Que ressent-on lorsqu’on est citoyen irakien ou réfugié en Europe?
Les récits de l’écrivain et réalisateur finlando-irakien Hassan Blasim font découvrir un monde à la fois choquant et magique, où réalité brute et monde imaginaire absurde vont de pair. On retrouve dans son œuvre l’écho de Franz Kafka, Jorge Luis Borges et Roberto Bolaño. The Guardian le décrit comme étant « sans doute l’un des plus grands écrivains de fiction arabe vivants ». Ses livres ont été traduits en 20 langues et ont été couronnés par de nombreux prix, dont l’Independent Foreign Fiction Prize, décerné pour la première fois à un écrivain arabe. À BOZAR, Blasim évoque sa vie et son œuvre avec Annelies Verbeke et lira des extraits de son recueil Cadavre expo, traduit en français en 2017.
De Vizu est un collectif fondé à La Louvière, en 2015, par six photographes soucieux de pratiquer une photographie humaniste qui aborde au travers de reportages documentaires des questions sociales, politiques et culturelles.
Vincenzo Chiavetta, Fabienne Denoncin, Sébastien Jacquet, Viviane Stevens, Bénédicte Thomas et Véronique Vercheval sont partis du constat, pour ce reportage, de la présence de la population issue de l’immigration subsaharienne à La Louvière : des groupes de jeunes en rue, des familles au snack, des enfants à l’école, des femmes et des hommes au travail ou sans emploi, des familles à l’église, des artistes... Toutes ces personnes, différentes par la couleur de leur peau, leur vécu, leur histoire, leur culture, se côtoient dans la ville mais ne se connaissent pas et ne se mélangent guère. L’espace public est disponible pour tous mais qu’en est-il de la rencontre ?
Le collectif De Vizu a donc cotoyé ces personnes originaires d’Afrique subsaharienne, primo-arrivantes et afro-descendantes, pour faire connaissance, pour comprendre leur vécu et tenter de tisser des liens. Car « à l’heure où les murs s’élèvent, partout en Europe et dans le monde, il est urgent de construire des ponts entre tous, de réapprendre à vivre ensemble, de tenter la connaissance et la solidarité. Chaque image de ce livre est le résultat d’une rencontre. Pas d’images volées, juste des images offertes et des moments partagés. Circonscrire le propos dans un espace géographique réduit nous a permis de nouer des relations plus riches. Nous avions notre ville en commun. C’était un beau point de départ. »
Considéré par The Times comme l'une des voix africaines les plus vivaces et originales, et décrit par The Economist comme 'le Samuel Beckett africain', l'écrivain et poète Alain Mabanckou combine à la perfection élégance française et argot parisien, le tout sur un rythme congolais. Il s’est ainsi fait le parfait porte-parole d’une nouvelle génération d’écrivains africains.
Alain Mabanckou considère que la littérature africaine n’a pas encore le prestige qu’elle mérite. C’était le thème de sa leçon inaugurale en 2016 au Collège de France, une leçon qui vit se bousculer plus d’un millier d’auditeurs. Conforté par cet écho favorable, Alain Mabanckou a battu le rappel des chercheurs, écrivains et penseurs de l’Afrique postcoloniale, les conviant à venir débattre sur le thème « Penser et écrire l’Afrique aujourd’hui », comme l’indique le titre d’une collection d’essais récente qu’il a dirigée à ce propos. Il traitera à BOZAR de l’importance de cette littérature dans une conversation avec Justine Feyereisen (ULB).
Dans le cadre de la Saison des Cultures Numériques, l’artiste Christl Lidl expose un ensemble d’œuvres artistiques qu’elle dédie à La Vie mode d’emploi, texte emblématique de l’écrivain Georges Perec.
Elle déplie le livre à l’échelle de l’espace en disposant sur le sol les 700 pages qui le composent. La vidéo VME-lecture lb réalisée à partir de l’installation révèle que la disposition des pages est opérée selon une figure d’échec : la Polygraphie du Cavalier, dont l’auteur s’est servi pour répartir les chapitres sur une grille elle-même superposée à un plan d’immeuble.
Le récit de La Vie mode d’emploi est celui d’un immeuble parisien et de ses habitants. Cependant, de manière encryptée, un ensemble de contraintes et de jeux construisent les histoires. L’artiste s’attache dès lors à révéler les structures sous-jacentes à l’écriture romanesque. Par des propositions formelles, elle renvoie à la figure du puzzle comme dans la vidéo de l’installation ou aux mots croisés avec les grilles QRcodes reproduits dans la série d’affiches intitulée Rappel de quelques-une des histoires.
Le 7 novembre 1917 (25 octobre d’après le calendrier julien alors en cours en Russie), la prise du Palais d’Hiver à Petrograd marque le début de la révolution d’Octobre. Sous le mot d’ordre « la paix, le pain, la terre », les bolchevik s’emparent du pouvoir.
