«Supposons que dans un roman anglais, un personnage dise it's raining cats and dogs. Le traducteur qui, pensant dire la même chose, traduirait littéralement par il pleut des chats et des chiens serait stupide. On le traduira par il pleut à torrents ou il pleut des cordes.»
Dire presque la même chose n'est pas un essai théorique sur la traduction, mais une illustration des problèmes que pose la traduction à travers des exemples qu'Umberto Eco a vécus : en tant qu'éditeur, en tant qu'auteur, en tant que traducteur. Ce sont ces trois éclairages que nous retrouvons dans un ouvrage qui fourmille d'exemples. Nul besoin de maîtriser les langues citées pour comprendre, puisqu'on est toujours dans la comparaison.
Umberto Eco nous enseigne que la fidélité n'est pas la reprise du mot à mot mais du monde à monde. Les mots ouvrent des mondes et le traducteur doit ouvrir le même monde que celui que l'auteur a ouvert, fût-ce avec des mots différents. Les traducteurs ne sont pas des peseurs de mots, mais des peseurs d'âme. Dans ce passage d'un monde à l'autre, tout est affaire de négociation. Le mot est lâché : un bon traducteur sait négocier avec les exigences du monde de départ pour déboucher sur un monde d'arrivée le plus fidèle possible, non pas à la lettre mais à l'esprit. Tout est donc dans le presque du titre. M.B.
Un texte qui réjouira traducteurs, enseignants et étudiants, mais aussi tous les lecteurs d'Umberto Eco.
Présentation de l'éditeur
Nous sommes vivants, c'est un fait, c'est même la seule certitude que nous possédons ; mais comment dire ce qui la fonde et ce qu'elle implique ? Et du reste, en quoi la clarification de ce qu'est l'existence aiderait-elle cette dernière à exister ? L'aider à quoi d'ailleurs ? À être meilleure, plus vraie, plus belle, mieux connue ? En quoi l'existence existe-t-elle mieux, lorsqu'elle se connaît elle-même ? Pourtant, il se pourrait que ce soit l'existence elle-même qui exige sa propre clarification. N'y a-t-il pas au fond de la vie un appel à l'élucidation philosophique, une volonté encore vague mais néanmoins tenace d'accéder à une connaissance de soi supérieure ?
Les présentes recherches se poursuivront dans un second tome qui portera sur les philosophes post-husserliens.
Présentation de l'éditeur
Un cochon qui veut être mangé, un anneau qui rend invisible, une machine à infidélités virtuelles...
Voici 100 situations extravagantes qui surprennent et qui dérangent : elles vous permettront de pousser votre réflexion au-delà des apparences. Sans en avoir l'air, vous philosopherez sur des notions abordées avec humour et simplicité aussi variées que l'identité, la connaissance, la morale, l'infidélité ou le clonage.
À travers ces 100 historiettes, les dilemmes moraux les plus prenants sont exposés : si vous deviez choisir entre le sauvetage d'un seul membre de votre famille et celui d'un groupe de quinze personnes, que feriez-vous ? Est-ce que Dieu est impuissant s'il se révèle incapable de changer le passé ? Quant au cochon qui voulait être mangé... Les lecteurs les plus impatients de connaître le fin mot de l'histoire commenceront par le chapitre 5 de ce livre !
100 courtes histoires pour apprendre à philosopher sans en avoir l'air
Présentation de l'éditeur
Chaque dimanche soir, les auditeurs de France info savourent le bonheur de reprendre goût à l'actualité. Chaque dimanche soir, pendant sept minutes, un penseur donne sens à quelques événements qui façonnent notre monde. Chaque dimanche soir, relancé par Michel Polacco, Michel Serres cherche à dire ce qui se cache sous l'information.
Suite des chroniques précédentes, qui couraient de septembre 2004 au tout début février 2006, ces nouvelles chroniques continuent de distiller leur petite musique, aussi aérienne que profonde. Que la conversation évoque le 11 Septembre, la montée des eaux, le débat politique, les musées, l'image, la nostalgie ou la gourmandise... tous les sujets abordés, des plus spectaculaires aux plus triviaux, nous reconnectent à notre planète. Notre quotidien redevient éloquent.
