1937. Le régime soviétique pille, vend et détruit les trésors de l'Église russe. Des centaines de milliers de prêtres et de moines sont exécutés. Les plus chanceux d'entre eux s'échappent, vivant cachés dans les forêts.
Voici l'histoire de Termite Nikodime, qui, avec l'aide d'une poignée de moines vagabonds, tente de sauver les plus beaux trésors de l'art sacré orthodoxe. Où l'on rencontrera un ancien trapéziste, un novice de vingt ans et quelques autres fous de Dieu. De l'avant-guerre à nos jours, de la Russie bolchevique au Moscou des milliardaires et des galeries d'art, l'étourdissante aventure de quelques hommes de courage.
Et puis, bien sûr, il y a Irina. Elle fuit l'enfer, traverse l'Europe, arrive à Paris, change d'identité. .. Elle est au coeur de cette lumineuse histoire de résistance et de rédemption.
« La vie n'est qu'un tissu d'à-peu-près, de décisions hâtives, de situations instables sur lesquelles on bâtit pourtant un mur en plâtre qu'un coup de poing peut traverser. »
À Mourava, hameau perdu de Sibérie centrale, Vladimir Golovkine n'a qu'un rêve : prendre le bateau pour Krasnoïarsk, la grande ville en amont du fleuve. Mais faute de pouvoir s'offrir un billet, c'est un étranger qu'il voit débarquer dans sa vie : Colin, un pianiste raté dont la main droite refuse d'obéir dès qu'il se met à jouer le concerto n°2 en do mineur de Rachmaninov.
À la frontière du récit et de la fable, Olivier Bleys, l'auteur de Pastel, crée ici un univers poétique où le tragique côtoie l'absurde. Histoire de vodka et de mystère, de musique, d'amitié entre les hommes, ce livre jubilatoire nous invite à cultiver la joie plutôt que la tristesse.
PRIX GONCOURT 2013
« Pour le commerce, la guerre présente beaucoup d'avantages, même après. »
Sur les ruines du plus grand carnage du XXe siècle, deux rescapés des tranchées, passablement abîmés, prennent leur revanche en réalisant une escroquerie aussi spectaculaire qu'amorale. Des sentiers de la gloire à la subversion de la patrie victorieuse, ils vont découvrir que la France ne plaisante pas avec ses morts...
Fresque d'une rare cruauté, remarquable par son architecture et sa puissance d'évocation, Au revoir là-haut est le grand roman de l'après-guerre de 14, de l'illusion de l'armistice, de l'État qui glorifie ses disparus et se débarrasse de vivants trop encombrants, de l'abomination érigée en vertu.
Dans l'atmosphère crépusculaire des lendemains qui déchantent, peuplée de misérables pantins et de lâches reçus en héros, Pierre Lemaitre compose la grande tragédie de cette génération perdue avec un talent et une maîtrise impressionnants.
Au lendemain de son mariage, une jeune Iranienne, Donya, décide de s'enfuir.
Deux récits s'entrelacent.
L'un relate ses aventures picaresques, tragiques, émouvantes : entre puissance de la volonté, jeux du hasard et fatalité, Téhéran, Isanbul, Sofia et Paris, une femme trace son chemin de liberté.
L'autre se déroule en France, dans le cabinet d'un psychanalyste où se dévoilent, de séance en séance, dans la douleur ou l'ironie, les secrets les plus intimes de l'héroïne - le père, la mère, les hommes, l'enfance, la prison, la torture, le viol, la prostitution, l'exil.
Une ode à la langue française, combat, havre et refuge où se construisent à la fois une destinée et un roman.
« Guy Debord se targuait d'une ressemblance physique avec l'acteur Philippe Noiret, mais cette nuit-là, c'est à Coluche que j'ai pensé. »
À la suite d'une arrestation pour conduite en état d'ébriété, un libraire se retrouve enfermé avec Guy Debord, le célèbre mais mystérieux philosophe, qui pourrait être son double. Obsédé par le personnage, il s'engage dans une curieuse enquête qui va changer sa vie. Et si c'était en fait le secret de sa propre existence qu'il révélait en traquant celui de son modèle ?
Drôle, alerte et brillant, ce roman de Jean-Yves Lacroix, traducteur de Melville, E.E. Cummings ou William Blake, se situe à cet instant même où le mythe du grand écrivain cède à la vérité de l'homme. Sexe, drogue et subversion mélancolique : mieux qu'un portrait imaginaire de Guy Debord, un autoportrait sans retouches.
