Partis en 2010 pour explorer l'île merveilleuse et méconnue de Socotra, au large du Yémen, Claire et Reno Marca y découvrent par hasard les dhows, d'énormes boutres en bois qui assurent le transport marchand d'une rive à l'autre de la mer d'Arabie. Piqués par le caractère extraordinaire de ces bateaux qui demeurent, depuis le commerce des épices, les derniers héritiers des échanges séculaires entre l'Afrique, l'Arabie et l'Inde, ils décident de mener l'enquête et de remonter leur route pour trouver le lieu où ils seraient encore fabriqués.
Ils parcourent alors les côtes d'Arabie, traversant le Yémen puis le sultanat d'Oman pour arriver à Dubaï, où les dhows côtoient de manière surréaliste les gratte-ciel futuristes. De là, ils embarquent sur un cargo et traversent la mer d'Arabie pour atteindre l'Inde où, après six mois d'aventures, ils découvrent enfin les fabuleux chantiers de dhows.
Un voyage riche en découvertes... De haut en bas : l'île de Socotra au Yémen, l'Inde en Royal Enfield, le chantier de Sur au Sultanat d'Oman, le djebel yéménite ou encore, à Mandvi, la mode indienne !
Que ce soit en moto en Inde, en barque autour de l'île de Socotra (Yémen) ou en cargo de Dubaï à Mumbai, tous les moyens de transport sont bons pour sortir des sentiers battus.
Ce livre n'est pas un récit de voyage, ni un essai historique ou ethnographique. Encore moins un traité de géopolitique ou d'économie. Mais un peu tout cela à la fois. Il s'agit d'une mosaïque où textes et photographies se mêlent. Autant de fragments recueillis au gré d'un parcours aléatoire dans le monde tibétain, faits de rencontres et d'observations, façonnés avec la volonté de les inscrire dans une démarche de témoignage et de mise en contexte. Ces pièces, une fois assemblées, forment un saisissant tableau du Tibet contemporain, de ce Tibet qui déchaîne des passions bien au-delà de ses frontières - sans doute parce qu'il se révèle tout simplement passionnant.
« Pendant ces quelques mois, je suis allé de Guelmim, la porte du Sahara, à Guergarat à quelques encablures de la frontière mauritanienne, en passant par Tan-Tan et Tarfaya, par Laayoune et Es-Semara, par Boujdour et Dakhla, m'enfonçant toujours vers le Sud, sans oublier les invitations, plus à l'Est, de Bouizakarne, Assa, Taghjicht, Icht, Tighmert, Fask, Akka et Tata. Autant de noms, autant de lieux riches d'une histoire unique et d'histoires humaines singulières, loin du brillant des grandes villes. » Saâd A. Tazi
« Plus que Rome, reine majestueuse et altière, plus encore que Florence, princesse écrasée sous les ors et la prospérité, Venise est une ville-femme. [... ] Le Grand Canal est son écharpe. Les ponts sans nombre sont ses bracelets. Et les églises [... ] sont les bijoux dont elle se pare » (Jean d'Ormesson).
Fondée le 25 mars 421, jour de l'Annonciation, Venise entretient, dès son origine légendaire, un lien fondamental au sacré. Les innombrables églises, près d'une centaine, qui scandent les six sestieri et les îles, et autour desquelles s'organise le tissu urbain, dessinent son profil et forment une féerie changeante d'architectures, tantôt sobre (Sant'Alvise), tantôt d'un classicisme épuré (les palladiennes San Giorgio Maggiore et Redentore), tantôt démesurément baroque (San Moisè ou Santa Maria del Giglio).
