Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, du haut de ses seize ans, Robert fuit le destin qui l'attend à la mine et s'élance à travers la campagne anglaise avec une seule idée en tête : voir la mer.
De ferme en ferme, il échange chaque soir le gîte et le couvert contre de menus travaux, jusqu'à ce que ses pas le mènent au cottage de Dulcie, perdu dans les herbes folles et la vigne vierge. Bohème et indépendante, à l'aube de la cinquantaine, elle y vit seule. Alors que tout les oppose, l'amitié qui naît entre eux modifiera profondément leurs destins. Si Dulcie fait découvrir à Robert la littérature, la gastronomie et un monde d'idées dont il ignorait l'existence, ce dernier l'amène doucement, en exhumant un manuscrit oublié, à affronter les drames de son passé.
« Dans la volière de la littérature flamande, on trouve toutes sortes d'oiseaux, en majorité des pigeons domestiques, quelques paons hâbleurs, çà et là un petit coq de bruyère timide comme un poète, et chacun d'eux chante, hélas, son propre couplet et pond ses propres oeufs. Le merle blanc de cette basse-cour est Louis Paul Boon. Il est notre écrivain le plus important, la source la plus généreuse de la littérature flamande, une source qui a crevassé le champ infatué de notre art d'écrire. » (Hugo Claus)
Un matin, Iréna découvre ses voisins juifs alignés devant l'entrée de leur magasin. Un gendarme les tient en joue : ordre des Allemands. Le lendemain, ils sont agenouillés, brutalisés, avant d'être assassinés. Leur magasin est pillé. Dans ce village ukrainien, la catastrophe est en marche, et elle provoque chez la jeune paysanne un sursaut. L'effroi de ne pas avoir pu secourir ses voisins se double de celui que lui inspire son mari, une brute qui la maltraite. Il faut partir.
Commence alors une longue errance aux accents prophétiques. De village en village, Iréna proclame que le Christ était juif, et que lever la main sur ses descendants est un crime inexpiable. Menacée par les hommes et protégée par les femmes - paysannes, aubergistes ou prostituées -, Iréna accomplira son destin jusqu'au bout.
Un soir de mai 2014, dans un petit village du nord de l'Inde, deux adolescentes, amies et cousines, sortent faire un tour dans les champs à proximité de leur maison. Elles ne reviendront jamais. À l'aube, leurs corps sont retrouvés pendus dans le verger derrière chez elles. Que s'est-il réellement passé durant ces quelques heures ? La vérité semble moins importante pour leur famille et les habitants de ce village que la rumeur qui enfle déjà. Il faut sauver l'honneur, à tout prix.
À Séoul de nos jours, une trentenaire en difficulté demande à sa mère de l'accueillir chez elle quelque temps. Cette dernière accepte à contrecoeur : sa fille ne souhaite pas s'installer seule, mais avec sa partenaire. Aussitôt, dans ce huis clos, un climat de malaise naît entre les trois femmes. La mère souffre devant la nature incompréhensible à ses yeux de ce couple. Face à un mode de vie qu'elle désapprouve tant il nie la tradition coréenne du mariage et de la famille, elle oscille entre honte et colère. Alors que les idéaux de la fille se heurtent au sens des convenances de la mère, une réconciliation est-elle seulement possible ?
Dans une prose incisive, pittoresque, parfois fébrile et tourmentée, l'immense écrivain Camilo Castelo Branco relate une saga familiale sur quatre générations lors des temps sombres de l'Inquisition. Le dramaturge António José da Silva, dit Le Juif, tient le rôle principal. Condamné au bûcher en 1739, son histoire bien que tragique offre au génie camilien tous les éléments nécessaires pour un roman hors du commun.
Histoires d'amour, joies et désillusions rythment la vie des personnages. Réalité et fiction sont si étroitement et si habilement mêlées que les dissocier n'est pas affaire aisée ; mieux vaut se laisser conduire par l'auteur dans ce tourbillon romanesque.
Dans ses romans, Leonardo Padura établit un dialogue entre l'Histoire et la littérature, Cuba et l'exil, la puissance de l'amitié et la douleur des rêves frustrés. Dans ce captivant recueil d'essais, il explore les coulisses de ses oeuvres les plus célèbres et les plus emblématiques et les sujets qui lui sont chers (l'appartenance, la musique, le cinéma, la littérature, la lecture, le base-ball...). Véritable immersion dans la salle des machines littéraire d'un auteur mondialement reconnu, ce livre personnel et évocateur est également un hommage au genre du roman, qu'il maîtrise et affectionne tant.
Avatar de l'auteur, Stefan est un homme qui aime les femmes, dans toute leur complexité d'êtres humains. Ses aventures sont des tranches de vie hors du temps, mettant en scène une galerie de personnages qui peuvent accéder à la grandeur tragique sous les apparences les plus frustes.
Si nous pouvons sentir, connaître et étudier notre corps, l'âme en revanche se refuse aux définitions. Que recouvre-t-elle précisément ? Est-elle présente tout au long de notre existence, ou se révèle-t-elle seulement à certains moments ?
Telles sont les questions que se posent les personnages qui peuplent ce livre, à des instants à la fois exceptionnels et quotidiens : un médecin légiste s'interrogeant sur des traces visibles, une épouse esseulée qui se découvre des propriétés physiques étonnantes, un jeune homme qui se fond dans un paysage bien- aimé. En un subtil jeu d'échos, ces points déposés à la lisière entre la vie et la mort tracent une esquisse surprenante et délicate du passage dans l'au-delà.
Qu'elle fait bon vivre en Égalie ! La directrice Brame préside nuit et jour à la bonne marche de l'État, tandis que son époux Kristoffer veille avec amour sur leur foyer. Une effervescence toute particulière y règne : à quinze ans, leur fils Pétronius s'apprête à faire son entrée dans le monde. Car voici enfin venu le bal des débutants.
Dans cette société matriarcale, l'adolescent, grand, maigre, qui déroge à tous les critères de beauté, rêve de s'émanciper et de devenir marine-pêcheuse. Mais comment s'insurger contre sa condition d'homme-objet ? La rencontre avec une femme hors du commun lui ouvrira la voie pour conquérir enfin son indépendance...