L'écrivain analyse la vie de Charles Baudelaire lors de son séjour en Belgique. Il décortique les critiques peu élogieuses du poète à propos de ce pays et tente de comprendre pourquoi il y est resté deux années entières, alors qu'il y a enchaîné les échecs et s'y ennuyait.
Enfant, Charles Baudelaire voulait être comédien. Cette fantaisie est très sérieuse : elle révèle toute l'Importance que Baudelaire accorde à l'artifice, l'élément fondateur de son dandysme. Loin d'être une mode frivole ou juvénile, le dandysme représente pour lui une philosophie qu'il revendique et manifeste autant par sa vie que par son oeuvre. Voilà, parmi d'autres thèmes, ce qu'apporte cette biographie novatrice de l'auteur des Fleurs du mal : bien des pans de la geste du poète romantique méritaient d'être à nouveau questionnés.
Les Lettres à sa mère de Charles Baudelaire constituent un visage particulier de l'autobiographie spirituelle que représente la correspondance du poète. Ces lettres dévoilent la permanence et la violence d'un attachement, toute une vie durant, à la personne et à l'image maternelle. Témoignages d'une relation passionnelle et conflictuelle, elles révèlent l'étonnante dépendance, tant affective que matérielle, de l'auteur des Fleurs du Mal à l'égard d'une femme qui s'appliquait à incarner les valeurs matérialistes et les préjugés de la bourgeoisie sous Louis-Philippe et le Second Empire. Mais cet écart spirituel entre mère et fils, que ce dernier s'efforça toujours - et toujours en vain - de réduire, est, de même que la vie précaire, douloureuse qu'il mène, le reflet des tensions sur lesquelles se fonde son oeuvre.
Mon Emily Dickinson est un livre unique - il est à la fois le livre incontournable pour tout lecteur de l'oeuvre d'Emily Dickinson et le livre clef pour entrer dans l'oeuvre de Susan Howe - éblouissante chambre d'échos où s'entrecroisent les voix de deux immenses poètes d'Amérique. Avec ce texte audacieux, Susan Howe a transformé à jamais la façon de lire Emily Dickinson. Paru pour la première fois en 1985 aux États-Unis, ce livre fondateur est enfin traduit en français. (présentation de l'éditeur)
« Vivre et écrire le même roman » : Imre Kertész vécut l'écriture comme un acte existentiel et personnel, une expérience de transformation qui lui permettait de liquider son passé, créer une oeuvre et différer la mort. C'est dans la Hongrie communiste, et sous couvert d'une carrière d'auteur de comédies musicales que, dans les années 1960, l'ancien déporté fit de son écriture une activité clandestine à la marge, pour construire l'une des oeuvres majeures du siècle.
Il y a chez Gertrude Stein (1874-1946) une constante propension autobiographique. Son œuvre entière s'entend comme un monologue dramatique ininterrompu, un peu à la manière de Rousseau, mais sans confessions, et plus proche de Nietzsche par le caractère réflexif.
Un auteur, un maquettiste, un correcteur, un imprimeur, un diffuseur : il faut tous ces acteurs - souvent des actrices, du reste - pour « aboutir à un livre », avec comme metteur en scène celui qui porte le nom d'éditeur.
Composé d'une quarantaine d'articles, parus en 1930 dans la revue Documents, ce dictionnaire a non seulement le mérite de rendre compte des premières obsessions de ses auteurs, mais aussi de désigner l'arbitraire de la langue et ses définitions. Mêlant érudition et humour noir, il constitue la machine de guerre du surréalisme contre l'idéalisme.
Dans ces douze essais dédiés à l'art d'écrire, Ray Bradbury le confirme : non content d'être l'un des auteurs les plus originaux et les plus novateurs du XXe siècle, il est également l'un de ceux qui a le plus cherché à partager son bonheur d'écrivain et à transmettre ce qu'il considérait comme les clefs les plus essentielles de son exceptionnelle créativité.
Le Dictionnaire sauvage Pascal Quignard, ponctué d'affiches ou encore de dessins que l'écrivain effectue cependant qu'il écrit un livre et qui constituent une véritable archive de l'écriture, est l'oeuvre d'un collectif de chercheurs et d'universitaires du monde entier. Près de trois cents entrées, répertoriées par ordre alphabétique et complétées d'une bibliographie exhaustive, offrent des clés de lecture et ouvrent de multiples parcours croisant divers domaines (lettres et arts, sciences, philosophie, langues et cultures antiques et contemporaines, anthropologie) qui sont autant de lieux, pour Pascal Quignard, d'une recherche insatiable de l'âme.