Centre de la vie religieuse et point de rencontre entre Orient et Occident, la byzantine basilique San Marco, qui abrite les reliques du saint parvenues à Venise en 829, est placée sous le patronat du doge, princeps in ecclesia, princeps in re publica. Et, tout autour, essaiment les églises paroissiales, les églises des ordres monastiques (les Frari, les Carmini), celles, encore, érigées par des fidèles (Santa Maria dei Miracoli), pour la plupart dédiées à la Vierge mais aussi à des saints vétéro-testamentaires (San Zaccaria, San Geremia ou San Giobbe). Vivant témoignage des strates infinies de styles et d'époques mêlés, formant un ensemble artistique unique au monde, d'un foisonnement inégalé, toutes sont une leçon de beauté. Cisèlement des architectures, richesse des ornements, pavements en opus sectile et opus tessellatum, revêtements pariétaux de marbre ou de mosaïque, fresques, tableaux, sculptures, monuments funéraires : chaque édifice est un musée, chacun est le lieu d'expression et de création d'artistes venus de Vénétie ou de maints ailleurs. Architectes - Codussi, Sansovino, Palladio, Longhena - ; sculpteurs - Donatello, Lombardo, Vittoria, Le Court, Morlaiter - ; peintres célèbres - Vivarini, Carpaccio, Bellini, Lotto, Cima da Conegliano, Titien, Schiavone, Palma, Véronèse, Tintoret, Piazzetta, Tiepolo... tous ont cherché à sceller la rencontre entre la tradition antique, l'héritage d'un passé plus immédiat et l'exigeante idée de modernité.
Par-delà les édifices les plus majestueux, telles la basilique ducale et son chatoiement de mosaïques d'or, la Salute, couronne votive élevée à la gloire de Marie, ou encore la basilique des Santi Giovanni e Paolo, panthéon majestueux de la ville, ce livre révèle d'autres églises, moins connues, parfois oubliées, mais d'égale richesse. La Madonna dell'Orto, pour laquelle Tintoret peignit nombre de chefs-d'oeuvre et où il est enseveli, San Sebastiano et le cycle pictural de Véronèse, San Polo et la première Via Crucis de la ville réalisée par Giandomenico Tiepolo, Santa Maria Assunta à Torcello avec la mosaïque du Jugement dernier et la Vierge Hodeghétria, (« Celle qui indique la voie ») d'héritage byzantin, en sont de vibrants exemples.
Venise, telle une admirable Conversation sacrée, est, parmi toutes, « le divin reposoir sis sur le chemin de la beauté, pour la joie des pèlerins passionnés qui y cheminent » (Paul Morand).
Ce carnet de voyage nous révèle le parcours initiatique d'une femme qui, à la suite d'une rupture amoureuse, laisse de côté le confort exigu de sa vie quotidienne et part quelques mois en Israël.
Du travail qu'elle s'était d'abord imposé, c'est finalement une aventure bien différente qu'elle se permettra de vivre. Au fil des pages émergent les liens qui l'unissent à cette terre aride, celle d'une jeune nation qui défend son territoire et ses valeurs.
Sur les routes de Tel Aviv à Jérusalem, du désert du Néguev aux frontières du Liban, elle accueillera les rencontres et les événements tels qu'ils se présentent, goûtera la saveur particulière du moment à vivre et de la liberté.
Je sais aujourd'hui qu'un jardin n'est pas uniquement un agencement d'arbres, d'arbustes et de fleurs, il est le passé et l'avenir d'une région, d'un pays, d'une religion, d'une civilisation.
Du jardin de l'Eden à celui que modestement j'entretiens, ce Dictionnaire amoureux rend hommage aux auteurs tels que Hugo, Chateaubriand, Garcia Lorca et Prévert, qui ont su domestiquer et magnifier cette nature reconstituée et ce faisant aux peintres qui s'en sont inspirés : Monet, Picasso, Caillebotte et tant d'autres. Ni guide ni manuel, ce livre est tout simplement la projection de mes curiosités et de ma passion. Je ne parle que des jardins que je connais et mieux, que j'apprécie, des femmes et des hommes, célèbres ou non, que j'admire et de tous ces petits riens qui semblent avoir si peu d'importance et qui pourtant constituent l'âme d'un jardin.
Je voudrais me faire l'avocat de la Nature, de la vie absolue et de la vie sauvage qu'on y trouve, par contraste avec la liberté et la culture simplement policées. Je souhaite considérer l'homme comme un habitant ou une partie intégrante de la nature plutôt que comme un membre de la société. Je désire faire une déclaration extrême, fût-elle exagérée, car il y a suffisamment de champions de la civilisation : le pasteur, le conseil scolaire et chacun d'entre vous s'en chargent fort bien.