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La publicité ne se donne aucune limite : son intrusion dans les écoles est une réalité de plus en plus perceptible qui n'est pas sans inquiéter. Cette tendance à l'arrivée des marques en milieu scolaire est à mettre en relation avec le désir de certains de marchandiser progressivement, avant de le privatiser, le système éducatif public.
Sous quelles formes cette entrée de la pub se présente-elle ?
Quels sont les soubassements idéologiques de cette immixtion ?
Quelles sont les forces économiques qui la sous-tendent ?
Quelles sont les stratégies mises en oeuvre ? Quelles en sont les conséquences ? Pourquoi et comment résister, collectivement et individuellement ?
À toutes ces questions, Nico Hirtt (Appel Pour une Ecole Démocratique - APED) et Bernard Legros (Résistance à l'Agression Publicitaire, Réseau Belge des Objecteurs de Croissance), par ailleurs enseignants, apportent des réponses.
Présentation de l'éditeur
Pourquoi le sexe est-il si important pour les humains ? Quels sont les enjeux symboliques de la pénétration ? Les mots sont-ils des objets sexuels ? L'argent est-il aphrodisiaque ? Quels sont les ressorts inconscients de l'amour ? La mère est-elle une prostituée qui s'ignore ?...
Au fil d'un dialogue étonnant, un homme, le journaliste Antonio Fischetti, et une femme, la psychanalyste Elsa Cayat, débattent franchement de la prostitution. L'introspection de l'un alimente la pensée de l'autre ; la recherche de l'homme fasciné nourrit la réflexion de l'analyste. Et, au-delà de l'interrogation autour de ce qui motive le «client», le questionnement personnel et libre d'Antonio Fischetti et le talent d'Elsa Cayat pour élargir la problématique au désir et à l'amour apportent une contribution capitale à la compréhension de la sexualité masculine.
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Au fondement des sociétés humaines, il y a du sacré. Autant le savoir, et apprendre le secret de fabrique de ce qu'en Occident on appelle le «politico-religieux», en ces temps où le lien social se distend, où la logique communautariste et identitaire semble l'emporter sur ce qui rassemble.
Ce livre est le fruit de quarante années de recherche, par l'anthropologue français le plus discuté à l'étranger après Claude Lévi-Strauss, et dont le parcours a été marqué par quatre étapes majeures sur le chemin de cette conclusion fondamentale, chacune d'elles faisant ici l'objet d'un chapitre : il est des choses que l'on donne, des choses que l'on vend, et d'autres qu'il ne faut ni vendre ni donner mais garder pour les transmettre ; nulle société n'a jamais été fondée sur la famille ou la parenté ; il faut toujours plus qu'un homme et une femme pour faire un enfant ; la sexualité humaine est fondamentalement a-sociale.
Un livre de référence, qui vaut aussi introduction générale à l'oeuvre de Maurice Godelier.
Présentation de l'éditeur
Comment préserver, maintenir et renforcer la cohésion sociale ? Cette question taraude les sociétés contemporaines. Le plus souvent, on y répond en invoquant l'histoire, la mémoire ou l'identité. Rien n'y fera cependant, si nul progrès n'intervient sur le front de la justice sociale. En ce domaine, quelles sont donc nos attentes légitimes ? À l'âge de l'individualisme démocratique, la réponse paraît aller de soi : garantissons l'égalité des chances, proclame-t-on quasi unanimement. Le principe est séduisant. Mais se suffit-il à lui-même ?
Car, si la doctrine de l'égalité des chances s'impose comme figure souveraine de l'égalité et nous fait la promesse d'une justice sociale parfaitement ajustée aux exigences de l'individualisme moderne, nombreuses sont les injustices commises en son nom. De ce fait, on ne saurait se contenter de déplorer l'écart entre un principe et une réalité ; ni espérer s'en tirer à bon compte en faisant de cet idéal de justice le masque souriant d'une idéologie inique. Le principe d'égalité des chances doit être interrogé dans sa dimension proprement tragique : impossible, il est en même temps nécessaire. Comment assumer une telle contradiction ?
