La saison de l'ombre

La saison de l'ombre
Miano Léonora
Ed. Grasset

« Si leurs fils ne sont jamais retrouvés, si le ngambi ne révèle pas ce qui leur est arrivé, on ne racontera pas le chagrin de ces mères. La communauté oubliera les dix jeunes initiés, les deux hommes d'âge mûr, évaporés dans l'air au cours du grand incendie. Du feu lui-même, on ne dira plus rien. Qui goûte le souvenir des défaites ? »

Nous sommes en Afrique subsaharienne, quelque part à l'intérieur des terres, dans le clan Mulongo. Les fils aînés ont disparu, leurs mères sont regroupées à l'écart. Quel malheur vient de s'abattre sur le village ? Où sont les garçons ? Au cours d'une quête initiatique et périlleuse, les émissaires du clan, le chef Mukano, et trois mères courageuses, vont comprendre que leurs voisins, les Bwele, les ont capturés et vendus aux étrangers venus du Nord par les eaux.

Dans ce roman puissant, Léonora Miano revient sur la traite négrière pour faire entendre la voix de celles et ceux à qui elle a volé en être cher. L'histoire de l'Afrique subsaharienne s'y drape dans une prose magnifique et mystérieuse, imprégnée de mysticisme, de croyances, et de « l'obligation d'inventer pour survivre ».

La possibilité du garçon

La possibilité du garçon
Flamand Vincent
Ed. Castor astral

«J'ai écrit Fifoche pour me rapprocher de mon père et La possibilité du garçon pour me séparer de ma mère. La tentation serait grande de vouloir tout expliquer, nuancer, corriger ; de tenter, par le pouvoir de l'écriture, de retarder un tant soit peu encore la tristesse des adieux. Mais j'imagine déjà l'énervement de mon père, piaffant d'impatience à l'idée de rater le train pour l'au-delà, et j'entends presque les cris de ma mère, consternée à la perspective de devenir un fantôme, elle qui, de son vivant, a tant cherché à être un peu moins hantée par l'angoisse. Alors je m'abstiens et je mets un point final à ces textes que j'ai écrits pour pouvoir vivre une autre vie, une vie sans eux. Quoique...»

Deux textes composent ce récit. Le premier, Fifoche, est dédié au père du narrateur. Le second, La possibilité du garçon, est consacré à sa mère. Ce diptyque constitue l'hommage douloureux mais apaisé d'un fils unique à ses deux parents, dont l'amour débordant et merveilleux en est venu peu à peu à le fragiliser. D'un côté, un père âgé, fantasque et permissif ; de l'autre, une mère anxieuse, protectrice et fusionnelle.

Ce très beau témoignage, vibrant et émouvant, se partage entre confession, psychanalyse et poésie. Avec une grande justesse, Vincent Flamand a mis en mots la joie, la détresse et les paradoxes de tout amour filial.

Les dessous chics

Les dessous chics
Cuvelier Stefan
Ed. Lamiroy

Stefan Cuvelier naît en 1972 à Bruxelles. C'est au « Point-Virgule » - célèbre café-théâtre parisien - que Stefan fût remarqué en 1999. Grâce à cela, sa carrière fût lancée ! Ensuite, il enchaînât ses activités; one-man-shows Parigot-Bruxellois, Nouveau-Né, ou encore dans la pièce Le Clan des Divorcées.

Hugues Hausman naît en 1970 à Verviers. Il est comédien, scénariste, réalisateur et dessinateur (René Hausman comme papa et Didier Comès comme beau-père) « La vie est trop courte pour ne faire qu'une seule chose », comme il a l'habitude de dire...

Présentation de l'éditeur

Dans cette pièce de l'humoriste et comédien belge, c'est la femme, à la fois mystérieuse et maternelle, qui fait progresser l'action et surgir le comique des situations les plus banales créées par des hommes. L'irruption de Dolly Sinclair perturbe le quotidien de Serge et Eugène, modifiant la relation qui unit les deux amis.

Fusion

Fusion
Flamand Sophie
Ed. Lamiroy

Que se passe-t-il si une mère, fine et intelligente mais gravement perturbée, dévorée d'amour pour sa fille, ne trouve aucun frein à sa passion dans notre monde tout à la fois individualiste et collectiviste ? Ca commence comme du Nicole de Buron, et ça se termine comme du Stephen King !

