dicter ce que nous devons penser, croire, écrire, manger, fumer, aimer) étendre son ombre sur la planète, j'ai l'impression d'avoir labouré la mer, écrit et agi en vain. Pourtant, je m'opiniâtre. Qu'il s'agisse de la résistance au décervelage opéré par les media, de la résistance aux sales guerres de l'impérialisme américain, de la résistance à l'omniprésente vulgarité des mufles, de la résistance aux prurigineux anathèmes des quakeresses de gauche et des psychiatres de droite, Séraphin, c'est la fin !, où sont assemblées des pages écrites de 1964 à 2012, témoigne que je demeure fidèle aux passions qui ont empli ma vie d'homme et inspiré mon travail d'écrivain ; que, jusqu'au bout, je persiste dans mon être. »
Gabriel Matzneff

Après Le Sabre de Didi (1986), Le Dîner des mousquetaires (1995), C'est la gloire, Pierre-François ! (2002), Yogourt et yoga (2004) et Vous avez dit métèque ? (2008), Séraphin, c'est la fin ! est le sixième recueil de textes de Gabriel Matzneff à paraître à La Table Ronde.

Je n'ai pas dit mon dernier mort

Je n'ai pas dit mon dernier mort
Bortolini Massimo
Ed. Traces de vie

C'est l'histoire d'un fils qui a grandi dans une famille où l'on parlait peu. Le fils de l'Italiano.
C'est l'histoire d'un frère qui a perdu un frère et une soeur.
C'est l'histoire d'un père qui se demande ce qu'il faisait avant d'être père.
C'est l'histoire d'un homme qui a cru qu'il allait mourir à 47 ans comme son grand-père italien, qui n'est pas mort et qui prend le temps, et la vie comme elle vient.
C'est l'histoire d'un homme qui apprend à se dépouiller des choses autour de lui pour ne devenir qu'un regard, celui du photographe, qu'un lecteur, qu'un capteur de rencontres fugaces et surprenantes.
C'est l'histoire d'un homme qui a 'une tête d'abruti, d'andouille, de con' et cela lui plaît bien. Un homme qui fait confiance aux gens, qui a passé l'âge de ne pas répondre aux inconnus qui l'abordent.
C'est l'histoire d'un homme qui découvre l'écriture. Un rythme, celui des nouvelles, une phrase mouvante, des images qui secouent comme la vie dans la ville, comme la vie au bord de la mort. Une écriture sur le fil.

Massimo Bortolini est bruxellois par hasard, il travaille sur les thématiques liées aux migrations et à la multiculturalité, il est un des spécialistes mondiaux des orechiette broccoli et à ses heures, il écrit.

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