Il suffit de peu pour entrer dans le royaume de l'étrange, pour que l'angoisse devienne notre pain quotidien. De peu, vraiment. D'un rat dormant de son dernier sommeil aperçu un matin dans un caniveau londonien, d'un chien étique et obsédant. Une vision dérangeante peut faire vaciller le réel et déclencher une sarabande d'hallucinations. Le narrateur d'Animals en fait l'expérience. Quelques secondes suffisent à le métamorphoser en un exalté, un fou, un possédé à deux doigts du meurtre.
Passé maître dans l'art d'explorer les arcanes de l'âme humaine et de traquer les démons intérieurs, Keith Ridgway ne pouvait que donner densité, ampleur et beauté à ce cauchemar éveillé qu'est Animals. Le roman peut se ranger au côté du fameux Horla de Maupassant. C'est dire s'il a toutes les chances de devenir un livre culte.
Présentation de l'éditeur
Pour son jeune prince Henri, l'empereur d'Allemagne, le vieux moine Williram traduit avec un amour sans pareil Le Cantique des cantiques, en rêvant aux douceurs du Liban du fond de sa cellule glacée.
Le destin du jeune prince est pourtant tout tracé : devenir l'homme le plus puissant de la terre au prix d'un règne tourmenté et d'un malheur sans fin.
Nous sommes en 1076 ; le conflit est âpre entre l'empereur et son irréductible ennemi, le pape Grégoire VII qui l'a excommunié. Pour se faire pardonner, Henri est contraint de faire pénitence trois jours et trois nuits, pieds nus dans la neige de la cour du château de Mathilde de Canossa avec qui il fut un temps élevé.
Mais Mathilde, énigmatique et sensuelle, intervient pour rendre à Henri son autorité impériale et surtout en être aimée. Donnera-t-elle cependant le meilleur d'elle-même à l'homme qu'elle a choisi ou le punira-t-elle sans pitié, parce qu'il ne répond pas à ses caprices ?
Roman courtois de l'amour impossible, nimbé de mélancolie et de solitude, mené avec verve par la plume alerte de Laura Mancinelli, Le Prince aux pieds nus nous emporte au coeur d'une intrigue médiévale où la raison d'Etat le dispute sans cesse aux sentiments.
Présentation de l'éditeur
La Sicile à l'aube du fascisme. La nuit du 21 avril 1921, lors d'une échauffourée dans les ruelles de Caltanisetta, le jeune Lillino Grattuso, sympathisant fasciste, est tué d'une balle de revolver. Bientôt, les témoignages et les rapports 'officiels' accusent Michele Lopardo, sympathisant communiste, de l'avoir assassiné. A mesure que s'étend la politique de l'huile de ricin, la victime devient peu à peu, à grand renfort de rhétorique et de propagande, le 'seul et unique martyr fasciste de toute la Sicile'. On assiste alors à l'édification d'une réalité virtuelle voulue par le régime et relayée à tous les niveaux de la société.
Toujours drôle et incisif, Andrea Camilleri démonte, derrière cette pantalonnade terriblement efficace, la mécanique de la mise en scène de la vérité : si un innocent est injustement poursuivi en justice, la victime, elle, sera spoliée de sa dignité de 'simple mort privé de titre'.
Présentation de l'éditeur
L'art de l'écrivain Steven Millhauser tient de la magie. Maître en sortilèges, il s'entend à maintenir le lecteur à la frontière du réel et de l'imaginaire, du visible et du possible. Comme en suspens.
Le Roi dans l'arbre s'inscrit dans la parfaite continuité d'une oeuvre à la fois puissante et légère. Millhauser y explore à travers trois « novellas » le thème de l'amour. Illusions, jeux de masques, trahison et vengeance sont au coeur de ce magnifique triptyque qui conjugue le moderne et l'intemporel, et revisite notamment les mythes de Don Juan et de Tristan et Yseult.