Connue pour ses chroniques caustiques, Sophie Flamand, journaliste et critique est avant tout une fine cuisinière qui aurait pu (dû ?) être critique gastronomique. Mais son amour immodéré des langues française, latine et romanes l'ont conduite vers la faculté de Philo et Lettres dont elle triomphe brillamment.

Tour à tour cadre, attachée de presse, auteur pour enfants, scénariste de BD, Sophie Flamand se passionnera pour la promotion de la langue française sous toutes ses formes. Expositions, festivals, spectacles,... Rien n'échappe à sa fougue et à son dynamisme !

Mais si vous demandez à ce Scorpion-Dragon, qui porte sans cesse un regard persifleur sur les diverses aberrations de notre époque, quelles sont ses passions, elle vous répondra ingénument : « Ben... Mon mari chéri et mes 3 filles adorées ! »

Du côté de chez Swann,

Du côté de chez Swann,
Proust Marcel
Ed. Gallimard

EPUISE !

Il s’agit des premières épreuves de Du côté de chez Swann (1913), qui présentent un intérêt capital car les additions manuscrites, que nous donnons en fac-similé et en transcription, doublent le volume du texte initial, ce qui permet d’assister au travail de la création. Le volume reproduit les «paperoles» collées à la main, elles-mêmes couvertes de modifications manuscrites, on a ainsi des dépliants qui peuvent atteindre une vingtaine de centimètres. Le lecteur se trouvera face à un objet tout à fait inédit, à la fois imprimé et manuscrit, avec des dimensions insolites. C’est la première fois que ces épreuves sont publiées, à l’identique (avec toutes les additions manuscrites) et qu’une transcription en est donnée.
Tiré à 1 200 exemplaires, tous numérotés, le volume ne sera pas réimprimé. Publié en partenariat avec la Fondation Martin Bodmer, il s’adresse aux admirateurs de Proust, qui sont légion dans le monde entier, mais aussi aux lecteurs curieux de découvrir la création en devenir, aux collectionneurs, de même qu’aux érudits spécialistes de l’étude des manuscrits et aux institutions.

Au secours, Noël revient !

Au secours, Noël revient !
Bouffard Vincent
Ed. Le Publieur

Si, quand apparaissent les premières illuminations
municipales, vous commencez déjà à broyer du noir,

Si Noël n'a pour vous de religieux
que le long chemin de croix parsemé de stations multiples et
douloureuses qu'il représente,

Si vous ignoriez que la naissance du Parti communiste français
et le baptême du roi Clovis ont eu lieu un 25 décembre,
et que ce n'est pas tout à fait un hasard,

Alors, voici sans doute l'ouvrage qu'il vous faut
pour traverser la période sans trop de dommages.
Parce que, comme l'auteur on peut être un peu allergique
et, dans le fond, assez attaché aux fêtes de Noël.

Décembre

Décembre
Frédérique Massinon & Fabrice Gardin
Ed. Samsa

« C'est sa façon de bouger qui, en premier, l'avait touchée. Une
longue silhouette élégante aux gestes délicats empreints d'une maladresse bouleversante. Elle s'était dit, c'est fou, il ne marche pas, il danse. Elle l'avait ensuite étudié en détails, décortiqué. Centimètre par centimètre. Elle en avait eu le souffle coupé. Il se dégageait de cet étrange individu une aura saisissante qui l'avait attirée comme un aimant. »

Claire est désemparée. Dépassée. Par la vie, ses passions, ses amours, ses envies ... Elle jette une bouteille à la mer.
Hugo passait par là. Il a un secret. Le genre de truc qui permet de
tenir une vie debout ! Il le partage avec Claire. Pour la sauver. Pour
aller plus loin.
Entre eux, une multitude de faits et de gens, et pas forcément des
choses qui rapprochent. ..
Ensemble, ils se retrouvent à la mer du Nord les pieds dans la neige
d'un mois de décembre finissant. Ça réchauffe ce genre d'aventure!

( ... ) dans une écriture pure, mêlée d'humour et d'intelligence ( ... ) un joyau de justesse et de brillant questionnement sur les reves, la vie et la lumière intérieure ... La lucarne.net

Un texte clair, incisif ( ... ), au langage de notre quotidien, allant à
l'essentiel. Une histoire qui fait sourire, une histoire qui émeut, une
histoire que l'on aurait peut-être l'envie de vivre! Roger Simons

Le couple même semble flotter dans une bulle de rêve, au milieu d'un
monde réaliste et réprobateur. Catherine Makereel, Le Soir

La claire fontaine

La claire fontaine
Bosc David
Ed. Verdier

L'homme qui venait de franchir la frontière, ce 23 juillet 1873, était un homme mort et la police n'en savait rien. Mort aux menaces, aux chantages, aux manigances. Un homme mort qui allait faire l'amour avant huit jours.