L'attitude de flâneur excentrique de Henry D. Thoreau était perçue comme une provocation : il n'en avait cure parce que la marche dans la nature était essentielle à sa liberté ; elle formait le coeur d'un art de vivre exigeant plusieurs heures de promenade chaque jour. Elle s'insérait dans son idéal de culture de soi. Michel Granger
Marcher s'ouvre sur le ton du plaidoyer et présente une lutte : marcher pour affirmer sa liberté d'homme, pour s'ancrer dans l'espace, fuir les villes et les clôtures et mieux penser le monde. Une promenade en hiver est l'évocation nostalgique d'un paysage enneigé du Massachusetts, où la poésie se mêle à de fines observations, dignes d'un naturaliste, sur le changement des saisons. La contemplation de l'hiver, loin d'être morne et triste, est source d'une vitalité cachée, stimulante pour l'esprit.
Ah ! si nous pouvions mûrir avec autant de perfection, racine et branche, flamboyant au coeur de notre déchéance, comme le raisin d'Amérique ! J'avoue que leur contemplation me remplit d'allégresse. J'en ai taillé une branche pour me servir de canne, car j'ai plaisir à la manier et m'appuyer dessus. J'adore écraser les grains entre mes doigts et voir leur jus me tacher la main. Marcher parmi les futailles de vin violet, droites et branchues, qui gardent et diffusent un éclat pareil à la pourpre du couchant, savourer chacune du regard au lieu de compter des barriques sur un quai du port de Londres, quel privilège !
Le poète naturaliste et philosophe américain Henry D. Thoreau, arpenteur infatigable de la nature, a collecté sa vie durant des observations sur les bois et les forêts. Peu avant sa mort, il rassemble ses notes et en extrait un très beau texte, Teintes d'automne, emblématique de ce genre littéraire dont il est considéré comme le père fondateur : le nature writing.
La Succession des arbres en forêt est quant à lui le texte d'une conférence que Thoreau a prononcée en 1860 devant une société d'agriculture. Évoquant la dissémination des graines d'arbres, il montre comment la compréhension de l'économie de la nature permet de la protéger tout en en tirant des ressources. Car Thoreau le poète, l'humaniste, le résistant, est aussi considéré comme un des pères de l'écologie.
Un beau jour, Tomas sort de chez lui et, poussé par une envie soudaine, décide de poursuivre son chemin. Laissant derrière lui sa femme et sa maison, il renoue avec l'art du vagabondage et se délecte de son effet salutaire sur la pensée. Dans ce récit contemplatif et ciselé, le lecteur est invité à accompagner ce flâneur infatigable à travers la Norvège. Sans obligations ni feuille de route imposée, celui-ci se laisse guider par l'envie et le rythme de ses pas : sa promenade improvisée le conduit au pays de Galles, à Paris, à Istanbul avant de l'entraîner vers les montagnes de la Transylvanie. Au fil de son escapade physique et mentale, le narrateur itinérant invoque de nombreux écrivains qui ont eu recours à la marche comme à un instrument philosophique : Voltaire, Rousseau, Hölderlin, Kierkegaard, Walt Whitman, D. H. Lawrence, Wittgenstein, Sartre, Heidegger, Thomas Bernhard, Bruce Chatwin...
Roman dénué d'artifice, quête des plaisirs simples - marcher, voir, sentir, penser, être, raconter... -, Marcher est un véritable hymne à la lenteur qui consacre Tomas Espedal comme une des voix incontournables de la scène littéraire norvégienne contemporaine.
En un peu plus d'un siècle, entre 1780 et 1920, le voyageur s'est métamorphosé. Les savants et les curieux de l'âge classique, gênés par les difficultés du déplacement et convaincus de la nécessité de partir pour connaître, se sont progressivement effacés. À leur place sont apparus des individus d'abord soucieux de jouissances sensibles et n'imaginant pas toujours que le voyage soit le meilleur moyen de faire avancer la science. Les raisons de ce changement sont multiples : techniques, politiques, industrielles, sociales et, peut-être avant tout, culturelles. Car une pratique originale du monde finit par tout emporter : celle que résume la figure du touriste, ses innombrables avatars (alpiniste, aventurier, baigneur, curieux, excursionniste, flâneur, globetrotter, plaisancier, plaisirain, poète, sportsman, vélocipédiste, villégiateur) et son lot de déceptions inévitables. Tombouctou, c'était donc cette ville triste et pauvre où, dit René Caillié, on n'entend pas le chant d'un seul oiseau. Bien d'autres, qui n'allèrent pas si loin, pensèrent alors semblablement.
Fort d'une méthode originale, Panorama du voyage propose, pour une époque cruciale, un inventaire passionnant de la totalité des façons de pratiquer et de se représenter le voyage.