«Face à une réalité sociale qui, se transformant en profondeur, résiste toujours davantage à nos grilles d'analyse traditionnelles et rend ainsi opaques des univers que l'on croyait jusque-là familiers, chacun ressent intimement le besoin de faire à nouveau le point sur ce que nous savons de l'être humain et de la société. C'est pour relever le défi de la compréhension du temps présent que nous avons voulu forger cet outil inédit, né de l'articulation et du croisement des différentes sciences humaines.» (Sylvie Mesure, Patrick Savidan)
Anthropologie, sociologie, psychologie, psychanalyse, droit, économie, linguistique, histoire, géographie, démographie, science politique, philosophie... toutes ces disciplines constituent et construisent les sciences humaines. Pour conduire cette vaste enquête et décrypter notre monde contemporain, 350 auteurs français et étrangers se sont mobilisés. Ils ont rédigé 565 articles, monographies, essais ou synthèses, qui reflètent les orientations et les enjeux, mais aussi la fécondité des travaux actuels. Des corrélats, pour chaque article, structurent un véritable logiciel de navigation qui conduit le lecteur dans un parcours de mémoire et d'aventure, introduisent des relations suggérant ainsi des approches inhabituelles. Deux index, l'un concernant plus de 2 000 notions, l'autre plus de 1 000 noms, enrichissent ce Dictionnaire des sciences humaines, passionnante interrogation, vivant témoignage «sur ce que nous sommes devenus, ce que nous cherchons à être».
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Existe aussi en édition réliée. 99 ?
Nulle terre n'a été fouillée comme la Terre sainte. En un siècle et demi notre connaissance du monde de la Bible a été considérablement renouvelée à travers l'archéologie. Celle-ci connaît en effet, depuis une trentaine d'années, un développement prodigieux : d'innombrables chantiers ont été ouverts un peu partout au Proche-Orient ; des données autrefois douteuses ou incertaines ont pu être vérifiées sur le terrain ; d'autres ont soulevé des problèmes nouveaux. Il suffit, d'évoquer ici l'immense retentissement de la découverte des manuscrits de la mer Morte ou des fouilles de la forteresse de Masada. La première édition de cet ouvrage, en 1970, dirigée par le professeur Abraham Negev, de l'Université hébraïque de Jérusalem, avait constitué une tentative originale d'approche archéologique de la Bible. La présente édition offre une refonte totale rédigée par plus d'une centaine de spécialistes qui ont participé le plus souvent aux fouilles dont ils présentent les résultats. Plus de 800 entrées alphabétiques accompagnées de plans, de photographies et de tables chronologiques offrent un répertoire de la majorité dés sites archéologiques de la Terre sainte (Israël, Palestine et Jordanie), avec leur identification actuelle. Pour chacun des sites (villes, monuments, forteresses, cours d'eau, plaines, montagnes), un bref descriptif géographique et un relevé des occurrences dans les textes saints sont suivis d'un solide exposé historique mêlant archéologie, ethnographie, économie et religion.
Outre les sites bibliques, sont aussi étudiés sur dix
millénaires - des temps préhistoriques à la conquête arabe -, les peuples et les tribus, les règnes et les dynasties, les habitudes alimentaires, l'habitat, les techniques et les objets de ces civilisations. L'ouvrage fait ainsi revivre les lieux et les temps prestigieux où se jouèrent quelques-uns des actes les plus importants de l'histoire humaine et où plongent les racines de notre civilisation.
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En 1972, Stephen Jay Gould bouleversa l'orthodoxie darwinienne - autrement appelée la «théorie synthétique de l'évolution». Il formulait la théorie de l'équilibre ponctué : le changement, au cours des temps géologiques, ne s'était pas fait de manière graduelle, comme l'avait soutenu Darwin, mais par des phases de stabilité suivies de phases de changement rapides, permettant l'apparition de nouvelles espèces.
Cette thèse, largement confirmée aujourd'hui, a conduit S. J. Gould à réexaminer la théorie darwinienne et à la repenser profondément. L'ouvrage, fruit de ce travail de réflexion et de conceptualisation, est le livre fondateur d'une nouvelle théorie de l'évolution, à partir d'un élargissement du darwinisme.
Selon Darwin, la sélection naturelle n'agissait qu'au niveau des organismes individuels. Gould prend en compte de nombreux autres niveaux, dont, particulièrement, le niveau des gènes, en dessous de celui des organismes ; et le niveau des espèces, au-dessus des organismes - gènes ou espèces étant considérés en tant qu'entités individuelles.
