Le narrateur, un écrivain, se rend régulièrement dans un café parisien pour lire les lettres de son père. Cet immigré roumain installé à Buenos Aires est également en train d'écrire un livre. Il partage de nombreux points communs avec Jozef, le personnage de son fils, un Polonais qui vit en Angleterre aux côtés de sa femme Jessie. Un roman questionnant l'identité, la transmission et l'exil.
Au cours d'un congrès d'écrivains à Tokyo, Halfon évoque comment un matin de janvier 1967, son grand-père est enlevé par Cancion, un guérillero aidé de quatre complices à bord d'une voiture de police baptisée Le Requin. A ce récit se mêlent les détails de sa rencontre avec une ex-guérillera dans un bar aux airs de saloon.
Le phénomène se propage rapidement aux quatre coins du globe. Tout le monde en parle, tout le monde veut en avoir un. Lapins, corbeaux, dragons... les kentukis sont de petits robots en forme de peluche, dotés d'une caméra et de trois roues mobiles qui leur assurent une certaine autonomie. Ils sont connectés au hasard à un utilisateur anonyme qui a acheté le droit de les habiter et qui peut se trouver n'importe où sur la planète. Voilà pourquoi ces créatures, qui errent désormais librement dans les maisons et les bureaux, ne sont pas complètement inoffensives : elles scrutent les conduites, enregistrent les conversations et interviennent constamment dans la vie des autres.
Ainsi, une retraitée de Lima peut suivre les mésaventures d'une jeune femme allemande et se réjouir ou s'inquiéter de son sort ; un garçon du Guatemala peut se lancer dans une aventure en Norvège et voir la neige pour la première fois ; un jeune Italien, père fraîchement divorcé, peut combler le vide laissé par son ex-femme. Les possibilités sont infinies mais pas toujours très claires : outre la curiosité et la tendresse, le dispositif suscite de nouvelles formes de voyeurisme, d'obsession, de sexualité et de danger.
Dans les années 1960, Andrew Szepessy se retrouve prisonnier à Budapest sans justification, propulsé dans le monde parallèle des geôles de la République populaire de Hongrie, au milieu de détenus accusés de trahison au régime et d'autres délits plus ou moins absurdes. De cette année marquante de sa jeunesse, il a tiré un récit à la fois drôle, lyrique et poétique, sorte d'ovni de la littérature carcérale et cocktail inédit d'humour anglo-hongrois. D'une douceur et d'un flegme inattendus, Aux étemels perdants est un authentique traité du zen, un manuel de survie en milieu hostile - une parabole merveilleuse et salvatrice contre tous les enfermements. (présentation de l'éditeur)
Enfant pendant la guerre mais de santé fragile, le narrateur-auteur de ce livre échappe à l'armée et poursuit ses études. Devenu adulte, il incarne la chance plus ou moins confortable de ne pas avoir été l'acteur ou le témoin du pire. D'où quelques pointes d'absurde et d'ironie dans ses récits. Contemplatif, il se souvient de Tokyo : les incendies, les déménagements incessants, les expéditions en campagne pour trouver du riz, les usines de ses frères, où il travaillait adolescent en alternance avec l'école, les attirances pour les poissons rouges que chacun élevait en gage de protection face à la mort. Mais les dix nouvelles qui composent ce recueil ne s'inscrivent jamais sous le signe de la terreur, tant le narrateur lui préfère l'événement furtif du souvenir, telle l'image de ce bimoteur de combat par le hublot duquel, enfant, il a aperçu les visages de deux jeunes soldats américains...
Ce genre de petites choses. En cette fin d'année 1985 à New Ross, Bill Furlong, le marchand de bois et charbon, a fort à faire. Aujourd'hui à la tête de sa petite entreprise et père de famille, il a tracé seul sa route : élevé dans la maison où sa mère, enceinte à quinze ans, était domestique, il a eu plus de chance que d'autres enfants nés sans père.
Trois jours avant Noël, il va livrer le couvent voisin. Le bruit court que les soeurs du Bon Pasteur y exploitent à des travaux de blanchisserie des filles non mariées et qu'elles gagnent beaucoup d'argent en plaçant à l'étranger leurs enfants illégitimes. Même s'il n'est pas homme à accorder de l'importance à la rumeur, Furlong se souvient d'une rencontre fortuite lors d'un précédent passage : en poussant une porte, il avait découvert des pensionnaires vêtues d'horribles uniformes, qui ciraient pieds nus le plancher. Troublé, il avait raconté la scène à son épouse, Eileen, qui sèchement lui avait répondu que de telles choses ne les concernaient pas.
Francie a huit ans quand la dépression de sa mère, Elaine, vient bouleverser à jamais son existence. Recueillie par son oncle et sa tante, Francie grandit entourée d'affection auprès de sa cousine Vicky. Malgré tout, elle vit une jeunesse singulière, détachée du réel, habitée par la peur de la folie. Mère et fille tracent dès lors leur chemin : l'une survit, l'autre se construit en s'efforçant de « ralentir le monde » et de sonder ses souvenirs d'enfance.
Mais comme toujours dans les romans d'Aimee Bender, la fantaisie règne : un insecte décorant un abat-jour prend vie puis s'échappe, une fleur brodée sur un rideau tombe au sol, bien palpable... L'imaginaire devient le lieu le plus propice à la découverte de vérités profondes.
L'Usine, un gigantesque complexe industriel de la taille d'une ville, s'étend à perte de vue, C'est là qu'une femme et deux hommes, sans liens apparents, vont désormais travailler à des postes pour le moins curieux. L'un d'entre eux est chargé d'étudier des mousses pour végétaliser les toits. Un autre corrige des écrits de toutes sortes dont l'usage reste mystérieux. La dernière, elle, est préposée à la déchiqueteuse de documents. Très vite, la monotonie et l'absence de sens les saisit, mais lorsqu'il faut gagner sa vie, on est prêt à accepter beaucoup de choses... Même si cela implique de voir ce lieu de travail pénétrer chaque strate de son existence ?
Dans la famille Jalakas, chacun emprunte un passage secret pour rejoindre son rêve en douce. Le petit Siim se glisse sous la table et atterrit au pays des merveilles. Sa grande soeur, Sirli, prend l'ascenseur et grimpe jusqu'au pays des nuages. La mère passe par une porte cachée qui mène à son château royal. Le père, quant à lui, sort par la porte arrière de sa voiture et déboule sur un stade gigantesque. En dehors de leur cachette, les membres de cette joyeuse famille mènent une vie tranquille. Mais il arrive que certains rêves prennent le pas sur la réalité, et alors plus rien ne tourne rond...