En exil en Suisse, Gustave Courbet s'est adonné aux plus grands plaisirs de sa vie : il a peint, il a fait la noce, il s'est baigné dans les rivières et dans les lacs.

On s'émerveille de la liberté de ce corps dont le sillage dénoue les ruelles du bourg, de ce gros ventre qui ouvre lentement les eaux, les vallons, les bois.

Quand il peignait, Courbet plongeait son visage dans la nature, les yeux, les lèvres, le nez, les deux mains, au risque de s'égarer, au risque surtout d'être ébloui, soulevé, délivré de lui-même.

De quel secret rayonnent les années à La Tour-de-Peilz, sur le bord du Léman, ces quatre années que les spécialistes expédient d'ordinaire en deux phrases sévères : Courbet ne peint plus rien de bon et se tue à force de boire ? Ce secret, éprouvé au feu de la Commune de Paris, c'est la joie contagieuse de l'homme qui se gouverne lui-même.

En numérique chez Tropismes : La claire fontaine

La petite copiste de Diderot

La petite copiste de Diderot
Digne Danielle
Ed. Le Passage

Au début de la seconde moitié du XVIIIe siècle, la bataille de l'Encyclopédie fait rage : cette magnifique entreprise placée sous le signe des Lumières et de la liberté de pensée voit se dresser contre elle la censure du pouvoir et la colère des dévots.

C'est dans ce contexte tourmenté que Félicité, une jeune paysanne née sur le plateau de Langres, est envoyée à Paris pour devenir la copiste de Denis Diderot. Elle a appris à lire et à écrire, fait exceptionnel à l'époque pour une enfant de sa condition, et assistera le philosophe dans ses diverses tâches littéraires et sa correspondance.

Malgré leur différence d'âge et d'érudition, une forte complicité se noue rapidement entre eux. Fascinée par le génie du grand homme, son inépuisable générosité et son goût des plaisirs, la jeune fille se passionne pour les combats de l'Encyclopédie tandis que Diderot ne reste pas longtemps insensible à la fraîcheur et au regard candide que cette petite paysanne porte sur une société parisienne alors en pleine effervescence.

Dans les salons littéraires, elle va croiser nombre de figures de la «société des gens de lettres» : le baron d'Holbach, madame d'Épinay ou encore d'Alembert. On y parle de Montesquieu, de Rousseau, de Voltaire...

Mais dans un siècle où souffle le vent des idées, les amitiés sont fragiles, et alors que Félicité progresse à grandes enjambées sur la route du savoir, l'irruption de l'abbé Ferdinando Galiani, un libertin napolitain, risque fort de troubler l'intimité de la petite copiste et de son maître.

En numérique chez Tropismes : La petite copiste de Diderot

La récréation

La récréation
Mitterrand Frédéric
Ed. Robert Laffont

«Je suis devenu ministre par surprise. C'est sans doute vrai puisque je l'ai entendu dire un peu partout. Enfin, j'ai essayé de faire de mon mieux et j'ai quand même tenu trois ans.

Avec le recul, ce qui m'a plu aussi dans cette aventure c'est d'avoir osé sauter dans la cage aux lions de la politique et d'observer leur férocité, leurs grognements et leurs faiblesses. Ils sont beaux à observer, imprévisibles, tour à tour caressants et cruels. Ce fut à la fois dangereux, excitant et amusant car je n'étais pas dompteur de profession mais tout de même bien décidé à ne pas me faire manger.

J'ai reçu pas mal de coups de griffes mais j'en suis sorti sain et sauf.

J'ai retrouvé ma vie d'avant sans regrets ni amertume pendant qu'ils continuent à s'entredévorer, mais j'ai emporté une clef de la cage. Et comme j'aime bien partager, je la tiens à la disposition de ceux qui voudraient s'en servir pour tenter leur chance. À condition d'apprécier ce type de sport et d'apprendre à courir plus vite que les grands fauves, ça vaut vraiment le coup d'essayer.

L'existence n'offre pas beaucoup de récréations de ce genre...»

F. M.

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