Après une longue absence, l'aspirant écrivain Cosmas retrouve la Crète, sa terre natale qui se relève tout juste de la Seconde Guerre mondiale. Il souhaite présenter à sa famille celle qu'il a épousée, Noémi, jeune femme juive survivante des camps. Leur amour, intense et sincère, est assombri par d'obsédantes préoccupations : Noémi est hantée par l'horreur de l'extermination tandis que Cosmas, face à la menace d'une nouvelle guerre, nourrit de profondes interrogations, existentielles et politiques. Ne pouvant se résoudre à demeurer un simple observateur du désastre, il souhaite se faire le scribe pacifiste de temps nouveaux. Il part, seul, en Angleterre pour y amorcer une oeuvre, littéraire autant que politique, au contact d'intellectuels du monde occidental animés par les mêmes grandes espérances. Là, confronté au dilemme entre l'amour et l'écriture, la chair et l'esprit, Cosmas trouve un chemin pour répondre à la puissante aspiration à l'ascension qui l'anime depuis toujours.
Par un fébrile soir d'été, quatre anciens camarades de lycée désormais trentenaires se trouvent par hasard réunis à New Canaan, la petite ville de l'Ohio où ils ont grandi.
Bill Ashcraft, ancien activiste humanitaire devenu toxicomane, doit y livrer un mystérieux paquet. Stacey Moore a accepté de rencontrer la mère de son ex-petite amie disparue et veut en profiter pour régler ses comptes avec son frère, qui n'a jamais accepté son homosexualité. Dan Eaton s'apprête à retrouver son amour de jeunesse, mais le jeune vétéran, qui a perdu un oeil en Irak, peine à se raccrocher à la vie. Tina Ross, elle, a décidé de se venger d'un garçon qui n'a jamais cessé de hanter son esprit.
Jeune soldat canadien de retour des champs de bataille de la Seconde Guerre mondiale, Walker s'installe à New York en 1946. Hanté par la violence des combats, il peine à trouver sa place dans une Amérique où l'argent et la corruption règnent désormais en maîtres.
Il se lance alors dans une odyssée qui le conduit à San Francisco puis Los Angeles, tente de gagner sa vie en travaillant dans la presse et côtoie le monde du cinéma et du film noir, qui le fascine. Mais point de salut pour cette âme perdue, condamnée à errer dans un décor qui n'est autre que le reflet de son chaos intime.
Geoff Dyer hait les voyages et les explorateurs...
Anti-récit de choses vues aux confins du monde, voici un singulier mélange de carnets de route, de reportages et d'essais. Que ce soit dans les rues de Los Angeles, en plein désert du Nouveau-Mexique, devant la tombe de Gauguin en Polynésie ou aux portes de la Cité interdite, ce n'est pas tant l'exotisme ou la découverte qui prévalent ici qu'une drôle de façon de répondre à l'unique question, au fond, qui taraude le voyageur : qu'arrive-t-il lorsqu'on sort de sa zone de confort pour affronter l'imprévisible ? Comparable aux récits de John Berger, ce recueil inédit d'un écrivain majeur et pourtant méconnu nous offre, au fil de ses pérégrinations, une leçon d'écriture autant qu'un réjouissant petit traité de désinvolture.
Guili revient auprès des siens après cinq ans d'absence afin de réaliser un documentaire sur la vie de Véra, sa grand-mère. Guili emmène alors cette dernière ainsi que sa mère Nina pour un long voyage dans la Croatie natale de Véra. Au cours du périple, l'aïeule livre le récit de son existence, à commencer par sa condamnation à trois ans de travaux forcés par la police secrète de Tito.
Troisième volume des oeuvres complètes du romancier chilien. Y sont notamment réunis son premier succès critique, La piste de glace, le roman Le Troisième Reich ainsi que la quasi-totalité de ses discours, articles, conférences et essais, augmentés d'inédits.
Argentine, 1804 : le docteur Weiss, adepte de la nouvelle psychiatrie parisienne, fonde une maison de santé pour malades mentaux. Les « aliénés » y sont traités avec humanité et l'établissement acquiert une réputation aux quatre coins de la Vice-Royauté du Río de la Plata. Son disciple, Real, reçoit une mission déraisonnable : convoyer de Santa Fe à Buenos Aires une caravane de fous. Il y a un jeune homme mélancolique, une nonne nymphomane, un dandy maniaque et deux frères qui souffrent de délire linguistique. Mais la pampa est immense, désespérément vide, et la civilisation lointaine. Au cours de la traversée du désert, la frontière entre folie et normalité devient plus que trouble...
Pour pouvoir vivre, la narratrice de Permafrost n'a eu d'autre choix que de se protéger des femmes auprès desquelles elle a grandi, de leurs obsessions navrantes, du cortège de mensonges et de sourires destinés à sauver l'idée de l'épouse comblée et de la mère épanouie. Mais, derrière l'épaisse cuirasse quelle a dû se fabriquer, ne se retrouve-t-elle pas prise comme dans une terre gelée, enfermée avec ses pensées suicidaires ?
Heureusement il y a les chambres, celles où elle se réfugie dans la lecture passionnée d'autres vies, et celles où elle découvre le corps et les caresses d'amantes fabuleuses.
Parus en 1948 à Buenos Aires, les Mémoires de Ramón Gómez de la Serna sont considérés comme sa pièce maîtresse.
Porte-parole du baroquisme hispanique moderne, considéré par Valery Larbaud comme l'égal de Proust ou de Joyce, cet écrivain à l'humour teinté de surréalisme, proche de celui d'Alfred Jarry, a aussi quelque chose de Kafka et de Borges. Inventeur d'un sous-genre littéraire, la « greguería » - sorte d'aphorisme drolatique -, il a publié de nombreux romans et nouvelles, et nourri les pages de plusieurs revues littéraires espagnoles de son époque.