On retrouve l'écriture précise et musicale d'un des grands auteurs américains d'aujourd'hui, Prix Médicis étranger et Prix Pulitzer pour La vie trop brève d'Edwin Mullhouse et Martin Dressler, véritables livres-culte.
« Un livre irrésistible. Millhauser est un virtuose du rêve éveillé. » The New Yorker
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Ruth Puttermesser est une fonctionnaire américaine, placardisée par sa hiérarchie. Pour laver son humiliation, elle crée un golem et, avec son aide, conquiert la mairie de New York. Sa carrière sera de courte durée... et plus dure sera la chute.
Mais voici que Puttermesser tombe amoureuse d'un faussaire, ce qui n'est guère surprenant - ne se prend-elle pas elle-même pour George Eliot ? De nouveau, la désillusion succède à l'illusion. Et si Puttermesser se fait un sang d'encre, c'est qu'elle n'est peut-être rien d'autre qu'une créature de papier pour qui seul existe l'imprimé.
Entre Kafka et Cervantès, le roman victorien et l'imaginaire juif, Cynthia Ozick invente une mythologie moderne à l'humour dévastateur, une fable sur le pouvoir des mots et la folie de l'écriture.
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Exigerait-on de moi que j'aime mon père ou ma mère, que je me décide pour l'un ou pour l'autre ? Evidemment non ! Alors, pourquoi n'aurais-je pas le droit aussi d'aimer deux femmes ? C'est la question que se pose, désespéré, le narrateur qui commence à atteindre un âge critique et qui, en tant qu'organisateur de séminaires sur l'Apocalypse et spécialiste en la matière, devrait être bien placé pour y apporter une réponse. Depuis longtemps, il entretient des relations heureuses avec Sandra et Judith. Mais voilà que, tout à coup, il traverse une crise qui met en cause son bel arrangement. Il se sent vieillir et sa vie amoureuse commence à pâtir sérieusement de ses efforts constants pour dissimuler à chaque femme l'existence de sa rivale. Il a l'impression que son existence lui échappe et prend alors une décision : se séparer de Judith ou de Sandra. Mais de laquelle des deux ? Ce choix, censé lui faciliter la vie, ne fait que la compliquer. Wilhelm Genazino jette un regard ironique et cruel sur le chaos qu'il nous arrive de provoquer en cherchant à mettre de l'ordre dans ce qui est par définition le comble du désordre : l'amour.
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Sénilité précoce, paranoïa ? Comment ne pas y penser quand, par un jour de canicule de l'été 1976, votre mère, si anglaise et si digne, vous annonce tout de go qu'elle est en réalité Eva Delectorskaya, une émigrée russe et une ex-espionne de haut vol ? Et pourtant, Ruth Gilmartin doit s'y résoudre : tout est vrai. Depuis trente et quelques années, pour tenter de retrouver la sécurité, Sally-Eva a échafaudé avec soin le plus vraisemblable des mensonges. Au fil de la lecutre du manuscrit que lui remet sa mère, Ruth - revenue d'Allemagne pour terminer sa thèse à Oxford et y élever son petit garçon - voit sa vie basculer. A qui se fier ? A personne, justement, comme le voulait la règle numéro 1 de Lucas Romer, le séduisant mentor d'Eva dans les services secrets britanniques. Et si Eva se découvre maintenant, c'est contrainte par la nécessité absolue d'obtenir l'aide de sa fille pour accomplir sa dernière mission : régler enfin son compte à un passé qui, du Nouveau-Mexique à un petit village anglais perdu, s'acharne à vouloir rattraper une vie déjà habitée par la peur. Une vie aux aguets... sur fond de conflit mondial et de manipulations internationales, mais aussi une magnifique histoire d'amour et de trahison racontée par le plus doué des romanciers anglais contemporains.