Par ailleurs, à l'encontre de Darwin, Gould tient que la sélection naturelle n'a pas, seule, déterminé toutes les formes prises par les espèces dans le tableau général de l'évolution, mais qu'elle a souvent agi de pair avec l'orientation de la variation. Ainsi Gould insiste sur le rôle des gènes architectes (dits «gènes homéotiques»), qui canalisent le développement des organismes selon les mêmes grandes lignes dans la plupart des embranchements. Il montre également l'importance d'un autre facteur de l'évolution : l'exaptation, ou mode d'édification des traits fondé sur le changement au cours du temps de leur fonction adaptative, certains d'entre eux pouvant passer d'un statut de non-adaptation à un statut adaptatif. Ce dernier point n'avait pratiquement pas été pris en compte par Darwin.
Enfin, les grandes tendances observables dans le tableau général des formes animales au cours des temps géologiques (la «macroévolution») ne peuvent pas se déduire par simple extrapolation des phénomènes étudiés par les biologistes de l'évolution au sein des populations animales vivantes (la «microévolution»), contrairement à ce qu'avaient postulé Darwin et les néodarwiniens. En effet, les espèces se comportent comme des entités individuelles les unes par rapport aux autres, et sont soumises, à leur propre niveau, à des processus de sélection, de dérive aléatoire ou de changement directionnel. Ainsi, au niveau des espèces, apparaissent des «propriétés émergentes» ou des «valeurs compétitives émergentes», qui ne se réduisent pas à celles des organismes qui les constituent. Ces phénomènes sont l'apport le plus original de la nouvelle théorie proposée par Gould dans une démonstration qui mêle, pour le plus grand plaisir du lecteur, anecdotes éclairantes, exemples fondamentaux et histoire des sciences.
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À l'origine de ce livre, deux convictions. D'une part, ce que l'on a appelé le « siècle bref », cette époque qui, de 1917 à 1968, a cherché à réaliser le socialisme et dans laquelle nous avons appris à penser, est désormais fini. De l'autre, la crise du socialisme a entraîné avec elle toutes les catégories politiques d'une modernité dont le socialisme lui-même faisait partie.
Pourtant l'espérance, l'indignation et la volonté de transformer le monde se présentent aujourd'hui sous de nouvelles figures. Les modifications de l'organisation du travail et les nouvelles configurations des modes de gouverner sont profondément impliquées dans cette transformation radicale de la réalité politique et dans celle du langage qui l'exprime.
Biopolitique, biopouvoirs, disciplines, contrôle, multitude, peuple, production de subjectivité, guerre, frontières, dépendance, interdépendance, État, nation, commun, différence, résistance, droits, pouvoir constituant, gouvernement, décision, sont discutés - parfois âprement - dans cette fabrique.
Tout au long d'une réflexion menée lors de séminaires donnés au Collège International de Philosophie en 2005, Antonio Negri cherche à suivre - avec une passion jamais démentie - la formation d'un nouvel horizon politique : une manière de définir d'autres pratiques et d'autres expressions de la démocratie.
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Très belle édition illustrée par des créateurs de l'Art Brut
'Un soir Zarathoustra passait avec ses disciples à travers la forêt et, cherchant une fontaine, voici qu'il arriva à une verte prairie qu'entouraient des arbres et des buissons silencieux. Des jeunes filles y dansaient entre elles. Aussitôt que les jeunes filles reconnurent Zarathoustra, elles cessèrent de danser ; mais Zarathoustra s'approcha d'elles dans une attitude amicale et dit les mots que voici :
`Ne cessez point vos danses, charmantes jeunes filles ! Ce n'est pas un trouble-fête avec un regard mauvais qui est venu, ce n'est pas un ennemi des jeunes filles.
Je suis l'avocat de Dieu auprès du diable : or celui-ci est l'esprit de pesanteur. Comment pourrais-je, être de légèreté, être ennemi de danses divines ?''
Le Zarathoustra est peut-être le texte allemand le plus important depuis la Bible de Luther. La traduction de Georges-Arthur Goldschmidt en restitue la force et la joie manifeste. Des créateurs majeurs de l'Art Brut en accompagnent pour la première fois la danse multicolore. Aloïse, Carlo, Darger, Gill, Lesage, Pigeon, Tripier, Tschirtner et Wölfli, notamment, tissent avec Nietzsche un dialogue musical composé.