Dans ce livre, Patrick Savidan s'attache à mettre au jour les ressorts de cette tragédie ordinaire qui emporte le quotidien de tant d'individus. Parce que l'égalité des chances, telle que nous la pratiquons aujourd'hui, est un facteur d'injustice et de décohésion sociale, il en propose une redéfinition qui ouvre sur la possibilité d'une égalité des chances soutenable.
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«La fin du XXe siècle, notre époque, ce temps mythique, est arrivé et nous ne sommes que chimères, hybrides de machines et d'organismes théorisés puis fabriqués ; en bref, des cyborgs. Le cyborg est notre ontologie ; il définit notre politique. Le cyborg est une image condensée de l'imagination et de la réalité matérielle réunies, et cette union structure toute possibilité de transformation historique. Dans la tradition occidentale des sciences et de la politique - tradition de domination masculine, raciste et capitaliste, tradition de progrès, tradition de l'appropriation de la nature comme ressource pour les productions de la culture, tradition de la reproduction de soi par le regard des autres - la relation entre organisme et machine fut une guerre de frontières...»
Ainsi parle Donna Haraway, professeure au Department of History of Consciousness, à l'Université de Californie à Santa Cruz. Elle est l'une des personnalités qui ont façonné le champ de la théorie féministe et des science studies. Ses textes traduits en plus de 16 langues en font une auteure incontournable de la scène intellectuelle internationale, penseuse de la postmodernité et des technosciences. La plus grande partie de son oeuvre est encore inédite en français.
Bienvenue dans le monde étrange de Donna Haraway peuplé de cyborgs, hybrides, femalemen, oncomice, coyotes et autres monstres. Il s'y déjoue les dichotomies anciennes : féminin/masculin ; nature/culture ; vivant/artefact.
Bienvenue dans le monde de Donna Haraway, ses fabulations sont les nôtres, nos pires craintes ou nos meilleures espérances ? A l'évidence, les cartes politiques pour l'invention de nouveaux espaces.
Cette anthologie propose les textes essentiels de Donna Haraway : Cyborg Manifesto, Situated Knowledge, Teddy Bear Patriarchy, Ecce Homo, Modest Witness, Race.
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En écrivant que les Égyptiens étaient « les plus religieux des hommes », Hérodote a dit à sa manière que la religion était la composante essentielle de la civilisation pharaonique. Royaux ou privés, les monuments - souvent imposants - que celle-ci nous a laissés sont là pour témoigner de cette évidence : les parois des temples et des tombeaux sont couvertes d'innombrables scènes rituelles qui semblent multiplier à l'infini de non moins innombrables figures de divinités. Celles-ci ont souvent évolué avec le temps : des grands dieux cosmiques aux « génies » émissaires, des divinités de stature nationale aux obscurs « démons » de la religion funéraire, des dieux adorés localement aux divinités venues de l'étranger, les dieux qui peuplent le panthéon égyptien ne se comptent pas : il est illusoire de vouloir en dresser un catalogue exhaustif, mais tenter de mieux les connaître est une façon d'approcher la civilisation à laquelle ils doivent d'exister.
Le présent ouvrage, qui se veut une introduction à leur monde, présente près de trois cent quarante divinités, très connues ou à peine attestées, et consacre pas loin d'une centaine de notices à leurs attributs les plus importants, aux animaux à travers lesquels elles se manifestent, aux plantes qui leur sont attachées, aux principales offrandes qui leur sont faites ainsi qu'aux grands textes religieux des différentes époques.
En citant largement les grands corpus funéraires que sont les Textes des Pyramides, les Textes des Sarcophages et le Livre des Morts, et en faisant appel aux scènes gravées sur les parois des temples gréco-romains - essentiellement Edfou, Dendara, Philae et Kôm Ombo - aussi bien qu'aux inscriptions qui les accompagnent, Jean-Pierre Corteggiani parvient à cerner la nature et la personnalité de chaque dieu en proposant parfois de nouvelles interprétations. Une riche et précieuse iconographie accompagne nombre d'entrées, donnant ainsi à voir les formes, parfois déconcertantes, que peuvent prendre ces êtres divins.
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