Parmi tant d’autres conséquences, les grands bouleversements que provoque l’insurrection entraîneront rapidement l’adhésion d’un grand nombre d’artistes au projet communiste. L’effervescence créatrice qui régnait alors en Russie parmi l’avant-garde rencontre la volonté populaire de construire un nouveau monde. Chantre et poète de la révolution, Maïakovski est sans doute le symbole de cette union. Mettant son art au service de la guerre que doit mener le jeune pouvoir soviétique contre toutes les tentatives de restaurer l’ordre ancien, il crée les fameuses fenêtres Rosta, affiches satiriques servant à informer le peuple des avancées et des reculs de la révolution. Il résume sa volonté en affirmant : « Toute ma force sonnante de poète, je te la donne, classe à l’attaque. »
À la même époque, Eisenstein et Vertov inventent la nouvelle grammaire révolutionnaire d’un art naissant, le cinéma ; Rodtchenko fait du photomontage un nouvel art ; Malevitch et son suprématisme chantent l’héroïsme de l’Armée rouge... Et Lénine ordonne que le beau se joigne à l’utile en créant les Vkhoutemas, ateliers d’arts appliqués à l’industrie.
Journée d’étude organisée par le Centre de Formation aux Cliniques Psychanalytiques à l’occasion de son 30e anniversaire.
D’une part, pour certains artistes, leur art est une pratique vitale. Deviendrait-il impraticable, ils sombreraient dans une profonde dépression et certains, dans la psychose. Leur art constitue une activité prothétique essentielle sans laquelle ils ne pourraient vivre. D’où l’idée de permettre aux patients hospitalisés en psychiatrie de pratiquer la danse, la peinture, la musique, l’écriture qui pourraient avoir peu ou prou de semblables effets vivifiants sur le sujet. Qu’il s’agisse là d’un effet thérapeutique et donc d’une activité thérapeutique fera l’objet du débat.
D’autre part, les artistes peuvent nous enseigner, psychanalystes et psychiatres, sur les tentatives d’existence qui habitent toutes les formations symptomatiques et surtout sur les enjeux de création du sujet qu’il s’agit aussi de soutenir dans nos pratiques.
La Franco-Sénégalaise Marie NDiaye compte parmi les grands noms de la littérature française. Le grand public la connaît pour Trois femmes puissantes, un roman récompensé par le prix Goncourt qui dresse le portrait touchant de trois femmes qui partagent leur vie entre l’Afrique et l’Europe. Marie NDiaye a déjà publié plus d’une vingtaine de titres. Dans un style sobre et très sensible, elle raconte des fables modernes emplies de mélancolie et de mystère. Elle traite parfois du destin des migrants en Occident, parfois de la spiritualité de la cuisine, comme dans son dernier roman, La Cheffe, roman d'une cuisinière. La psychologie obscure de la vie politique ne l’effraie pas non plus : elle en a fait le sujet de sa récente pièce de théâtre, Honneur à notre élue.
Les libraires de Tropismes seront présents à ce rendez-vous littéraire incontournable qu'est la Foire du Livre de Bruxelles. Depuis de nombreuses années, nous représentons les éditions du Seuil et nous défendons avec passion leur catalogue ainsi que celui de leurs éditeurs diffusés (La Martinière, L'Olivier, Don Quichotte, Points, Métaillé, Seuil Jeunesse, etc..)
Cette année, nous aurons le plaisir et l'honneur d'accueillir sur notre stand le grand écrivain chilien Luis Sepulveda. D'autres signatures animeront le stand 242, Abdellah Taïa, Alex Vizorek, Pascal Manoukian, Hervé Kempf, Philippe Genion, Philip Kerr... mais aussi des auteurs et illustrateurs Christine Roussey, Marie Dorléans et Christian Lagrange.
Tout le programme des rencontres et signatures de la Foire du Livre 2017 est à consulter en ligne ici.
Figure majeure de la littérature française contemporaine, Annie Ernaux a bâti une œuvre essentiellement autobiographique, dans laquelle elle part à la recherche d'elle-même comme d'une étrangère dont elle a la mémoire. Mémoire de fille, son dernier récit sorti en 2016, revient sur l’année de ses 18 ans et sur la perte de sa virginité. Annie Ernaux s'entretiendra avec Ysaline Parisis (Focus/Le Vif) en clôture du Passa Porta Festival à BOZAR. La rencontre sera précédée d'une lecture par la comédienne Virginie Efira.
Dans les actualités, Beyrouth est souvent dépeinte comme la ville au cœur de la crise migratoire, des conflits ethniques et culturels et des intrigues géopolitiques entre l’Occident et l’Orient. Mais la capitale du Liban est aussi dédiée à la littérature. Ville de beauté et de dévastation, elle a inspiré de nombreux écrivains arabes et occidentaux et est depuis toujours l’épicentre du monde littéraire du Moyen-Orient. BOZAR et le Centre nomade des arts Moussem accueillent trois écrivains beyrouthins. Ils liront des extraits de leurs œuvres et parleront de l’influence de la ville sur leur style. Une soirée au croisement de la littérature et de la politique, modérée par Nedjma Hadj Benchelabi.
11, Galerie des Princes
Galerie Royale Saint-Hubert
B-1000 Bruxelles
T. +32 (0)2 512 88 52
Ouvert tous les jours
Lundi : 10.00 - 18.30
Mardi : 10.00 - 18.30
Mercredi : 10.00 - 18.30
Jeudi : 10.00 - 18.30
Vendredi : 10.00 - 18.30
Samedi 10.30 - 19.00
Dimanche : 13.30 - 18.30