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Notre moi n'est-il qu'une illusion, une simple apparence produite par une réalité étrangère? Est-il la principale source de la violence et de l'injustice? Ce sont ces préjugés aujourd'hui dominants que ce livre remet en question, en distinguant du moi narcissique et aliéné le moi vrai. Il est temps d'en finir avec cette destruction de l'ego, cet égicide qui règne sur la philosophie contemporaine, la psychanalyse et les sciences humaines. La critique de deux maîtres-égicides, Heidegger et Lacan, est le point de départ de ce livre. Mais cette critique ne suffit pas: c'est une pensée neuve de l'ego qu'il s'agit de fonder, une egoanalyse. Ce qui demande d'abord de relire ce philosophe décrié, Descartes, qui avait découvert cette vérité absolue que je suis. Dans la dernière partie du livre, nous approchons de cet inconnu qui est moi. Nous y découvrons un moi-chair divisé et précaire qui s'efforce de s'unir à lui-même et de se donner un corps, mais se heurte toujours à la hantise d'un restant. Nous pouvons alors aborder l'énigme de la rencontre d'autrui, celles du passage de la haine à l'amour, de la mort et de la résurrection du moi. Nous commençons enfin à comprendre quelle est l'origine de notre aliénation, et à entrevoir le chemin de notre délivrance.
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Le pré-texte de ce livre fut une rencontre, à Cerisy-la Salle, de lecteurs venus de quatre continents. Rencontre - en toute indisciplinarité - de la littérature et du cinéma, de la sociologie, de l'histoire et de la philosophie, l'indisciplinarité s'entendant du refus du propre, de la capacité et de l'invitation de Jacques Rancière à déjouer les places, à n'être jamais où l'on est attendu, à opérer des déplacements. La rencontre s'ancrait donc d'emblée dans l'irrespect des territoires assignés, et prêtait au périlleux défi de la vérification de la puissance de l'égalité, comme singularisation de la capacité de chacun à la manifester.
Une compagnie d'indisciples singuliers s'est exercée à Cerisy à montrer ce que philosopher veut parfois dire, et peut quelquefois faire.
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La construction de soi rassemble une série de lettres qui dessinent un usage de la philosophie envisagée comme un mode de vie, une thérapeutique de l'âme. Ici, les philosophes sont interpellés et mis à l'épreuve. Tour à tour, le lecteur côtoie Boèce, Épicure, Schopenhauer, Spinoza ou Etty Hillesum. Ces guides présentent des voies pour se dégager du passé, des regrets ou de la haine de soi. Ils invitent à se libérer du regard d'autrui et ouvrent au risque de l'acceptation.
Alexandre Jollien propose un dialogue intérieur qui prend la forme d'une correspondance adressée à Dame Philosophie, cette figure allégorique dont Boèce imagina recevoir la visite alors qu'il attendait dans sa prison d'être exécuté. Dans cet itinéraire, l'auteur esquisse le portrait de Dame Frayeur et de la Mort, avec lesquelles il faut bâtir une vie. Ces lettres entendent dépeindre un état d'esprit qui tente de répondre à l'invite de Spinoza : « Bien faire et se tenir en joie ».
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La scène se passe à Venise. Le genre est celui de la conversation, comme ceux que l'on publiait si volontiers au siècle des Lumières. Qui sont les personnages ? Une assemblée de délégués - philosophes, historiens, anthropologues, artistes - porte-parole autorisés mais qu'aucune instance supérieure n'a pourtant mandatés pour négocier avec les autres. Quel est le thème ? Un sentiment partagé de crise aiguë : la vie politique est devenue difficile, il n'y a plus de monde commun. Quelle est l'intrigue ? Les participants ne veulent pas s'entendre trop rapidement. Ils achoppent sur chaque définition : comment se parler ? comment rendre un peu respirable l'atmosphère du bon gouvernement ?
Là-haut sur le dôme étincelant, Saint Georges dresse sa lance aiguisée : « Donc c'est la guerre ? » À moins que... Trois jours, ils ont trois jours pour décider. Le bras de Saint Georges s'est levé.
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Puisque ce livre célèbre le transfert, ou du moins le processus d'externalisation, il se devait de refuser l'enfermement ; il devait multiplier les voyages extra-territoriaux et il n'y a pas manqué (le commerce qui impulse la production, la monnaie, la médecine, les nomenclatures, le droit, la science expérimentale).
Il nous fallait montrer que ce qui change de lieu ou de registre renonce au signifiant afin de mieux révéler le signifié, ou encore qu'on travaille à renoncer au contenant, ce qui permet de mieux évaluer ou d'enrichir le contenu. Il s'agit d'une démarche générale d'innovation, puisqu'on découvre l'essentiel à travers les variations matérielles.
Ce livre tente aussi de rassurer ceux qui voient dans l'extériorité la mort du psychisme, la lente agonie de l'intériorité, alors que celle-ci ne se manifestait que dans celle-là. C'est, en effet, au dehors que cette intériorité nous prouve son énergie, à tel point qu'il n'a pas été possible ni de l'isoler, ni de la refouler, ni de l'enfermer sur elle-même.
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