« La nuit, déjà, et Muette écoute vibrer les insectes, glissée jusqu'au nez dans son sac de couchage. Elle a chaud mais ne peut se résoudre à se découvrir. Dehors, dans le grand monde, des gens courent à sa recherche, elle n'a plus de doute à ce sujet. Elle y est. Elle a grand ouvert les portes de sa vie. »
Par sa maîtrise de la langue au plus près des émotions, des impulsions et des souvenirs d'une jeune fugueuse, Eric Pessan, l'auteur d'Incident de personne, compose un roman envoûtant et d'une rare justesse pour évoquer la mue mystérieuse de l'adolescence.
«En écrivant ce livre sur mon père, j'ai découvert que ce que nous recueillons de nos parents, et dont il est beaucoup plus difficile de se débarrasser que de leurs idées, ce sont leurs affects, vivante et palpitante matière transmise à leur insu et au nôtre, irrémédiablement. On connaît, sans mots, sans discours, intuitivement, les cordes et les accords blessés, les joies aussi, sur lesquels ils sont bâtis et qui fournissent, par legs inconscient, notre ossature. Puis on passe une vie à essayer de s'en accommoder. J'ai toujours été bouleversée, et cela est vrai pour mes deux parents, de si bien savoir, pour l'avoir constamment éprouvé, ce qu'ils sentaient. Et - tant pis pour l'air de sentimentalisme - il y a (avait) une telle beauté, alliée à la fragilité, dans ce monde affectif et moral, que je ne peux cesser d'en avoir le coeur étreint.»
«Des vêtements à peine écartés, des ventres et des reins maladroitement caressés. Des intentions plus que des actes. On donne, on offre, on laisse à l'autre le soin de prendre, de saisir, de posséder. Mais l'autre est dans le trouble de la conquête, avec le trop-plein de lumière qui éclaire la chambre. Il est difficile d'accéder au secret en plein jour. Alors les yeux se ferment, les doigts s'agrippent et les cuisses s'extraient des pantalons. Il cherche, soulève, accélère. Je veux bien, veux tout, ne résiste pas.»
Avoir un corps est la trajectoire d'une enfant qui devient fille, puis femme, racontée du point de vue du corps, une traversée de l'existence, véritable aventure au quotidien où il est question d'éducation, de pudeur, de séduction, d'équilibre, d'amour, de sensualité, de travail, de maternité, d'ivresse, de deuil et de métamorphoses. L'écriture au réalisme vibrant, sensible et souvent drôle, interroge ce corps qui échappe parfois, qui ravit ou qui trahit. Un roman qui rappelle que la tête et le corps entretiennent un dialogue des plus serrés, des plus énigmatiques.
«Petite Boîte d'Os» est la fille du pasteur d'une communauté vivant sur les bords d'un lac nordique. Elle grandit dans les senteurs d'algues et d'herbe séchée, et devient une adolescente romantique aux côtés de son amie Blanche. Elle découvre l'amour avec le vieux Joseph, revenu au pays après le «Déluge», enveloppé d'une légende troublante qui le fait passer pour cannibale.
Dans ce monde à la beauté trompeuse, se profile le spectre d'un passé enfui où vivaient des oiseaux, une espèce aujourd'hui disparue. Le lac, d'apparence si paisible, est le domaine où nagent les cochons fluorescents, et au fond duquel repose une forêt de cercueils, dernière demeure des habitants du village.
Une histoire d'amour fou aussi poignante qu'envoûtante, un roman écrit comme un conte, terriblement actuel, qui voit la fin d'un monde, puisque l'eau monte inexorablement et que la mort rôde autour du lac...
Début des années quatre-vingt-dix. Au terme d'une jeunesse tumultueuse, Frank Schreiber cherche à rentrer dans le rang. Apprenti écrivain, il accepte un travail de «nègre» auprès d'un ami de sa famille, Patrick Zimmermann, ancien gauchiste devenu économiste à succès. Frank est bientôt attiré par son épouse Paula, une femme aux multiples facettes, dont il devient l'amant. S'ensuit alors une spirale de mensonges et d'ambiguïtés où nul n'est ce qu'il semble. Pas même Frank, tandis que, adopté par le couple, il pénètre dans un milieu intellectuel et politique proche du pouvoir qui le fascine et le rêvulse à la fois. Ce n'est que vingt ans plus tard, sur fond de déréliction sociale et de scandales publics, qu'il en découvrira certaines clés.
Marc Weitzmann, fidèle à ses obsessions, offre ici une fiction explosive sur quelques aspects de la crise française. Corruption et intégrité, relations de couple et domination, imposture et quête de soi, sont quelques-uns des thèmes de ce roman audacieux et drôle dont l'action se déroule sur deux décennies.