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Nadejda n'a que dix-neuf ans quand elle rencontre Ossip, le 1er mai 1919; elle est fascinée par ses vers, convaincue de partager avec lui quelque chose de mystérieux, 'l'insouciance et la conscience d'une catastrophe inéluctable'. Un amour absolu naît aussitôt entre eux. Tout au long de leurs vingt ans de vie commune, dans un pays bouleversé par la révolution et la guerre civile, affrontant la misère et la faim, la maladie, la peur, les délations, les vexations littéraires et politiques, les époux Mandelstam vagabondent, de Kiev à Leningrad, puis en Crimée, à Moscou, en Arménie, à Yalta... jusqu'en 1938, année où Ossip est déporté et meurt dans un goulag sibérien. Au fil des années, Nadejda est devenue la mémoire vivante de ce poète habité. Pressentant la persécution dont il sera victime, elle a retranscrit ses vers, les a appris par coeur et diffusés auprès de leurs amis. C'est ainsi qu'elle donnera aux poèmes de son mari le destin public que l'Union soviétique avait peu à peu nié à cet homme ayant 'l'habitude dangereuse de dire ce qu'il pense'.
Derrière le portrait de cet être fragile qui fut l'un des plus grands poètes du XXe siècle, Elisabetta Rasy dépeint la Russie des années trente, en faisant revivre la tragédie des artistes d'avant-garde.
%Présentation de l'éditeur%%
Venedikt Erofeïev est l'auteur du légendaire Moscou-sur-vodka, roman-poème traduit dans le monde entier. Il fait partie, avec Sergueï Dovlatov et Joseph Brodsky, de ce trio époustouflant de la littérature russe qui fleurit après la guerre.
En 1956, Erofeïev, âgé de dix-huit ans, quitte sa province du Nord pour aller à Moscou, où il a été reçu à l'Université.
Très vite, il se met à écrire un journal dans lequel il déverse pêle-mêle toutes ses émotions, sans aucune retenue, frisant parfois le délire, et où l'on détecte déjà cette liberté sulfureuse, ce monologue torrentiel et exalté, quasi halluciné qui habitera toute son oeuvre.
Peu avant sa mort, à la fin des années quatre-vingt, il déclarait dans un entretien : 'Cela m'étonnerait que quelqu'un se lance dans la publication des Carnets d'un psychopathe. Je n'imagine personne prendre un tel risque parce que dans ce livre il y a tant de... je ne parle pas des obscénités, mais des tournures pour le moins... inattendues. Les obscénités, on s'y est fait... mais l'inventivité dans le domaine lexical, ils ne l'admettront jamais.
'A l'université, les autres étudiants me disaient que ce n'était pas possible, qu'on ne pouvait pas écrire comme ça. 'Qu'est-ce que tu veux, Erofeïev ? Etre la vedette de l'université ?' Moi je leur répondais : 'Mes ambitions sont nettement plus grandes.''
Pendant trente ans, Erofeïev vivra dans les bas-fonds de la société soviétique avec pour seuls compagnons l'écriture et l'alcool.
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'44 est une réponse à la vie qui se déroule autour de moi tandis que je vis et travaille avec ma famille à la maison. Ce n'est ni un carnet de bord ni un journal intime, ce ne sont pas des mémoires, mais plutôt une sorte d'album poétique, un endroit où je peux rassembler les différents textes issus des événements, nouvelles et autres informations qui adviennent tous les jours dans mon univers domestique. (...)
Quarante-quatre textes de genres différents (...) parce que la vie à la maison est comme elle est : chaotique, indécise, fragmentaire. Comment pourrais-je être grandiose, tant en dimension qu'en intention, quand le brouillon d'une nouvelle se trouve griffonné à côté d'une assiette de Weetabix laissée en plan ?'
Kirsty Gunn nous attire vers les confins les plus privés de son monde tout en se situant dans une tradition littéraire. Elle convoque des auteurs de littérature de jeunesse, C.S. Lewis et James Barrie, et d'autres grands écrivains anglo-saxons, George Eliot, Virginia Woolf, Angela Carter, Raymond Carver ou Toni Morrison.
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